Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
En 1955, le Décret de simplification des rubriques a supprimé l’Octave de l’Ascension. Depuis, au bréviaire, l’Office est réduit à la lecture de l’Écriture occurrente (ancien premier nocturne des Matines), la psalmodie est celle du jour de la semaine et non plus celle du Jour de l’Ascension.
Nous donnons ici l’Office des Matines avec les deux lectures patristiques propres à chaque jour, et les commentaires habituels.
La Messe est celle du jour de la Fête.
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Christum Dóminum ascendéntem in cælum, * Veníte adorémus, allelúia. | Alléluia, le Christ Seigneur montant au ciel, * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymne | |
Æterne Rex altíssime (matines de l’Ascension) | |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Eleváta est * magnificéntia tua super cælos, Deus, allelúia. | Ant. 1 Elle est élevée, * votre magnificence, ô Dieu, au dessus des cieux [1], alléluia. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Dóminus in templo * sancto suo, Dóminus in cælo, allelúia. | Ant. 2 Le Seigneur est * dans son temple saint, le Seigneur est dans le ciel [2], alléluia. |
Psaume 10 | |
Ant. 3 A summo cælo * egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius, allelúia. | Ant. 3 A l’extrémité du ciel * est sa sortie : et le terme de sa course à son extrémité [3], alléluia. |
Psaume 18 | |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, allelúia. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie [4], alléluia. |
R/. Et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | R/. Et le Seigneur, au son de la trompette, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epístola prima beáti Ioánnis Apóstoli. | De la première Épître du bienheureux Apôtre Jean. |
Cap. 4, 1-6. | |
Caríssimi, nolíte omni spirítui crédere, sed probáte spíritus si ex Deo sint : quóniam multi pseudoprophétæ exiérunt in mundum. In hoc cognóscitur spíritus Dei : omnis spíritus qui confitétur Iesum Christum in carne venísse, ex Deo est : et omnis spíritus qui solvit Iesum, ex Deo non est, et hic est antichrístus, de quo audístis, quóniam venit, et nunc iam in mundo est. Vos ex Deo estis, fílíoli, et vicístis eum, quóniam maior est, qui in vobis est, quam qui in mundo. Ipsi de mundo sunt, ídeo de mundo loquúntur, et mundus eos audit : nos ex Deo sumus. Qui novit Deum, audit nos ; qui non est ex Deo, non audit nos:in hoc cognóscimus spíritum veritátis et spíritum erróris. | Mes bien-aimés, ne croyez point à tout esprit, mais éprouvez les esprits, s’ils sont de Dieu ; parce que beaucoup de faux prophètes se sont élevés dans le monde. Voici en quoi se connaît l’esprit de Dieu : Tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu dans la chair est de Dieu ; et tout esprit qui détruit Jésus n’est point de Dieu, et celui-là est l’antéchrist dont vous avez ouï dire qu’il vient ; or il est déjà dans le monde. Vous, vous êtes de Dieu, mes petits enfants, et vous avez vaincu ; parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux sont du monde, c’est pourquoi ils parlent du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu. Qui connaît Dieu nous écoute ; qui n’est pas de Dieu ne nous écoute point ; et c’est à cela que nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur. |
R/. Post passiónem suam per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei, allelúia : * Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | R/. Après sa passion il leur apparut pendant quarante jours, leur parlant du royaume de Dieu [5], alléluia : * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux [6], alléluia. |
V/. Et convéscens præcépit eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent promissiónem Patris. | V/. Mangeant avec eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père [7]. |
* Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 4, 7-14. | |
Caríssimi, diligámus nos ínvicem, quia cáritas ex Deo est ; et omnis qui díligit, ex Deo natus est, et cognóscit Deum. Qui non díligit, non novit Deum : quóniam Deus cáritas est. In hoc appáruit cáritas Dei in nobis, quóniam Fílium suum unigénitum misit Deus in mundum, ut vivámus per eum. In hoc est cáritas : non quasi nos dilexérimus Deum, sed quóniam ipse prior diléxit nos, et misit Fílium suum propitiatiónem pro peccátis nostris. Caríssimi, si sic Deus diléxit nos : et nos debémus altérutrum dilígere. Deum nemo vidit umquam. Si diligámus ínvicem, Deus in nobis manet, et cáritas eius in nobis perfécta est. In hoc cognóscimus quóniam in eo manémus, et ipse in nobis : quóniam de Spíritu suo dedit nobis. Et nos vídimus, et testificámur, quóniam Pater misit Fílium suum Salvatórem mundi. | Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, parce que la charité est de Dieu. Ainsi quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Qui n’aime point ne connaît pas Dieu, parce que Dieu est charité. La charité de Dieu a paru en cela qu’il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cette charité consiste en ce que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c’est lui qui nous a aimés le premier, et qui a envoyé son Fils, propitiation pour nos péchés. Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et sa charité en nous est parfaite. Nous connaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, en cela qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils, Sauveur du monde. |
R/. Omnis pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera : * Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | R/. Toute la beauté du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres [8] : * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement [9], alléluia. |
V/. A summo cælo egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius. | V/. A l’extrémité du ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité [10]. |
* Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 4, 15-21. | |
Quisquis conféssus fúerit quóniam Iesus est Fílius Dei, Deus in eo manet, et ipse in Deo. Et nos cognóvimus, et credídimus caritati, quam habet Deus in nobis. Deus cáritas est, et qui manet in caritáte, in Deo manet, et Deus in eo. In hoc perfécta est cáritas Dei nobíscum, ut fidúciam habeámus in die iudícii : quia sicut ille est, et nos sumus in hoc mundo. Timor non est in caritáte : sed perfécta cáritas foras mittit timórem : quóniam timor pœnam habet ; qui autem timet, non est perféctus in caritáte. Nos ergo diligámus Deum, quóniam Deus prior diléxit nos. Si quis díxerit : Quóniam díligo Deum, et fratrem suum óderit, mendax est. Qui enim non díligit fratrem suum quem videt, Deum, quem non videt, quómodo potest dilígere ? Et hoc mandátum habémus a Deo : ut qui díligit Deum, díligat et fratrem suum. | Quiconque confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu [11]. Quant à nous, nous avons connu la charité que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est charité ; et qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui. Or la charité de Dieu n’est parfaite en nous, de manière que nous ayons confiance au jour du jugement qu’autant que nous sommes en ce monde tel qu’il est [12], car il n’y a point de crainte dans la charité ; mais la charité parfaite chasse la crainte ; parce que la crainte est accompagnée de peine ; ainsi, celui qui craint n’est point parfait dans la charité. Nous donc, aimons Dieu, parce que Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. Car celui qui n’aime point son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? De plus, nous avons ce commandement de Dieu : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. |
R/. Exaltáre, Dómine, allelúia, * In virtúte tua, allelúia. | R/. Élevez-vous, Seigneur [13], alléluia, * Dans votre puissance, alléluia. |
V/. Eleváta est, magnificéntia tua super cælos, Deus. | V/. Dieu, votre magnificence est élevée au-dessus des cieux [14]. |
* In virtúte tua, allelúia. Glória Patri. * In virtúte tua, allelúia. | * Dans votre puissance, alléluia. Gloire au Père. * Dans votre puissance, alléluia. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Exaltáre, Dómine, * in virtúte tua : cantábimus et psallémus, allelúia. | Ant. 4 Élevez-vous, Seigneur, * dans votre puissance : nous chanterons et nous psalmodierons [15], alléluia. |
Psaume 20 | |
Ant. 5 Exaltábo te, * Dómine, quóniam suscepísti me, allelúia. | Ant. 5 Je vous exalterai, * Seigneur, parce que vous m’avez relevé [16], alléluia. |
Psaume 29 | |
Ant. 6 Ascéndit Deus * in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | Ant. 6 Dieu est monté * au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur, au son de la trompette [17], alléluia. |
Psaume 46 | |
V/. Ascéndens Christus in altum, allelúia. | V/. Le Christ montant au ciel [18], alléluia. |
R/. Captívam duxit captivitátem, allelúia. | R/. A emmené captive la captivité [19], alléluia. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Maximi Epíscopi. | Sermon de saint Maxime, Évêque. |
Homilía 43, quæ est 2 de Pentec., ante medium | |
Méminit sánctitas vestra, quod áquilæ illi de Psaltério, cuius innovátam iuventútem légimus, comparáverim Salvatórem. Est enim similitúdo non parva. Sicut enim áquila humília déserit, alta petit, cælórum vicina conscéndit : ita et Salvátor humília inférni deséruit, paradísi altióra pétiit, cælórum fastígia penetrávit. Et sicut áquila relíctis terrénis sórdibus, sublíme volans, purióris áëris salubritáte perfrúitur : ita et Dóminus, terrenórum fæcem déserens peccatórum, in Sanctis suis vólitans, purióris vitæ simplicitáte lætátur. | Votre sainteté se rappelle que j’ai comparé le Sauveur à cet aigle des Psaumes [20], duquel nous lisons que sa jeunesse est renouvelée. Cette similitude a un sens fort étendu. En effet, comme l’aigle quitte ce qui est bas, recherche les hauteurs et monte jusque dans les régions voisines des cieux ; de même ainsi le Sauveur a quitté les profondeurs de l’enfer, a gagné les hauteurs du paradis, et a pénétré jusqu’au faîte des cieux. Et comme l’aigle, fuyant les souillures du sol terrestre, volant haut, jouit de la salubrité d’un air très pur ; ainsi pareillement le Seigneur, abandonnant la fange des pécheurs de la terre et volant dans ses saints, s’y réjouit en la simplicité d’une vie très pure. |
R/. Tempus est, ut revértar ad eum, qui me misit, dicit Dóminus : nolíte contristári, nec turbétur cor vestrum : * Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | R/. Il est temps que je retourne à celui qui m’a envoyé [21], dit le Seigneur : ne soyez pas attristés, et que votre cœur ne se trouble pas [22] : * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même [23], alléluia, alléluia. |
V/. Nisi ego abíero, Paráclitus non véniet : cum assúmptus fúero, mittam vobis eum. | V/. Si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas : mais lorsque je serai monté, je vous l’enverrai [24]. |
* Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même, alléluia, alléluia. |
Lectio v | 5e leçon |
Per ómnia ígitur áquilæ comparátio cónvenit Salvatóri. Sed quid fácimus, quod áquila prædam frequénter díripit, tollit frequénter aliénum ? Nec in hoc tamen dissímilis est Salvátor. Prædam enim quodámmodo sústulit, cum hóminem, quem suscépit, inférni raptum fáucibus portávit ad cælum, et aliénæ dominatiónis, id est, diabólicæ potestátis servum de captivitáte érutum, duxit ad altióra captívum, sicut scriptum est in prophéta : Ascéndens in altum, captívam duxit captivitátem, dedit dona homínibus. | La comparaison de l’aigle convient donc en tous points au Sauveur. Mais que faisons-nous de ce que l’aigle s’empare fréquemment d’une proie, et enlève souvent le bien d’autrui ? En cela encore, le Sauveur ne diffère pas de l’aigle. Car il a pour ainsi dire ravi une proie, lorsqu’il a porté au ciel l’homme, dont il a pris la nature, qu’il a arraché au gouffre de l’enfer et qu’il a emmené captif au ciel, après avoir délivré de la servitude cet esclave d’une domination étrangère, c’est-à-dire de la puissance du démon, selon qu’il a été écrit par le Prophète : « Le Christ montant au ciel, a conduit la captivité captive ; il a donné des dons aux hommes » [25]. |
R/. Non turbétur cor vestrum : ego vado ad Patrem ; et cum assúmptus fúero a vobis, mittam vobis, allelúia, * Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | R/. Que votre cœur ne se trouble point [26] : moi je vais à mon Père ; et lorsque je vous aurai quittés, je vous enverrai [27], alléluia : * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira [28], alléluia. |
V/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis. | V/. Moi je prierai mon Père, et il nous donnera un autre Paraclet [29]. |
* Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira, alléluia. |
Lectio vi | 6e leçon |
Ascéndit, inquit, in altum, captívam duxit captivitátem. Quam bene triúmphum Dómini prophéta descríbit ! Solébat, sicut dicunt, regum triumphántium currus captivórum pompa præcédere. Ecce Dóminum eúntem ad cælos non præcédit, sed comitátur gloriósa captívitas ; non ante vehículum dúcitur, sed ipsa évehit Salvatórem. Quodam enim mystério, dum Fílius Dei Fílium hóminis sústulit ad cælum, ipsa captívitas portátur, et portat. | « Il est monté au ciel, dit-il, il a conduit la captivité captive » [30]. Que ce Prophète décrit bien le triomphe du Seigneur ! C’était, dit-on, la coutume des rois dans leur triomphe de faire marcher devant leur char un cortège pompeux de captifs. Voici que la captivité glorieuse ne précède pas le Seigneur allant au ciel, mais l’accompagne ; elle n’est pas traînée devant son char, mais elle-même sert de char au Sauveur. Par un mystère merveilleux, alors que le Fils de Dieu éleva au ciel le fils de l’homme, la captivité elle-même y est portée et y porte tout à la fois. |
R/. Ascéndens Christus in altum, captívam duxit captivitátem, * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. Le Christ montant au ciel a conduit captive la captivité [31], * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette [32]. |
* Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, Gloire au Père. * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 7 Nimis exaltátus est, * allelúia : super omnes deos, allelúia. | Ant. 7 Vous êtes infiniment élevé, * alléluia, au-dessus de tous les dieux [33], alléluia [34]. |
Psaume 96 | |
Ant. 8 Dóminus in Sion, * allelúia : magnus et excélsus, allelúia. | Ant. 8 Le Seigneur est dans Sion, * alléluia ; il est grand et élevé [35], alléluia. |
Psaume 98 | |
Ant. 9 Dóminus in cælo, * allelúia : parávit sedem suam, allelúia. | Ant. 9 Le Seigneur dans le ciel, * alléluia, a préparé son trône [36], alléluia. |
Psaume 102 | |
V/. Ascéndo ad Patrem meum, et Patrem vestrum [37], allelúia. | V/. Je monte vers mon Père et votre Père, alléluia. |
R/. Deum meum, et Deum vestrum, allelúia. | R/. Vers mon Dieu et votre Dieu, alléluia. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Marcum. | Lecture du saint Évangile selon saint Marc. |
Cap. 16, 14-20. | |
In illo témpore : Recumbéntibus úndecim discípulis, appáruit illis Iesus : et exprobrávit incredulitátem eórum et durítiam cordis, quia iis, qui víderant eum resurrexísse, non credidérunt. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus se montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table : et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et le reste. |
Homilía sancti Gregórii Papæ. | Homélie de saint Grégoire, Pape. |
Eadem Homilia 29 | |
Considerándum nobis est, quid est quod Marcus ait : Sedet a dextris Dei : et Stéphanus dicit : Vídeo cælos apértos, et Fílium hóminis stantem a dextris Dei. Quid est quod hunc Marcus sedéntem, Stéphanus vero stantem se vidére testátur ? Sed scitis, fratres, quia sedére iudicántis est, stare vero pugnántis, vel adiuvántis. | Il nous faut examiner ce que veut dire saint Marc par ces paroles : « Il est assis à droite de Dieu, » tandis que saint Etienne s’est écrié : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » [38]. Comment saint Marc affirme-t-il qu’il est assis, et saint Etienne qu’il le voit debout ? Mais vous savez, mes frères, qu’il appartient au juge d’être assis, de même qu’il appartient à celui qui combat ou qui vient au secours d’être debout. |
R/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | R/. Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet [39] : * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
V/. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. | V/. Car, si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai [40]. |
* Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
Lectio viii | 8e leçon |
Quia ergo Redémptor noster assúmptus in cælum et nunc ómnia iúdicat, et ad extrémum iudex ómnium véniet, hunc post assumptiónem Marcus sedére descríbit, quia post ascensiónis suæ glóriam iudex in fine vidébitur. Stéphanus vero hunc in labóre certáminis pósitus stantem vidit, quem adiutórem hábuit : quia ut iste in terra persecutórum infidelitátem vínceret, pro illo de cælo illíus grátia pugnávit. | Notre Rédempteur est monté au ciel, maintenant il y juge toutes choses, et il viendra encore à la fin du monde pour nous juger tous : aussi saint Marc nous le montre-t-il assis après son ascension, car après cette glorieuse ascension, on le verra comme juge à la fin des temps. Mais saint Etienne dans le fort du combat le vit debout, lui qu’il eut comme protecteur, parce que, de même qu’Etienne a été vainqueur sur la terre de l’infidélité de ses persécuteurs, la grâce du Sauveur combattait pour lui du haut du ciel. |
R/. Ponis nubem ascénsum tuum, Dómine : * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | R/. Vous montez, Seigneur, sur une nuée [41] : * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
V/. Confessiónem et decórem induísti, amíctus lumen sicut vestiméntum. | V/. Vous êtes revêtu de louange et d’honneur, enveloppé de lumière, comme d’un vêtement [42]. |
* Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. Glória Patri. * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. Gloire au Père. * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
Lectio ix | 9e leçon |
Séquitur : Illi autem profécti prædicavérunt ubíque, Dómino cooperánte et sermónem confirmánte sequéntibus signis. Quid in his considerándum est, quid memóriæ commendándum : nisi quod præcéptum obediéntia, obediéntiam vero signa secúta sunt ? Sed quia auctóre Deo bréviter lectiónem evangélicam exponéndo transcúrrimus : restat, ut áliquid de ipsa tantæ consideratióne solemnitátis dicámus. | L’évangéliste poursuit : « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles qui l’accompagnaient. » Ici qu’avons-nous à remarquer, qu’avons-nous à confier à notre mémoire, sinon que l’obéissance suivit le précepte, et que les miracles suivirent l’obéissance ? Mais après avoir, par le secours de Dieu, parcouru la lecture du saint Évangile en l’exposant brièvement, il nous reste à dire quelque chose de la considération même de cette grande solennité. |
Te Deum | |
A Laudes, comme les Laudes de la Fête.
Aux Vêpres, comme les Vêpres de la Fête.
Le Seigneur de gloire est monté aux cieux, et selon le langage de l’Apôtre, il y est entré comme « notre avant-coureur » [43] ; mais comment l’homme pourra-t-il le suivre jusqu’au séjour de toute sainteté, lui dont la voie est sans cesse entravée par le péché, lui qui a plus besoin de pardon que de gloire ? Or, c’est ici encore une des merveilleuses suites de cet auguste mystère de l’Ascension, dont nous ne saurions épuiser toute la richesse. Jésus ne monte pas au ciel seulement pour y régner ; il doit y résider aussi pour y être notre intercesseur, notre Pontife, chargé d’obtenir en cette qualité le pardon de nos péchés, avec les grâces qui nous ouvriront le chemin pour arriver jusqu’à lui. Sur la croix il s’offrit en victime pour nos péchés ; son sang divin, épanché de tous ses membres, forma dès lors notre rançon surabondante ; mais le ciel demeurait ferme aux rachetés jusqu’à ce qu’il en eût franchi les portes, jusqu’à ce qu’il eût pénétré l’intime sanctuaire où il doit exercera jamais la charge de Pontife selon l’Ordre de Melchisédech [44]. Aujourd’hui le sacerdoce du Calvaire se transforme en un sacerdoce de gloire. Jésus est entré « au delà du voile, de ce voile qui était sa chair encore passible et mortelle » [45] ; il a pénétré dans le plus intime de la présence de son Père, et là il est notre Pontife à jamais.
Il est le Christ, sacré d’une double onction, au moment où sa personne divine s’unissait à la nature humaine : il est Roi, il est Pontife. Sa Royauté, nous l’avons acclamée les jours précédents ; aujourd’hui c’est son Sacerdoce que nous avons à reconnaître. Durant son passage en ce monde, quelques traits de l’un et de l’autre nous ont apparu ; mais cette Royauté et ce Pontificat ne devaient briller de tout leur éclat qu’au jour de l’Ascension. Suivons donc encore notre Emmanuel d’un œil respectueux, et considérons ce qu’il vient opérer dans le ciel. L’Apôtre va d’abord nous donner la notion du Pontife dans sa sublime Épître aux Hébreux. Le Pontife, nous dit-il, est choisi par Dieu même, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés ; il est établi près de Dieu en faveur des hommes, dont il est l’ambassadeur et l’intercesseur [46]. Or, telle est la qualité, tel est le ministère de Jésus dans les cieux, à partir de l’heure où nous sommes. Mais si nous voulons pénétrer plus avant un si vaste et si profond mystère, il nous faut nous aider des symboles que nous offrent les livres saints ; ces symboles dont saint Paul lui-même a emprunté le secours, vont nous faire comprendre le rôle de notre Pontife.
Transportons-nous par la pensée dans le temple de Jérusalem. Nous traversons d’abord cette vaste enceinte à ciel ouvert, entourée de portiques, et au centre de laquelle s’élève l’autel sur lequel les victimes égorgées dont le sang s’écoule par de nombreux canaux, sont consumées selon le rite des divers sacrifices. Nous nous dirigeons ensuite vers un lieu plus auguste, cet édifice couvert qui s’élève au delà de l’autel des holocaustes et qui resplendit de toutes les richesses de l’Orient. Entrons avec respect ; car ce lieu est saint, et Dieu même a donné à Moïse le plan des ouvrages merveilleux qui le décorent et qui sont tous à sa gloire : l’autel des parfums, d’où s’exhale soir et matin la fumée de l’encens ; le Chandelier à sept branches qui étale avec complaisance ses lis et ses grenades ; la table sur laquelle reposent les pains de proposition, hommage de notre race à celui qui fait mûrir les moissons sur la terre. Mais ce n’est pas encore sous ces lambris étincelants de l’or d’Ophir que s’est établie l’ineffable majesté de Jéhovah. Contemplez au fond de l’édifice ce voile d’un tissu précieux, richement brodé d’images de Chérubins, et descendant jusqu’à terre. C’est là, derrière ce voile, que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob fait sentir sa présence ; c’est là que repose l’Arche d’alliance, sur laquelle les deux Chérubins d’or étendent mystérieusement leurs ailes. Ce réduit sacré et inaccessible se nomme le Saint des Saints ; aucun homme ne pourrait, sans mourir, soulever ce voile, porter un regard téméraire dans cet asile terrible et entrer là où le Dieu des armées daigne habiter.
L’homme est donc banni du séjour où Dieu habite. La sainteté divine l’exclut de sa présence comme indigne. Créé pour voir Dieu, pour être heureux éternellement par la vue de Dieu, l’homme, à cause de son péché, est condamné à ne le pas voir. Un voile lui dérobe la vue de celui qui est sa fin, et l’obstacle de ce voile est pour lui infranchissable. Telle est la sévère leçon que nous donne le symbole formidable de l’ancien temple.
Une promesse miséricordieuse est néanmoins intervenue. Ce voile sera soulevé un jour, et laissera passage à l’homme ; mais à une condition, et cette condition, nous allons la connaître en continuant de suivre les symboles de l’ancien temple. Entre tous les mortels exclus du Saint des Saints, il en est un cependant à qui il est donné une fois l’année de pénétrer derrière le voile. C’est le Pontife. Que s’il entre ce jour-là dans l’enceinte terrible, sans tenir entre ses mains le vase rempli du sang des deux victimes qu’il a immolées auparavant pour ses propres péchés et pour ceux de son peuple, il sera exterminé ; si au contraire il remplit fidèlement l’ordre du Seigneur, il sera protégé par le sang qu’il porte, et il sera admis en ce jour unique à intercéder pour lui-même et pour Israël tout entier.
Qu’elles sont belles, qu’elles sont fortes, ces figures de l’ancienne Alliance ! Mais combien plus belle et plus forte est leur réalisation dans l’inépuisable mystère de l’Ascension de notre divin libérateur ! Il était encore dans la période de ses humiliations volontaires, que déjà sa puissance s’était fait sentir jusque dans ce réduit sacré sur lequel planait la terreur de Jéhovah.
Son dernier soupir sur la croix avait déchiré du haut en bas le voile du Saint des Saints, pour annoncer que bientôt l’accès auprès de Dieu allait être ouvert aux hommes comme avant le péché. Mais restait la victoire à remporter sur la mort par la résurrection ; restait encore la période de quarante jours que notre Pontife devait employer à organiser le sacerdoce véritable qui s’exercera sur la terre jusqu’à la consommation des siècles, en union avec celui qu’il va remplir lui-même au ciel.
Aujourd’hui, tous les délais sont accomplis ; les témoins de la résurrection l’ont constatée, les dogmes de la foi sont révélés dans leur ensemble, l’Église est constituée, les sacrements sont déclarés ; il est temps que notre Pontife pénètre dans le Saint des Saints et qu’il y entraîne ses élus à sa suite. Suivons son vol des yeux de notre foi. A son approche, le voile abaissé depuis quatre mille ans se lève et lui livre passage. Jésus n’a-t-il pas, comme le Pontife de l’ancienne loi, offert le sacrifice préalable, le sacrifice non plus figuratif, mais réel, par l’effusion de son propre sang ? Arrivé en présence de la Majesté divine pour y exercer sa puissante intercession, qu’a-t-il à faire autre chose que de présenter à son Père, en notre faveur, ces blessures qu’il a reçues il y a peu de jours, et par lesquelles s’est épanché le sang qui satisfaisait d’une manière complète à toutes les exigences de la suprême justice ? Et pourquoi a-t-il tenu à conserver ces augustes stigmates de son sacrifice, sinon pour s’en servir, comme notre Pontife, à désarmer le courroux céleste provoqué sans cesse par les péchés de la terre ? Écoutons l’Apôtre saint Jean : « Mes petits enfants, dit-il, je vous écris ceci, afin que vous ne péchiez pas ; mais si quelqu’un pèche, nous avons pour avocat Jésus-Christ qui est juste » [47].
Ainsi donc, au delà du voile où il pénètre aujourd’hui, Jésus traite avec son Père de nos intérêts, il met la dernière main aux mérites de son sacrifice, il est un Pontife éternel, un Pontife à l’intercession duquel rien ne résiste.
Saint Jean, qui a vu le ciel ouvert, nous décrit d’une façon expressive cette double qualité de notre divin Chef, victime et roi en même temps, sacrifié et néanmoins immortel. Il nous montre le trône de l’éternelle Majesté entouré des vingt-quatre vieillards sur leurs sièges et des quatre animaux symboliques, ayant en face les sept Esprits rayonnants de force et de beauté ; mais le sublime prophète n’arrête pas là son ineffable description. Il entraîne nos regards jusque sur le trône même de Jéhovah ; et nous apercevons debout au milieu de ce trône un Agneau, mais un agneau « comme immolé » et toutefois revêtu des attributs de la force et de la puissance [48]. Qui oserait tenter d’expliquer de telles images, si notre grand mystère d’aujourd’hui ne nous en donnait la clef ? Mais avec quelle facilité tout s’éclaircit à sa lumière ! Aux traits que nous révèle l’Apôtre nous reconnaissons notre Jésus, Verbe éternel, et en sa qualité de Verbe éternel siégeant sur un même trône avec son Père auquel il est consubstantiel. Mais en même temps il est Agneau : car il a pris notre chair, afin d’être égorgé pour nous comme une victime ; et ce caractère de victime demeure en lui pour l’éternité. Le voici donc dans toute sa majesté de Fils de Dieu, debout, et posant avec une dignité souveraine ; mais en même temps il apparaît comme immolé. Les cicatrices des blessures que lui a faites le couteau du sacrifice demeurent à jamais visibles ; c’est identiquement l’Agneau du Calvaire qui consomme éternellement dans la gloire l’immolation qu’il accomplit douloureusement sur la croix.
Telles sont les merveilles que l’œil des Anges contemple « à l’intérieur du voile » [49], et que notre œil verra aussi, lorsque nous aurons franchi le voile à notre tour. Nous ne sommes pas destinés à rester au dehors, comme le peuple juif qui voyait une fois l’an son Pontife disparaître quelques instants derrière la courtine qui fermait l’accès du Saint des Saints. Voici que l’Apôtre nous enseigne que « Jésus notre avant-coureur, Jésus Pontife à jamais, est entré pour nous dans le sanctuaire » [50] ; entré pour nous ! Qu’est-ce à dire, sinon qu’il nous y précède, et que nous l’y suivrons ? Il est juste qu’il entre le premier ; mais c’est comme avant-coureur qu’il entre. Dès aujourd’hui même il n’est déjà plus seul à l’intérieur du voile ; la foule des élus qui montait après lui a pénétré à sa suite, et à partir de ce moment, le nombre de ceux qui seront admis va s’accroître d’heure en heure. Nous ne sommes que de pauvres pécheurs, et l’Apôtre nous dit que « nous sommes déjà sauvés en espérance » [51] ; et notre espérance, c’est de pénétrer un jour dans le Saint des Saints. Alors nous répéterons avec les Anges, avec les vingt-quatre vieillards, avec les millions d’êtres glorifiés, cette acclamation éternelle : « A l’Agneau qui fut immolé, puissance et divinité ! sagesse et force ! honneur, gloire et bénédiction, dans les siècles des siècles ! Amen ! » [52]
Pour terminer la journée, nous emprunterons aujourd’hui cette antique Séquence que le pieux Notker composa au IXe siècle, pour l’abbaye de Saint-Gall.
SÉQUENCE | |
Christus hunc diem jucundum
Cunctis concedat esse christianis, Amatoribus suis. | Daigne le Christ rendre favorable
cette journée aux chrétiens qui lui offrent leur amour. |
Christe Jesu, Fili Dei,
Mediator nostræ naturæ Ac Divinæ. | O Christ ! O Jésus, Fils de Dieu !
Tu réunis en ta personne la nature divine et la nôtre. |
Terras Deus visitasti æternus,
Æthera novus homo Transvolans. | Dieu éternel, tu as visité la terre ;
homme nouveau, tu as traversé les airs dans ton vol. |
Officiis te Angeli atque nubes
Stipant, ad Patrem Reversurum. | Les Anges et les nuées
t’environnent dans ton retour vers ton Père. |
Sed quid mirum,
Cum lactanti adhuc Stella tibi serviret Et Angeli ? | Comment s’en étonner,
lorsque, dans ton berceau, l’étoile s’unissait aux Anges pour accomplir tes ordres ? |
Tu hodie terrestribus
Rem novam et dulcem Dedisti, Domine, Sperandi cœlestia. | En ce jour, Seigneur,
tu as inspiré aux hommes un nouveau et cher désir, l’espérance des biens célestes. |
Tu hominem non fictum
Levando super sidereas metas, Regum Domine. | C’est la nature humaine véritable
que tu as emportée au delà des limites où s’arrêtent les astres, ô Roi des rois. |
Quanta gaudia
Tuos replent Apostolos, Quis dedisti cernere Te cœlos pergere. | Quelle joie remplit
le cœur de tes Apôtres, auxquels tu accordes la faveur de te contempler dans ton retour vers les cieux ! |
Quam hilares
In cœlis tibi occurrunt Novem ordines. | Avec quels transports joyeux
les neuf chœurs des Anges se portent à ta rencontre ! |
In humeris portanti
Diu dispersum a lupis, Gregem unum, | Tu portes sur tes épaules
la brebis du troupeau, de ce troupeau dispersé longtemps par les loups, mais que tu as réuni dans l’unique bercail. |
Quem, Christe, Bone Pastor,
Tu dignare custodire. Amen. | O Christ, bon Pasteur,
daigne être son gardien toujours. Amen. |
Complétons les hommages de ce jour par ces deux éloquentes oraisons du Bréviaire mozarabe.
ORATIO. | |
Domine Jesu Christe, creator astrorum, qui inclinasti capita nubium, dum te humiliasti in conversatione mortalium ; ut in eo corpore, quo pro nobis probra sustinuisti impiorum, in ipso ascenderes super omnes cœlos cœlorum, et laudes sumeres Angelorum : exaudi nos propitius, et hoc nobis concede placatus, ut, absoluti criminibus, illuc te nunc praevium sequamur corde, quo tu ascendisti glorificatus in homine ; ut te etiam tunc contemplari possimus conditorem et Dominum æternum in Majestate, quem nunc verum Deum præstolamur et judicem. Amen. | Seigneur Jésus-Christ, créateur des astres, qui avez incliné les cieux en vous humiliant jusqu’à vivre avec les mortels, et qui, dans ce même corps qui a supporté pour nous les opprobres des impies, deviez monter au-dessus des cieux et recevoir les applaudissements des Anges ; soyez-nous propice, laissez-vous apaiser, et accordez-nous qu’étant absous de nos péchés, nous vous suivions de cœur, comme notre avant-coureur, là où vous êtes monte en glorifiant votre humanité : afin que nous puissions un jour vous contempler dans votre Majesté comme le créateur et le Seigneur éternel, vous en qui maintenant nous confessons le vrai Dieu et attendons notre juge. Amen. |
CAPITULA. | |
Domine Jesu Christe, qui ascendisti super cœlos cœlorum ad Orientem, Occasum devincens ; quos in te suscepisti redimendos, in te perfice ad excelsa tollendos : ut ubi caput præcessisti glorificatum, illuc totum corpus adtrahas honorandum : nec in Occiduum mundi relinquas, quos ad Orientem perpetuum versus triumphator exaltas. | Seigneur Jésus-Christ, qui êtes monté sur les cieux des cieux à l’Orient après avoir triomphé de l’Occident, daignez perfectionner en vous ceux dont vous avez pris sur vous le rachat, et que vous devez enlever jusqu’aux cieux. Complétez la gloire de votre corps en attirant vos membres en ce séjour où vous, qui êtes le Chef, nous avez précédés avec tant de splendeur, et n’abandonnez pas à l’Occident de ce monde ceux que, dans votre triomphe, vous devez emporter vers l’éternel Orient. |
L’Octave reprenant la Messe de la Fête, le Bhx Schuster ne donne pas de commentaire propre.
Le vol de l’aigle.
Aujourd’hui, nous entendons deux prédicateurs déjà connus et un autre qui est moins connu, le saint évêque Maxime, Ce dernier était évêque de Turin vers le milieu du siècle (Nous avons déjà entendu une fois une homélie de lui ; cf. le 5ème jour dans l’Octave de l’Épiphanie).
1. L’Ascension du Christ. — Le saint évêque Maxime compare l’Ascension du Seigneur au vol de l’aigle vers les hauteurs : « Mes très chers, vous tous souvenez que j’ai comparé le Rédempteur à cet aigle dont il est écrit dans le psaume : « Ta jeunesse se renouvelle semblable à l’aigle » (Ps. 102). Nous trouvons, en effet, ici, une ressemblance importante. De même que l’aigle laisse ce qui est bas, cherche les hauteurs et s’efforce de s’approcher du ciel, de même notre Sauveur s’éloigna des profondeurs de l’enfer, gagna les hauteurs du Paradis et pénétra jusqu’aux sommets du ciel. Et de même que l’aigle dédaignant les impuretés terrestres, vole dans les hauteurs et respire l’air pur et salubre, de même le Seigneur quitte la lie des péchés terrestres et, s’élevant sur l’aile de ses saints, il jouit de la simplicité d’une vie plus pure. Ainsi donc, en tout, la comparaison de l’aigle convient au Sauveur. Mais que faisons-nous de ce fait que l’aigle aime enlever du butin et s’empare souvent du bien étranger ? En cela, aussi, il ne manque pas de ressemblance avec le Sauveur. Le Sauveur, lui aussi, enleva, en quelque sorte, du butin quand il enleva l’homme dont il avait pris la nature aux gorges de l’enfer et le porta aux cieux, quand il l’arracha à la domination étrangère, c’est-à-dire à la puissance du diable dont il était esclave, et l’emmena comme captif vers les hauteurs, comme il est écrit dans le Prophète : « Il monte vers les hauteurs, il emmène avec lui des captifs et il partage ses dons aux hommes » (Ps. 67). Il monte vers les hauteurs, dit-il, et il emmène des captifs. Comme le Prophète a bien décrit le triomphe du Seigneur ! C’était la coutume, dit-on, de faire marcher devant le char des triomphateurs la troupe des prisonniers. Or voici que, quand le Seigneur monte au ciel, les glorieux prisonniers ne le précèdent pas, mais l’accompagnent. Ils ne sont pas emmenés devant son char, mais ils conduisent eux-mêmes le Seigneur vers les hauteurs. Par un certain mystère, en effet, pendant que le Fils de Dieu enlève le Fils de l’Homme au ciel, les prisonniers eux-mêmes sont portés et portent ».
Saint Grégoire fait des considérations sur le fait que le Seigneur glorifié est assis et debout à la droite de Dieu : « Considérons ce que veut dire saint Marc quand il écrit : « Le Christ est assis à la droite du Père », et saint Étienne quand il dit : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’Homme debout à la droite de Dieu »... Pourquoi saint Marc le voit-il assis ; et saint Étienne, debout ? Il faut savoir, mes frères, qu’être assis est le propre du juge, et être debout le propre de celui qui combat et qui aide. Or notre Rédempteur, qui est monté au ciel, juge déjà toutes choses et apparaîtra au dernier jour comme le juge de tous. Aussi saint Marc nous le montre assis après son Ascension parce que, après la gloire de son Ascension, il apparaîtra comme juge de la fin des temps. Mais saint Étienne, qui se trouvait alors dans un rude combat, le vit debout parce qu’il l’eut comme aide. Pour que ce héros fût vainqueur sur la terre de j’infidélité des persécuteurs, la grâce du Christ combattit pour lui du haut du ciel ».
2. Lecture d’Écriture. (1 Jean ; chap. 4). — Saint Jean parle de son thème de prédilection : « Mes très chers, aimons-nous les uns les autres ; car l’amour vient de Dieu. Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ». « L’amour consiste en ce que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme victime de propitiation pour nos péchés. Si Dieu nous a montré un si grand amour, nous devons aussi nous aimer les uns les autres ». « Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeuré en Dieu et Dieu en lui ». « Si quelqu’un dit : j’aime Dieu et hait son prochain, celui-là est un menteur. Car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas... ? » Nous avons reçu de lui ce commandement : « Celui qui aime Dieu doit aussi aimer son prochain ». Ce sont là des paroles d’or.
[1] Ps. 8, 2.
[2] Ps. 10, 5.
[3] Ps. 18, 7.
[4] Ps. 46, 6.
[5] Act. 1, 3.
[6] Act. 1, 9.
[7] Act. 1, 4.
[8] Ps. 67, 35.
[9] Ps. 9, 8.
[10] Ps. 18, 7.
[11] « Celui qui le confesse non de parole seulement, mais d’action ; non de langue, mais de vie. « (Saint Augustin).
[12] Tel qu’il est ; Jésus-Christ étant saint et sans tache, nous devrons, nous aussi, nous maintenir dans ce inonde purs de toute tache du péché.
[13] Ps. 20, 14.
[14] Ps. 8, 2.
[15] Ps. 20, 14.
[16] Ps. 29, 1.
[17] Ps. 46, 6.
[18] Ephes. 4, 8 ; cf. Ps. 67, 18-19.
[19] « Le mot captivité peut s’entendre ici des captifs ou de ceux qui tenaient des captifs. Suivant la première acception, le Christ triomphant a emmené avec lui au ciel les Patriarches, les Prophètes et les autres saints, délivrés de la captivité des limbes et devenus les bienheureux captifs du Sauveur. Suivant la seconde, le Christ a rendu captifs le péché, la mort, le démon et l’enfer dont nous étions devenus les captifs. » (Corn. a Lapide).
[20] Ps. 102, 5.
[21] Tob. 12, 20.
[22] Jn. 14, 1.
[23] Jn. 17, 9.
[24] Jn. 16, 7.
[25] Ps. 67, 19 ; cf. Ephes. 4, 8..
[26] Jn. 14, 1.
[27] Jn. 15, 26.
[28] Jn. 16, 22.
[29] Jn. 14, 16.
[30] Ps. 67, 19.
[31] Ephes. 4, 8.
[32] Ps. 46, 6.
[33] « Quels dieux ? Les idoles n’ont point de vie, les démons ont le sentiment et la vie, mais sont mauvais. Quelle gloire donnons-nous au Sauveur en l’élevant au-dessus des idoles et des démons ? Les démons sont les dieux des nations ; des hommes aussi ont été appelés des dieux. Notre-Seigneur Jésus-Christ est bien supérieur à tous, non seulement aux idoles, non seulement aux démons, mais encore aux hommes justes ; c’est peu encore, il est supérieur à tous les Anges. » (Saint Augustin).
[34] Ps. 96, 9.
[35] Ps. 98, 2.
[36] Ps. 102, 19.
[37] Jn. 20, 17.
[38] Act. 7, 55.
[39] Jn. 14, 16.
[40] Jn. 16, 7.
[41] Ps. 103, 3.
[42] Ps. 103, 3.
[43] Heb. VI, 20.
[44] Psalm. CIX.
[45] Heb. VI, 19 ; X, 20.
[46] Ibid. V, 1.
[47] I Johan. II, 1.
[48] Apoc. IV, V.
[49] Heb. VI, 19.
[50] Ibid. 20.
[51] Rom. VIII, 24.
[52] Apoc. V, 12.