Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique |
C’est le Pape Jules II qui introduisit la fête de St Joachim en 1512. Elle fut fixée au 20 mars, entre la fête de St Joseph et celle de l’Annonciation.
St Pie V la supprima, comme la fête de St Anne (26/07) et celle de la Présentation de Marie au Temple (21/11) : dans l’optique de reconquête face à l’hérésie protestante, il fallait exclure de la liturgie romaine ces fêtes issues des évangiles apocryphes.
Grégoire XIII la rétablit en 1584 toujours au 20 mars, Paul V établit que tout serait au commun d’un Confesseur (toujours dans l’optique d’éviter les évangiles apocryphes) ; en 1623 Grégoire XV en fit une fête double et la dota d’un nouvel Office (lectures des 2ème et 3ème Nocturnes, antienne de Magnificat et du Benedictus). En 1738, Clément XII l’éleva au rang de double-majeur et la fixa au dimanche dans l’Octave de l’Assomption. Léon XIII, dont St Joachim était le saint Patron, l’éleva au rang de double de 2nde classe.
La réforme du calendrier de St Pie X voulant libérer les dimanches des fêtes perpétuellement assignées, la fixa au 16 août.
Ant. ad Introitum. Ps. 111, 9. | Introït |
Dispérsit, dedit paupéribus : iustítia eius manet in sǽculum sǽculi : cornu eius exaltábitur in glória. | Il répand ses largesses, il donne aux pauvres : sa justice demeure d’âge en âge : sa puissance sera élevée dans la gloire. |
Ps. ibid., 1. | |
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Heureux l’homme qui craint le Seigneur : qui se complaît dans ses commandements. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui præ ómnibus Sanctis tuis beátum Ióachim Genetrícis Fílii tui patrem esse voluísti : concéde, quǽsumus ; ut, cuius festa venerámur, eius quoque perpétuo patrocínia sentiámus. Per eúndem Dóminum. | Dieu, de préférence à tous vos saints, vous avez choisi le bienheureux Joachim pour qu’il fût le père de la Mère de votre Fils : accordez-nous, s’il vous plaît, la grâce d’être constamment protégés par celui dont nous célébrons la fête. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 31, 8-11. | |
Beátus vir, qui invéntus est sine mácula, et qui post au-rum non ábiit, nec sperávit in pecúnia et thesáuris. Quis est hic, et laudábimus eum ? fecit enim mirabília in vita sua. Qui probátus est in illo, et perféctus est, erit illi glória ætérna : qui potuit tránsgredi, et non est transgréssus : fácere mala, et non fecit : ídeo stabilíta sunt bona illíus in Dómino, et eleemósynis illíus enarrábit omnis ecclésia sanctórum. | Heureux l’homme qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. Qui est-il ? Et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie. Il a été éprouvé par l’or et trouvé parfait, il aura une gloire éternelle ; il a pu violer la loi, et il ne l’a point violée ; il a pu faire le mal, et il ne l’a pas fait. C’est pourquoi ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et toute l’assemblée des saints publiera ses aumônes. |
Graduale. Ps. 111, 9 et 2. | Graduel |
Dispersit, dedit paupéribus : iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | Il répand ses largesses, il donne aux pauvres : sa justice demeure d’âge en âge. |
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur. | V/. Sa race sera puissante sur la terre : la descendance des juste sera bénie. |
Allelúia, allelúia. V/. O Ióachim, sanctæ coniux Annæ, pater almæ Vírginis, hic fámulis ferto salútis opem. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. O Joachim, saint époux d’Anne, père de la Vierge nourricière, aidez ici-bas au salut de vos serviteurs ! Alléluia. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 20, 3-4. | |
Desidérium ánimæ eius tribuísti ei : et voluntáte labiórum eius non fraudásti eum. | Vous lui avez accordé le désir de son cœur, et vous ne l’avez point frustré de la demande de ses lèvres. |
V/. Quóniam prævenísti eum in benedictiónibus dulcédinis. | V/. Car vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions. |
V/. Posuísti in cápite eius corónam de lápide pretióso. | V/. Vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 111, 2. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur. | Allelúia, allelúia. V/. Sa race sera puissante sur la terre : la descendance des juste sera bénie. |
Allelúia. V/. O Ióachim, sanctæ coniux Annæ, pater almæ Vírginis, hic fámulis ferto salútis opem. | Allelúia. V/. O Joachim, saint époux d’Anne, père de la Vierge nourricière, aidez ici-bas au salut de vos serviteurs ! |
+ Initium sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Début du Saint Évangile selon saint Mathieu. |
Matth, 1, 1-16. | |
Liber generatiónis Iesu Christi, fílii David, fílii Abralam. Abraham génuit Isaac, Isaac autem génuit Iacob. Iacob autem génuit Iudam et fratres eius. Iudas autem génuit Phares et Zaram de Thamar. Phares autem génuit Esron. Esron autem génuit Aram. Aram autem génuit Amínadab. Amínadab autem génuit Naásson. Naásson autem génuit Salmon. Salmon autem génuit Booz de Rahab. Booz autem génuit Obed ex Ruth. Obed autem génuit Iesse. Iesse autem génuit David regem. David autem rex génuit Salomónem ex ea, quæ fuit Uriæ. Sálomon autem génuit Róboam. Róboam autem génuit Abíam. Abías autem génuit Asa. Asa autem génuit Iósaphat. Iósaphat autem génuit Ioram. Ioram autem génuit Ozíam. Ozías autem génuit Ióatham. Ióatham autem génuit Achaz. Achaz autem génuit Ezechíam. Ezechias autem génuit Manássen. Manásses autem génuit Amen. Amon autem génuit Iosíam. Iosías autem génuit Iechoníam et fratres eius in transmigratióne Babylónis. Et post transmigratiónem Babylónis : Ieehonías génuit Saláthiel. Saláthiel autem génuit Zoróbabel. Zoróbabel autem génuit Abiud. Abiud autem génuit Elíacim. Elíacim autem génuit Azor. Azor autem génuit Sadoc. Sadoc autem génuit Achim. Achim autem génuit Eliud. Eliud autem génuit Eleázar. Eleázar autem génuit Mathan. Mathan autem génuit Iacob. Iacob autem génuit Ioseph, virum Maríæ, de qua natus est Iesus, qui vocátur Christus. | Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères ; Juda, de Thamar, engendra Pharès et Zara ; Phares engendra Esrom ; Esrom engendra Aram ; Aram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naasson ; Naasson engendra Salmon ; Salmon, de Rahab, engendra Booz ; Booz, de Ruth, engendra Obed ; Obed engendra Jessé ; Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon de la femme d’Urie ; Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abia ; Abia engendra Asa ; Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Ozias ; Ozias engendra Joatham ; Joatham engendra Achaz ; Achaz engendra Ezéchias ; Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias ; Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel ; Salatheil engendra Zorobabel ; Zorobabel engendra Abioud ; Abioud engendra Eliacim ; Eliacim engendra Azor ; Azor engendra Sadoc ; Sadoc engendra Achim ; Achim engendra Elioud ; Elioud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob ; Jacob engendra Joseph l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 8, 6-7. | Offertoire |
Glória et honore coronásti eum : et constituísti eum super ópera mánuum tuárum, Dómine. | Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains. |
Secreta | Secrète |
Súscipe, clementíssime Deus, sacrifícium in honórem sancti Patriarchæ Ióachim, patris Maríæ Vírginis, maiestáti tuæ oblátum : ut, ipso cum cóniuge sua et beatíssima prole intercedénte, perféctam cónsequi mereámur remissiónem peccatórum et glóriam sempitérnam. Per Dóminum. | Dieu très clément, recevez le Sacrifice offert à votre majesté en l’honneur du saint patriarche Joachim, père de la Vierge Marie ; afin que, lui-même intercédant avec son épouse et sa bienheureuse fille, nous méritions d’obtenir la parfaite rémission de nos péchés et la gloire éternelle. |
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 42. | Communion |
Fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus super famíliam suam : ut det illis in témpore trítici mensúram. | Voici le dispensateur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses serviteurs pour leur donner au temps fixé, leur mesure de blé. |
Postcommunio | Postcommunion |
Quæsumus, omnípotens Deus : ut per hæc sacraménta, quæ súmpsimus, intercedéntibus méritis et précibus beáti Ióachim patris Genetrícis dilécti Fílii tui, Dómini nostri Iesu Christi, tuæ grátiæ in præsénti et ætérnæ glóriæ in futúro partícipes esse mereámur. Per eúndem Dóminum. | Dieu tout-puissant, exaucez notre demande : par l’intervention des mérites et prières du bienheureux Joachim, père de la Mère de votre Fils bien-aimé notre Seigneur Jésus-Christ, puisse le Sacrement que nous venons de recevoir nous faire participer à votre grâce en ce monde et à la gloire éternelle dans l’autre. |
Leçons des Matines.
Au deuxième nocturne.
Sermon de saint Épiphane, Évêque. Oratio de Laud. Virg., sub init.
Quatrième leçon. De la racine de Jessé est sorti le roi David, et de la tribu royale de David est née la Vierge sainte : sainte, dis-je, et fille de saints ancêtres. Ses parents furent Joachim et Anne, qui attirèrent sur eux, par leur vie irréprochable, les divines complaisances, et qui méritèrent d’avoir un si beau fruit de leur union, la sainte Vierge Marie, temple et Mère de Dieu. Joachim, Anne et Marie offraient manifestement à eux trois un sacrifice de louange à la Trinité. Le nom de Joachim signifie : préparation du Seigneur. N’est-ce pas lui, en effet, qui prépara le Temple du Seigneur, la Vierge ? Le nom d’Anne, à son tour, signifie : grâce. Joachim et Anne obtinrent, à l’aide de leurs prières, la grâce de produire le fruit qui leur fut accordé, la sainte Vierge ; Joachim priait sur la montagne, et Anne, dans son jardin.
Sermon de saint Jean Damascène. Oratio I de Virg. Mariæ Nativit., circa principium
Cinquième leçon. Parce que la Vierge, Mère de Dieu, devait naître d’Anne, la nature n’osa rien produire avant le rejeton de la grâce, mais attendit que la grâce eût donné son fruit. Il fallait bien que Marie fût la première enfant à qui sa mère donnât le jour, elle qui devait enfanter le premier-né de toutes créatures, celui en qui toutes choses ont été faites ! O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! Toute la création vous est redevable. C’est en effet par vous qu’elle a pu offrir au Créateur un présent au-dessus de tous les présents, la chaste mère, qui seule était digne de ce Créateur.
Sixième leçon. Réjouis-toi, Joachim, car un Fils nous est né de ta fille, et on l’appelle l’Ange du grand conseil, c’est-à-dire, l’Ange du salut de l’univers. Que Nestorius soit accablé de honte, et qu’il cache de sa main son visage ! Cet enfant est Dieu. Comment donc ne serait-elle point Mère de Dieu, celle qui l’a mis au monde ? Si quelqu’un ne rend point hommage à la sainte Mère de Dieu, il est repoussé par la Divinité. Cette doctrine que j’enseigne n’est pas seulement la mienne : je l’ai reçue comme un très précieux héritage de mon père, Grégoire le Théologien. O bienheureux couple de Joachim et d’Anne ! L’on reconnaît certes votre pureté au fruit de vos entrailles, selon ce que le Christ a dit quelque part : « C’est à leurs fruits que vous les connaîtrez. » Vous avez réglé votre manière de vivre comme il était agréable à Dieu et digne de celle qui devait naître de vous ; c’est chastement et saintement appliqués à vos devoirs, que vous avez produit un trésor de virginité.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. Matth. 1, 1-16.
Livre de la généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob. Et le reste.
Homélie de saint Jean Damascène. Lib. 4 de Fide orthodoxa, cap. 15 de Domini genealogia et sanctæ Dei Genetricis
Septième leçon. Que Joseph ait eu David pour ancêtre, les très saints Évangélistes Matthieu et Luc l’ont clairement démontré. Mais la divergence entre eux est que saint Matthieu le fait descendre de David par Salomon, et saint Luc par Nathan. Tous deux cependant passent sous silence la généalogie de la Sainte Vierge. Il est donc utile de savoir que, ni chez les Hébreux ni dans l’Écriture sacrée, ne fut établi l’usage de dresser la généalogie des femmes ; mais il était réglé par la loi qu’aucun homme ne prendrait d’épouse dans une autre tribu. En conséquence, Joseph, qui était de la famille de David, et qui pratiquait la justice (car le divin Évangile lui a donné cet éloge), n’aurait donc certainement pas épousé la sainte Vierge, contrairement aux prescriptions de la loi, si elle n’eût pas tiré son origine de la même souche royale. Et c’est pour cela qu’il suffisait à l’Évangéliste de marquer d’où Joseph était issu.
Huitième leçon. De la souche donc de Nathan, fils de David, Lévi engendra Melchi et Panther. Panther engendra Barpanther (c’est ainsi qu’on l’appelait). Barpanther engendra Joachim, qui fut père de la sainte Mère de Dieu. Revenons en arrière : de la souche de Salomon, fils de David, Mathan eut de son épouse Jacob, et à la mort de Mathan, Melchi, issu de Nathan, fils de Lévi et frère de Panther, épousa la veuve de ce même Mathan, laquelle était mère de Jacob ; de son second mariage naquit Héli. Jacob et Héli étaient donc frères utérins ; le premier était de la lignée de Salomon, le second, de celle de Nathan.
Neuvième leçon. Or Héli, qui était de la descendance de Nathan, mourut sans enfants ; ce qui fit que Jacob, de la lignée de Salomon, épousa la veuve de son frère et en eut un fils nommé Joseph. Selon la nature, Joseph était fils de Jacob et tirait son origine de Salomon, mais aux yeux de la loi, son père était Héli, et sa race, celle de Nathan. Les choses étant ainsi, Joachim s’unit par le mariage, Anne, femme supérieure et digne des plus hauts éloges. Semblable à cette Anne d’autrefois, qui, affligée par l’épreuve de la stérilité, dut à sa prière et à son vœu de donner naissance à Samuel, celle-ci obtint du ciel, par des supplications et des promesses, de mettre au monde la Mère de Dieu ; en cela donc aussi elle ne le cède à aucune des mères illustres. Ainsi donc c’est la grâce, (telle est la signification du nom d’Anne) qui engendra la Souveraine (c’est ce que signifie le nom de Marie). Elle est, en effet, devenue la souveraine de toute la création, quand elle fut élevée à la dignité de Mère du Créateur.
A Laudes et aux Vêpres.
V/. Potens in terra erit semen eius. | V/. Sa postérité sera puissante sur la terre [1]. |
R/. Generátio rectórum benedicétur. | R/. La génération des justes sera bénie. |
Ant. Laudémus * virum gloriósum in generatióne sua, quia benedictiónem ómnium géntium dedit illi Dóminus, et testaméntum suum confirmávit super caput eius. | Ant. Louons * un homme glorieux dans sa génération car le Seigneur lui a donné la bénédiction de toutes les nations, et il a confirmé son alliance sur sa tête [2]. |
C’est au lendemain de la Nativité de Marie que les Grecs célèbrent, de temps immémorial, la fête de saint Joachim. Les Maronites la fixèrent au lendemain de la Présentation en novembre, les Arméniens au mardi après l’Octave de l’Assomption de la Mère de Dieu. Chez les Latins, qui ne l’admirent que plus tard, il y eut d’abord partage pour sa célébration entre le lendemain de l’Octave de la Nativité, 16 septembre, et le lendemain de la Conception delà Bienheureuse Vierge, 9 décembre. L’Orient et l’Occident s’accordaient, pour honorer le père, a le rapprocher de son illustre fille.
Vers l’an 1510, Jules II statua que l’aïeul du Messie prendrait place au calendrier romain sous le rit double-majeur ; toujours au souvenir de ces liens d’une famille où l’ordre de la nature et celui de la grâce se rencontrent en si pleine harmonie, il fixa la fête de Joachim au 20 mars, lendemain de celle de son gendre Joseph. On eût dit que le glorieux patriarche dût après sa mort continuer, sur le Cycle sacré, les pérégrinations de ces premiers pères du peuple hébreu dont sa noble vie retraça les mœurs. Cinquante années s’étaient à peine écoulées depuis le pontificat de Jules II, que la critique du temps ramenait l’ombre sur son histoire et faisait disparaître son nom du Bréviaire romain. Grégoire XV l’y rétablissait en 1622 sous le rit double, et sa fête restait désormais acquise à l’Église. La piété à l’égard du père de Marie s’accrut même à ce point que des instances eurent lieu pour qu’elle fût rangée parmi les solennités de précepte, comme l’était déjà celle de son épouse sainte Anne. Ce fut afin de répondre à cette dévotion populaire sans augmenter pourtant le nombre des jours chômés, que Clément XII (1738) transféra la fête de saint Joachim au dimanche après l’Assomption de la Bienheureuse Vierge sa fille ; il lui rendait en même temps le degré de double-majeur.
Le Souverain Pontife Léon XIII, honoré au baptême du nom de Joachim, devait, le 1er août 1879, élever au rang des doubles de seconde classe la solennité de son auguste patron et celle de sainte Anne.
« L’Ecclésiastique enseigne qu’il faut louer ceux dont une descendance glorieuse est issue [3], dit le décret notifiant cette décision dernière à la Ville et au monde ; on doit donc rendre l’honneur d’une vénération toute particulière aux saints Joachim et Anne, puisque, ayant engendré l’Immaculée Vierge Mère de Dieu, ils sont dès lors glorieux par-dessus tous. On vous connaît à votre fruit [4], leur dit Damascène : vous avez mis au monde une fille supérieure aux Anges, et maintenant leur reine [5]...Or, la divine miséricorde ayant fait qu’en nos temps malheureux, les honneurs rendus à la Bienheureuse Vierge et son culte prissent des accroissements en rapport avec les besoins grandissants du peuple chrétien, il fallait que cette splendeur et cette gloire nouvelle, dont leur bienheureuse fille est environnée, rejaillît sur les fortunés parents. Puisse leur culte ainsi accru faire éprouver plus puissamment leur secours à l’Église [6] ! »
A LA MESSE.
C’est une bonne chose que la prière avec le jeûne ; faire l’aumône est meilleur que d’amasser des monceaux d’or [7]. Mieux encore que Tobie, Joachim éprouva la vérité de cette parole de l’Archange. Une tradition rapporte que du revenu de ses biens il faisait trois parts : l’une pour le Temple, l’autre pour les pauvres, et la troisième pour sa maison. L’Église, voulant honorer le père de Marie, célèbre tout d’abord ces largesses salutaires et la justice qui lui valut la gloire dont il resplendit.
Mère de Dieu, c’est le titre qui fait de Marie la plus noble des créatures ; mais cette noblesse de la fille de Joachim élève aussi ce dernier parmi tous les bienheureux, comme le seul dont on dira dans les siècles qu’il est l’aïeul de Jésus. Or, au ciel mieux qu’ici-bas, noblesse et puissance vont de concert. Faisons-nous donc, avec l’Église, les clients d’un si haut personnage.
ÉPÎTRE.
La richesse de Joachim consistait en troupeaux comme celle des premiers patriarches. Le pieux emploi qu’il en faisait attirait sur ses biens la bénédiction du Seigneur. Mais il était une bénédiction plus désirée, que le ciel refusait à ses supplications : Anne, son épouse, était stérile ; au milieu des filles d’Israël attendant le Messie, l’espérance de Sion semblait s’en être détournée. Au Temple, un jour que Joachim présentait des victimes, elles furent rejetées avec mépris.
C’était une autre offrande qu’attendait de lui le Seigneur du Temple ; quand, au lieu des brebis de ses pâturages, il présentera ici la Mère de l’Agneau de Dieu, elle ne sera point repoussée !
Mais aujourd’hui, dans sa douleur, il s’est enfui sans reparaître devant son épouse. Gagnant les montagnes où paissaient ses troupeaux, il y vivait sous la tente, jeûnant sans trêve et disant : « Je ne prendrai point de nourriture, jusqu’à ce que le Seigneur mon Dieu m’ait regardé dans sa miséricorde ; mais ma prière sera mon aliment ».
De son côté Anne, cependant, pleurait le double deuil de son veuvage et de sa stérilité. Mais tandis qu’elle priait dans le jardin et son époux sur la montagne [8], leurs communes instances, présentées en même temps au Dieu souverain, étaient ensemble exaucées [9]. L’Ange du Seigneur apparaissait à tous deux, leur donnant rendez-vous sous la porte Dorée ; et Anne bientôt pouvait dire : « Je sais maintenant que le Seigneur m’a bénie grandement. Car moi qui étais veuve, je ne le suis plus ; et moi qui étais stérile, j’ai conçu [10] ! »
Chantons de nouveau, dans le Graduel, le mérite de l’aumône, le crédit d’une vie sainte auprès de Dieu. La race de Joachim sera puissante, bénie au ciel comme sur la terre. Qu’il daigne lui-même employer pour notre salut la faveur dont il jouit près de son auguste fille, près de Jésus dont il est l’aïeul !
ÉVANGILE.
Réjouis-toi, Joachim, parce que de ta fille un fils nous est né [11]. A cette exclamation de saint Jean Damascène, l’Église répond en parcourant aujourd’hui la série royale des ancêtres du Sauveur, Joseph, le descendant de tant d’illustres princes, transmit leurs droits à celui qui était son fils devant la loi juive, bien que selon la nature il descendît uniquement des aïeux de la Vierge-Mère.
L’évangéliste de Marie, saint Luc, nous a conservé les noms de ces ascendants directs de la Mère de l’Homme-Dieu, qui remontent eux-mêmes à David par Nathan, frère de Salomon. Si Joseph, fils de Jacob selon saint Matthieu, reparaît en saint Luc comme fils d’Héli, c’est qu’épousant Marie, la fille unique de cet Héli, ou Héliachim, qui n’est autre que saint Joachim, il était devenu légalement son fils et son héritier.
Telle est l’interprétation généralement admise de nos jours pour expliquer les deux généalogies du Christ, fils de David. Mais on ne doit pas s’étonner que dans l’usage de sa Liturgie, Rome, la ville reine, l’Épouse succédant aux droits de Sion répudiée, ait préféré celui de ces documents où une longue suite d’aïeux couronnés fait mieux ressortir la royauté de l’Époux sur Jérusalem. Le nom de Joachim, qui signifie préparation du Seigneur, en apparaît plus auguste, et n’y perd rien de son sens si rempli de mystère.
De quelle gloire, en effet, ne se trouve-t-il pas couronné lui-même ? Jésus, son petit-fils, le fait entrer en part de la puissance qu’il a reçue pour gouverner toute créature. C’est cet honneur et cette puissance de Joachim que chante l’Offertoire.
« Joachim, Anne et Marie, quel sacrifice de louange ces trois réunis offraient à la Trinité ! » dit saint Épiphane [12] ! Puisse leur intercession, commune aussi, nous obtenir le plein effet du Sacrifice qui se prépare sur l’autel en l’honneur du chef de cette noble famille.
Dans les délices du Mystère sacré, n’oublions point que si Marie nous a donné le froment des cieux, c’est à Joachim que nous devons Marie elle-même. Confions en toute sécurité à sa prudence la garde du germe sans prix qui doit maintenant fructifier dans nos âmes.
Si les sacrements produisent par eux-mêmes la grâce essentielle qui leur est attachée, l’intercession des Saints peut beaucoup cependant pour écarter tout obstacle à leur pleine opération dans les cœurs. C’est la pensée qui inspire à l’Église cette formule de Postcommunion.
A VÊPRES.
Aux premières Vêpres [13], hier, l’Église présentait Joachim aux louanges de ses fils comme « l’homme glorieux dans sa descendance, auquel le Seigneur confia la bénédiction de toutes les nations, et sur la tête duquel il confirma son alliance » [14]. Les secondes Vêpres sont en tout celles des Confesseurs non Pontifes, avec leurs Antiennes si touchantes dans la gracieuse simplicité qui les inspire. On ne pouvait mieux chanter ce juste dont le sentier fut véritablement, comme dit la Sagesse, une lumière brillante progressant et croissant jusqu’au plein jour [15]. Il avait offert dans le Temple au Seigneur Dieu celle qui devait donner chair à son Verbe ; il n’y eut pas de déclin pour le soir d’une vie qui finissait dans l’épanouissement de la sainteté de la Vierge-Mère. Le père de l’Immaculée porta l’espérance aux justes des limbes.
Les Actes des Saints reproduisent, au 20 mars, cette Hymne de l’ancien Bréviaire romain qui nous servira de prière au père de Marie.
HYMNE. | |
O Pater summæ, Joachim, puellæ
Quæ Deum clauso genuit pudore, Promove nostras Domino querelas, Castaque vota. | O Joachim, père de la vierge souveraine
qui enfanta Dieu de son sein très pur, présentez nos supplications au Seigneur, offrez-lui les vœux de nos cœurs qui veulent être fidèles. |
Scis quot hic sævis agitemur undis,
Triste quos mundi mare defatigat : Scis quot adnectat Sathanas carove Prælia nobis. | Vous savez quelles violentes tempêtes sont sur nous déchaînées,
combien pour nous la lutte est épuisante sur la mer de ce triste monde ; vous savez combien de combats nous livrent sans trêve et la chair et Satan. |
Jam sacris junctus superum catervis,
Imo præcedens, potes omne, si vis : Nil nepos Jesus merito negabit, Nil tibi nata. | Mêlé maintenant aux saintes phalanges des cieux,
ou plutôt marchant à leur tête, vous pouvez tout, si vous voulez : ni Jésus votre petit-fils, ni Marie votre fille ne sauraient rien vous refuser. |
Fac tuo nobis veniam precatu
Donet et pacem Deitas beata : Ut simul juncti resonemus illi Dulciter hymnos. Amen. | Faites qu’à votre prière la Divinité bienheureuse
nous donne pardon et paix, pour qu’à vous réunis nous chantions suavement ses louanges. Amen. |
Père de Marie, nous vous rendons grâces : toute créature vous est redevable, depuis que lui-même le Créateur a voulu vous devoir celle dont il avait résolu de naître pour nous sauver. Époux de la bienheureuse Anne, vous nous rappelez ce qu’eût été le paradis : par l’innocence première qui sembla en vous recouvrée pour présider aux origines de l’Immaculée Vierge, sanctifiez la famille, relevez nos mœurs. Aïeul de Jésus, étendez votre amour à tous les chrétiens ses frères ; l’Église vous honore plus que jamais dans ces jours d’épreuve : elle sait votre crédit près du Père souverain qui daigna vous associer, sans autre intermédiaire que votre propre fille, à la génération dans le temps de son Fils éternel.
L e culte liturgique en l’honneur des heureux parents de la sainte Vierge est ancien en Orient. Dans le Ménologe de Constantinople, leur commémoration se fait le lendemain de la Nativité de la sainte Mère de Dieu, tandis que chez les Syriens on la célébrait le 25 juillet. Leurs noms et les circonstances de leur vie nous sont connus par l’apocryphe Protoevangelium Iacobi ; mais même indépendamment de ces récits, le mérite principal des saints Joachim et Anne fut magnifiquement confirmé par Dieu même, quand Il leur accorda l’honneur d’être les parents de la sainte Vierge, les aïeuls du Sauveur L’excellence du fruit est toujours l’indice de la qualité de l’arbre, et la conception immaculée de Marie reflète une suavité toute particulière sur la chaste union de ses parents.
Le saint Évangile nous parle d’une sœur de la très sainte Vierge qui accompagna celle-ci jusqu’au pied de la Croix. Selon quelques auteurs, elle aurait été elle aussi fille d’Anne et de Joachim.
La fête de saint Joachim fut d’abord introduite dans le Bréviaire par Jules II, qui la fixa au 20 mars, en relation avec celle de saint Joseph et avec la solennité de l’Annonciation. Clément XII la transféra au dimanche après l’Assomption, et, par suite de la réforme du Bréviaire inaugurée par Pie X, elle fut fixée au 16 août.
L’introït est emprunté à la messe vigiliale de saint Laurent.
Prière. — « O Dieu qui, de préférence à tous les autres saints, avez voulu que le bienheureux Joachim devînt l’heureux père de la mère de votre Fils unique, faites que nous, qui célébrons sa fête ici-bas, nous puissions jouir des continuels avantages de sa protection ». La pensée qui domine cette collecte est ainsi exprimée par saint Jean Damascène : De fructu ventris vestri cognoscimini. Pie enim et sancte in humana natura vitam agentes, Filiam angelis superiorem et nunc Angelorum Dominam edidistis [16].
La première lecture est du Commun d’un Confesseur, et elle est suivie du même répons que celui de la vigile de saint Laurent.
Le verset alléluiatique est propre : « Alléluia. O saint Joachim, époux d’Anne et père de la sainte Vierge, apportez-nous maintenant une aide salutaire ».
Les parents de la Mère de Dieu et les aïeuls de Jésus sont comme l’avant-dernier anneau de cette chaîne patriarcale de grâces et de bénédictions qui relie Adam au Christ. C’est la raison pour laquelle on lit aujourd’hui la généalogie du Sauveur selon saint Matthieu, comme à la messe vigiliale du 7 décembre.
L’antienne pour la présentation des offrandes, Gloria et honore, est commune à la fête de saint Canut, le 19 janvier.
Collecte sur les ablations. — « Recevez, ô Dieu de clémence, le Sacrifice que nous vous offrons en l’honneur du saint patriarche Joachim, père de la Vierge Marie, afin que, par ses prières, par celles de son Épouse et de leur bienheureuse Fille, nous méritions le pardon de nos péchés et la gloire de l’éternité ».
L’antienne pour la Communion, Fidelis servus, est commune à la messe de saint Sabbas, le 5 décembre.
Après la Communion. — « Nous vous demandons, ô Dieu tout-puissant, que le Sacrement que nous venons de recevoir, nous vaille, par les mérites et les prières du bienheureux Joachim, père de la Mère de votre Fils bien-aimé Jésus-Christ, la faveur de participer maintenant à votre grâce et, un jour, à votre gloire ». Le lien très étroit qui unit le Sauveur et saint Joachim confère à celui-ci une éminente dignité sur les autres saints, et fait que l’honneur qui lui est rendu se reflète d’une manière spéciale sur Jésus-Christ et sur sa Mère Immaculée. Pendant leur vie, ceux-ci aimèrent et honorèrent saint Joachim plus que les autres, et maintenant, dans le ciel, comme deux joyaux très précieux, ils ornent la couronne du saint Patriarche.
Il donnait largement aux pauvres.
1. Saint Joachim. — Le père de la Bienheureuse Vierge Marie et le grand-père du Divin Sauveur ! « A leurs fruits vous les reconnaîtrez » ; un bon arbre ne peut donner que de bons fruits. Joachim nous apparaît comme l’homme vertueux, « l’homme juste » ; la légende en dit long sur son amour pour les pauvres : il divisait ses revenus en trois parts et consacrait la première à ses besoins, la seconde aux pauvres, la troisième au Temple (c’est pourquoi l’on répète trois fois à la messe : « Il donnait largement aux pauvres... ». Au cours de sa vie, la souffrance ne lui fut pas non plus épargnée ; longtemps il resta sans enfant ; un jour qu’il apportait son offrande au Temple, le prêtre l’écarta sous prétexte que, père sans enfants, il avait encouru la malédiction divine. Cependant, parmi les souffrances que lui causait cet ostracisme, la grâce de Dieu le visita : « Dieu est proche de ceux qui ont le cœur brisé » (Ps. 33). Un ange lui annonça qu’il aurait un enfant de bénédiction, Marie. « La nature n’osa pas prévenir la grâce ; elle préféra attendre que la grâce eut porté son fruit » (Bréviaire).
2. La Messe (Dispersit). — La première vertu que nous voyons en Joachim est son amour pour les pauvres ; il en est question dans l’Introït et dans le Graduel ; dans ces deux chants, le « Cantique de l’homme juste » (Ps. III) s’applique parfaitement à Joachim. Il est « l’homme qui a été trouvé sans tache, qui ne court pas après l’or ». Maintenant, c’est « la Communauté des Saints » qui parle de ses aumônes (Leçon). L’Évangile nous présente l’arbre généalogique du Seigneur ; à la vérité, notre saint n’y est pas mentionné (d’après l’opinion de plusieurs commentateurs, c’est lui qui est désigné dans la généalogie selon saint Luc sous le nom d’« Héli » ; toutefois la liturgie veut dire qu’il est le grand-père du Seigneur, ce qui constitue son plus haut titre de gloire. Mais, au Saint-Sacrifice nous prenons part à sa glorification (Offert.), nous y trouvons une grâce puissante pour imiter sa pieuse vie, spécialement son amour des pauvres et sa patience dans l’épreuve ; nous sommes aussi admis à l’honneur d’être parents du Christ. Nous devons aujourd’hui à saint Joachim le divin froment, le Christ : « Il leur donne en temps opportun la mesure de froment » (Comm.).
3. Le Cantique de l’homme juste. — Ainsi peut-on nommer le psaume III, que l’on chante souvent aujourd’hui. C’est un psaume alphabétique c’est-à-dire que chacun de ses versets commence, en suivant l’ordre, par une des lettres de l’alphabet ; ce qui explique son apparence décousue et l’absence d’une succession d’idées bien liées :
Le plan du psaume est peu serré ; il exalte d’abord l’amour de Dieu, ensuite l’amour du prochain chez le juste. L’Église applique le psaume à l’homme juste par excellence, au Christ, ensuite aux saints, mais aussi à nous-mêmes. Saint Joachim est bien la plus belle illustration du psaume.
[1] Ps. 111, 2.
[2] Eccli. 44, 1 ; 44, 25.
[3] Eccli. XLIV, 1.
[4] Matth. VII, 20.
[5] J. Damasc. Oratio I de V. M. Nativit.
[6] Decret. Urbis et Orbis, 1 Aug. 1879.
[7] Tob. XII, 8.
[8] Epiphan. Oratio de Laudibus Virg.
[9] Tob. III, 24-25.
[10] Protevang. Jacobi.
[11] J. Damasc. Oratio I de V. M. Nativit., ex Isai. IX, 6.
[12] Epiphan. Oratio de Laud. Virg.
[13] Depuis la réforme de St Pie X, la fête de St Joachim n’étant plus fixée au dimanche qui suit l’Assomption, mais au 16 août, le Saint fut seulement commémoré aux 2ndes Vêpres de l’Assomption. La réforme de 1955 supprima cette commémoraison.
[14] Ant. de Magnificat aux Ières Vêpres.
[15] Prov. IV, 18.
[16] « Vous serez reconnus par le fruit de vos entrailles. Agissant pieusement et saintement dans la nature humaine, vous avez engendré une Fille supérieure aux anges et maintenant Reine des Anges ». Orat. I de Virg. Nativ.
Le dimanche dans l’octave de l’Assomption (pas de l’Ascension).
Cordialement YD