Office |
La Vigile |
La Bénédiction des Fonts |
La Messe |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
L’Office de la Vigile, jusqu’à l’heure de None incluse, est l’Office du Temps de l’Ascension aussi bien avant les simplifications de Pie XII que dans la réforme de Jean XXIII.
Mais comme hier, avant 1955, l’Office n’est pas un office férial (psaumes du Samedi, etc…) mais toujours l’Office de l’Octave de l’Ascension. La réforme de 1960 a réduit les matines à un seul nocturne (comme les autres vigiles : neuf psaumes, évangile et commentaire de l’évangile) tandis qu’auparavant, comme pour tous les jours de l’Octave de l’Ascension et le Vendredi après l’Octave, l’Office est festif, avec les trois nocturnes à Matines. Les Laudes sont celles du Dimanche après l’Ascension, comme hier.
La Cérémonie de la Vigile est censée se dérouler aujourd’hui, après None et avant les 1ères Vêpres de la Pentecôte : c’est pourquoi contrairement à l’ordre habituel du site, nous donnons d’abord l’Office avant les Textes de la Vigile.
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Christum Dóminum ascendéntem in cælum, * Veníte adorémus, allelúia. | Alléluia, le Christ Seigneur montant au ciel, * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymne | |
Æterne Rex altíssime (matines de l’Ascension) | |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Eleváta est * magnificéntia tua super cælos, Deus, allelúia. | Ant. 1 Elle est élevée, * votre magnificence, ô Dieu, au dessus des cieux [1], alléluia. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Dóminus in templo * sancto suo, Dóminus in cælo, allelúia. | Ant. 2 Le Seigneur est * dans son temple saint, le Seigneur est dans le ciel [2], alléluia. |
Psaume 10 | |
Ant. 3 A summo cælo * egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius, allelúia. | Ant. 3 A l’extrémité du ciel * est sa sortie : et le terme de sa course à son extrémité [3], alléluia. |
Psaume 18 | |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, allelúia. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie [4], alléluia. |
R/. Et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | R/. Et le Seigneur, au son de la trompette, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
Incipit Epístola cathólica beáti Iudæ Apóstoli. | Commencement de l’Épître catholique du bienheureux Apôtre Jude. |
Vers. 1-4. | |
Iudas, Iesu Christi servus, frater autem Iacóbi, his qui in Deo Patre diléctis et Christo Iesu conservátis et vocátis. Misericórdia vobis et pax et cáritas adimpleátur. Caríssimi, omnem sollicitúdinem fáciens scribéndi vobis de commúni vestra salúte, necésse hábui scríbere vobis déprecans supercertári semel tráditæ sanctis fídei. Subintroiérunt enim quidam hómines, qui olim præscrípti sunt in hoc iudícium, ímpii, Dei nostri grátiam transferéntes in luxúriam, et solum Dominatórem et Dóminum nostrum Iesum Christum negántes. | Jude, serviteur de Jésus-Christ, et frère de Jacques, à ceux qui sont aimés de Dieu le Père et conservés et appelés en Jésus-Christ. Que la miséricorde, la paix et la charité abondent en vous. Mes bien-aimés, me sentant pressé de vous écrire touchant votre salut commun, j’ai dû écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi, qui a été déjà transmise aux saints. Car il s’est introduit parmi vous quelques hommes impies (qui depuis longtemps ont été prédestinés à ce jugement), changeant la grâce de notre Dieu en luxure, reniant notre seul Maître et Seigneur Jésus-Christ. |
R/. Post passiónem suam per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei, allelúia : * Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | R/. Après sa passion il leur apparut pendant quarante jours, leur parlant du royaume de Dieu [5], alléluia : * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux [6], alléluia. |
V/. Et convéscens præcépit eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent promissiónem Patris. | V/. Mangeant avec eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père [7]. |
* Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Vers. 5-8 | |
Commonére autem vos volo, sciéntes semel ómnia, quóniam Iesus pópulum de terra Ægýpti salvans, secúndo eos, qui non credidérunt, pérdidit : ángelos vero, qui non servavérunt suum principátum, sed dereliquérunt suum domicílium, in iudícium magni diéi, vínculis ætérnis sub calígine reservávit. Sicut Sódoma, et Gomórrha et finítimæ civitátes símili modo exfornicátæ, et abeúntes post carnem álteram, factæ sunt exémplum, ignis ætérni pœnam sustinéntes ; simíliter et hi carnem quidem máculant, dominatiónem autem spernunt, maiestátes autem blasphémant. | Or je veux vous rappeler, à vous qui savez déjà toutes ces choses, que Jésus, ayant délivré le peuple de la terre d’Égypte, perdit ensuite ceux qui ne crurent point ; que, quant aux anges qui ne conservèrent pas leur première dignité, mais qui abandonnèrent leur propre demeure, il les mit en réserve pour le jugement du grand jour, dans des chaînes éternelles et de profondes ténèbres. C’est ainsi que Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines livrées aux mêmes excès, et courant après d’infâmes débauches, sont devenues un exemple, en souffrant la peine d’un feu éternel. Et cependant, c’est de la même manière que ceux-ci se souillent encore, qu’ils méprisent la domination, et qu’ils blasphèment la majesté. |
R/. Omnis pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera : * Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | R/. Toute la beauté du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres [8] : * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement [9], alléluia. |
V/. A summo cælo egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius. | V/. A l’extrémité du ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité [10]. |
* Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Vers. 9-13 | |
Cum Míchaël Archángelus cum diábolo dísputans altercarétur de Móysi córpore, non est ausus iudícium inférre blasphémiæ, sed dixit : Imperet tibi Dóminus. Hi autem quæcúmque quidem ignórant, blasphémant : quæcúmque autem naturáliter, tamquam muta animália, norunt, in his corrumpúntur. Væ illis, quia in via Cain abiérunt, et erróre Bálaam mercéde effúsi sunt et in contradictióne Core periérunt ! Hi sunt in épulis suis máculæ, convivántes sine timóre, semetípsos pascéntes, nubes sine aqua, quæ a ventis circumferúntur, árbores autumnáles, infructuósæ, bis mórtuæ, eradicátæ, fluctus feri maris despumántes suas confusiónes, sídera errántia : quibus procélla tenebrárum serváta est in ætérnum. | Lorsque l’Archange Michel, disputant avec le diable, lui contestait le corps de Moïse [11], il n’osa pas le condamner avec des paroles de malédiction, mais il dit : Que le Seigneur te commande. Mais ceux-ci blasphèment tout ce qu’ils ignorent, et dans tout ce qu’ils connaissent naturellement comme les animaux muets, ils se corrompent. Malheur à eux, parce qu’ils sont entrés dans la voie de Caïn, et que, s’égarant comme Balaam, ils ont, pour le gain, rompu toute digue, et se sont perdus dans la rébellion de Coré. Ils font le déshonneur de leurs festins ; nuées sans eaux que les vents emportent ça et là ; arbres qui ne fleurissent qu’en automne, stériles, deux fois morts, déracinés ; vagues furieuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies ; astres errants auxquels une tempête de ténèbres est réservée pour l’éternité. |
R/. Exaltáre, Dómine, allelúia, * In virtúte tua, allelúia. | R/. Élevez-vous, Seigneur [12], alléluia, * Dans votre puissance, alléluia. |
V/. Eleváta est, magnificéntia tua super cælos, Deus. | V/. Dieu, votre magnificence est élevée au-dessus des cieux [13]. |
* In virtúte tua, allelúia. Glória Patri. * In virtúte tua, allelúia. | * Dans votre puissance, alléluia. Gloire au Père. * Dans votre puissance, alléluia. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Exaltáre, Dómine, * in virtúte tua : cantábimus et psallémus, allelúia. | Ant. 4 Élevez-vous, Seigneur, * dans votre puissance : nous chanterons et nous psalmodierons [14], alléluia. |
Psaume 20 | |
Ant. 5 Exaltábo te, * Dómine, quóniam suscepísti me, allelúia. | Ant. 5 Je vous exalterai, * Seigneur, parce que vous m’avez relevé [15], alléluia. |
Psaume 29 | |
Ant. 6 Ascéndit Deus * in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | Ant. 6 Dieu est monté * au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur, au son de la trompette [16], alléluia. |
Psaume 46 | |
V/. Ascéndens Christus in altum, allelúia. | V/. Le Christ montant au ciel [17], alléluia. |
R/. Captívam duxit captivitátem, allelúia. | R/. A emmené captive la captivité [18], alléluia. |
Lectio iv | 4e leçon |
Ex Tractátu sancti Augustíni Epíscopi de Symbolo ad Catechúmenos. | Du Traité de saint Augustin, Évêque, du symbole aux Catéchumènes. |
Liber 4 cap. 1 tom. 9 | |
Dum per sacratíssimum crucis signum vos suscépit in útero sancta mater Ecclésia, quæ sicut et fratres vestros cum summa lætítia spiritáliter páriet, nova proles futúra tantæ matris, quoúsque per lavácrum sanctum regenerátos veræ luci restítuat, cóngruis aliméntis eos, quos portat, pascat in útero, et ad diem partus sui lætos læta perdúcat : quóniam non tenétur hæc senténtia Hevæ, quæ in tristítia et gémitu parit fílios ; nec ipsos gaudéntes, sed pótius flentes. Hæc enim solvit, quod illa ligáverat : ut prolem, quam per inobediéntiam sui, morti donávit, hæc per obediéntiam restítuat vitæ. Omnia sacraménta, quæ acta sunt et agúntur in vobis per ministérium servórum Dei, exorcísmis, oratiónibus, cánticis spirituálibus, insufflatiónibus, cilício, inclinatióne cervícum, humilitáte pedum, pavor ipse omni securitáte appeténdus : hæc ómnia, ut dixi, escæ sunt, quæ vos refíciunt in útero, ut renátos ex baptísmo hílares vos mater exhíbeat Christo. | Alors que par le signe sacré de la croix, notre mère la sainte Église vous a reçus dans son sein, elle qui va vous donner spirituellement naissance comme à vos frères, avec la joie la plus grande, vous êtes devenus la future génération d’une mère glorieuse, en attendant qu’elle vous régénère dans le bain sacré du baptême et vous rende à la lumière véritable. Jusqu’à ce jour, qu’elle nourrisse avec des aliments convenables ceux qu’elle porte dans son sein, et qu’elle les conduise joyeux au jour de sa délivrance, joyeuse elle aussi. Car l’Église n’est pas sous le coup de la sentence dont a été frappée Ève, qui enfante, dans la tristesse et les gémissements, des enfants qui ne sont eux-mêmes pas dans la joie, mais pleurent plutôt. L’Église délie au contraire ce que la première femme avait lié, afin que, par son obéissance, elle rende à la vie ceux que la désobéissance d’Ève a donnés à la mort. Toutes les cérémonies mystérieuses qui ont été faites et qui se font encore sur vous par le ministère des serviteurs de Dieu : les exorcismes, les prières, les cantiques spirituels, les insufflations, le cilice, l’inclination de tête, les prosternements, cette crainte même qu’il faut désirer avec une assurance entière ; toutes ces choses sont, comme je l’ai dit, les aliments dont cette mère vous nourrit dans son sein, afin que, régénérés par le baptême, elle vous présente tout joyeux au Christ. |
R/. Tempus est, ut revértar ad eum, qui me misit, dicit Dóminus : nolíte contristári, nec turbétur cor vestrum : * Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | R/. Il est temps que je retourne à celui qui m’a envoyé [19], dit le Seigneur : ne soyez pas attristés, et que votre cœur ne se trouble pas [20] : * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même [21], alléluia, alléluia. |
V/. Nisi ego abíero, Paráclitus non véniet : cum assúmptus fúero, mittam vobis eum. | V/. Si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas : mais lorsque je serai monté, je vous l’enverrai [22]. |
* Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même, alléluia, alléluia. |
Lectio v | 5e leçon |
Accepístis et sýmbolum, protectiónem parturiéntis contra venéna serpéntis. In Apocalýpsi Ioánnis Apóstoli scriptum est hoc, quod staret draco in conspéctu mulíeris, quæ paritúra erat, ut cum peperísset, natum eius coméderet. Dracónem diábolum esse, nullus vestrum ignórat : mulíerem illam Vírginem Maríam significásse, quæ caput nostrum íntegra íntegrum péperit ; quæ étiam ipsa figúram in se sanctæ Ecclésiæ demonstrávit : ut quómodo Fílium páriens, Virgo permánsit, ita et hæc omni témpore membra eius páriat, et virginitátem non amíttat. Ipsas senténtias sacratíssimi sýmboli adiuvánte Dómino exponéndas suscépimus, ut, quid síngulæ contíneant, vestris sénsibus intimémus. Paráta sunt corda vestra, quia exclúsus est inimícus de córdibus vestris. | Vous avez aussi reçu le symbole comme protection de celle qui va vous enfanter, contre le venin du serpent. Il est écrit dans l’Apocalypse de l’Apôtre saint Jean que le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant dès qu’il serait né. Aucun de vous n’ignore que ce dragon est le diable. Cette femme représentait la Vierge Marie, qui, demeurant vierge, a enfanté notre chef vierge, et qui, de plus, était dans sa personne la figure de la sainte Église ; car de même qu’en enfantant son Fils elle resta vierge, ainsi l’Église enfante en tout temps les membres de Jésus-Christ, sans perdre sa virginité. Nous avons entrepris de vous exposer, avec le secours du Seigneur, les articles du très auguste symbole, afin de graver dans vos cœurs les vérités contenues dans chaque article. Vos cœurs sont préparés, car l’ennemi en a été chassé. |
R/. Non turbétur cor vestrum : ego vado ad Patrem ; et cum assúmptus fúero a vobis, mittam vobis, allelúia, * Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | R/. Que votre cœur ne se trouble point [23] : moi je vais à mon Père ; et lorsque je vous aurai quittés, je vous enverrai [24], alléluia : * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira [25], alléluia. |
V/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis. | V/. Moi je prierai mon Père, et il nous donnera un autre Paraclet [26]. |
* Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira, alléluia. |
Lectio vi | 6e leçon |
Huic vos renuntiáre proféssi estis : in qua professióne, non homínibus, sed Deo et Angelis eius conscribéntibus dixístis, Renúntio. Renuntiáte non solum vócibus, sed étiam móribus : non tantum sono linguæ, sed et actu vitæ : nec tantum lábiis sonántibus, sed opéribus pronuntiántibus. Scitóte vos cum cállido, antíquo, et veternóso inimíco suscepísse certámen : non in vobis post renuntiatiónem invéniat ópera sua, non iure vos áttrahat in servitútem suam. Deprehénderis enim, et detégeris Christiáne, quando áliud agis, et áliud profitéris : fidélis in nómine, áliud demónstrans in ópere, non tenens promissiónis tuæ fidem : modo ingrédiens ecclésiam oratiónes fúndere, post módicum in spectaculis cum histriónibus impudíce clamáre. Quid tibi cum pompis diáboli, quibus renuntiásti ? | C’est à cet ennemi que vous avez fait profession de renoncer, et dans cette profession, ce n’est pas aux hommes, mais à Dieu et à ses Anges qui l’inscrivaient, que vous avez dit : Je renonce. N’y renoncez pas seulement en paroles, mais encore dans votre conduite ; non seulement par le son de votre langue, mais encore par la direction de votre vie ; non seulement par le bruit des lèvres, mais encore par le témoignage des œuvres. Sachez que vous avez entrepris de combattre un ennemi rusé, ancien, et qui semble parfois assoupi ; qu’après votre renoncement il ne trouve plus en vous de ses œuvres, qu’il n’ait pas le droit de vous entraîner dans son esclavage. Tu es en effet pris sur le fait, tu es démasqué, ô chrétien, quand tu fais une chose et que tu en professes une autre, fidèle de nom, te démentant dans tes œuvres, ne gardant pas la foi de ta promesse ; tantôt entrant à l’église pour y répandre des prières, et un moment après dans les spectacles pour mêler impudemment ta voix à celle des histrions. Qu’as-tu de commun avec les pompes du diable, auxquelles tu as renoncé ? |
R/. Ascéndens Christus in altum, captívam duxit captivitátem, * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. Le Christ montant au ciel a conduit captive la captivité [27], * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette [28]. |
* Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, Gloire au Père. * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 7 Nimis exaltátus est, * allelúia : super omnes deos, allelúia. | Ant. 7 Vous êtes infiniment élevé, * alléluia, au-dessus de tous les dieux [29], alléluia [30]. |
Psaume 96 | |
Ant. 8 Dóminus in Sion, * allelúia : magnus et excélsus, allelúia. | Ant. 8 Le Seigneur est dans Sion, * alléluia ; il est grand et élevé [31], alléluia. |
Psaume 98 | |
Ant. 9 Dóminus in cælo, * allelúia : parávit sedem suam, allelúia. | Ant. 9 Le Seigneur dans le ciel, * alléluia, a préparé son trône [32], alléluia. |
Psaume 102 | |
V/. Ascéndo ad Patrem meum, et Patrem vestrum [33], allelúia. | V/. Je monte vers mon Père et votre Père, alléluia. |
R/. Deum meum, et Deum vestrum, allelúia. | R/. Vers mon Dieu et votre Dieu, alléluia. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Joánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 14, 15-21. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si dilígitis me, mandáta mea serváte. Et ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet. Et le reste. |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi. | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tractatus 74 in Ioannem sub finem, et 75 | |
Quod ait, Rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis : osténdit et seípsum esse Paráclitum. Paráclitus enim Latíne dícitur advocátus : et dictum est de Christo : Advocátum habémus ad Patrem, Iesum Christum iustum. Sic autem mundum dixit non posse accípere Spíritum Sanctum, sicut étiam dictum est : Prudéntia carnis inimíca est Deo : legi enim Dei non est subiécta, nec enim potest : velut si dicámus : Iniustítia iustítia esse non potest. Mundum quippe ait hoc loco, mundi signíficans dilectóres : quæ diléctio non est a Patre. Et ídeo dilectióni huius mundi, de qua satágimus ut minuátur et consumátur in nobis, contrária est diléctio Dei, quæ diffúnditur in córdibus nostris per Spíritum Sanctum, qui datus est nobis. | Notre Seigneur, en disant : « Je prierai mon Père et il vous donnera un autre Paraclet », fait voir que lui-même est aussi un Paraclet. Paraclet se traduit en latin par advocatus (avocat) ; or, il a été dit du Christ : « Nous avons pour avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » [34]. Le Sauveur déclare que le monde ne peut recevoir l’Esprit-Saint, dans le même sens où il a été dit : « La prudence de la chair est ennemie de Dieu ; car elle n’est pas soumise à la loi et ne peut l’être » [35]. C’est comme si nous disions : L’injustice ne peut être la justice. Par ces mots « le monde ». il désigne ici ceux qui sont pleins de l’amour du monde, amour qui ne vient pas du Père. C’est pourquoi, à l’amour de ce monde, que nous avons tant de peine à diminuer et à détruire en nous, est opposé « l’amour de Dieu, que répand dans nos cœurs l’Esprit-Saint, qui nous a été donné » [36]. |
R/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | R/. Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet [37] : * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
V/. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. | V/. Car, si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai [38]. |
* Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
Lectio viii | 8e leçon |
Mundus ergo eum accípere non potest, quia non videt eum, neque scit eum. Non enim habet invisíbiles óculos mundána diléctio, per quos vidéri Spíritus Sanctus potest, qui vidéri nisi invisibíliter non potest. Vos autem, inquit, cognoscétis eum : quia apud vos manébit, et in vobis erit. Erit in eis, ut máneat ; non manébit, ut sit : prius est enim esse alícubi, quam manére. Sed ne putárent quod dictum est, Apud vos manébit ; ita dictum, quemádmodum apud hóminem hospes visibíliter manére consuévit, expósuit quid díxerit : Apud vos manébit, cum adiúnxit et dixit, In vobis erit. | « Le monde ne peut donc recevoir cet Esprit, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît point » [39]. L’amour mondain est dépourvu de ces yeux invisibles au moyen desquels on peut voir l’Esprit-Saint, qui ne peut être vu que d’une manière invisible. « Mais vous, dit notre Seigneur, vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera au milieu de vous et qu’il sera en vous » [40]. Il sera en eux pour y demeurer ; il ne demeurera pas au milieu d’eux pour y être ; car le fait d’être en un lieu est antérieur à celui d’y demeurer. Mais afin que les disciples n’entendissent pas ces paroles : « Il demeurera au milieu de vous », d’un séjour visible, comme celui que fait d’ordinaire un hôte chez celui qui lui donne l’hospitalité, il a expliqué ces paroles : « Il demeurera au milieu de vous », en ajoutant : « Il sera en vous ». |
R/. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. * Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia. | R/. Si je ne m’en vais point [41], le Paraclet ne viendra pas à vous : mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia. |
V/. Non enim loquétur a semetípso : sed quæcúmque áudiet, loquétur ; et quæ ventúra sunt, annuntiábit vobis [42]. | V/. Car il ne parlera point de lui-même : mais tout ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui doit arriver, il vous l’annoncera [43]. |
* Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia. Glória Patri. * Cum autem vénerit ille, docébit vos omnem veritátem, allelúia. | * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia. Gloire au Père. * Quand il sera venu, il vous enseignera toute vérité, alléluia. |
Lectio ix | 9e leçon |
Ergo invisibíliter vidétur. Nec, si non sit in nobis, potest esse in nobis eius sciéntia : sic enim a nobis vidétur in nobis et nostra consciéntia. Nam fáciem vidémus altérius, nostram vidére non póssumus : consciéntiam vero nostram vidémus, altérius non vidémus. Sed consciéntia numquam est nisi in nobis : Spíritus autem Sanctus potest esse étiam sine nobis. Datur quippe ut sit et in nobis : sed vidéri et sciri, quemádmodum vidéndus et sciéndus est, non potest a nobis, si non sit in nobis. Post promissiónem Spíritus Sancti, ne quisquam putáret, quod ita eum Dóminus datúrus fúerit velut pro seípso, ut non et ipse cum eis esset futúrus, adiécit atque ait : Non relínquam vos órphanos, véniam ad vos. Quamvis ergo nos Fílius Dei suo Patri adoptáverit fílios, et eúmdem Patrem nos volúerit habére per grátiam, qui eius Pater est per natúram : tamen étiam ipse circa nos patérnum afféctum quodámmodo demónstrat, cum dicit : Non relínquam vos órphanos. | L’Esprit-Saint se voit donc d’une manière invisible ; et s’il n’est pas en nous, nous ne pouvons en avoir la connaissance. C’est ainsi que nous voyons aussi en nous-mêmes notre propre conscience. Nous voyons bien le visage d’un autre, et nous ne pouvons voir le nôtre ; au contraire, nous voyons notre propre conscience, et nous ne voyons pas celle d’autrui. Mais notre conscience ne peut jamais exister qu’en nous-mêmes, tandis que l’Esprit-Saint peut être sans nous. Il nous est donné afin qu’il soit aussi en nous ; et, s’il n’est point en nous, il nous est impossible de le voir, de le connaître, comme il doit être vu et connu. Après avoir promis le Saint-Esprit, notre Seigneur ne voulant pas qu’on pût croire qu’il donnerait ce divin Paraclet pour le remplacer lui-même et qu’il cesserait ainsi d’être avec ses disciples, ajouta : « Je ne vous laisserai point orphelins ; je viendrai à vous » [44]. Non content donc de nous avoir rendus les fils adoptifs de son Père, et d’avoir voulu que nous ayons pour Père, par un effet de la grâce, celui qui est son Père par nature, le Fils de Dieu fait preuve encore lui-même à notre égard d’une tendresse en quelque sorte paternelle, lorsqu’il dit : « Je ne vous laisserai point orphelins » [45]. |
Te Deum | |
La Vigile | |
In Choro, dicta Nona, Sacerdos et Ministri, induti paramentis violacei coloris, accedunt ad Altare, et facta reverentia, Sacerdos illud osculatur in medio. Deinde leguntur Prophetiæ sine titulo, candelis Altaris exstinctis usque ad principium Missæ, sicut in Sabbato sancto. Sacerdos legit eas submissa voce ad Altare in cornu Epistolæ. In fine Prophetiarum dicuntur Orationes sine Flectámus génua. | Au Chœur, après None, le Prêtre et les Ministres, revêtus des ornements violets, vont à l’Autel, et après avoir fait la révérence, le Prêtre le baise au milieu. Ensuite, on lit les Prophéties sans énoncer le titre ; les cierges de l’Autel sont éteints jusqu’au début de la Messe, comme le Samedi saint. Le Prêtre lit les prophéties à voix basse à l’Autel au coin de l’Épître. A la fin des Prophéties, les Oraisons sont dites sans être précédées du Fléchissons les genoux. |
Prophetia Prima | 1ère Prophétie |
Gen. 22, 1-19. | |
In diébus illis : Tentávit Deus Abraham, et dixit ad eum : Abraham, Abraham. At ille respóndit : Adsum. Ait illi : Tolle fílium tuum unigénitum, quem diligis, Isaac, et vade in terram visiónis : atque ibi ófferes eum in holocáustum super unum móntium, quem monstrávero tibi. Igitur Abraham de nocte consúrgens, stravit ásinum suum : ducens secum duos iúvenes et Isaac, fílium suum. Cumque concidísset ligna in holocáustum, ábiit ad locum, quem præcéperat ei Deus. Die autem tértio, elevátis óculis, vidit locum procul : dixítque ad púeros suos : Exspectáte hic cum ásino : ego et puer illuc usque properántes, postquam adoravérimus, revertémur ad vos. Tulit quoque ligna holocáusti, et impósuit super Isaac, fílium suum : ipse vero portábat in mánibus ignem et gládium. Cumque duo pérgerent simul, dixit Isaac patri suo : Pater mi. At ille respóndit : Quid vis, fili ? Ecce, inquit, ignis et ligna : ubi est víctima holocáusti ? Dixit autem Abraham : Deus providébit sibi víctimam holocáusti, fili mi. Pergébant ergo páriter : et venérunt ad locum, quem osténderat ei Deus, in quo ædificávit altáre et désuper ligna compósuit : cumque alligásset Isaac, fílium suum, pósuit eum in altare super struem lignórum. Extendítque manum et arrípuit gládium, ut immoláret fílium suum. Et ecce, Angelus Dómini de cœlo clamávit, dicens : Abraham, Abraham. Qui respóndit : Adsum. Dixítque ei : Non exténdas manum tuam super púerum neque fácias illi quidquam : nunc cognóvi, quod times Deum, et non pepercísti unigénito fílio tuo propter me. Levávit Abraham óculos suos, vidítque post tergum aríetem inter vepres hæréntem córnibus, quem assúmens óbtulit holocáustum pro fílio. Appellavítque nomen loci illíus, Dóminus videt. Unde usque hódie dícitur : In monte Dóminus vidébit. Vocávit autem Angelus Dómini Abraham secúndo de cœlo, dicens : Per memetípsum iurávi, dicit Dóminus : quia fecísti hanc rem, et non pepercísti fílio tuo unigénito propter me : benedícam tibi, et multiplicábo semen tuum sicut stellas cœli et velut arénam, quæ est in lítore maris : possidébit semen tuum portas inimicórum suórum, et benedicéntur in sémine tuo omnes gentes terræ, quia obœdísti voci meæ. Revérsus est Abraham ad púeros suos, abierúntque Bersabée simul, et habitávit ibi. | En ces jours-là : Dieu tenta Abraham, et lui dit : Abraham, Abraham. Abraham lui répondit : Me voici. Dieu ajouta : Prenez Isaac, votre fils unique qui vous est si cher, et allez en la terre de vision, et là vous me l’offrirez en holocauste sur une des montagnes que je vous montrerai. Abraham se leva donc avant le jour, prépara son âne, et prit avec lui deux jeunes serviteurs, et Isaac son fils ; et ayant coupé le bois qui devait servir à l’holocauste, il s’en alla au lieu où Dieu lui avait commandé d’aller. Le troisième jour, levant les yeux en haut, il vit le lieu de loin. Et il dit à ses serviteurs : Attendez-moi ici avec l’âne ; nous ne ferons qu’aller jusque-là, mon fils et moi, et après avoir adoré, nous reviendrons aussitôt à vous. Il prit aussi le bois pour holocauste, qu’il mit sur son fils Isaac ; et lui, il portait en ses mains le feu et le couteau. Et tandis qu’ils marchaient ainsi tous deux, Isaac dit à son père : Mon père. Abraham lui dépondit : Mon fils, que voulez-vous ? Voilà, dit Isaac, le feu et le bois : où est la victime pour l’holocauste ? Abraham lui répondit : Mon fils, Dieu aura soin de fournir Lui-même la victime de l’holocauste. Ils continuèrent donc à marcher ensemble, Et ils vinrent au lieu que Dieu avait montré à Abraham. Il y dressa un autel, disposa dessus le bois pour l’holocauste, lia ensuite son fils Isaac, et le mis sur le bois qu’il avait arrangé sur l’autel. En même temps il étendit la main et prit le couteau pour immoler son fils. Mais à l’instant l’Ange du Seigneur lui cria du Ciel : Abraham, Abraham. Il lui répondit : Me voici. L’Ange ajouta : Ne mettez point la main sur l’enfant, et ne lui faites aucun mal. Je connais maintenant que vous craignez Dieu, puisque pour m’obéir vous n’avez point épargnez votre fils unique. Abraham, levant les yeux, aperçut derrière lui un bélier qui s’était embarrassé avec ses cornes dans un buisson ; et l’ayant pris, il l’offrit en holocauste au lieu de son fils. Et il appela ce lieu d’un nom qui signifie : Le Seigneur voit. C’est pourquoi on dit encore aujourd’hui : Le Seigneur verra sur la montagne. L’Ange du Seigneur appela Abraham du Ciel pour la seconde fois, et lui dit : Je jure par moi-même, dit le Seigneur, que puisque vous avez fait cette action, et que pour m’obéir vous n’avez point épargné votre fils unique, je vous bénirai, et je multiplierai votre race comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le rivage de la mer. Votre postérité possédera les villes de ses ennemis ; Et toutes les nations de la terre seront bénies dans Celui qui sortira de vous, parce que vous avez obéi à ma voix. Abraham revint ensuite trouver ses serviteurs, et ils s’en retournèrent ensemble à Bersabée, où il demeura. |
¶ Qua finita, non respondetur Deo grátias, ne ad ceteras quidem Prophetias ; deinde Sacerdos dicit : | ¶ La Prophétie terminée, on ne répond pas Deo grátias, de même aux autres Prophéties ; ensuite le Prêtre dit : |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Deus, qui in Abrahæ fámuli tui opere humáno generi obœdiéntiæ exémpla præbuísti ; concéde nobis, et nostræ voluntátis pravitátem frángere, et tuórum præceptórum rectitúdinem in ómnibus adimplére. Per Dóminum nostrum. | Dieu, vous avez donné au genre humain dans l’action d’Abraham un exemple d’obéissance ; accordez-nous, et de briser la perversion de notre volonté, et d’accomplir en toute chose la rectitude de vos commandements. |
Prophetia Secunda | 2ème Prophétie |
Exodi 14, 24-31 ; 15, 1. | |
In diébus illis : Factum est in vigília matutina, et ecce, respíciens Dóminus super castra Ægyptiórum per colúmnam ignis et nubis, interfécit exércitum eórum : et subvértit rotas cúrruum, ferebantúrque in profúndum. Dixérunt ergo Ægýptii : Fugiámus Israélem : Dóminus enim pugnat pro eis contra nos. Et ait Dóminus ad Móysen : Exténde manum tuam super mare, ut revertántur aquæ ad Ægýptios super currus et équites eórum. Cumque extendísset Moyses manum contra mare, revérsum est primo dilúculo ad priórem locum : fugientibúsque Ægýptiis occurrérunt aquæ, et invólvit eos Dóminus in médiis flúctibus. Revers.que sunt aquæ, et operuérunt currus, et équites cuncti exércitus Pharaónis, qui sequéntes ingréssi fúerant mare : nec unus quidem supérfuit ex eis. Fílii autem Israël perrexérunt per médium sicci maris, et aquæ eis erant quasi pro muro a dextris et a sinístris : liberavítque Dóminus in die illa Israël de manu Ægyptiórum. Et vidérunt Ægýptios mórtuos super litus maris, et manum magnam, quam exercúerat Dóminus contra eos : timuítque pópulus Dóminum, et credidérunt Dómino et Moysi, servo eius. Tunc cécinit Moyses et fílii Israël carmen hoc Dómino, et dixérunt : | En ces jours-là : Lorsque la veille du matin fut venue, le Seigneur, ayant regardé le camp des Égyptiens à travers la colonne de feu et de la nuée, fit périr toute leur armée. Il renversa les roues des chars, et ils furent entraînés dans le fond de la mer. Alors les Égyptiens s’entre-dirent : Fuyons les Israélites, parce que le Seigneur combat pour eux contre nous. En même temps le Seigneur dit à Moïse : Étendez votre main sur la mer, afin que les eaux retournent sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leur cavalerie. Moïse étendit donc la main sur la mer, et vers la pointe du jour elle retourna au même lieu où elle était auparavant. Ainsi lorsque les Égyptiens s’enfuyaient, les eaux vinrent au-devant d’eux, et le Seigneur les enveloppa au milieu des flots. Les eaux revinrent et couvrirent les chars et la cavalerie de toute l’armée du Pharaon, qui était entrée dans la mer en poursuivant Israël, et il n’en échappa un seul. Mais les enfants d’Israël passèrent à sec au milieu de la mer, ayant les eaux à droite et à gauche, qui leur tenaient lieu de mur. En ce jour-là le Seigneur délivra Israël de la main des Égyptiens. Et ils virent les cadavres des Égyptiens sur le rivage de la mer, et les effets de la main puissante que le Seigneur avait étendue contre eux. Alors le peuple craignit le Seigneur ; il crut au Seigneur et à Moïse son serviteur. Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur, et ils dirent : |
Tractus. Exodi 15, 1 et 2. | |
Cantémus Dómino : glorióse enim honorificátus est : equum et ascensórem proiécit in mare : adiútor et protéctor factus est mihi in salútem. | Chantons au Seigneur : car Il a fait éclater sa gloire : Il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier : Le Seigneur est ma force et le sujet de mes louanges, c’est Lui qui m’a sauvé. |
V/. Hic Deus meus, et honorificábo eum : Deus patris mei, et exaltábo eum. | V/. Il est mon Dieu, et je publierai sa gloire : Il est le Dieu de mon père, et je l’exalterai. |
V/. Dóminus cónterens bella : Dóminus nomen est illi. | V/. Le Seigneur a paru comme un guerrier : le Seigneur, voilà son nom. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Deus, qui primis tempóribus impléta mirácula novi Testaménti luce reserásti, ut et Mare Rubrum forma sacri fontis exsísteret, et liberáta plebs ab Ægyptíaca servitúte christiáni pópuli sacraménta præférret : da, ut omnes gentes, Israélis privilégium mérito fídei consecútæ, Spíritus tui participatióne regeneréntur. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Dieu, vous avez dévoilé par la lumière de la nouvelle Alliance le sens des miracles accomplis aux premiers temps : la Mer Rouge devenant la figure de la source sacrée du baptême et le peuple libéré de l’esclavage d’Égypte manifestant les mystères du peuple chrétien : faites que toutes les nations ayant reçu par le mérite de la foi le privilège d’Israël, elles soient régénérées par la participation à votre Esprit. |
Prophetia Tertia | 3ème Prophétie |
Deut. 31, 22-30. | |
In diébus illis : Scripsit Móyses canticum, et dócuit fílios Israël. Præcepítque Dóminus Iosue, fílio Nun, et ait : Confortáre, et esto robústus : tu enim introdúces fílios Israël in terram, quam pollícitus sum, et ego ero tecum. Postquam ergo scripsit Móyses verba legis huius in volúmine, atque complévit : præcépit Levítis, qui portábant arcam f.deris Dómini, dicens : Tóllite librum istum, et pónite eum in látere arcæ f.deris Dómini, Dei vestri : ut sit ibi contra te in testimónium. Ego enim scio contentiónem tuam et cérvicem tuam duríssimam. Adhuc vivénte me et ingrediénte vobíscum, semper contentióse egístis contra Dóminum : quanto magis, cum mórtuus fúero ? Congregáte ad me omnes maióres natu per tribus vestras, atque doctóres, et loquar audiéntibus eis sermónes istos, et invocábo contra eos coelum et terram. Novi enim, quod post mortem meam iníque agétis et declinábitis cito de via, quam præcépi vobis : et occúrrent vobis mala in extrémo témpore, quando fecéritis malum in conspéctu Dómini, ut irritétis eum per ópera mánuum vestrárum. Locútus est ergo Móyses, audiénte univérso coetu Israël, verba cárminis huius, et ad finem usque complévit. | En ces jours-là : Moïse écrivit le cantique, et il l’apprit aux enfants d’Israël. Alors le Seigneur donna cet ordre à Josué, fils de Nun, et il lui dit : Soyez ferme et courageux, car c’est vous qui ferez entrer les enfants d’Israël dans la terre que Je leur ai promise, et je serai avec vous. Après donc que Moïse eut achevé d’écrire dans un livre les ordonnances de cette loi, il donna cette ordre aux lévites qui portaient l’arche d’alliance du Seigneur, et il leur dit : Prenez ce livre, et mettez-le à côté de l’arche d’alliance du Seigneur votre Dieu, afin qu’il y serve de témoignage contre vous. Car je sais quelle est votre obstination, et combien vous êtes durs et inflexibles. Pendant tout le temps que j’ai vécu et que j’ai agi parmi vous, vous avez toujours disputé et murmuré contre le Seigneur, combien plus le ferez-vous quand je serai mort ? Assemblez devant moi tous les anciens de vos tribus et tous vos docteurs, et je prononcerai devant eux les paroles de ce cantique, et j’appellerai à témoin contre eux le ciel et la terre. Car je sais qu’après ma mort vous vous conduirez fort mal, que vous vous détournerez promptement de la voie que je vous ai prescrite ; et le mal finira par vous atteindre quand vous ferez ce qui est mal devant le Seigneur, au point de L’irriter par les œuvres de vos mains. Moïse prononça donc les paroles de ce cantique, et il le récita jusqu’à la fin devant tout le peuple d’Israël qui l’écoutait. |
Tractus. Deut. 32, 1-4. | |
Atténde, cœlum, et loquar : et áudiat terra verba ex ore meo. | Cieux, écoutez ce que je vais dire : que la terre entende les paroles de ma bouche. |
V/. Exspectétur sicut plúvia elóquium meum : et descéndant sicut ros verba mea. | V/. Que mes instructions soient comme la pluie : que mes paroles se répandent comme la rosée. |
V/. Sicut imber super gramen et sicut nix super fænum : quia nomen Dómini invocábo. | V/. Comme la pluie sur l’herbe, et comme la neige sur le gazon : car je proclamerai le nom du Seigneur. |
V/. Date magnitúdinem Deo nostro : Deus, vera ópera eius, et omnes viæ eius iudícia. | V/. Rendez gloire à notre Dieu : Les oeuvres de Dieu sont parfaites, et toutes ses voies sont pleines d’équité. |
V/. Deus fidélis, in quo non est iníquitas : iustus et sanctus Dóminus. | V/. Dieu est fidèle, Il est éloigné de toute iniquité : et Il est rempli de justice et de sainteté. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Deus, glorificátio fidélium et vita iustórum, qui per Móysen, fámulum tuum, nos quoque modulatióne sacri cárminis erudísti : univérsis géntibus misericórdiæ tuæ munus operáre, tribuéndo beatitúdinem, auferéndo terrórem ; ut, quod pronuntiátum est ad supplícium, in remédium transferátur ætérnum. Per Dóminum. | Dieu, glorification des fidèles et vie des justes, par Moïse, votre serviteur, vous nous avez aussi instruits par le chant du cantique sacré : accomplissez dans toutes la nations l’œuvre de votre miséricorde en accordant le bonheur, en chassant la crainte ; pour que le châtiment du supplice devienne le remède éternel. |
Prophetia Quarta | 4ème Prophétie |
Is. 4, 1-6. | |
Apprehéndent septem mulíeres virum unum in die illa, dicéntes : Panem nostrum comedémus et vestiméntis nostris operiémur : tantúmmodo invocétur nomen tuum super nos, aufer oppróbrium nostrum. In die illa erit germen Dómini in magnificéntia et glória, et fructus terræ súblimis, et exsultátio his, qui salváti fúerint de Israël. Sabbato in Vigilia Pentecostes. Et erit : Omnis, qui relíctus fúerit in Sion et resíduus in Ierúsalem, sanctus vocábitur, omnis, qui scriptus est in vita in Ierúsalem. Si ablúerit Dóminus sordes filiárum Sion, et sánguinem Ierúsalem láverit de médio eius, in spíritu iudícii et spíritu ardóris. Et creábit Dóminus super omnem locum montis Sion, et ubi invocátus est, nubem per diem, et fumum et splendórem ignis flammántis in nocte : super omnem enim glóriam protéctio. Et tabernáculum erit in umbráculum diéi ab æstu, et in securitátem et absconsiónem a túrbine et a plúvia. | Sept femmes saisiront un même homme en ce jour-là, et elles lui diront : Nous mangerons notre pain, et nous nous couvrirons de vêtements à nos frais ; agrée seulement que nous portions ton nom, enlève notre opprobre. En ce jour-là, le Germe du Seigneur sera dans la magnificence et dans la gloire, et le fruit de la terre sera élevé en honneur, et une cause d’allégresse pour ceux d’Israël qui auront été sauvés. Alors tous ceux qui seront restés dans Sion et qui seront demeurés dans Jérusalem seront appelés saints, tous ceux qui auront été écrits dans Jérusalem au nombre des vivants. Alors le Seigneur purifiera les souillures des filles de Sion, et Il lavera Jérusalem du sang qui est au milieu d’elle, par un esprit de justice et par un esprit d’ardeur. Et le Seigneur établira sur toute l’étendue de la montagne de Sion, et au lieu où Il aura été invoqué, une nuée obscure pendant le jour, et l’éclat d’une flamme ardente pendant la nuit ; car tout ce qui est glorieux sera protégé. Et il y aura une tente pour donner de l’ombre contre la chaleur pendant le jour, et pour servir de retraite assurée et d’asile contre l’orage et la pluie. |
Tractus. Isaiæ 5, 1 et 2. | |
Vínea facta est dilécto in cornu, in loco úberi. | Mon bien-aimé avait une vigne sur une colline fertile. |
V/. Et macériam circúmdedit, et circumfódit : et plantávit víneam Sorec, et ædificávit turrim in médio eius. | V/. Il l’entoura d’une haie, il en ôta les pierres : et y mit un plant excellent ; il bâtit une tour au milieu. |
V/. Et tórcular fodit in ea : vínea enim Dómini Sábaoth domus Israël est. | V/. Et il y construisit un pressoir : la vigne du Seigneur des armées c’est la maison d’Israël. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui, per únicum Fílium tuum, Ecclésiæ tuæ demonstrásti te esse cultórem, omnem pálmitem, fructum in eodem Christo tuo, qui vera vitis est, afferéntem, cleménter éxcolens, ut fructus áfferat amplióres : fidélibus tuis, quos velut víneam ex Ægýpto per fontem baptísmi transtulísti, nullæ peccatórum spinæ præváleant ; ut, Spíritus tui sanctificatióne muníti, perpétua fruge diténtur. Per eúndem Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Dieu éternel et Tout-Puissant, vous avez montré par votre Fils unique que vous étiez le vigneron de votre Église, soignant avec clémence tout sarment portant du fruit en votre Christ, qui est la vraie vigne, afin qu’il porte encore plus de fruits : faites que les épines du péchés ne l’emportent pas sur vos fidèles que vous avez transférés d’Égypte comme une vigne par la fontaine du baptême ; ainsi, fortifiés par la sanctification de votre Esprit, ils soient enrichis d’une récolte sans fin. |
Prophetia Quinta | 5ème Prophétie |
Baruch 3, 9-38. | |
Audi, Israël, mandata vitæ : áuribus pércipe, ut scias prudéntiam. Quid est, Israël, quod in terra inimicórum es ? Inveterásti in terra aliéna, coinquinátus es cum mórtuis : deputátus es cum descendéntibus in inférnum. Dereliquísti fontem sapiéntiæ. Nam si in via Dei ambulásses, habitásses útique in pace sempitérna. Disce, ubi sit prudéntia, ubi sit virtus, ubi sit intelléctus : ut scias simul, ubi sit longitúrnitas vitæ et victus, ubi sit lumen oculórum et pax. Quis invénit locum eius ? et quis intrávit in thesáuros eius ? Ubi sunt príncipes géntium, et qui dominántur super béstias, quæ sunt super terram ? qui in ávibus coeli ludunt, qui argéntum thesaurízant et aurum, in quo confídunt hómines, et non est finis acquisitiónis eórum ? qui argéntum fábricant, et sollíciti sunt, nec est invéntio óperum illórum ? Extermináti sunt, et ad ínferos descendérunt, et álii loco eórum surrexérunt. Iúvenes vidérunt lumen, et habitavérunt super terram : viam autem disciplínæ ignoravérunt, neque intellexérunt sémitas eius, neque fílii eórum suscepérunt eam, a fácie ipsórum longe facta est : non est audíta in terra Chánaan, neque visa est in Theman. Fílii quoque Agar, qui exquírunt prudéntiam, quæ de terra est, negotiatóres Merrhæ et Theman, et fabulatóres, et exquisitóres prudéntiæ et intellegéntias : viam autem sapiéntiæ nesciérunt, neque commemoráti sunt sémitas eius. O Israël, quam magna est domus Dei et ingens locus possessiónis eius ! Magnus est et non habet finem : excélsus et imménsus. Ibi fuérunt gigántes nomináti illi, qui ab inítio fuérunt, statúra magna, sciéntes bellum. Non hos elegit Dóminus, neque viam disciplínæ invenérunt : proptérea periérunt. Et quóniam non habuérunt sapiéntiam, interiérunt propter suam insipiéntiam. Quis ascéndit in coelum, et accépit eam et edúxit eam de núbibus ? Quis transfretávit mare, et invénit illam ? et áttulit illam super aurum eléctum ? Non est, qui possit scire vias eius neque qui exquírat sémitas eius : sed qui scit univérsa, novit eam et adinvénit eam prudéntia sua : qui præparávit terram in ætérno témpore, et replévit eam pecúdibus et quadrupédibus : qui emíttit lumen, et vadit : et vocávit illud, et ob.dit illi in tremore. Stellæ autem dedérunt lumen in custódiis suis, et lætátæ sunt : vocátæ sunt, et dixérunt : Adsumus : et luxérunt ei cum iucunditáte, qui fecit illas. Hic est Deus noster, et non æstimábitur álius advérsus eum. Hic adinvénit omnem viam disciplínæ, et trádidit illam Iacob púero suo et Israël dilécto suo. Post hæc in terris visus est, et cum homínibus conversátus est. | Écoute, Israël, les préceptes de la vie ; prête l’oreille, pour apprendre la prudence. D’où vient, Israël, que tu es dans le pays de tes ennemis, que tu as vieilli sur une terre étrangère, que tu t’es souillé avec les morts, et que tu as été compté parmi ceux qui descendent dans le séjour des morts ? C’est que tu as abandonné la source de la sagesse. Car si tu avais marché dans la voix de Dieu, tu aurais certainement habité dans une paix éternelle. Apprends où est la prudence, où est la force, où est l’intelligence, afin que tu saches en même temps où est la longueur de la vie et la vraie nourriture, où est la lumière des yeux et la paix. Qui a trouvé le lieu où elle réside ? et qui est entré dans ses trésors ? Où sont les princes des nations, qui dominent sur les bêtes de la terre, et qui se jouent des oiseaux du ciel, qui thésaurisent l’argent et l’or, auxquels les hommes se confient, et qui tâchent d’acquérir sans fin, qui fabriquent l’argent, et qui sont inquiets, et dont les travaux sont innombrables ? Ils sont morts, et ils sont descendus dans les enfers, et d’autres se sont levés à leur place. Des jeunes gens ont vu la lumière et ont habité sur la terre ; mais ils ont ignoré la voie de la sagesse, et ils n’ont pas compris ses sentiers ; leurs enfants non plus ne l’ont pas reçue, elle s’est tenue loin d’eux. On n’a pas entendu parler d’elle dans la terre de Chanaan, et elle n’a pas été vue dans Théman. Les fils d’Agar, qui recherchent la prudence qui est de la terre, les marchands de Merrha et de Théman, les fabulistes, et les chercheurs de prudence et d’intelligence, n’ont pas connu non plus la voie de la sagesse, et ne se sont pas souvenus de ses sentiers. O Israël, que la maison de Dieu est grande, et que le lieu qu’Il possède est étendu ! Il est vaste et n’a pas de bornes ; il est élevé, il est immense. Là furent ces géants célèbres, qui existaient au commencement, ces géants à la taille élevée, qui savaient la guerre. Le Seigneur ne les a pas choisis, et ils n’ont pas trouvé la voie de sa sagesse ; c’est pour cela qu’ils ont péri, et comme ils n’ont pas eu la sagesse, ils sont morts à cause de leur folie. Qui est monté au ciel pour l’y prendre, et qui l’a fait descendre des nuées ? Qui a passé la mer, et l’a trouvée, et l’a apportée de préférence à l’or le plus pur ? Il n’y a personne qui puisse connaître ses voies, ni qui découvre ses sentiers ; mais Celui qui sait tout la connaît, et Il l’a trouvée par sa prudence, Lui qui a créé la terre à jamais, et qui l’a remplie de bêtes et de quadrupèdes ; Lui qui envoie la lumière, et elle part ; qui l’appelle, et elle Lui obéit avec tremblement. Les étoiles ont donné leur lumière à leurs postes, et elles se sont réjouies ; elles ont été appelées, et elles ont dit : Nous voici ; et elles ont lui avec joie pour Celui qui les a faites. C’est Lui qui est notre Dieu, et aucun autre ne Lui est comparable. C’est Lui qui a trouvé toutes les voies de la sagesse, et qui l’a donnée à Jacob, Son serviteur, et à Israël, son bien-aimé. Après cela Il a été vu sur la terre, et Il a conversé avec les hommes. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Deus, qui nobis per Prophetárum ora præcepísti temporália relínquere atque ad ætérna festináre : da fámulis tuis ; ut, quæ a te iussa cognóvimus, implére cœlésti inspiratióne valeámus. Per Dóminum. | Dieu, par la bouche des Prophètes, vous nous avez enseigné de laisser les biens temporels pour tendre avec empressement vers les biens éternels : donnez à vos serviteursd’avoir la force d’accomplir par l’inspiration céleste vos commandements que désormais nous connaissons. |
Prophetia Sexta | 6ème Prophétie |
Ezech. 37, 1-14. | |
In diébus illis : Facta est super me manus Dómini, et edúxit me in spíritu Dómini : et dimísit me in médio campi, qui erat plenus óssibus : et circumdúxit me per ea in gyro : erant autem multa valde super fáciem campi síccaque veheménter. Et dixit ad me : Fili hóminis, putásne vivent ossa ista ? Et dixi : Dómine Deus, tu nosti. Et dixit ad me : Vaticináre de óssibus istis : et dices eis : Ossa árida, audíte verbum Dómini. Hæc dicit Dóminus Deus óssibus his : Ecce, ego intromíttam in vos spíritum, et vivétis. Et dabo super vos nervos, et succréscere fáciam super vos carnes, et superexténdam in vobis cutem : et dabo vobis spíritum, et vivétis, et sciétis, quia ego Dóminus. Et prophetávi, sicut præcéperat mihi : factus est autem sónitus prophetánte me, et ecce commótio : et accessérunt ossa ad ossa, unumquódque ad iunctúram suam. Et vidi, et ecce, super ea nervi et carnes ascendérunt : et exténta est in eis cutis désuper, et spíritum non habébant. Et dixit ad me : Vaticináre ad spíritum, vaticináre, fili hóminis, et dices ad spíritum : Hæc dicit Dóminus Deus : A quátuor ventis veni, spíritus, et insúffla super interféctos istos, et revivíscant. Et prophetávi, sicut præcéperat mihi : et ingréssus est in ea spíritus, et vixérunt : steterúntque super pedes suos exércitus grandis nimis valde. Et dixit ad me : Fili hóminis, ossa hæc univérsa, domus Israël est : ipsi dicunt : Aruérunt ossa nostra, et périit spes nostra, et abscíssi sumus. Proptérea vaticináre, et dices ad eos : Hæc dicit Dóminus Deus : Ecce, ego apériam túmulos vestros, et edúcam vos de sepúlcris vestris, pópulus meus : et indúcam vos in terram Israël. Et sciétis, quia ego Dóminus, cum aperúero sepúlcra vestra et edúxero vos de túmulis vestris, pópule meus : et dédero spíritum meum in vobis, et vixéritis, et requiéscere vos fáciam super humum vestram : dicit Dóminus omnípotens. | En ces jours-là : La main du Seigneur fut sur moi, et elle m’emmena dans l’Esprit du Seigneur, et elle me laissa au milieu d’une campagne qui était remplie d’ossements. Elle m’en fit faire le tour ; ils étaient très nombreux à la surface de la terre, et extrêmement secs. Alors Il me dit : Fils de l’homme, penses-tu que ces os puissent revivre ? Je répondis : Seigneur Dieu, Vous le savez. Et Il me dit : Prophétise sur ces os, et dis-leur : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur. Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces os : Voici, Je vais introduire un esprit en vous, et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs, et Je ferai croître sur vous des chairs ; J’étendrai de la peau sur vous, et Je vous donnerai un esprit, et vous vivrez, et vous saurez que Je suis le Seigneur. Je prophétisai donc comme Il me l’avait ordonné, et tandis que je prophétisais, il se fit un bruit, puis un mouvement, et les os s’approchèrent les uns des autres, chacun dans sa jointure. Je regardai, et voici que des nerfs et des chairs se formèrent sur eux, et de la peau s’étendit par-dessus ; mais il n’y avait pas d’esprit en eux. Et Il me dit : Prophétise à l’esprit ; prophétise, fils de l’homme, et dis à l’esprit : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, esprit, et souffle sur ces morts, afin qu’ils revivent. Je prophétisai donc comme Il me l’avait ordonné, et l’esprit entra en eux, et ils devinrent vivants, et ils se tinrent sur les pieds ; c’était une armée extrêmement nombreuse. Et Il me dit : Fils de l’homme, tous ces os sont les enfants d’Israël. Ils disent : Nos os se sont desséchés, notre espérance a péri, et nous sommes retranchés du nombre des hommes. Prophétise donc, et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici, Je vais ouvrir vos tombeaux, et Je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et Je vous amènerai dans la terre d’Israël. Et vous saurez que Je suis le Seigneur, lorsque J’aurai ouvert vos sépulcres, que Je vous aurai fait sortir de vos tombeaux, ô mon peuple, et que J’aurai mis mon Esprit en vous, et que vous vivrez, et que Je vous aurai placés en repos sur votre terre : dit le Seigneur Dieu. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Dómine, Deus virtútum, qui collápsa réparas et reparáta consérvas : auge pópulos in tui nóminis sanctificatióne renovándos ; ut omnes, qui sacro baptísmate diluúntur, tua semper inspiratióne dirigántur. Per Dóminum nostrum. | Seigneur, Dieu des armées, qui relevez ce qui est tombé et gardez ce que vous avez relevé : rendez plus nombreux les peuples qui doivent être rénovés par la sanctification de votre nom ; faites que tous ceux qui seront lavés par le saint baptême soient sans cesse dirigés par votre inspiration. |
La Bénédiction des Fonts | |
¶ His expletis, Celebrans accipit Pluviale violaceum, et descendendo ad Fontem cantatur sequens : | ¶ Ceci terminé, le Célébrant reçoit la chape violette, et pendant qu’on descend aux Fonts baptismaux, on chante le trait suivant : |
Tractus. Ps. 41, 2-4. | |
Sicut cervus desíderat ad fontes aquárum : ita desíderat ánima mea ad te, Deus. | Comme le cerf soupire après les sources des eaux : ainsi mon âme soupire vers vous mon Dieu. |
V/. Sitívit ánima mea ad Deum vivum : quando véniam, et apparébo ante fáciem Dei ? | V/. Mon âme a soif du Dieu vivant : Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? |
V/. Fuérunt mihi lácrimæ meæ panes die ac nocte, dum dícitur mihi per síngulos dies : Ubi est Deus tuus ? | V/. Mes larmes ont été ma nourriture le jour et la nuit, pendant qu’on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ? |
Deinde Sacerdos, antequam intret ad benedictionem Fontis, dicit hanc Orationem iuxta Fontem : | Ensuite le Prêtre, avant de commencer la bénédiction des Fonts, dit cette oraison près d’eux : |
V/. Dóminus vobíscum. | V/. |
R/. Et cum spíritu tuo. | R/. |
Orémus. Oratio | Prions. Prière |
Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sollemnitátem doni Sancti Spíritus cólimus, coeléstibus desidériis accénsi, fontem vitæ sitiámus. Per Dóminum . . . in unitáte eiúsdem. | Accordez, nous vous en prions, Dieu Tout-Puissant : à nous qui célébrons la solennité des dons du Saint-Esprit, qu’enflammés de célestes désirs, nous ayons soif de la source de la vie. |
Deinde proceditur ad benedictionem Fontis, ut in Sabbato sancto. | Ensuite on procède à la bénédiction des Fonts comme au Samedi saint. |
Postea procedit ad benedictionem Fontis, dicens : | Ensuite, il procède à la bénédiction des Fonts, en disant : |
V/. Dóminus vobíscum. | V/. Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | R/. Et avec votre esprit. |
Orémus. Oratio. | Prions. Prière. |
Omnípotens sempitérne Deus, adésto magnæ pietátis tuæ mystériis, adésto sacraméntis : et ad recreándos novos pópulos, quos tibi fons baptísmatis párturit, spíritum adoptiónis emítte ; ut, quod nostræ humilitátis geréndum est ministério, virtútis tuæ impleátur afféctu. Per Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti Deus. | Dieu tout-puissant et éternel, soyez attentif à ces grands mystères de votre bonté, soyez présent dans ces sacrements et, pour régénérer les nouveaux peuples que la fontaine baptismale vous enfante, envoyez l’Esprit d’adoption ; afin que ce que nous accomplissons par notre humble ministère soit pleinement réalisé par l’effet de votre puissance. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur, votre Fils qui étant Dieu vit et règne avec vous en l’unité du Saint-Esprit. |
Elevans vocem in modum Præfationis, prosequitur iunctis manibus : | Élevant la voix sur le ton de la Préface, il continue les mains jointes : |
Per omnia sǽcula sæculórum. | Dans tous les siècles des siècles. |
R/. Amen. | R/. Ainsi soit-il. |
V/. Dóminus vobíscum. | V/. Le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum Spíritu tuo. | R/. Et avec votre esprit. |
V/. Sursum corda. | V/. Élevez vos cœurs. |
R/. Habémus ad Dóminum. | R/. Nous les tenons vers le Seigneur. |
V/. Grátias agámus Dómino Deo nostro. | V/. Rendons grâces à Dieu notre Seigneur. |
R/. Dignum et iustum est. | R/. Il est juste et digne de le faire. |
Vere dignum et iustum est invisíbili poténtia sacramentórum tuórum mirabíliter operáris efféctum : Et licet nos tantis mystériis exsequéndis simus indígni : Tu tamen grátiæ tuæ dona non déserens, etiam ad nostras preces aures tuæ pietátis inclínas. Deus, cuius Spíritus super aquas inter ipsa mundi primórdia ferebátur : ut iam tunc virtútem sanctificatiónis aquárum natúra concíperet. Deus, qui, nocéntis mundi crímina per aquas ábluens, regeneratiónis spéciem in ipsa dilúvii effusióne signásti : ut, uníus eiusdémque eleménti mystério, et finis esset vítiis et orígo virtútibus. Réspice, Dómine, in fáciem Ecclésiæ tuæ, et multíplica in ea regeneratiónes tuas, qui grátiæ tuæ affluéntis ímpetu lætíficas civitátem tuam : fontémquebaptísmatis áperis toto orbe terrárum géntibus innovándis : ut, tuæ maiestátis império, sumat Unigéniti tui grátiam de Spíritu Sancto. | Il est vraiment digne et juste, il est équitable et salutaire de vous rendre grâces en tout temps et en tout lieu, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui opérez par une puissance invisible, les admirables effets de vos sacrements ; et, quoique nous soyons indignes d’être les ministres de si grands mystères, néanmoins comme vous n’abandonnez pas les dons de votre grâce, vous daignez encore écouter favorablement pos prières. Ô Dieu, dont l’Esprit était porté sur les eaux au commencement du monde, pour imprimer dès lors dans cet élément la vertu de sanctifier les âmes ! Ô Dieu qui, en lavant par les eaux les péchés du monde criminel, fîtes voir dans le déluge même une image de la régénération, afin qu’un même élément ; par un mystère admirable, fût la fin des vices et l’origine des vertus ! Jetez, Seigneur, les yeux sur la face de votre Église, et multipliez en elle le nombre de vos enfants, par le mystère de la régénération, vous qui comblez de joie votre cité sainte par le cours abondant de vos grâces, et qui ouvrez les Fonts baptismaux par toute la terre pour y renouveler les nations qui l’habitent, afin que, selon la volonté toute-puissante de votre majesté, elle reçoive la grâce de votre Fils unique, par le Saint-Esprit. |
Hic Sacerdos in modum crucis aquam dividit manu extensa, quam statim linteo extersit, dicens : | Ici, le Prêtre divise de sa main étendue, qu’il essuie aussitôt d’un linge l’eau en forme de croix, en disant : |
Qui hanc aquam, regenerándis homínibus præparátam,iarcána sui núminis admixtióne fecúndet : ut, sanctificatióne concépta, ab immaculáto divíni fontis útero, in novam renáta creatúram, progénies cœléstis emérgat : Et quos aut sexus in córpore aut ætas discérnit in témpore, omnes in unam páriat grátia mater infántiam. Procul ergo hinc, iubénte te, Dómine, omnis spíritus immundus abscédat : procul tota nequítia diabólicæ fraudis absístat. Nihil hic loci hábeat contráriæ virtútis admíxtio : non insidiándo circúmvolet : non laténdo subrépat : non inficiéndo corrúmpat. | Que par une impression secrète de sa vertu divine, il rende féconde cette eau destinée pour la régénération des hommes afin que cette divine fontaine ayant conçu la sanctification, on voie sortir de son sein très pur une race toute céleste, une créature renouvelée ; et que la grâce, comme une mère, leur donne une nouvelle vie en une même enfance sans acception de ce qui les distingue selon le corps, ou le sexe, ou le temps. Commandez donc, Seigneur, que tout esprit immonde se retire d’ici ; éloignez de cet élément toute la malice et tous les artifices du diable. Que la puissance ennemie ne vienne point se mêler à ces eaux, Qu’elle ne voltige pas à l’entour, qu’elle ne s’y glisse pas secrètement, qu’elle ne les corrompe pas en les infectant. |
Aquam manu tangit. | Il touche l’eau de sa main. |
Sit hæc sancta et ínnocens creatúra líbera ab omni impugnatóris incúrsu, et totíus nequítiæ purgáta discéssu. Sit fons vivus, aqua regénerans, unda puríficans : ut omnes hoc lavácro salutífero diluéndi, operánte in eis Spíritu Sancto, perféctæ purgatiónis indulgéntiam consequántur. | Que cette créature sainte et innocente soit à couvert de toute attaque de l’ennemi, et purifiée par l’expulsion de toute sa malice. Qu’elle soit une source vivifiante, une eau régénératrice, une onde purifiante : afin que tous ceux qui seront lavés dans ce bain salutaire reçoivent par l’opération de l’Esprit-Saint, la grâce d’une purification parfaite. |
Facit tres cruces super Fontem, dicens : | Il fait trois signes de crix sur les Fonts en disant : |
Unde benedíco te, creatúra aquæ, per Deum + vivum, per Deum + verum, per Deum + sanctum : per Deum, qui te in princípio verbo separávit ab árida : cuius Spíritus super te ferebátur. | C’est-pourquoi, je te bénis, ô créature d’eau, par le Dieu + vivant, par le Dieu + véritable, par le Dieu + saint, par le Dieu qui, d’une seule parole, au commencement, te sépara de la terre et dont l’Esprit était porté sur toi. |
Hic manu aquam dividit et effundit eam versus quatuor mundi partes, dicens : | Ici, de sa main, il divise l’eau et la répand vers les quatre parties du monde, en disant : |
Qui te de paradisi fonte manáre fecit, et in quátuor flumínibus totam terram rigáre præcépit. Qui te in desérto amáram, suavitáte indita, fecit esse potábilem, et sitiénti pópulo de petra prodúxit. Be+nedíco te et per Iesum Christum, Fílium eius únicum, Dominum nostrum : qui te in Cana Galilǽæ signo admirábili sua poténtia convértit in vinum. Qui pédibus super te ambulávit : et a Ioánne in Iordáne in te baptizátus est. Qui te una cum sánguine de látere suo prodúxit : et discípulis suis iussit, ut credéntes baptizaréntur in te, dicens : Ite, docéte omnes gentes, baptizántes eos in nómine Patris, et Fílii, et Spíritus Sancti. | Par le Dieu qui te fit jaillir de la fontaine du paradis, et, te divisant en quatre grands fleuves, te commanda d’arroser toute la terre ; qui dans le désert t’enleva ton amertume, et, te restituant ta douceur, te rendit potable, et qui plus tard te fit sortir de la pierre pour apaiser la soif de son peuple altéré. Je te bé+nis aussi par Notre-Seigneur Jésus-Christ, son Fils unique, qui à Cana en Galilée, par un signe admirable de son pouvoir, te changea en vin ; qui marcha sur toi à pied sec ; qui fut baptisé en toi par Jean, dans le Jourdain ; qui te fit couler avec le sang de son côté ; et qui enjoignit à ses disciples de baptiser en toi ceux qui croiraient leur disant : Allez, enseignez toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. |
Mutat vocem, et prosequitur in tono Lectionis. | Il change de ton et poursuit sur le ton de la lecture. |
Hæc nobis præcépta servantibus, tu, Deus omnípotens, clemens adésto : tu benignus aspíra. | Dieu tout-puissant, regardez favorablement ce que nous faisons pour obéir à ce précepte, et daignez envoyer votre Esprit. |
Halat ter in aquam in modum crucis, dicens : | Il souffle trois fois sur l’eau en forme de croix, en disant : |
Tu has simplices aquas tuo ore benedicito : ut præter naturálem emundatiónem, quam lavándis possunt adhibere corpóribus, sint etiam purificándis méntibus efficáces. | Bénissez vous-même de votre bouche ces eaux naturelles, afin que, outre la vertu qu’elles ont de laver les corps, elles reçoivent encore celle de purifier les âmes. |
Hic Sacerdos paululum demittit Cereum in aquam : et resumens tonum Præfationis, dicit : | Ici, le Prêtre plonge un peu le Cierge dans l’eau : et reprenant le ton de la Préface, il dit : |
Descéndat in hanc plenitúdinem fontis virtus Spíritus Sancti. | Que la vertu du Saint-Esprit descende sur toute l’eau dé cette fontaine. |
Deinde extractum Cereum de aqua, iterum profundius mergit, aliquanto altius repetens : Descéndat in hanc. Postea Cereum rursus de aqua extractum, tertio immergens usque ad fundum, altiori adhuc voce repetit : Descéndat, ut supra. Et deinde sufflans ter in aquam, secundum hanc figuram Ψ prosequitur : | Ensuite, retirant le Cierge de l’eau, il le plonge à nouveau plus profondément, répétant d’un ton un peu plus élevé : Descéndat in hanc. Ensuite, ayant de nouveau retité le Cierge de l’eau, il le plonge une troisième fois jusqu’au fond et répéte d’un ton encore plus élevé : Descéndat, comme plus haut. Et ensuite, soufflant trois fois sur l’eau selon ce dessin Ψ il poursuit : |
Totamque huius aquæ substántiam regenerándi fecúndet efféctu. | Qu’elle donne la fécondité à toute la substance de cette eau, et la rende capable de régénérer. |
Hic tollitur Cereus de aqua, et prosequitur : | Ici, il enlève le Cierge de l’eau, et poursuit : |
Hic ómnium peccatórum máculæ deleántur : hic natúra ad imáginem tuam cóndita, et ad honórem sui reformáta princípii, cunctis vetustátis squalóribus emundétur : ut omnis homo, sacraméntum hoc regeneratiónis ingréssus, in veræ innocéntiæ novam infántiam renascátur. | Que toutes les taches des péchés soient ici effacées ; que la nature créée à votre image, étant rétablie dans la dignité de son origine, y soit purifiée de toutes les souillures du vieil homme ; afin que tous ceux auxquels sera conféré ce sacrement de régénération, renaissent dans l’innocence véritable d’une enfance nouvelle. |
Sequentia dicit legendo : | Il dit ce qui suit en lisant : |
Per Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum : Qui ventúrus est iudicáre vivos et mórtuos, et sǽculum per ignem. | Par Notre Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui doit venir juger les vivants et les morts, et le siècle par le feu. |
R/. Amen | R/. Ainsi soit-il. |
Deinde per assistentes Sacerdotes spargitur de ipsa aqua benedícta super populum. | Ensuite, le peuple est aspergé de cette eau bénite par les Prêtres assistants. |
Et interim unus ex ministris ecclesiæ accipit in vase aliquo de eadem aqua ad aspergendum in domibus, et aliis locis. His peractis, Sacerdos, qui benedicit Fontem, infundit de Oleo Catechumenorum in aquam in modum crucis, intellegibili voce dicens : | Pendant ce temps, un des servants de l’église prend dans un vase un peu de la même eau pour l’aspersion des maisons et autres lieux. Ceci terminé, le Prêtre qui a bénit les Fonts, verse de l’Huile des Catéchumènes dans l’eau en forme de croix, en disant d’une voix intelligible : |
Sanctificétur et fecundétur fons iste Oleo salútis renascéntibus ex eo, in vitam ætérnam. | Que cette fontaine soit sanctifiée et rendue féconde par l’Huile du salut, pour donner la vie éternelle à ceux qui renaîtront de son sein. |
R/. Amen | R/. Ainsi soit-il. |
Deinde infundit de Chrismate, modo quo supra, dicens : | Ensuite, il verse du Chrême, de la même manière que ci-dessus, en disant : |
Infúsio Chrísmatis Dómini nostri Iesu Christi, et Spíritus Sancti Parácliti, fiat in nómine sanctæ Trinitátis. | Que l’infusion du Chrême de Notre-Seigneur Jésus-Christ et du Saint-Esprit Consolateur, soit faite au nom de la Sainte Trinité. |
R/. Amen | R/. Ainsi soit-il. |
Postea accipit ambas ampullas dicti Olei sancti et Chrismatis, et de utroque simul in modum crucis infundendo, dicit : | Enfin, il reçoit les deux ampoules des dites Huile sainte et Chrême, et versant des deux en même temps en forme de croix, il dit : |
Commíxtio Chrísmatis sanctificatiónis, et Olei unctiónis, et Aquæ baptísmatis, páriter fiat in nómine Pa+tris, et Fí+lii, et Spíritus + Sancti. | Que le mélange du Chrême de sanctification, de l’huile d’onction, et de l’eau du Baptême soit fait aussi au nom + du Père, et du + Fils, et du + Saint-Esprit. |
R/. Amen | R/. Ainsi soit-il. |
Tunc miscet ipsum Oleum cum aqua, et spargit manu sua per omnem Fontem. Si aderunt baptizandi, eos baptizet more consueto. Deinde revertentibus Sacerdote et Ministris ad Altare, cantantur Litaniæ a duobus Cantoribus, et Chorus idem simul repetit, ut dicitur infra. | Alors, il mélange l’Huile avec l’eau, et en asperge avec sa main tous les Fonts. S’il y a des personnes à baptiser, il les baptise de la manière habituelle. Ensuite, le Prêtre et les Ministres revenant à l’autel, les Litanies sont chantées par deux Chantres, et le Chœur les répètent en même temps, comme il est dit plus bas. |
¶ Ubi vero non fuerint Fontes, finita sexta Prophetia cum sua Oratione, Celebrans deponit Casulam, et cum Ministris ante Altare procumbit : et, aliis omnibus genuflexis, cantantur Litaniæ a duobus Cantoribus in medio Chori, utroque Choro idem simul respondénte. Cum autem perventum fuerit ad V/. Peccatóres, Te rogámus, Sacerdos et Ministri surgunt, et accedentes ad sacristiam, induuntur paramentis rubeis, et accenduntur luminaria circa Altare. In fine Litaniarum cantantur sollemniter Kýrie, eléison pro Missa, et repetuntur, ut moris est. Interim Sacerdos cum Ministris procedit ad Altare, et facit Confessionem : deinde ascéndens, illud osculatur, et incensat more solito. Finitis Kýrie, eléison, incipit sollemniter Glória in excélsis Deo, et campanæ pulsantur. | ¶ Là où il n’y a pas de Fonts, quand la sixième Prophétie avec son Oraison ont été dites, le Célébrant dépose la Chasuble, et se prosterne devant l’Autel avec ses Ministres : et, tous les autres étant à genoux, les Litanies sont chantées par deux Chantres au milieu du Chœur, les deux Chœurs répondant ensemble. Quand on arrive au verset Peccatóres, Te rogámus, le Prêtre et les Ministres se lèvent et se rendant à la sacristie, ils revêtent les ornements rouges ; on allume les cierges de l’Autel. A la fin des Litanies, on chante solennellement le Kýrie, eléison pour la Messe et on le répète selon l’usage. Pendant ce temps, le Prêtre avec les Ministres s’avance à l’Autel, et fait la confession : ensuite, y montant, il le baise et l’encense selon l’usage. A la fin du Kýrie, eléison, on commence solennellement le Glória in excélsis Deo, et on sonne les cloches. |
Kýrie, eléison. | Seigneur, ayez pitié de nous. |
Christe, eléison. | Christ, ayez pitié de nous. |
Kýrie, eléison. | Seigneur, ayez pitié de nous. |
Christe, audi nos. | Christ, écoutez-nous. |
Christe, exáudi nos. | Christ, exaucez-nous. |
Pater de cælis, Deus, miserére nobis. | Père, du haut des cieux, ayez pitié de nous. |
Fili, Redémptor mundi, Deus, miserére nobis. | Dieu le Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié. |
Spíritus Sancte, Deus, miserére nobis. | Dieu le Saint-Esprit, ayez pitié. |
Sancta Trínitas, unus Deus, miserére nobis. | Trinité sainte, un seul Dieu, ayez pitié. |
Sancta María, ora pro nobis. | Sainte Marie, priez pour nous. |
Sancta Dei Génetrix, ora. | Sainte Mère de Dieu, priez. |
Sancta Virgo vírginum, ora. | Sainte Vierge des Vierges, priez. |
Sancte Míchael, ora. | Saint Michel, priez. |
Sancte Gábriel, ora. | Saint Gabriel, priez. |
Sancte Ráphael, ora. | Saint Raphaël, priez. |
Omnes sancti Angeli et Archángeli, oráte pro nobis. | Tous les saints Anges et Archanges, priez. |
Omnes sancti beatórum Spirítuum órdines, oráte. | Tous les saints ordres des Esprits bienheureux, priez. |
Sancte Ioánnes Baptísta, ora pro nobis. | Saint Jean-Baptiste, priez. |
Sancte Ioseph, ora. | Saint Joseph, priez. |
Omnes sancti Patriárchæ et Prophétæ, oráte. | Tous les saints Patriarches et Prophètes, priez. |
Sancte Petre, ora. | Saint Pierre, priez. |
Sancte Paule, ora. | Saint Paul, priez. |
Sancte Andréa, ora. | Saint André, priez. |
Sancte Ioánnes, ora. | Saint Jean, priez. |
Omnes sancti Apóstoli et Evangelístæ, oráte. | Tous les saints Apôtres et Évangélistes, priez. |
Omnes sancti Discípuli Dómini, oráte. | Tous les saints Disciples du Seigneur, priez. |
Sancte Stéphane, ora. | Saint Etienne, priez. |
Sancte Laurénti, ora. | Saint Laurent, priez. |
Sancte Vincénti, ora. | Saint Vincent, priez. |
Omnes sancti Mártyres, oráte. | Tous les saints Martyrs, priez pour nous. |
Sancte Silvéster, ora. | Saint Sylvestre, priez. |
Sancte Gregóri, ora. | Saint Grégoire, priez. |
Sancte Augustíne, ora. | Saint Augustin, priez pour nous. |
Omnes sancti Pontífices et Confessóres, oráte. | Tous les saints Pontifes et Confesseurs, priez. |
Omnes sancti Doctóres, oráte pro nobis. | Tous les saints Docteurs, priez. |
Sancte Antóni, ora. | Saint Antoine, priez. |
Sancte Benedícte, ora. | Saint Benoît, priez. |
Sancte Domínice, ora. | Saint Dominique, priez |
Sancte Francísce, ora. | Saint François, priez. |
Omnes sancti Sacerdótes et Levítæ, oráte. | Tous les saints Prêtres et Lévites, priez |
Omnes sancti Monáchi et Eremítæ, oráte. | Tous les saints Moines et Ermites, priez. |
Sancta María Magdaléna, ora. | Sainte Marie-Madeleine, priez. |
Sancta Agnes, ora. | Sainte Agnès, priez. |
Sancta Cæcília, ora. | Sainte Cécile, priez. |
Sancta Agatha, ora. | Sainte Agathe, priez. |
Sancta Anastásia, ora. | Sainte Anastasie, priez. |
Omnes sanctæ Vírgines et Víduæ, oráte. | Toutes les saintes Vierges et Veuves, priez. |
Omnes Sancti et Sanctæ Dei, intercédite pro nobis. | Tous les Saints et Saintes de Dieu, intercédez pour nous. |
Propítius esto, parce nobis, Dómine. | Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Seigneur. |
Propítius esto, exáudi nos, Dómine. | Soyez-nous propice, exaucez-nous Seigneur. |
Ab omni malo, libera nos, Dómine. | De tout mal, délivrez-nous, Seigneur. |
Ab omni peccáto, líbera. | De tout péché, délivrez. |
A morte perpétua, líbera. | De là mort éternelle, délivrez. |
Per mystérium sanctæ incarnatiónis tuæ, líbera. | Par le mystère de votre sainte in carnation, délivrez. |
Per advéntum tuum, líbera. | Par votre avènement, délivrez. |
Per nativitátem tuam, líbera. | Par votre nativité, délivrez. |
Per baptísmum et sanctum ieiúnium tuum, líbera. | Par votre baptême et votre saint jeûne, délivrez. |
Per crucem et passiónem tuam, líbera. | Par votre croix et votre passion, délivrez-nous, Seigneur. |
Per mortem et sepultúram tuam, líbera. | Par votre mort et votre sépulture, délivrez-nous. Seigneur. |
Per sanctam resurrectiónem tuam, líbera. | Par votre sainte résurrection, délivrez-nous, Seigneur. |
Per admirábilem ascensiónem tuam, líbera. | Par votre admirable ascension, délivrez-nous, Seigneur. |
Per advéntum Spíritus Sancti Parácliti, líbera. | Par la venue du Saint-Esprit Consolateur, délivrez. |
In die iudícii, líbera nos, Dómine. | Au jour du jugement, délivrez. |
Peccatóres, te rogámus, audi nos. | Pécheurs que nous sommes, nous vous en supplions, écoutez-nous. |
Ut nobis parcas, te rogámus, audi nos. | Daignez nous pardonner, nous vous. |
Ut Ecclésiam tuam sanctam régere et conserváre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez gouverner et conserver votre Église sainte, nous vous. |
Ut domnum apostólicum et omnes ecclesiásticos órdines in sancta religióne conserváre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez maintenir dans votre sainte religion le Souverain Pontife et tous les ordres de la hiérarchie ecclésiastique, nous vous. |
Ut inimícos sanctæ Ecclésiæ humiliáre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez abaisser les ennemis de la sainte Église, nous vous. |
Ut regibus et princípibus christiánis pacem et veram concórdiam donáre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez établir une paix et une concorde véritables entre les rois et les princes chrétiens, nous vous. |
Ut nosmetípsos in tuo sancto servítio confortáre et conserváre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez nous conserver et nous fortifier dans votre saint service, nous vous. |
Ut ómnibus benefactóribus nostris sempitérna bona retríbuas, te rogámus, audi nos. | Daignez récompenser tous nos bienfaiteurs en leur donnant le bonheur éternel, nous vous. |
Ut fructus terræ dare et conserváre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez nous donner les fruits de la terre et les conserver, nous vous. |
Ut ómnibus fidélibus defúnctis réquiem ætérnam donáre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez accorder à tous les fidèles défunts le repos éternel, nous vous. |
Ut nos exaudíre dignéris, te rogámus, audi nos. | Daignez exaucer nos vœux, nous vous. |
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, parce nobis, Dómine. | Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur. |
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, exáudi nos, Dómine. | Agneau de Dieu, qui ôtez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur. |
Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, miserére nobis. | Agneau de Dieu, qui Ôtez les péchés du monde, ayez pitié de nous. |
Christe, audi nos. | Christ, écoutez-nous. |
Christe, exáudi nos. | Christ, exaucez-nous. |
La Messe | |
¶ In Missis privatis huius Vigiliæ, omissis Prophetiis, Orationibus et Litaniis, Missa absolute incipitur ab Introitu sequenti : | ¶ Aux Messes privées de cette Vigile, on omet les Prophéties, les Oraisons et les Litanies. La Messe commence directement à l’Introït suivant : |
Ant. ad Introitum. Ezech. 36, 23, 24 et 25-26. | Introït |
Dum sanctificátus fúero in vobis, congregábo vos de univérsis terris : et effúndam super vos aquam mundam, et mundabímini ab ómnibus inquinaméntis vestris : et dabo vobis spíritum novum, allelúia, allelúia. | Lorsque j’aurai été sanctifié en vous, je vous rassemblerai de tous les pays, et je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés de toutes vos souillures : je vous donnerai un esprit nouveau, alléluia, alléluia. |
Ps. 33, 2. | |
Benedícam Dóminum in omni témpore : semper laus eius in ore meo. | Je bénirai le Seigneur en tout temps : toujours sa louange sera dans ma bouche. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut claritatis tuæ super nos splendor effúlgeat ; et lux tuæ lucis corda eórum, qui per grátiam tuam renáti sunt, Sancti Spíritus illustratióne confírmet. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Faites, nous vous en supplions, Dieu tout-puissant : que la splendeur de votre clarté brille sur nous ; et que l’éclat de votre lumière confirme, par l’illumination de l’Esprit-Saint, les cœurs de ceux que votre grâce a fait renaître. Par Notre-Seigneur … en l’unité du même. |
Léctio Actuum Apostolorum. | Lecture des Actes des Apôtres. |
Act. 19, 1-8. | |
In diébus illis : Factum est, cum Apóllo esset Corínthi, ut Paulus, peragrátis superióribus pártibus, veníret Ephesum et inveníret quosdam discípulos : dixítque ad eos : Si Spíritum Sanctum accepístis credéntes ? At illi dixérunt ad eum : Sed neque, si Spíritus Sanctus est, audívimus. Ille vero ait : In quo ergo baptizáti estis ? Qui dixérunt : In Ioannis baptísmate. Dixit autem Paulus : Ioánnes baptizávit baptísmo pœniténtiæ pópulum, dicens : In eum, qui ventúrus esset post ipsum, ut créderent, hoc est in Iesum. His audítis, baptizáti sunt in nómine Dómini Iesu. Et cum ímposuísset illis manus Paulus, venit Spíritus Sanctus super eos, et loquebántur linguis, et prophetábant. Erant autem omnes viri fere duódecim. Introgréssus autem synagógam, cum fidúcia loquebátur per tres menses, dísputans et suádens de regno Dei. | En ces jours-là : pendant qu’Apollo était à Corinthe, Paul, ayant parcouru les provinces supérieures, vint à Éphèse et trouva quelques disciples. Et il leur dit : Avez-vous reçu l’Esprit-Saint en devenant croyants ? Mais ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire s’il y a un Esprit-Saint. Il leur dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils dirent : Le baptême de Jean. Alors Paul dit : Jean a baptisé le peuple du baptême de pénitence en disant de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Lorsqu’ils eurent entendu cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Et après que Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit-Saint vint sur eux ; et ils parlaient diverses langues et prophétisaient. Ils étaient en tout environ douze hommes. Étant entré dans la synagogue, il parla avec assurance pendant trois mois, discutant et persuadant au sujet du royaume de Dieu. |
Allelúia. V/. Ps. 106, 1. Confitémini Dómino, quóniam bonus : quóniam in sǽculum misericordia eius. | Allelúia. V/. Célébrez le Seigneur, parce qu’il est bon et parce que sa miséricorde est éternelle. |
Non repetitur Allelúia, sed immediate sequitur : | On ne répète pas l’Alléluia, mais on dit immédiatement : |
Tractus. Ps. 116, 1-2. | Trait. |
Laudáte Dóminum, omnes gentes : et collaudáte eum, omnes pópuli. | Nations, louez toutes le Seigneur ; peuples, louez-le tous. |
V/. Quóniam confirmáta est super nos misericórdia eius : et véritas Dómini manet in ætérnum. | V/. Car sa miséricorde a été affermie sur nous, et la vérité du Seigneur demeure éternellement. |
Ad Evangelium non portantur luminaria, sed incensum tantum. | A l’Évangile, on ne porte pas les cierges, mais l’encens seulement. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Ioánnem. | Suite du Saint Évangile selon saint Jean. |
Ioann. 14, 15-21. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si dilígitis me, mandáta mea serváte. Et ego rogábo Patrem, et alium Paráclitum dabit vobis, ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, quem mundus non potest accípere, quia non videt eum nec scit eum. Vos autem cognoscétis eum : quia apud vos manébit et in vobis erit. Non relínquam vos órphanos : véniam ad vos. Adhuc módicum : et mundus me iam non videt. Vos autem vidétis me, quia ego vivo, et vos vivétis, In illo die vos cognoscétis, quia ego sum in Patre meo, et vos in me, et ego in vobis. Qui habet mandáta mea et servat ea : ille est, qui díligit me. Qui autem díligit me, diligétur a Patre meo : et ego díligam eum, et manifestábo ei meípsum. | En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Si vous m’aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet, afin qu’il demeure éternellement avec vous : l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit pas, et qu’il ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera avec vous, et qu’il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viendrai à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous me verrez, parce que je vis, et que vous vivrez. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime. Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et je l’aimerai aussi, et je me manifesterai à lui. |
Non dicitur Credo | On ne dit pas le Credo |
Ant. ad Offertorium. Ps. 103,30-31. | Offertoire |
Emítte Spíritum tuum, et creabúntur, et renovábis fáciem terræ : sit glória Dómini in sǽcula, allelúia. | Vous enverrez votre souffle, et ils seront créés et vous renouvellerez la face de la terre : que la gloire du Seigneur soit célébrée dans les siècles, alléluia. |
Secreta. | Secrète |
Múnera, quǽsumus, Dómine, obláta sanctífica : et corda nostra Sancti Spíritus illustratióne emúnda. Per Dóminum . . . in unitáte eiúsdem. | Rendez saints, nous vous en supplions, Seigneur, les dons qui vous sont offerts : et purifiez nos cœurs au moyen de la lumière du Saint-Esprit. Par Notre-Seigneur … en l’unité du même... |
Præfatio de Spiritu Sancto, quæ dicitur usque ad subsequens sabbatum inclusive. | Préface du Saint-Esprit, qui est dite jusqu’au samedi suivant inclus. |
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus, per Christum, Dóminum nostrum. | Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut, de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : Par le Christ Notre-Seigneur |
Qui ascéndens super omnes cælos,
sedénsque ad déxteram tuam, promíssum Spíritum Sanctum hodiérna die in fílios adoptiónis effúdit. | Qui étant monté au delà de tous les cieux
et s’étant assis à votre droite, répand en ce jour l’Esprit-Saint, promis à ses fils d’adoption. |
Quaprópter profúsis gáudiis,
totus in orbe terrárum mundus exsúltat. Sed et supérnæ Virtútes, atque angélicæ Potestátes, hymnum glóriæ tuæ cóncinunt, sine fine dicéntes : | C’est pourquoi, transporté de joie,
le monde entier tressaille d’allégresse, tandis que les Vertus célestes et les Puissances angéliques chantent l’hymne de votre gloire en disant sans cesse : |
Infra Actionem Communicántes et Hanc ígitur propria, quæ item dicuntur usque ad sequens sabbatum inclusive. | Au Canon, le Communicántes et l’Hanc ígitur propres que l’on dit jusqu’au samedi suivant inclus. |
Communicántes, et diem sacratíssimum Pentecóstes celebrántes, quo Spíritus Sanctus Apóstolis innúmeris linguis appáruit : sed et memóriam venerántes, in primis gloriósæ semper Vírginis Maríæ, Genetrícis Dei et Dómini nostri Jesu Christi : (...) | Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint de la Pentecôte où l’Esprit-Saint est apparu aux Apôtres sous la forme de multiples langues de feu, et vénérant la mémoire en premier de la glorieuse Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ notre Dieu et notre Seigneur (…) |
Hanc igitur oblatiónem servitutis nostræ, sed et cunctæ famíliæ tuæ, quam tibi offérimus pro his quoque, quos regeneráre dignatus es ex aqua et Spíritu Sancto, tríbuens eis remissionem ómnium peccatórum, quǽsumus, Dómine, ut placátus accípias (...) | Ainsi donc, Seigneur, ce sacrifice que nous vous offrons et, avec tous vos enfants, aujourd’hui spécialement pour ceux que vous avez daigné régénérer par l’eau et l’Esprit-Saint en leur accordant la rémission de tous leurs péchés, acceptez-le comme une juste expiation |
Ant. ad Communionem. Ioann. 7,37-39. | Communion |
Ultimo festivitátis die dicébat Iesus : Qui in me credit, flúmina de ventre eius fluent aquæ vivæ : hoc autem dixit de Spíritu, quem acceptúri erant credéntes in eum, allelúia, allelúia. | Le dernier jour de la fête, Jésus disait : celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein : Il dit cela de l’Esprit-Saint que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui, alléluia, alléluia. |
Postcommunio. | Postcommunion |
Sancti Spíritus, Dómine, corda nostra mundet infúsio : et sui roris íntima aspersióne fecúndet. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Seigneur, que l’infusion de l’Esprit-Saint purifie nos cœurs : et qu’elle les féconde en les pénétrant de sa rosée. Par Notre-Seigneur … l’unité du même. |
La lumière éblouissante de la solennité de demain illumine déjà cette journée qui en est la veille. Les fidèles se disposent par le jeûne à célébrer dignement le mystère ; mais, comme à la Vigile de Pâques, la messe des néophytes, qui autrefois avait lieu dans la nuit, est maintenant anticipée, et dès avant le milieu du jour la louange de l’Esprit-Saint, dont l’effusion est si proche, a retenti avec éclat dans toute église pourvue d’une fontaine baptismale. Sur le soir, l’Office des premières Vêpres ouvre à son heure l’auguste solennité. Le règne du divin Esprit est donc proclamé dès aujourd’hui par la sainte Liturgie. Unissons-nous aux pensées et aux sentiments des habitants du Cénacle, dont l’attente est au moment d’être remplie.
Dans toute la série des mystères que nous avons vus se dérouler jusqu’ici durant le cours de l’Année liturgique, nous avons souvent pressenti l’’action de la troisième personne de l’auguste Trinité. Les lectures des livres saints, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, ont éveillé plus d’une fois notre attention respectueuse sur ce divin Esprit qui semblait s’environner de mystère, comme si le temps de sa manifestation n’était pas venu encore. Les opérations de Dieu dans les créatures sont successives ; mais elles arrivent infailliblement en leur temps. L’historien sacré nous raconte comment le Père céleste, agissant par son Verbe, disposa en six journées ce monde qu’il avait créé ; mais il nous montre en même temps, dans un lointain mystérieux, l’Esprit-Saint planant sur les eaux et les fécondant silencieusement, en attendant que le Fils de Dieu les séparât de la terre qu’elles inondaient.
Si donc le règne patent du Saint-Esprit sur le monde a été différé jusqu’à l’établissement de l’Homme-Dieu sur son trône éternel, n’allons pas croire que ce divin Esprit soit demeuré jusqu’alors inactif. Toutes ces Écritures sacrées dont nous avons rencontré tant de sublimes fragments dans la sainte Liturgie, que sont-elles sinon l’œuvre cachée de celui qui, comme nous dit l’antique Symbole, « a parlé par les Prophètes » [46] ? C’est lui qui nous donnait le Verbe, Sagesse de Dieu, au moyen de l’Écriture, comme il devait nous le donner plus tard dans la chair de l’humanité. Il n’a pas été oisif un moment dans la durée des siècles. Il préparait le monde au règne du Verbe incarné, rapprochant et mêlant les races, produisant cette attente universelle qui s’étendit des peuples les plus barbares aux nations les plus avancées dans la civilisation. Il ne s’était pas encore nommé à la terre ; mais il planait sur l’humanité avec amour, comme il avait plané avec mystère, au commencement, sur les eaux muettes et insensibles.
En attendant sa venue, les prophètes l’annonçaient dans les mêmes oracles où ils prédisaient l’arrivée du Fils de Dieu. Le Seigneur disait par la bouche de Joël : « Je répandrai mon Esprit sur toute chair » [47]. Ailleurs il s’énonçait ainsi par l’organe d’Ézéchiel : « Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés de toutes vos souillures, et je vous purifierai de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je placerai au milieu de vous un esprit nouveau ; et j’enlèverai le cœur de pierre qui est dans votre chair, et je vous donnerai un cœur de chair, et je placerai au milieu de vous l’Esprit qui est le mien » [48].
Mais avant sa propre manifestation, l’Esprit-Saint avait à opérer directement pour celle du Verbe divin. Lorsque la puissance créatrice fît sortir du néant le corps et l’âme de la future mère d’un Dieu, ce fut lui qui prépara l’habitation de la souveraine Majesté, en sanctifiant Marie dès le premier instant de sa conception, prenant possession d’elle comme du temple divin où le Fils de Dieu s’apprêtait à descendre. Au moment fortuné de l’Annonciation, l’Archange déclare à la Vierge que l’Esprit-Saint va survenir en elle et que la Vertu du Très-Haut va la couvrir de son ombre. A peine la Vierge a-t-elle prononcé son acquiescement au décret éternel, que soudain l’opération du divin Esprit a produit en elle le plus ineffable des mystères : « le Verbe est fait chair, et il habite parmi nous. »
Sur cette fleur sortie de la branche émanée du tronc de Jessé, sur cette humanité produite divinement en Marie, l’Esprit du Père et du Fils se repose avec délices ; il la comble de ses dons, il l’adapte à sa fin glorieuse et éternelle [49]. Lui qui avait doué la mère de tant de trésors de la grâce, dépasse encore pour le fils d’une manière incommensurable la mesure qui semblait la plus voisine de l’infini. Et toutes ces merveilles, le divin et puissant Esprit les accomplit silencieusement comme toujours ; car l’heure où doit éclater sa venue n’est pas arrivée encore. La terre ne fera que l’entrevoir au jour où sur le lit du Jourdain, dans les eaux duquel Jésus est descendu, il étendra ses ailes et viendra se reposer sur la tête de ce Fils bien-aimé du Père. Jean pénètre le mystère dans son ravissement, comme, avant de naître, il avait senti au sein de Marie le fruit divin qui habitait en elle ; mais les hommes n’ont vu qu’une colombe, et la colombe n’a pas révélé les secrets de l’éternité.
Le règne du Fils de Dieu, de notre Emmanuel, s’assied sur ses fondements prédestinés. Nous avons en lui notre frère, car il a pris notre chair avec ses infirmités ; nous avons en lui notre docteur, car il est la Sagesse du Père, et il nous initie par ses leçons à toute vérité ; nous avons en lui notre médecin, car il guérit toutes nos langueurs et toutes nos infirmités ; nous avons en lui notre médiateur, car il ramène en son humanité sainte toute l’œuvre créée à son divin auteur ; nous avons en lui notre réparateur, et dans son sang notre rançon : car le péché de l’homme avait brisé le lien entre Dieu et nous, et il nous fallait un rédempteur divin ; nous avons en lui un chef qui ne rougit pas de ses membres, si humbles qu’ils soient, un roi que nous venons de voir couronner à jamais, un Seigneur que le Seigneur a fait asseoir à sa droite [50].
Mais s’il nous gouverne pour toujours, c’est maintenant du haut des cieux, jusqu’au moment où il apparaîtra de nouveau pour briser contre terre la tête des pécheurs, lorsque la voix tonnante de l’Ange criera : « Le temps n’est plus » [51]. En attendant, des siècles nombreux doivent se dérouler, et ces siècles ont été destinés à l’empire de l’Esprit divin, « Mais l’Esprit ne pouvait encore être donné, nous dit saint Jean, tant que Jésus a n’avait pas été glorifié » [52]. Notre beau mystère de l’Ascension forme donc la limite entre les deux règnes divins ici-bas : le règne visible du Fils de Dieu et le règne visible de l’Esprit-Saint. Afin de les unir et d’en préparer la succession, ce ne sont plus seulement des prophètes mortels qui parlent ; c’est notre Emmanuel lui-même, durant sa vie mortelle, qui se fait le héraut du règne prochain du divin Esprit.
Ne l’avons-nous pas entendu nous dire : « Il vous est avantageux que je m’en aille ; car si je ne me retirais pas, le Paraclet ne viendrait pas à vous ? [53] » Le monde a donc un grand besoin de ce divin hôte, dont le propre Fils de Dieu se fait ainsi le précurseur ! Et afin que nous connaissions quelle est la majesté de ce maître nouveau qui va régner sur nous, Jésus nous déclare la gravité des châtiments qu’attireront sur eux ceux qui l’offenseront. « Quiconque, dit-il, aura proféré une parole contre le Fils, elle lui sera pardonnée ; mais celui qui aura dit cette parole contre le Saint-Esprit, il n’en obtiendra le pardon ni en ce monde, ni en l’autre » [54]. Cependant cet Esprit divin ne prendra pas la nature humaine comme le Fils ; il n’aura point à racheter le monde comme l’a racheté le Fils ; mais il viendra avec une immensité d’amour qui ne saurait être méprisée impunément. C’est à lui que Jésus confiera l’Église son Épouse pendant les longs siècles que doit durer son veuvage, à lui qu’il remettra son œuvre, afin qu’il la maintienne et la dirige en toutes choses.
Nous donc, appelés à recevoir sous peu d’heures l’effusion de cet Esprit d’amour qui vient « renouveler la face de la terre » [55], soyons attentifs comme nous le fûmes à Bethléhem, dans les moments qui précédèrent la naissance de notre Emmanuel. Le Verbe et l’Esprit-Saint sont égaux en gloire et en puissance, et leur venue sur la terre procède du même décret éternel et pacifique de la glorieuse Trinité, qui a résolu, par cette double visite, de nous « rendre participants de la nature divine » [56]. Nous les fils du néant, nous sommes appelés à devenir, par l’opération du Verbe et de l’Esprit, les fils du Père céleste. Maintenant, si nous désirons connaître en quelle manière doit être préparée l’âme fidèle à l’arrivée du divin Paraclet, retournons par la pensée au Cénacle où nous avons laissé les disciples rassemblés, persévérant dans la prière, selon l’ordre de leur Maître, et attendant que la Vertu d’en haut descende sur eux et vienne les couvrir comme une armure pour les combats qu’ils auront à livrer.
Dans cet asile sacre du recueillement et de la paix, notre œil respectueux cherche d’abord Marie, mère de Jésus, chef-d’œuvre de l’Esprit-Saint, Église du Dieu vivant, de laquelle sortira demain, comme du sein d’une mère, par l’action du même Esprit, l’Église militante que cette nouvelle Ève représente et contient encore en elle. Va-t-elle pas droit à tous nos hommages en ce moment, cette créature incomparable que nous avons vue associée à tous les mystères du Fils de Dieu, et qui tout à l’heure va devenir le plus digne objet de la visite de l’Esprit-Saint ? Nous vous saluons, ô Marie pleine de grâce, nous tous qui sommes encore renfermés en vous et goûtons l’allégresse dans votre sein maternel. N’est-ce pas pour nous qu’a parlé l’Église dans la sainte Liturgie, lorsqu’elle commente à votre gloire le divin cantique de votre aïeul David [57] ? En vain votre humilité veut se soustraire aux honneurs qui demain vous attendent. Créature immaculée, temple du Saint-Esprit, il faut que ce divin Esprit vous soit communiqué d’une nouvelle manière ; car une nouvelle œuvre vous attend, et la terre doit vous posséder encore.
Autour de Marie est rassemblé le collège apostolique, contemplant avec ravissement celle dont les traits augustes lui rappellent le Seigneur absent. Dans les jours précédents un grave événement a eu lieu au Cénacle sous les yeux de la Mère de Dieu et des hommes. De même que pour l’établissement du peuple Israélite, Dieu avait fait choix des douze fils de Jacob comme d’autant de fondements de cette race privilégiée, de même Jésus avait choisi douze hommes au sein de ce même peuple pour être les bases de l’édifice de l’Église chrétienne dont il est, et Pierre avec lui et en lui, la pierre angulaire. La chute lamentable de Judas avait réduit à onze ces élus du choix divin ; le nombre sacré n’existait plus, et l’Esprit-Saint était au moment de descendre sur le collège des Apôtres. Avant de monter au ciel, Jésus n’avait pas jugé à propos de faire lui-même le choix du successeur du disciple déchu ; mais il fallait que le nombre sacré fût complété avant l’effusion de la Vertu d’en haut. L’Église ne devait rien avoir à envier à la Synagogue. Qui donc remplirait l’office du Fils de Dieu dans la désignation d’un Apôtre ? Un tel droit ne pouvait appartenir qu’à Pierre, nous dit saint Jean Chrysostome ; mais dans sa modestie, il déclina l’honneur, ne voulant se souvenir que de l’humilité [58]. Une élection fut la suite du discours de Pierre, et Mathias mêlé aux autres Apôtres compléta le nombre mystérieux, et attendit avec eux la descente promise du Consolateur.
Dans le Cénacle et sous les yeux de Marie, sont réunis aussi les disciples qui, sans avoir eu l’honneur d’être admis dans le duodénaire sacré, n’en ont pas moins été les témoins des œuvres et des mystères de l’Homme-Dieu ; ils sont mis à part, et réservés pour la prédication de la bonne nouvelle. Madeleine enfin et les autres saintes femmes attendent dans le recueillement que leur a prescrit le Maître, cette visite d’en haut dont elles connaîtront bientôt la puissance. Rendons nos hommages à cette assemblée sainte, à ces cent vingt disciples qui nous sont donnés pour modèles dans cette grande circonstance ; car l’Esprit divin doit d’abord venir en eux ; ils sont ses prémices. Plus tard il descendra aussi sur nous, et c’est afin de nous préparer à sa venue que la sainte Église nous impose un jeûne solennel aujourd’hui.
Dans l’antiquité, cette journée ressemblait à celle de la veille de Pâques. Sur le soir les fidèles se rendaient à l’église pour prendre part aux solennités de l’administration du baptême. Dans la nuit qui suivait, le sacrement de la régénération était conféré aux catéchumènes que l’absence ou quelque maladie avait empêchés de se joindre aux autres dans la nuit de Pâques. Ceux qu’on n’avait pas jugés suffisamment éprouvés encore, ou dont l’instruction n’avait pas semblé assez complète, ayant satisfait aux justes exigences de l’Église, contribuaient aussi à former le groupe des aspirants à la nouvelle naissance qui se puise dans la fontaine sacrée. Au lieu des douze prophéties qui se lisaient dans la nuit de Pâques pendant que les piètres accomplissaient sur les catéchumènes les rites préparatoires au baptême, on n’en lisait ordinairement que six ; ce qui amène à conclure que le nombre des baptisés dans la nuit de la Pentecôte était moins considérable [59].
Le cierge pascal reparaissait durant cette nuit de grâce, afin d’inculquer à la nouvelle recrue que faisait l’Église, le respect et l’amour envers le Fils de Dieu, qui s’est fait homme pour être « la lumière du monde » [60]. Tous les rites que nous avons détaillés et expliqués au Samedi saint s’accomplissaient dans cette nouvelle occasion où paraissait la fécondité de l’Église, et le divin Sacrifice auquel prenaient part les heureux néophytes commençait dès avant le point du jour.
Dans la suite des temps, la coutume charitable de conférer le baptême aux enfants aussitôt après leur naissance, ayant pris force de loi, la Messe baptismale a été anticipée à la matinée du samedi veille de la Pentecôte, comme il est arrivé pour la veille de Pâques. Avant la célébration du Sacrifice, on lit les six prophéties dont nous avons parlé tout à l’heure ; après quoi a lieu solennellement la bénédiction de l’eau baptismale. Le cierge pascal se retrouve à cette fonction, à laquelle manque trop souvent l’assistance des fidèles.
Dans l’après-midi a lieu la solennité des premières Vêpres. Nous omettons d’insérer ici les Psaumes, les Antiennes et les autres parties de cet Office, parce que la Vigile de la Pentecôte ne peut jamais se rencontrer un Dimanche, tandis qu’il en est autrement pour les fêtes auxquelles nous avons accordé ce développement. Au reste, si l’on excepte quelques détails, les premières et les secondes Vêpres de la Pentecôte sont entièrement semblables.
Nous clorons la journée en insérant ici l’une des plus belles Séquences d’Adam de Saint-Victor sur le mystère de la Pentecôte. Ce prince de la poésie liturgique dans l’Occident s’est surpassé lui-même sur les louanges du divin Esprit ; et plus d’une fois dans le cours de l’Octave, nous aurons recours à son magnifique répertoire. Mais ce n’est pas seulement une œuvre de génie que nous allons reproduire ici ; c’est une prière sublime et ardente adressée au Paraclet que Jésus nous a promis et dont nous attendons la venue. Efforçons-nous de faire passer dans nos âmes les sentiments du pieux docteur du XIIe siècle, et aspirons comme lui à la descente du Consolateur qui vient renouveler la face de la terre et habiter en nous.
SÉQUENCE. | |
Qui procedis ab utroque,
Genitore Genitoque Pariter, Paraclite, Redde linguas eloquentes, Fac ferventes in te mentes Flamma tua divite. | O toi qui procèdes
du Père et du Fils, divin Paraclet, par ta flamme féconde, viens rendre éloquent notre organe, et embraser nos cœurs de tes feux. |
Amor Patris Filiique,
Par amborum, et utrique Compar et consimilis, Cuncta reples, cuncta foves, Astra regis, cœlum moves, Permanens immobilis. | Amour du Père et du Fils,
l’égal des deux et leur semblable en essence, tu remplis tout, tu donnes la vie à tout ; dans ton repos, tu conduis les astres, tu règles le mouvement des cieux. |
Lumen carum, lumen clarum,
Internarum tenebrarum Effugas caliginem ; Per te mundi sunt mundati ; Tu peccatum, tu peccati Destruis rubiginem. | Lumière éblouissante et chérie,
tu dissipes nos ténèbres intérieures ; ceux qui sont purs, tu les rends plus purs encore ; c’est toi qui fais disparaître le péché et la rouille qu’il apporte avec lui. |
Veritatem notam facis,
Et ostendis viam pacis Et iter justitiæ. Perversorum corda vitas, Et bonorum corda ditas Munere scientiæ. | Tu manifestes la vérité,
tu montres la voie de la paix et celle de la justice ; tu fuis les cœurs pervers, et tu combles des trésors de ta science ceux qui sont droits. |
Te docente nil obscurum,
Te præsente nil impurum ; Sub tua præsentia, Gloriatur mens jocunda ; Per te læta, per te munda Gaudet conscientia. | Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ;
si tu es présent à l’âme, rien ne reste impur en elle ; tu lui apportes la joie et l’allégresse, et la conscience que tu as purifiée goûte enfin le bonheur. |
Tu commutas elementa,
Per te suam sacramenta Habent efficaciam : Tu nocivam vim repellis, Tu confutas et refellis Hostium nequitiam. | Ton pouvoir transforme les éléments ;
par toi les sacrements obtiennent leur efficacité ; tu fais obstacle à la puissance mauvaise, tu repousses les embûches de nos ennemis. |
Quando venis,
Corda lenis ; Quando subis, Atrae nubis Effugit obscuritas ; Sacer ignis, Pectus uris ; Non comburis, Sed a curis Purgas, quando visitas. | A ta venue,
nos cœurs sont dans le calme ; à ton entrée, le sombre nuage se dissipe ; feu sacré, tu embrases le cœur sans le consumer, et ta visite l’affranchit de ses angoisses. |
Mentes prius imperitas,
Et sopitas et oblitas Erudis et excitas. Foves linguas, formas sonum. Cor ad bonum facit pronum A te data charitas. | Des âmes jusqu’alors ignorantes,
engourdies et insensibles, tu les instruis et les ranimes. Inspirée par toi, la langue fait entendre des accents que tu lui donnes ; la charité que tu apportes avec toi dispose le cœur à tout bien. |
O juvamen oppressorum,
O solamen miserorum, Pauperum refugium, Da contemptum terrenorum : Ad amorem supernorum Trahe desiderium. | Secours des opprimés,
consolation des malheureux, refuge des pauvres, donne-nous de mépriser les objets terrestres ; entraîne notre désir à l’amour des choses célestes. |
Consolator et fundator,
Habitator et amator Cordium humilium, Pelle mala, terge sordes, Et discordes fac concordes, Et affer præsidium. | Tu consoles et tu affermis
les cœurs humbles ; tu les habites et tu les aimes ; expulse tout mal, efface toute souillure, rétablis la concorde entre ceux qui sont divisés et apporte-nous ton secours. |
Tu qui quondam visitasti,
Docuisti, confortasti Timentes discipulos, Visitare nos digneris ; Nos, si placet, consoleris Et credentes populos. | Tu visitas un jour
les disciples timides : par toi ils furent instruits et fortifiés ; daigne nous visiter aussi et répandre ta consolation sur nous et sur le peuple fidèle. |
Par majestas personarum,
Par potestas est earum, Et communis deitas : Tu procedens a duobus Coæqualis es ambobus : In nullo disparitas. | Égale est la majesté des divines personnes,
égale leur puissance ; commune aux trois est la divinité ; tu procèdes des deux premières, semblable à l’une et à l’autre, et rien d’inférieur n’est en toi. |
Quia tantus es et talis,
Quantus Pater est et qualis ; Servorum humilitas Deo Patri, Filioque Redemptori, tibi quoque Laudes reddat debitas. Amen. | Aussi grand que l’est
le Père lui-même, souffre que tes humbles serviteurs rendent à ce Dieu-Père, au Fils rédempteur et à toi-même la louange qui vous est due. Amen. |
Bien que le sacrement de Baptême soit tout à fait distinct de celui de Confirmation, celui-ci reçoit toutefois ce nom en tant que la descente du Saint-Esprit dans l’âme du fidèle complète l’œuvre de sa régénération surnaturelle. Moyennant le caractère sacramentel, il est conféré au néophyte une plus parfaite ressemblance avec Jésus-Christ qui imprime le dernier sceau ou ratification à son union avec le divin Rédempteur. Le mot confirmatio était aussi employé en Espagne pour indiquer la prière invocatoire de l’Esprit Saint durant la messe : Confirmatio Sacramenti ; aussi l’analogie existant entre l’épiclèse — qui, à la messe, demande au Paraclet la plénitude de ses dons sur ceux qui s’approchent de la sainte Communion — et la Confirmation — que les anciens administraient immédiatement après le baptême — éclaire fort bien le sens théologique très profond qui est caché sous ce vocable de Confirmation donné au second sacrement.
Le lien qui unit les deux sacrements explique la raison pour laquelle les antiques liturgies et la romaine en particulier, avaient, dès le temps de Tertullien, réservé à leur solennelle administration les vigiles nocturnes de Pâques et de la Pentecôte.
Dans l’antiquité, le. rite sacré se déroulait cette nuit au Latran, tout comme au cours de la vigile pascale ; au XIIe siècle, quand déjà la cérémonie était anticipée à l’après-midi du samedi, le Pape se rendait à Saint-Pierre vers le coucher du soleil, pour y célébrer les vêpres et les Matines solennelles.
Aux messes privées, l’on omet les lectures, la litanie, etc., et l’on récite l’introït comme le mercredi après le IVe dimanche de Carême, lors des grands scrutins baptismaux. Le texte est tiré d’Ézéchiel ; le baptême chrétien y est clairement annoncé, ainsi que l’effusion du Saint-Esprit sur les croyants. Au sens littéral, la prophétie regarde le sort futur d’Israël, destiné lui aussi à entrer dans le royaume messianique : ubi intraverit, plenitude gentium, tunc Israël salvus fiet [61] ; mais elle peut en outre s’appliquer à toutes les âmes croyantes, c’est-à-dire à celles que l’Apôtre, pour les distinguer de l’Israël selon la chair, appelle Israël Dei [62].
De même que l’effusion de l’Esprit Saint est l’acte suprême de l’amour de Dieu envers les hommes, ainsi l’éloignement total et définitif de l’âme d’avec Dieu est-il appelé spécialement péché contre le Saint-Esprit. C’est le divin Paraclet qui détermine en nous le déroulement de notre vie surnaturelle, selon le divin modèle Jésus ; chaque fois donc qu’on arrête ce développement, on résiste au Saint-Esprit ; c’est dans ce sens que l’Apôtre adjurait les premiers fidèles, de ne point contrister le divin Esprit qui habite dans l’âme et qui est lui-même leur vie surnaturelle. La veillée sacrée de la pentecôte.
Le rite vigilial de la Pentecôte, suivant le type romain primitif, consistait, comme dans la nuit pascale, en douze lectures scripturaires. Celles-ci étaient faites en grec et en latin, et alternaient avec le chant des cantiques des prophètes et des collectes dites par le Pontife. Saint Grégoire réduisit à six le nombre des lectures, et ce nombre fut respecté même quand, au VIIIe siècle, par suite de l’influence du Sacramentaire Gélasien revenu en honneur à Rome durant la période franque, les leçons de la grande vigile de Pâques furent ramenées au nombre symbolique primitif de douze.
La première lecture de cette nuit correspond à la troisième de la vigile pascale et nous décrit le sacrifice d’Abraham. Isaac s’offrit en holocauste mais ne perdit pas la vie sur l’autel, parce que le Seigneur fut satisfait de sa bonne volonté et l’établit père d’un peuple innombrable. Ainsi Jésus ne demeura pas victime de la mort dans le sépulcre, car le Père le rappela à la vie glorieuse le troisième jour, et le constitua premier-né des rachetés et chef de l’immense famille des élus.
Les collectes qui suivent les lectures sont celles mêmes du Sacramentaire Grégorien ; mais la dernière est hors de place, car primitivement elle était récitée après le psaume 42 qui mettait de la sorte fin à la vigile proprement dite. La collecte qui suivait, à l’origine, la sixième leçon d’Ézéchiel, est au contraire tombée en désuétude, du fait de la négligence des copistes.
Après la première lecture, le prêtre prend la parole et récite la collecte suivante : « Seigneur, qui, dans l’acte de foi énergique pratiqué par Abraham, avez offert un exemple au genre humain, accordez-nous aussi de réprimer la malice de notre volonté et d’accomplir toujours exactement vos préceptes. Par notre Seigneur, etc. »
La seconde lecture correspond à la quatrième de la vigile de Pâques. Sa signification nous est déclarée par la magnifique collecte suivante : « O Dieu qui, au moyen des splendeurs du nouveau pacte, avez dévoilé le mystère caché dans les prodiges accomplis au début de la création, en sorte que la mer Rouge exprime le type des fonts sacrés et que le peuple délivré de la servitude d’Égypte annonce le saint mystère du peuple chrétien ; faites que toutes les nations admises à participer par le mérite de leur foi, aux privilèges accordés jadis à Israël, soient aussi régénérées par votre adoption, grâce à la réception de votre divin Esprit. Par notre Seigneur, etc. »
La troisième lecture correspond à la onzième de la vigile pascale, et sert d’introduction au grand cantique du Deutéronome, qui, dans la Synagogue, faisait partie de l’office du Sabbat. Ensuite vient cette belle prière : « O Dieu, gloire de vos fidèles et vie des justes, vous qui, par votre serviteur Moïse, moyennant le chant du Cantique sacré, vous êtes proposé pour but de nous instruire, accomplissez maintenant l’œuvre de votre miséricorde envers tous les peuples ; accordez-nous la vie bienheureuse, éloignez de nous la terreur, afin que ce dont nous étions menacés en un sens de condamnation, devienne maintenant un remède pour obtenir l’éternité. Par notre Seigneur, etc. »
La quatrième lecture, avec son cantique d’Isaïe, correspond à la huitième de la vigile pascale. La prière suivante en éclaire à merveille le sens mystique : « O Dieu éternel et tout-puissant qui, par votre Fils unique, avez montré que c’est vous-même qui cultivez votre Église ; tandis que dans votre bonté, vous prenez un soin empressé de faire fructifier abondamment toute branche portant du fruit en ce même Jésus-Christ, lequel est la vraie vigne, ah ! ne permettez pas que les épines des péchés recouvrent vos fidèles, que, à l’égal d’un plant de vignes, vous avez transférés d’Égypte grâce à la fontaine baptismale ; afin que, sanctifiés et aguerris par votre Esprit, ils portent un fruit abondant de bonnes œuvres. Par le même notre Seigneur, etc. »
La cinquième lecture correspond à la sixième de Pâques. Cette collecte la suit : « O Dieu qui, par la bouche des Prophètes, nous avez commandé de mépriser les choses qui passent et de poursuivre celles qui demeurent, donnez-nous la force d’accomplir vos prescriptions telles qu’elles nous sont connues. »
La sixième lecture correspond à la septième de Pâques. Suit cette gracieuse collecte : « Seigneur, Dieu de force, qui relevez ce qui est abattu, et, après l’avoir relevé, le conservez ; accroissez le nombre des peuples qui doivent être régénérés en votre saint nom ; en sorte que tous ceux qui vont être purifiés grâce au bain sacré, soient toujours dirigés vers le bien par vos inspirations. Par notre Seigneur, etc. »
Cette prière, qui a un caractère baptismal tranché, précédait immédiatement, jadis, le chant des litanies exécutées « en descendant » en procession au baptistère. Nous disons « en descendant » puisque telle est la terminologie de la rubrique conservée encore à présent dans le Missel. Quant à son origine première, on peut supposer, puisque le baptistère du Latran et celui du Vatican étaient à peu près au même niveau que les deux basiliques, que cette « descente » s’est rapportée primitivement à quelque baptistère cimitérial, au cimetière de Priscille par exemple, où l’on a retrouvé effectivement plusieurs baptistères souterrains. A la Procession vers le Baptistère.
En descendant aux fonts baptismaux, l’on chante, comme dans la vigile pascale, le psaume 41 : « Comme le cerf, etc. »
Le cortège étant descendu aux fonts, on procède à leur bénédiction : « Faites, Seigneur tout-puissant, que célébrant maintenant la solennité où nous fut accordé en don le Saint-Esprit, brûlants de célestes désirs, nous accourions, altérés, à la source de la vie éternelle. Par notre Seigneur. » L’anaphore consécratoire des eaux baptismales, les cérémonies, les rites de l’initiation chrétienne, tout est conforme à la vigile pascale.
La Messe
Après le baptême, on remonte à la basilique pour célébrer la messe de vigile. Elle est dépourvue d’introït. L’antique hymne matutinal : Gloria in excelsis suit immédiatement la litanie, laquelle termine aujourd’hui l’office de la nuit et est ainsi ramenée à sa fonction primitive qui était justement de servir de chant de transition, entre la Vigile nocturne et le divin Sacrifice.
La prière a un caractère baptismal : « Que votre gloire resplendisse sur nous, ô Dieu tout-puissant, et que le Saint-Esprit éclaire du rayon de votre lumière les cœurs de ceux qui viennent d’être régénérés à votre grâce. » Cette lumière est la foi, les charismes intérieurs de l’Esprit Saint, lequel nous donne le sens des choses de Dieu.
Suit le récit (Act., XIX, 1-8) du baptême et de la confirmation administrés par l’Apôtre à Éphèse à douze des anciens disciples de saint Jean-Baptiste.
Il faut remarquer, avec les meilleurs exégètes, que le baptême administré au nom de Jésus, comme s’exprime parfois saint Luc dans les Actes des Apôtres, n’indique pas nécessairement que les Apôtres — en vertu d’un privilège personnel, comme l’a pensé saint Thomas — aient administré le Sacrement de la régénération en ne retenant de la formule trinitaire que leur avait enseignée le Divin Maître, que le seul nom de Jésus. Cela veut dire seulement qu’en opposition au baptême de Jean, le baptême avec la formule trinitaire est précisément celui qu’institua Jésus et qui nous incorpore spirituellement à Lui.
On invoque la Très Sainte Trinité dans le baptême pour indiquer que, grâce à ce Sacrement, Dieu le Père nous élève à la dignité de ses fils d’adoption ; Jésus nous unit si intimement à lui que nous devenons les membres mystiques de son corps même ; l’Esprit Saint descend en nous et nous communique la vie divine, comme il convient à des fils de Dieu, à des frères de Jésus et membres de son corps mystique. Le culte parfait de la Très Sainte Trinité est donc la première conséquence de l’initiation chrétienne, et voilà pourquoi, tout de suite après l’octave de la Pentecôte, la sainte liturgie célèbre une fête solennelle en l’honneur de l’Auguste Trinité, mystère central de toute la théologie chrétienne.
Suit le psaume alléluiatique 106, comme pour la vigile pascale.
A l’Évangile, on ne porte pas les flambeaux, parce que la cérémonie se déroulait de nuit, à la lumière du grand cierge qui éclairait l’ambon (Eucharistia lucernaris), et que le diacre avait bénit et allumé au coucher du soleil du samedi précédent, alors que commençait l’office de vigile. Cet usage provient de la Synagogue et a été décrit au commencement de ce volume. Non seulement chez les Grecs, mais encore dans la liturgie ambrosienne et dans la liturgie mozarabe de Tolède, on conserve encore l’office du lucernaire, qui précède quotidiennement le chant des Vêpres.
L’Évangile (Ioan., XIV, 15-21) concerne la venue du Saint-Esprit et son office de consolateur et de maître des âmes dans la voie de la vérité. Jésus appelle le Paraclet Esprit de Vérité pour indiquer qu’il procède non seulement du Père, mais aussi du Verbe, lequel est la vérité du Père et dit parfaitement le Père ; si bien que saint Luc, dans les Actes des Apôtres, l’appelle simplement l’Esprit de Jésus. On sait que les Grecs schismatiques nient cette procession d’amour du Paraclet, du Père et du Fils, comme d’un unique principe spirateur, ce qui est contre l’enseignement manifeste de l’Évangile — Il recevra du mien — et des saints Pères, tant de l’Orient que de l’Occident. Pendant plusieurs siècles, l’Église a mis en œuvre tous les moyens, conciles œcuméniques, ouvrages apologétiques, envoi de légats, pour ramener les Grecs à l’unité catholique, mais ce fut en vain. Toutefois quand le péché contre le Saint-Esprit atteignit sa plénitude, la justice de Dieu ne tarda pas à frapper l’Église et l’empire byzantins. Le jour de la Pentecôte de 1453, l’armée de Mahomet II pénétra à Constantinople, et massacra l’empereur, le patriarche, le clergé et une grande foule de peuple qui se pressait dans Sainte-Sophie. Souillée par ce carnage, cette splendide basilique justinienne, qui pendant près de neuf siècles avait été témoin de tant de perfidies contre la foi catholique, fut convertie en mosquée turque.
Dans l’anaphore, conformément à l’usage traditionnel romain, on insère la commémoration de la fête de ce jour, et on la répète durant toute l’octave de la Pentecôte. « Jésus étant monté au plus haut des cieux et assis à votre droite, répandit en ce jour sur vos fils d’adoption ce divin Esprit qu’il leur avait promis. C’est pourquoi exulte et se réjouit l’humanité entière répandue sur toute la face du globe. »
Que la terre jubile, elle en a bien sujet. C’est en effet le Saint-Esprit qui transforme intérieurement et élève le chrétien à la dignité de fils de Dieu. Lui, le fidèle, est tel, non par une imputation juridique et extérieure, comme l’est l’adoption parmi les hommes, mais parce que Dieu le rend participant de sa vie, de sa sainteté, au moyen de son divin Esprit lui-même.
Au commencement des diptyques Apostoliques, on fait aussi mention du mystère de la Pentecôte : « Célébrant le jour très sacré de la Pentecôte, où le Saint-Esprit apparut sur les Apôtres en forme d’innombrables langues de feu... »
Dans la prière sacerdotale, qui recommande à Dieu ceux qui présentent les oblations et met fin à la première partie des diptyques, — prius ergo oblationes commendandæ sunt, écrivait le pape Innocent Ier dans la fameuse lettre à Decentius de Gubbio, — on fait mémoire des néophytes admis cette nuit au baptême et à la confirmation, et qui devront par conséquent participer durant la messe, pour la première fois, à la sainte Eucharistie : « Nous vous offrons cette oblation de notre sacerdoce au nom aussi de votre peuple saint, et particulièrement de ceux que vous avez daigné régénérer dans l’eau baptismale et dans l’Esprit Saint, leur accordant le pardon de tous leurs péchés... »
Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 103 : « Vous enverrez votre Esprit et ils seront appelés à l’existence. Vous renouvellerez alors la face de la terre. Gloire au Seigneur dans tous les siècles. »
Non moins que la rédemption, la création est un acte d’amour de la part de Dieu, et, en ce sens, elle est attribuée à l’Esprit Saint que précisément la Genèse montre planant sur les eaux chaotiques. C’était Dieu qui, dans son amour, fécondait cet élément primordial, et en tirait les diverses espèces de créatures. Dans le Nouveau Testament, la venue de l’Esprit Saint a donné une âme au corps de l’Église, qui a pu ainsi commencer sa mission continuatrice de celle de Jésus.
Dans la collecte sur les oblations, nous supplions le Seigneur de les agréer, et, par les mérites du sacrifice, nous le supplions de purifier avec le feu du Paraclet notre cœur de toutes les souillures du vice. Le Paraclet est amour, et au feu de l’amour tout se détruit ; aussi Jésus a-t-il dit de Marie de Magdala : « Comme elle a aimé beaucoup, on lui pardonne aussi beaucoup. »
L’antienne de la Communion est très bien appropriée à la circonstance. Le cri de Jésus au dernier jour de la solennité des tabernacles, alors que les prêtres allaient puiser de l’eau à la fontaine de Siloé, est répété en cette dernière fête du cycle pascal. L’eau de la grâce, dont parle ici Jésus, symbolise le Saint-Esprit, et plus particulièrement les ondes baptismales fécondées par lui. C’est la raison pour laquelle l’Église latine administre solennellement le baptême en la Vigile de la Pentecôte.
Dans la collecte après la Communion, nous demandons au Seigneur que son Esprit purifie nos taches par les ardeurs de l’amour, de la pénitence et du zèle brûlant. Ces flammes destinées à détruire le vice et à purifier l’esprit ne doivent pas nous effrayer. Le Paraclet nous les rend douces parce qu’en même temps il nous donne le suave rafraîchissement de la rosée de ses consolations et c’est cette rosée intérieure qui féconde les fleurs et les fruits de sainteté.
Vous serez baptisés dans le Saint-Esprit.
1. Premières impressions. — Aujourd’hui est une vigile solennelle et, par suite, un jour de pénitence complet, avec jeûne et abstinence (dans certains diocèses, cependant, cette obligation ne s’impose plus sous peine de péché ; ce n’est plus qu’un simple conseil). La vigile est toujours un jour de préparation. La maison de l’âme doit être nettoyée et parée pour la grande fête. Deux pensées occupent le chrétien qui vit avec l’Église : a) il se rappelle son baptême ; b) il se prépare à la Pentecôte.
Nous nous tenons aujourd’hui, en esprit, auprès des fonts baptismaux où nous avons reçu le baptême. Pour le renouvellement de la grâce du baptême, nous lisons l’excellente instruction que saint Augustin adresse, dans le bréviaire de ce jour, aux catéchumènes. Elle est toute pénétrée de l’esprit de l’ancienne Église ; avec le baptême, commence une vie nouvelle. « Après vous avoir conçus dans son sein par le signe de la Croix, notre sainte Mère l’Église vous enfantera spirituellement (par le baptême), vous et vos frères, avec la plus grande joie, vous qui serez les enfants d’une si grande Mère. Jusqu’au jour où le bain sacré de la régénération les aura rendus à la vraie lumière, elle nourrit ceux qu’elle porte d’aliments convenables et, toute joyeuse, conduit ces enfants joyeux jusqu’au jour de l’enfantement. Elle n’est pas, en effet, comme Ève, soumise à la malédiction de mettre au monde ses enfants dans la tristesse et la douleur. Et ses enfants ne naissent pas, comme ceux d’Ève, en pleurant, mais dans la joie... Toutes les cérémonies mystérieuses qui ont été faites sur vous (pendant le catéchuménat) et qui sont encore faites par le ministère des serviteurs de Dieu (prêtres, diacres...), comme les exorcismes, les oraisons, les cantiques spirituels (les psaumes), les insufflations, le cilice, les inclinations de tête, les agenouillements, même la crainte salutaire dont vous avez été saisis, toutes ces choses, comme je l’ai dit, étaient, pour ainsi dire, une nourriture qui devait vous fortifier dans le sein maternel afin que, lorsque vous seriez régénérés par le baptême, votre Mère pût vous présenter au Christ comme de joyeux enfants. Vous avez aussi reçu le symbole qui est la protection de la Mère contre le poison du serpent. Il est écrit dans l’Apocalypse de saint Jean que le dragon se plaça devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son fils quand elle l’aurait mis au monde [63]. Chacun de vous sait que le dragon est le diable. Cette femme signifie la Vierge Marie qui, sans tache elle-même, a enfanté notre Chef sans tache (le Christ). Mais elle est en même temps un symbole de l’Église. En effet, de même que la Vierge Marie, malgré la naissance d’un Fils ; est demeurée vierge, de même l’Église ne perd pas sa virginité tout en enfantant sans cesse de nombreux enfants... Vous avez promis de renoncer au démon. Dans cette promesse qui a été inscrite, non par les hommes, mais par Dieu et les anges, vous avez déclaré : « Je renonce ». Ne renoncez pas seulement en paroles, mais encore par votre conduite ; non seulement par le son de la voix, mais encore par les actes de la vie. Ce ne sont pas seulement les lèvres qui doivent remuer, mais les œuvres qui doivent déclarer. Sachez que vous avez entrepris le combat avec un ennemi habile, antique et expérimenté. Après votre renonciation, qu’il ne trouve pas ses œuvres en vous, afin qu’il n’ait pas le droit de vous traîner en esclavage. Car tu es pris sur le fait et découvert, ô chrétien, quand tes actes contredisent tes engagements ».
2. La messe. — Dans l’ancienne Église, la nuit qui précédait la Pentecôte était consacrée à la cérémonie du baptême. On baptisait ceux qui, pour une raison de maladie ou pour quelque autre cause, n’avaient pu recevoir le baptême dans la nuit de Pâques. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, il y a, la veille de la Pentecôte, une bénédiction des fonts baptismaux. L’office est une imitation abrégée de l’office du Samedi-Saint. Les prophéties sont limitées à six. De ces six leçons, trois sont empruntées à Moïse, les autres aux Prophètes. Comme celles du Samedi-Saint, elles veulent montrer, dans des images de l’Ancien Testament, la grandeur de l’état de chrétien.
La messe, dont la station est l’Église baptismale de Saint-Jean de Latran, ne comporte pas d’Introït à l’office solennel qui suit la bénédiction des fonts, parce que, en se rendant à l’autel, on a chanté les litanies des saints. Ce n’est qu’à la messe privée qu’on récite l’Introït (Cum sanctificatus), qui est emprunté au mercredi de la quatrième semaine de Carême. Il s’adresse aux nouveaux baptisés et aux nouveaux confirmés : « Je verserai sur vous de l’eau pure et je vous donnerai un esprit nouveau ».
Au Gloria, en signe d’allégresse, on sonne toutes les cloches.
L’oraison est un hymne à la lumière divine : « Que l’éclat de ta clarté brille au-dessus de nous, afin que la lumière de ta lumière remplisse les cœurs de l’illumination du Saint-Esprit » (Remarquons tous les termes qui signifient la lumière). Rappelons-nous que cette messe est une cérémonie nocturne de vigile.
La leçon rapporte un épisode qui se passa à Éphèse. Saint Paul baptise quelques disciples de saint Jean-Baptiste : « Après l’imposition des mains, le Saint-Esprit vint sur eux et ils parlèrent en différentes langues et ils furent illuminés par Dieu ». Ce qui se passa alors se réalise dans les nouveaux baptisés (et en nous) d’une manière mystique. Les manifestations visibles, en effet, ne sont pas le principal.
L’Évangile nous donne, cette fois encore, un extrait du discours d’adieu du Seigneur concernant le Saint-Esprit. Que dit le Seigneur au sujet du Saint-Esprit ? « Le Père vous enverra un autre Paraclet (consolateur, avocat ; le premier consolateur était le Christ), l’Esprit de vérité, afin qu’il demeure avec vous éternellement... Vous le reconnaîtrez car il demeurera avec vous et habitera en vous ». Le joyeux message, que contient ce passage, est donc celui-ci : Le Saint-Esprit demeurera personnellement et d’une manière durable en nous. Nous vivons en lui, il est notre vie. Ce que l’Église nous promet et nous fait entrevoir dans l’avant-messe, nous le recevons comme fruit du Saint-Sacrifice.
C’est pourquoi, à l’Offertoire, nous implorons avec instance la descente du Saint-Esprit dans l’Eucharistie. La Communion fait couler en nous la source vive de l’Esprit. La Postcommunion est la même que le jour de la fête : le Saint-Esprit est la rosée, la pluie fécondante de l’âme.
3. Lecture d’Écriture. — Nous lisons aujourd’hui, en entier, l’Épître de saint Jude. Il met en garde contre les hérétiques de son temps et, en se référant au jugement dernier, il exhorte à une vie chrétienne et vertueuse. Il dit des mauvais chrétiens : « Ils sont un déshonneur dans vos agapes... ; ce sont des nuages sans eau qui sont poussés çà et là par le vent, des arbres d’automne, sans fruits, doublement morts, déracinés ; des vagues furieuses de la mer, jetant l’écume de leurs hontes, des astres errants auxquels d’épaisses ténèbres sont réservées pour l’éternité... Pour vous, bien-aimés, vous édifiant sur le fondement de votre très sainte foi et priant dans le Saint-Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu en attendant la miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle ». (Que de belles pensées dans cette seule phrase !)
[1] Ps. 8, 2.
[2] Ps. 10, 5.
[3] Ps. 18, 7.
[4] Ps. 46, 6.
[5] Act. 1, 3.
[6] Act. 1, 9.
[7] Act. 1, 4.
[8] Ps. 67, 35.
[9] Ps. 9, 8.
[10] Ps. 18, 7.
[11] « La parole inspirée de saint Jude consacre authentiquement la tradition sur ce fait. On pense que le diable aurait voulu faire du corps de Moïse, l’objet d’un culte idolâtrique ; mais que le Seigneur, pour ne pas laisser une telle tentation à un peuple grossier, avait ordonné à son Ange de tenir caché même le sépulcre du grand législateur. D’autres supposent que la vallée de la terre de Moab, où saint Michel avait déposé Moïse, était la même que celle où se trouvait le temple de Belphégor, et que le démon, qui s’y faisait adorer, souffrant de la présence du corps saint, cherchait à l’éloigner. » (Mgr Gaume).
[12] Ps. 20, 14.
[13] Ps. 8, 2.
[14] Ps. 20, 14.
[15] Ps. 29, 1.
[16] Ps. 46, 6.
[17] Ephes. 4, 8 ; cf. Ps. 67, 18-19.
[18] « Le mot captivité peut s’entendre ici des captifs ou de ceux qui tenaient des captifs. Suivant la première acception, le Christ triomphant a emmené avec lui au ciel les Patriarches, les Prophètes et les autres saints, délivrés de la captivité des limbes et devenus les bienheureux captifs du Sauveur. Suivant la seconde, le Christ a rendu captifs le péché, la mort, le démon et l’enfer dont nous étions devenus les captifs. » (Corn. a Lapide).
[19] Tob. 12, 20.
[20] Jn. 14, 1.
[21] Jn. 17, 9.
[22] Jn. 16, 7.
[23] Jn. 14, 1.
[24] Jn. 15, 26.
[25] Jn. 16, 22.
[26] Jn. 14, 16.
[27] Ephes. 4, 8.
[28] Ps. 46, 6.
[29] « Quels dieux ? Les idoles n’ont point de vie, les démons ont le sentiment et la vie, mais sont mauvais. Quelle gloire donnons-nous au Sauveur en l’élevant au-dessus des idoles et des démons ? Les démons sont les dieux des nations ; des hommes aussi ont été appelés des dieux. Notre-Seigneur Jésus-Christ est bien supérieur à tous, non seulement aux idoles, non seulement aux démons, mais encore aux hommes justes ; c’est peu encore, il est supérieur à tous les Anges. » (Saint Augustin).
[30] Ps. 96, 9.
[31] Ps. 98, 2.
[32] Ps. 102, 19.
[33] Jn. 20, 17.
[34] I Jn. 2, 1.
[35] Rom. 8, 7.
[36] Rom. 5, 5.
[37] Jn. 14, 16.
[38] Jn. 16, 7.
[39] Jn. 14, 17.
[40] Ibid.
[41] Jn. 16, 7.
[42] Jn. 16, 13.
[43] Jn. 16, 13.
[44] Jn. 14, 18.
[45] Ibid.
[46] Qui locutus est per Prophetas. Symbole de Nicée et de Constantinople.
[47] Joël, II, 39.
[48] Ezech. XXXVI, 25-27.
[49] Isai. XI, 1-3.
[50] Psalm. CIX.
[51] Apoc. X, 6.
[52] Johan. VII, 39.
[53] Ibid XVI, 7.
[54] Matth. XII. 32.
[55] Psalm. CIII.
[56] II Petr. I, 4.
[57] Sicut laetantium omnium nostram habitatio est in te, sancta Dei Genitrix. (Antienne du 2e nocturne de l’Office de la sainte Vierge, sur le Psaume Fundamenta.
[58] In Act. Apost. Homilia III.
[59] N.d.W. : Pendant la lecture des Prophéties le Samedi Saint, les Prêtres terminaient les rites préparatoires au Baptême sur les catéchumènes, cérémonies qui prenaient un certain temps : d’où le commentaire de Dom Guéranger sur la relative brièveté des Prophéties de la Vigile de la Pentecôte.
[60] Johan VIII. 12.
[61] « Quand sera entrée la plénitude des nations, alors Israël sera sauvé », cf. Rom. 11, 25-26 : « donec plenitudo gentium intraret, et sic omnis Israël salvus fieret ».
[62] L’Israël de Dieu.
[63] Apoc. XII, 15.