Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique |
Au 4ème jour dans l’Octave de l’Octave de l’Assomption, mémoire de St Agapit, martyr du IIIe siècle.
« Avec la fête de saint Agapit, martyr de Préneste à une trentaine de kilomètres de Rome, nous demeurons encore dans la mouvance des fêtes de saint Laurent. En effet le pape Félix III (483-492) érigea une basilique en son honneur iuxta basilicam sancti Laurentii. Au VIe siècle, on trouve une oraison de la fête de saint Agapit dans le sacramentaire de Vérone. Sa célébration est attestée ensuite tant par l’évangéliaire de 645 que par les sacramentaires grégorien et gélasien. Elle devait se perpétuer jusqu’à nos jours » [1].
Ant. ad Introitum. Ps. 63, 11. | Introït |
Lætábitur iustus in Dómino, et sperábit in eo : et laudabúntur omnes recti corde. | Le juste se réjouira dans le Seigneur et espérera en lui et tous ceux qui ont le cœur droit le féliciteront. |
Ps. Ibid.,2. | |
Exáudi, Deus, oratiónem meam, cum déprecor : a timóre inimíci éripe ánimam meam. | Exaucez, ô Dieu, ma prière lorsque je vous implore ; délivrez mon âme de la crainte de l’ennemi. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Lætétur Ecclésia tua, Deus, beáti Agápiti Mártyris tui confísa suffrágiis : atque, eius précibus gloriósis, et devóta permáneat et secúra consístat. Per Dóminum. | Que votre Église, Seigneur, se réjouisse de la confiance qu’elle a placée dans l’intercession du bienheureux Agapit, votre Martyr : afin que, par ses glorieuses prières, elle puisse persévérer dans votre service et jouir d’une paisible sécurité. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Timótheum. | Lecture de l’Épître de saint Paul apôtre à Timothée. |
2. Tim. 2, 8-10 ; 3, 10-12. | |
Caríssime : Memor esto, Dóminum Iesum Christum resurrexísse a mórtuis ex sémine David, secúndum Evangélium meum, in quo labóro usque ad víncula, quasi male óperans : sed verbum Dei non est alligátum. Ideo ómnia sustíneo propter eléctos, ut et ipsi salútem consequántur, quæ est in Christo Iesu, cum glória cælésti. Tu autem assecútus es meam doctrínam, institutiónem, propósitum, fidem, longanimitátem, dilectiónem, patiéntiam, persecutiónes, passiónes : quália mihi facta sunt Antiochíæ, Icónii et Lystris : quales perseditiónes sustínui, et ex ómnibus erípuit me Dóminus. Et omnes, qui pie volunt vívere in Christo Iesu, persecutiónem patiéntur. | Mon bien-aimé : Souviens-toi que le Seigneur Jésus-Christ, de la race de David, est ressuscité d’entre les morts, selon mon évangile, pour lequel je souffre, jusqu’à porter les chaînes comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n’est pas enchaînée. C’est pourquoi je supporte tout pour les élus, afin qu’ils obtiennent aussi eux-mêmes le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire du Ciel. Mais toi, tu as suivi mon enseignement, ma conduite, ma résolution, ma foi, ma douceur, ma charité, ma patience, mes persécutions, mes souffrances : celles qui me sont arrivées à Antioche, à Iconium et à Lystres ; tu sais quelles persécutions j’ai endurées, et le Seigneur m’a délivré de toutes. Aussi tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus subiront la persécution. |
Graduale. Ps. 36, 24. | Graduel |
Iustus cum cecíderit, non collidétur : quia Dóminus suppónit manum suam. | Lorsque le juste tombera, il ne se brisera pas ; il n’est pas renversé, car le Seigneur le soutient de sa main. |
V/. Ibid., 26. Tota die miserétur, et cómmodat : et semen eius in benedictióne erit. | V/. Tout le jour il est compatissant et il prête ; et sa race sera en bénédiction. |
Allelúia, allelúia. V/. Ioann. 8, 12. Qui séquitur me, non ámbulat in ténebris : sed habébit lumen vitæ ætérnæ. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie éternelle. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Suite du Saint Évangile selon saint Jean. |
Ioann. 12, 24-26. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Amen, amen, dico vobis, nisi granum fruménti cadens in terram, mórtuum fúerit, ipsum solum manet : si autem mórtuum fúerit, multum fructum affert. Qui amat ánimam suam, perdet eam : et qui odit ánimam suam in hoc mundo, in vitam ætérnam custódit eam. Si quis mihi mínistrat, me sequátur : et ubi sum ego, illic et miníster meus erit. Si quis mihi ministráverit, honorificábit eum Pater meus. | En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut être mon serviteur, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 20,4-5. | Offertoire |
Posuísti, Dómine, in cápite eius corónam de lápide pretióso : vitam pétiit a te, et tribuísti ei, allelúia. | Vous avez mis, Seigneur, sur sa tête, une couronne de pierres précieuses. Il vous a demandé la vie, et vous la lui avez donnée, alléluia. |
Secreta. | Secrète |
Súscipe, Dómine, múnera, quæ in eius tibi sollemnitáte deférimus : cuius nos confídimus patrocínio liberári. Per Dóminum. | Recevez, Seigneur, les offrandes que nous vous présentons en la solennité de celui par le patronage duquel nous espérons être exempts de tout péril. |
Ant. ad Communionem. Ioann. 12, 26. | Communion |
Qui mihi mínistrat, me sequátur : et ubi sum ego, illic et miníster meus erit. | Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là sera aussi mon serviteur. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum. | Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés : ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intervention de celui dont nous célébrons la fête. |
Leçons des Matines avant 1960.
Aux Matines du 4ème jour dans l’Octave de l’Assomption, on commémorait St Agapit par la neuvième leçon
Neuvième leçon. Au temps où Aurélien gouvernait l’empire, et sur l’ordre de cet empereur, Agapit, de Préneste, âgé de quinze ans et très désireux du martyre, fut cruellement flagellé avec des nerfs de bœuf, à cause de son attachement à la religion ; on le jeta ensuite dans un affreux cachot, où il passa quatre jours sans rien manger. A sa sortie de prison, on couvrit sa tête de charbons ardents ; et comme il continuait de rendre grâces à Dieu, il fut frappé de nouveaux coups et suspendu par les pieds au-dessus d’un grand feu, afin d’être étouffé par la fumée. Alors on lui versa sur le ventre de l’eau bouillante et on lui brisa les mâchoires. A ce moment le juge tomba du haut de son tribunal et mourut peu après. Voyant cela, l’empereur, furieux, ordonna d’exposer aux bêtes le saint jeune homme, et comme elles n’osaient le toucher, il fut décapité à Préneste.
Palestrina, l’ancienne Préneste, députe à la cour de Marie son valeureux et doux martyr Agapit. Par son jeune âge et sa fidélité, il nous rappelle cet autre gracieux athlète, l’acolythe Tarcisius, dont la victoire accompagne de si près au 15 août le triomphe de la Reine du monde, qu’elle s’éclipse en la gloire de celle-ci. Au temps où Valérien persécutait l’Église, à la veille des combats de Sixte et de Laurent, Tarcisius, portant le Corps du Seigneur, est rencontré par des païens qui prétendent le contraindre à leur montrer ce qu’il porte ; mais, serrant sur son cœur le trésor du ciel, il se laisse broyer sous leurs coups « plutôt que de livrer à ces chiens enragés les membres divins » [2]. Agapit, à quinze ans, parcourt au milieu des tourments et des prodiges l’arène que vient de rouvrir à l’ambition des disciples de Jésus le césar Aurélien. Si jeune qu’il fût, le martyr avait pu voir la fin honteuse de Valérien ; or, l’édit nouveau qui lui valut de rejoindre Tarcisius aux pieds de Marie n’était pas encore promulgué dans tout l’empire, qu’Aurélien à son tour était foudroyé par ce Christ de qui seul tiennent leurs couronnes les empereurs et les rois.
Agapit est un martyr de Préneste, recensé aujourd’hui dans le Martyrologe Hiéronymien : In civitate Prenestina, milliario XXXIII, Agapiti.
Félix III lui éleva un sanctuaire près de la basilique de Saint-Laurent ; aussi sa fête pénétra-t-elle dans le Sacramentaire Léonien. Il s’agit donc d’un culte populaire et ancien, même dans la Ville éternelle.
On croit généralement que saint Agapit souffrît le martyre sous Aurélien ; — sa basilique sépulcrale se trouvait in agro, un peu en dehors de Préneste, et on en a découvert les ruines grandioses. Plusieurs inscriptions sépulcrales sollicitent l’intercession d’Agapit ; en voici une fort importante :
...ILLVM • (c’est-à-dire le défunt) • ACCEPTUM • HABEAS • AGABITE • SANCTE • ROGAMVS
EN • PVERVM • PLACIDIANVM • MERENTER • VERSIBVS • DIXI
L’invocation contenue dans une autre inscription, tracée entre 542 et 565, est belle, elle aussi :
DOMINE • AGAPITE • ORA • PRO • ME
Le corps de saint Agapit a été transporté à Corneto en 1437.
La messe est du Commun Lætabitur, sauf l’Évangile et les collectes.
L’Évangile est emprunté à la messe de saint Laurent. Les collectes sont les suivantes :
Prière. — « Que votre Église, Seigneur, ait à se féliciter de la confiance qu’elle a placée dans le bienheureux martyr Agapit, afin que, par ses glorieuses prières, elle puisse persévérer dans votre service et jouir d’une paisible sécurité ». Comme les martyrs ont remporté une victoire décisive sur l’antique adversaire, ils jouissent dans le ciel d’une puissance spéciale pour protéger leurs fidèles des embûches diaboliques.
La liste de Würzbourg assigne pour lecture évangélique le passage Sint lumbi vestri, etc., comme pour le Commun des Confesseurs.
Sur les oblations. — « Recevez, Seigneur, les offrandes que nous vous présentons aujourd’hui, en la fête de celui par le patronage duquel nous espérons être exempts de tout péril ».
Voici une belle collecte, tirée du Gélasien : Munera tibi, Domine, pro sancti Martyris Agapiti passione deferimus ; qui dum finitur in terris, factus est caelesti fide perpetuus [3].
Saint Agapit. — Jour de mort : 18 août 257 environ. Tombeau : A Préneste (Italie) ; transféré plus tard à Corneto. Vie : La prière des Heures rapporte ceci : Agapit de Préneste n’avait que 15 ans, mais il aspirait déjà ardemment au martyre. Sur l’ordre de l’empereur Aurélien (vers 257) il fut, à cause de son intrépidité à confesser la foi, cruellement frappé de fouets armés de plomb, puis jeté dans une cave obscure et laissé pendant quatre jours sans nourriture. Il fut alors de nouveau battu de verges et pendu la tête en bas au-dessus d’un feu dégageant une abondante fumée afin qu’il pérît asphyxié ; on versa encore sur lui de l’eau bouillante et on lui brisa les mâchoires. Les fauves lâchés contre lui ne lui firent aucun mal ; il fut enfin décapité à Préneste.
Pratique : Un enfant de 15 ans, un vrai héros ! Que dit-il à la jeunesse d’aujourd’hui ? Le Christ ne vous demande pas de pareilles souffrances, ni votre sang, ni la mort ; mais il vous demande une volonté forte, capable de dire non aux attraits du péché, capable de se soumettre à l’obéissance. Ainsi vous avez l’occasion d’être de jeunes héros.
[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
[2] Damas, in Callisti.
[3] Nous vous apportons nos offrandes, Seigneur, pour la passion du saint Martyr Agapit ; qui, alors qu’il a connu la fin terrestre, est devenu éternel par la foi céleste.