Textes de la Messe |
Office |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
En 1955, le Décret de simplification des rubriques a supprimé l’Octave de l’Ascension. Depuis, au bréviaire, l’Office est réduit à la lecture de l’Écriture occurrente (ancien premier nocturne des Matines), la psalmodie est celle du jour de la semaine et non plus celle du Jour de l’Ascension.
Nous donnons ici l’Office des Matines avec les deux lectures patristiques propres à chaque jour, et les commentaires habituels.
La Messe est celle du jour de la Fête.
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Christum Dóminum ascendéntem in cælum, * Veníte adorémus, allelúia. | Alléluia, le Christ Seigneur montant au ciel, * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymne | |
Æterne Rex altíssime (matines de l’Ascension) | |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Eleváta est * magnificéntia tua super cælos, Deus, allelúia. | Ant. 1 Elle est élevée, * votre magnificence, ô Dieu, au dessus des cieux [1], alléluia. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Dóminus in templo * sancto suo, Dóminus in cælo, allelúia. | Ant. 2 Le Seigneur est * dans son temple saint, le Seigneur est dans le ciel [2], alléluia. |
Psaume 10 | |
Ant. 3 A summo cælo * egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius, allelúia. | Ant. 3 A l’extrémité du ciel * est sa sortie : et le terme de sa course à son extrémité [3], alléluia. |
Psaume 18 | |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, allelúia. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie [4], alléluia. |
R/. Et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | R/. Et le Seigneur, au son de la trompette, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epístola prima beáti Ioánnis Apóstoli. | De la première Épître du bienheureux Apôtre Jean. |
Cap. 3, 1-6. | |
Vidéte qualem caritátem dedit nobis Pater, ut fílii Dei nominémur et simus. Propter hoc mundus non novit nos : quia non novit eum. Caríssimi, nunc fílii Dei sumus : et nondum appáruit quid érimus. Scimus quóniam cum apparúerit, símiles ei érimus : quóniam vidébimus eum sícuti est. Et omnis, qui habet hanc spem in eo, sanctíficat se, sicut et ille sanctus est. Omnis, qui facit peccátum, et iniquitátem facit : et peccátum est iníquitas. Et scitis quia ille appáruit ut peccáta nostra tólleret : et peccátum in eo non est. Omnis, qui in eo manet, non peccat : et omnis, qui peccat, non vidit eum, nec cognóvit eum. | Voyez quelle charité le Père a eue pour nous, de vouloir que nous soyons appelés, et que nous soyons réellement enfants de Dieu ! Si donc le monde ne nous connaît pas, c’est parce qu’il ne le connaît pas. Mes bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu ; mais on ne voit pas encore ce que nous serons. Nous savons que lorsqu’il apparaîtra nous serons semblables à lui [5], parce que nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque a cette espérance en lui se sanctifie, comme lui-même est saint. Quiconque commet le péché commet l’iniquité ; car le péché est l’iniquité. Et vous savez qu’il est apparu pour ôter nos péchés ; et il n’y a pas de péché en lui. Quiconque donc demeure en lui ne pèche point, et quiconque pèche ne l’a point vu et ne l’a pas connu [6]. |
R/. Post passiónem suam per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei, allelúia : * Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | R/. Après sa passion il leur apparut pendant quarante jours, leur parlant du royaume de Dieu [7], alléluia : * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux [8], alléluia. |
V/. Et convéscens præcépit eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent promissiónem Patris. | V/. Mangeant avec eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père [9]. |
* Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia. | * Puis, eux le voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 3, 7-12. | |
Filíoli, nemo vos sedúcat. Qui facit iustítiam, iustus est : sicut et ille iustus est. Qui facit peccátum, ex diábolo est : quóniam ab inítio diábolus peccat. In hoc appáruit Fílius Dei, ut dissólvat ópera diáboli. Omnis, qui natus est ex Deo, peccátum non facit : quóniam semen ipsíus in eo manet, et non potest peccáre, quóniam ex Deo natus est. In hoc manifésti sunt fílii Dei, et fílii diáboli. Omnis, qui non est iustus, non est ex Deo, et qui non díligit fratrem suum : quóniam hæc est annuntiátio, quam audístis ab inítio, ut diligátis altérutrum. Non sicut Cain, qui ex malígno erat, et occídit fratrem suum. Et propter quid occídit eum ? Quóniam ópera eius malígna erant : fratris autem eius, iusta. | Mes petits enfants, que personne ne vous séduise. Qui pratique la justice est juste, comme Jésus-Christ est juste. Celui qui commet le péché est du diable, parce que le diable pèche dès le commencement. Si le Fils de Dieu est apparu, c’est pour détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne commet point le péché [10], parce que la semence divine [11] demeure en lui, et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. C’est à cela qu’on connaît les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque n’est pas juste n’est pas de Dieu, non plus que celui qui n’aime pas son frère. Car ce qui vous a été annoncé et que vous avez entendu dès le commencement est que vous vous aimiez les uns les autres ; non pas comme Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Or pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises et celles de son frère justes. |
R/. Omnis pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera : * Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | R/. Toute la beauté du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres [12] : * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement [13], alléluia. |
V/. A summo cælo egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius. | V/. A l’extrémité du ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité [14]. |
* Spécies eius in núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia. | * Son rayonnement est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 3, 13-18. | |
Nolíte mirári, fratres, si odit vos mundus. Nos scimus quóniam transláti sumus de morte ad vitam, quóniam dilígimus fratres. Qui non díligit, manet in morte. Omnis, qui odit fratrem suum, homicída est : et scitis quóniam omnis homicída non habet vitam ætérnam in semetípso manéntem. In hoc cognóvimus caritátem Dei, quóniam ille ánimam suam pro nobis pósuit : et nos debémus pro frátribus ánimas pónere. Qui habúerit substántiam huius mundi, et víderit fratrem suum necessitátem habére, et cláuserit víscera sua ab eo : quómodo cáritas Dei manet in eo ? Filíoli mei, non diligámus verbo neque lingua, sed ópere et veritáte. | Ne vous étonnez point, mes frères, si le monde vous hait. Nous savons que nous avons passé de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est homicide. Or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui. Nous avons connu la charité de Dieu en cela qu’il a donné sa vie pour nous : ainsi nous devons de même donner notre vie pour nos frères. Si celui qui a des biens de ce monde voit son frère dans le besoin, et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? Mes petits enfants, n’aimons point de parole ni de langue, mais en œuvres et en vérité. |
R/. Exaltáre, Dómine, allelúia, * In virtúte tua, allelúia. | R/. Élevez-vous, Seigneur [15], alléluia, * Dans votre puissance, alléluia. |
V/. Eleváta est, magnificéntia tua super cælos, Deus. | V/. Dieu, votre magnificence est élevée au-dessus des cieux [16]. |
* In virtúte tua, allelúia. Glória Patri. * In virtúte tua, allelúia. | * Dans votre puissance, alléluia. Gloire au Père. * Dans votre puissance, alléluia. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Exaltáre, Dómine, * in virtúte tua : cantábimus et psallémus, allelúia. | Ant. 4 Élevez-vous, Seigneur, * dans votre puissance : nous chanterons et nous psalmodierons [17], alléluia. |
Psaume 20 | |
Ant. 5 Exaltábo te, * Dómine, quóniam suscepísti me, allelúia. | Ant. 5 Je vous exalterai, * Seigneur, parce que vous m’avez relevé [18], alléluia. |
Psaume 29 | |
Ant. 6 Ascéndit Deus * in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia. | Ant. 6 Dieu est monté * au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur, au son de la trompette [19], alléluia. |
Psaume 46 | |
V/. Ascéndens Christus in altum, allelúia. | V/. Le Christ montant au ciel [20], alléluia. |
R/. Captívam duxit captivitátem, allelúia. | R/. A emmené captive la captivité [21], alléluia. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Ioánnis Chrysóstomi. | Sermon de saint Jean Chrysostome. |
Sermo de Ascensione Domini, tom. 3 | |
Christus ascéndens in cælum, nostræ natúræ primítias óbtulit Patri, et oblátum donum mirátus est Pater, quod et tanta dígnitas offerébat ; et quod offerebátur, nulla mácula fœdabátur. Nam et suis mánibus suscépit oblátum, et suæ sedis fecit esse partícipem, et quod plus est, ad partem suæ déxteræ collocávit. Cognoscámus, quis est ille qui audívit, Sede ad déxteram meam : quæ natúra est, cui Deus dixit, Esto meæ párticeps sedis. Illa natúra est, quæ audívit : Terra es, et in terram ibis. | Le Christ montant au ciel, offrit à son Père les prémices de notre nature ; et son Père attacha du prix à cette offrande, parce que d’une part un être si digne la lui offrait, et que d’autre part ce qui lui était offert n’était souillé par aucune tache. Il reçut cette offrande de ses propres mains, il voulut la faire participer à son trône, et qui plus est, l’y placer à sa droite. Apprenons quel est celui qui s’est entendu adresser ces paroles : « Asseyez-vous à ma droite » [22] ; apprenons quelle est la nature à laquelle Dieu a dit : « Entrez en participation de mon trône » [23]. Cette nature est celle qui avait entendu ces autres paroles : « Tu es terre et tu retourneras en terre » [24]. |
R/. Tempus est, ut revértar ad eum, qui me misit, dicit Dóminus : nolíte contristári, nec turbétur cor vestrum : * Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | R/. Il est temps que je retourne à celui qui m’a envoyé [25], dit le Seigneur : ne soyez pas attristés, et que votre cœur ne se trouble pas [26] : * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même [27], alléluia, alléluia. |
V/. Nisi ego abíero, Paráclitus non véniet : cum assúmptus fúero, mittam vobis eum. | V/. Si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas : mais lorsque je serai monté, je vous l’enverrai [28]. |
* Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia. | * Je prie mon Père pour vous, afin qu’il vous garde lui-même, alléluia, alléluia. |
Lectio v | 5e leçon |
Non enim ad omnem glóriam cælos transísse suffécerat, non cum Angelis stare : sed cælos transívit, supra Chérubim ascéndit, ultra Séraphim elevátur, nec ante stetit, nisi sedem Domínicam meruísset. Vide quo spátio cælum separátur a terra, immo terra quanto ab ínferis abest, et ipsum cælum quanto ab altióre cælo separátur, et de altióre cælo ad Angelos quantum spátii est, ad superióres étiam Potestátes, ad ipsam quoque Domínicam sedem. Super hæc ómnia natúra nostra eleváta est, ut homo, qui loco tam húmili tenebátur, ut descéndere non posset ultérius, ad tam excélsam sedem elevarétur, ut áltius non posset ascéndere. | N’aurait-il pas suffi, en effet, à sa gloire, de pénétrer dans les cieux, d’y prendre rang parmi les Anges ? Mais non, elle a traversé les cieux ; elle est montée au-dessus des Chérubins, elle s’est élevée plus haut que les Séraphins ; elle ne s’est pas arrêtée avant d’avoir atteint le trône du Seigneur. Considérez par quel espace immense le ciel est séparé de la terre, combien à plus forte raison la terre est éloignée des enfers, combien le ciel lui-même est séparé du ciel plus élevé, quelle distance il y a de ce ciel plus élevé jusqu’aux Anges, et aussi jusqu’aux Puissances supérieures et jusqu’au trône même du Seigneur. Notre nature a été élevée au-dessus de tout cela, de façon que l’homme, qui était tenu dans un lieu si bas qu’il ne pouvait descendre davantage, s’est vu élever à une place si haute qu’il ne pouvait monter au delà. |
R/. Non turbétur cor vestrum : ego vado ad Patrem ; et cum assúmptus fúero a vobis, mittam vobis, allelúia, * Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | R/. Que votre cœur ne se trouble point [29] : moi je vais à mon Père ; et lorsque je vous aurai quittés, je vous enverrai [30], alléluia : * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira [31], alléluia. |
V/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis. | V/. Moi je prierai mon Père, et il nous donnera un autre Paraclet [32]. |
* Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia. | * L’Esprit de vérité, et votre cœur se réjouira, alléluia. |
Lectio vi | 6e leçon |
Et hæc osténdens Paulus dicébat : Qui descéndit, ipse est qui ascéndit. Et íterum : Descéndit ad inferióra terræ, et ascéndit super omnes cælos. Díscite ígitur quisnam ascéndit, et quæ natúra eleváta est. In hoc enim cúpio remorári sermóne, ut humáni géneris commemoratióne, divínam cleméntiam cum omni admiratióne discámus, quæ summum honórem, magnámque glóriam nostræ natúræ largíta est, quæ ómnibus hodiérna die méruit excélsior reperíri. Hódie Angeli atque Archángeli natúram nostram in sede Domínica immortáli glória fulgéntem vidérunt. | Montrant ces vérités, saint Paul disait : « Celui qui est descendu, c’est celui-là même qui est monté » [33]. Et encore : « Il est descendu dans les parties inférieures de la terre, et il est monté au-dessus de tous les cieux » [34]. Apprenez donc qui est monté de la sorte et quelle est la nature qui a été élevée. Je m’arrête volontiers sur ce point, afin qu’en nous rappelant la bassesse de la nature humaine, nous apprenions à connaître avec la plus profonde admiration la divine clémence, qui a donné généreusement à notre nature le plus haut degré d’honneur et une si grande gloire ; car c’est la nature humaine qui a mérité d’être placée aujourd’hui au-dessus de toutes choses. Aujourd’hui, les Anges et les Archanges ont vu notre nature sur le trône du Seigneur, resplendissant d’une gloire immortelle. |
R/. Ascéndens Christus in altum, captívam duxit captivitátem, * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. Le Christ montant au ciel a conduit captive la captivité [35], * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
V/. Ascéndit Deus in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ. | V/. Dieu est monté au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la trompette [36]. |
* Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Dedit dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. | * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, Gloire au Père. * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 7 Nimis exaltátus est, * allelúia : super omnes deos, allelúia. | Ant. 7 Vous êtes infiniment élevé, * alléluia, au-dessus de tous les dieux [37], alléluia [38]. |
Psaume 96 | |
Ant. 8 Dóminus in Sion, * allelúia : magnus et excélsus, allelúia. | Ant. 8 Le Seigneur est dans Sion, * alléluia ; il est grand et élevé [39], alléluia. |
Psaume 98 | |
Ant. 9 Dóminus in cælo, * allelúia : parávit sedem suam, allelúia. | Ant. 9 Le Seigneur dans le ciel, * alléluia, a préparé son trône [40], alléluia. |
Psaume 102 | |
V/. Ascéndo ad Patrem meum, et Patrem vestrum [41], allelúia. | V/. Je monte vers mon Père et votre Père, alléluia. |
R/. Deum meum, et Deum vestrum, allelúia. | R/. Vers mon Dieu et votre Dieu, alléluia. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Marcum. | Lecture du saint Évangile selon saint Marc. |
Cap. 16, 14-20. | |
In illo témpore : Recumbéntibus úndecim discípulis, appáruit illis Iesus : et exprobrávit incredulitátem eórum et durítiam cordis, quia iis, qui víderant eum resurrexísse, non credidérunt. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus se montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table : et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et le reste. |
Homilía sancti Gregórii Papæ. | Homélie de saint Grégoire, Pape. |
Eadem Homilía 29 | |
Et Dóminus quidem Iesus, postquam locútus est eis, assúmptus est in cælum, et sedet a dextris Dei. In véteri Testaménto cognóvimus, quod Elías sit raptus in cælum. Sed áliud est cælum aéreum, áliud æthéreum. Cælum quippe aéreum terræ est próximum : unde et aves cæli dícimus, quia eas volitáre in áëre vidémus. In cælum ítaque aéreum Elías sublevátus est, ut in secrétam quamdam terræ regiónem repénte ducerétur, ubi in magna iam carnis et spíritus quiéte víveret, quoúsque ad finem mundi rédeat, et mortis débitum solvat. Ille étenim mortem dístulit, non evásit : Redémptor autem noster, quia non dístulit, superávit, eámque resurgéndo consúmpsit, et resurrectiónis suæ glóriam ascendéndo declarávit. | « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, s’éleva au ciel, où il est assis à la droite de Dieu. » Nous apprenons dans l’ancien Testament qu’Élie fut enlevé au ciel. Mais autre chose est le ciel aérien, autre chose le ciel éthéré. Le ciel aérien est proche de la terre, aussi nous disons : les oiseaux du ciel, parce que nous les voyons voltiger dans l’air. Élie a été enlevé dans le ciel aérien pour être conduit aussitôt dans quelque région retirée de la terre, où il pût vivre déjà dans un grand repos du corps et de l’âme, jusqu’à ce qu’il revienne à la fin du monde, et paie sa dette à la mort. Il a en effet ajourné sa mort, il n’y a pas échappé. Pour notre Rédempteur, il l’a vaincue, parce qu’il ne l’a pas éloignée ; il l’a anéantie en ressuscitant, et il a fait éclater la gloire de sa résurrection en montant au ciel. |
R/. Ego rogábo Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | R/. Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Paraclet [42] : * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
V/. Si enim non abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos. | V/. Car, si je ne m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai [43]. |
* Ut máneat vobíscum in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia. | * L’Esprit de vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia. |
Lectio viii | 8e leçon |
Notándum quoque est, quod Elias in curru légitur ascendísse : ut vidélicet apérte demonstrarétur, quia homo purus adiutório indigébat aliéno. Per Angelos quippe facta illa et osténsa sunt adiuménta : quia nec in cælum quidem aéreum per se ascéndere póterat, quem natúræ suæ infírmitas gravábat. Redémptor autem noster non curru, non Angelis sublevátus légitur : quia is, qui fécerat ómnia, nimírum super ómnia sua virtúte ferebátur. Illo étenim revertebátur, ubi erat : et inde redíbat, ubi remanébat : quia cum per humánitátem ascénderet in cælum, per divínitátem suam et terram páriter continébat et cælum. | Il faut aussi remarquer qu’on lit dans l’Écriture qu’Élie monta dans un char, de sorte qu’on voit clairement que, purement homme, il avait besoin d’un secours étranger. Ce secours lui fut donné par les Anges et montré par eux, parce qu’il ne pouvait même pas s’élever par lui-même dans le ciel aérien, étant encore chargé de l’infirmité de sa nature. Quant à notre Rédempteur, nous ne lisons pas qu’il fut enlevé dans un char ou par les Anges, car celui qui avait fait toutes choses, qui est certes au-dessus d’elles, s’élevait par sa propre puissance. Il retournait donc là où il était, il revenait là où il n’avait cessé de demeurer, parce qu’au moment où il montait au ciel dans son humanité, il contenait pareillement par sa divinité, et le ciel et la terre. |
R/. Ponis nubem ascénsum tuum, Dómine : * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | R/. Vous montez, Seigneur, sur une nuée [44] : * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
V/. Confessiónem et decórem induísti, amíctus lumen sicut vestiméntum. | V/. Vous êtes revêtu de louange et d’honneur, enveloppé de lumière, comme d’un vêtement [45]. |
* Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. Glória Patri. * Qui ámbulas super pennas ventórum, allelúia. | * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. Gloire au Père. * Vous marchez sur les ailes des vents, alléluia. |
Lectio ix | 9e leçon |
Sicut autem Ioseph a frátribus vénditus venditiónem Redemptóris nostri figurávit : sic Henoch translátus, atque ad cælum aéreum Elías sublevátus, ascensiónem Domínicam utérque designávit. Ascensiónis ergo suæ Dóminus prænúntios et testes hábuit, unum ante legem, álium sub lege : ut quandóque veníret ipse, qui veráciter cælos penetráre potuísset. Unde et ipse ordo in eórum quoque utrorúmque sublevatióne per quædam increménta distínguitur. Nam Henoch translátus, Elías vero ad cælum subvéctus esse memorátur : ut veníret póstmodum, qui nec translátus nec subvéctus, cælum æthéreum sua virtúte penetráret. | Comme Joseph vendu par ses frères a figuré notre Rédempteur vendu, ainsi Énoch transféré, Élie enlevé dans le ciel aérien, ont figuré l’un et l’autre l’ascension du Seigneur. Le Seigneur a donc eu deux messagers et deux témoins de son ascension, l’un avant la loi, l’autre sous la loi ; jusqu’à ce qu’il vînt ensuite lui-même, lui qui avait véritablement la puissance de pénétrer dans les cieux. C’est pourquoi un certain ordre se reconnaît dans l’élévation de l’un et de l’autre, à une certaine gradation. Il est dit, en effet, qu’Énoch fut transféré, qu’Élie fut enlevé au ciel dans un char, et il vint ensuite celui qui, sans être transféré ni enlevé, pénétra dans le ciel éthéré par sa propre vertu. |
Te Deum | |
A Laudes, comme les Laudes de la Fête.
Aux Vêpres, comme les Vêpres de la Fête. La royauté sur les hommes n’est pas le seul diadème que reçoit notre divin triomphateur dans son Ascension. L’Apôtre nous enseigne formellement que Jésus est aussi « Chef de toutes les Principautés et de toutes les Puissances » [46]. Au-dessus de la race humaine s’élèvent les degrés éblouissants de la hiérarchie angélique, l’œuvre la plus magnifique de la création. Après l’épreuve suprême, ces nobles et saintes milices décimées par la chute et la réprobation des rebelles, sont entrées dans la jouissance surnaturelle du souverain bien, et elles ont commencé le cantique sans fin qui retentit autour du trône de Dieu, et dans lequel elles expriment leurs adorations, leurs transports d’amour et leurs actions de grâces. Mais une condition jusqu’à présenta manqué à leur entière félicité. Ces innombrables Esprits si beaux et si lumineux, tout comblés qu’ils sont des dons de la munificence divine, attendent un complément de gloire et de bonheur. Lorsqu’ils eurent été appelés du néant à la vie, Dieu leur révéla qu’il devait créer encore d’autres êtres, des êtres d’une nature inférieure à la leur, et que parmi ces êtres composés d’une âme et d’un corps, il en devait naître un que le Verbe éternel unirait à sa nature divine en une seule et même personne. Il leur fut manifesté que cette nature humaine dont la gloire, avec celle de Dieu même, a été le but de la création, serait appelée « le premier-né de toute créature » [47], et que tout Ange, ainsi que tout homme, devrait fléchir le genou devant elle, qui, après avoir été humiliée sur la terre, serait glorifiée dans les cieux ; qu’enfin le moment viendrait où toutes les hiérarchies célestes, jusqu’aux Principautés et aux Puissances, jusqu’aux Chérubins et aux Séraphins, l’auraient pour Chef.
Jésus fut donc attendu par les Anges, comme il le fut par les hommes. Par les Anges, il fut attendu comme le perfectionnement suprême de leurs hiérarchies, dont la multiplicité arriverait par lui à l’unité, et qui seraient reliées plus étroitement à Dieu au moyen de cet ineffable intermédiaire qui réunirait en sa personne une nature divine et une nature créée ; par nous autres hommes, il fut attendu comme le réparateur rendu nécessaire par, le péché qui nous avait fermé le ciel, et aussi comme le médiateur éternellement prédestiné à venir prendre la race humaine aux confins du néant, pour la réunir à Dieu qui avait résolu de lui communiquer sa gloire. Ainsi, tandis que sur la terre les justes qui vécurent avant le jour où le Verbe éternel fut conçu au sein de la plus pure des vierges, se rendaient agréables à Dieu en s’unissant à ce réparateur, ace médiateur qui devait venir ; de même, au ciel, les hommages des Anges à la Majesté divine montaient jusqu’à elle par l’offrande anticipée que lui adressaient ces Esprits bienheureux, s’unissant à ce Chef dont la mission non réalisée encore était présente dans les décrets éternels de l’Ancien des jours.
Enfin la plénitude des temps [48] étant venue, comme parle l’Apôtre, « Dieu introduit sur la « terre son premier-né » [49], l’archétype de la création, et à cette heure sacrée ce ne sont pas les hommes qui adorent les premiers ce Chef de leur race ; le même Apôtre nous rappelle que ce sont les Anges qui lui rendent les premiers leur hommage [50]. David l’avait prédit dans son sublime cantique sur la venue de l’Emmanuel [51] : et il était juste qu’il en fût ainsi ; car l’attente des Anges avait duré plus longtemps, et d’ailleurs ce n’était pas en qualité de réparateur qu’il venait pour eux, mais uniquement comme le médiateur fermement espéré, qui devait les rattacher plus étroitement à l’infinie beauté, objet de leurs délices éternelles, et combler, pour ainsi dire, l’intervalle qui n’avait été rempli jusqu’alors que par leurs aspirations à le voir enfin occuper la place qui lui était destinée.
Alors s’accomplit cet acte d’adoration envers le Dieu-Homme, cet acte exigé des Esprits célestes au commencement de toutes choses comme l’épreuve suprême, et qui devait, selon qu’il obtiendrait acquiescement ou refus, décider du sort éternel de ces nobles créatures. Avec quel amour et quelle soumission ne l’avons-nous pas vu rempli, à Bethléhem, par les Anges fidèles, lorsqu’ils virent leur Chef et le nôtre, le Verbe fait chair, reposant entre les bras de sa chaste mère, et qu’ils allèrent bientôt annoncer avec transport aux hommes représentés par les bergers l’heureuse nouvelle de l’arrivée de ce commun médiateur !
Mais aujourd’hui ce n’est plus sur la terre que les Esprits célestes contemplent le fils de Marie ; ce n’est plus sur la voie des humiliations et des souffrances par lesquelles il lui a fallu passer pour lever d’abord l’obstacle du péché qui nous privait de l’honneur de devenir ses heureux membres : c’est sur le trône préparé à la droite du Père qu’ils l’ont vu s’élever, qu’ils le contemplent désormais, qu’ils s’unissent à lui étroitement, en le proclamant leur Chef et leur Prince. A cet instant sublime de l’Ascension, un frémissement de bonheur inconnu parcourt toute la succession des célestes hiérarchies, descendant et remontant des brûlants Séraphins aux Anges qui avoisinent la nature humaine. Une félicité nouvelle, celle qui consiste dans la jouissance réelle d’un bien dont l’attente est déjà remplie de délices pour le cœur d’une créature, opère un renouvellement de béatitude dans ces êtres privilégiés, que l’on eût pu croire parvenus à l’apogée des joies éternelles. Leurs regards se fixent sur la beauté incomparable de Jésus, et ces Esprits immatériels s’étonnent de voir la chair revêtue d’une splendeur qui dépasse leur éclat par la plénitude de grâce qui réside en cette nature humaine. Leur vue, pour plonger plus avant dans la lumière incréée, traverse cette nature inférieure à la leur, mais divinisée par son union avec le Verbe divin ; elle pénètre à des profondeurs qu’elle n’avait pas sondées encore. Leurs désirs sont plus ardents, leur élan plus rapide, leurs concerts plus mélodieux ; car, ainsi que le chante la sainte Église, Anges et Archanges, Puissances et Dominations, Chérubins et Séraphins, ils louent désormais la majesté du Père céleste par Jésus-Christ son Fils : per quem majestatem tuam laudant Angeli.
Mais qui pourrait décrire les transports des Esprits célestes à l’arrivée de cette multitude d’habitants de la terre, membres comme eux du même Chef, se pressant sur ses pas et se partageant selon les diverses hiérarchies, là où la chute des mauvais anges laissait des places désertes ? La résurrection générale n’a pas encore restitué à ces âmes les corps auxquels elles furent unies ; mais, en attendant, leur chair n’est-elle pas déjà glorifiée en celle de Jésus ? Plus tard, à l’heure marquée, la trompette de l’Archange ayant retenti [52], ces âmes bienheureuses reprendront leur vêtement terrestre, désormais voué à l’immortalité. C’est alors que les saints Anges reconnaîtront avec un enthousiasme fraternel dans les traits d’Adam, notre ancêtre, ceux de Jésus son fils, ainsi que nous l’enseignent les plus anciens Pères, et dans les traits d’Ève, notre première mère, ceux de sa fille Marie ; mais la ressemblance sera plus parfaite au ciel qu’elle ne l’était sous les ombrages du jardin des Délices. Vienne donc ce jour glorieux, où le splendide mystère de l’Ascension sera réalisé dans ses dernières conséquences ; où les deux créations, angélique et humaine, s’embrasseront pour l’éternité dans l’unité d’un même Chef !
Saint Ambroise nous prêtera aujourd’hui sa voix pour célébrer le mystère du triomphe de la nature humaine en Jésus, par cette belle Hymne du Bréviaire de Milan.
HYMNE. | |
Optatus votis omnium
Sacratus illuxit dies Quo Christus, mundi spes, Deus, Conscendit cœlos arduos. | Le jour tant désiré
a lui enfin à nos yeux ; jour auquel le Christ, espoir du monde, Dieu par essence, s’éleva jusqu’au sommet des cieux. |
Ascendens in altum Dominus,
Propriam ad sedem remeans, Gavisa sunt cœli regna, Reditu Unigeniti. | A l’arrivée du Seigneur dans ces hautes régions,
à son retour sur le siège de sa gloire, les royaumes célestes ont été dans la jubilation ; c’était le Fils unique qui arrivait. |
Magni triumphum prælii !
Mundi perempto principe, Patris præsentat vultibus Victricis carnis gloriam. | Digne triomphe à la suite d’une si noble lutte !
Après avoir abattu le prince du monde, il étale aux regards du Père les membres glorieux d’une chair qui a vaincu. |
Est elevatus nubibus
Et spem fecit credentibus, Aperiens paradisum, Quem protoplastus clauserat. | S’élevant sur les nuages,
il sollicite à l’espérance le cœur des croyants ; car il leur ouvre le paradis que le premier père avait fermé. |
O grande cunctis gaudium !
Quod partus nostræ Virginis, Post sputa, flagra, post crucem, Paternaæ sedi jungitur. | O joie immense pour nous tous !
Voir le fils d’une Vierge de notre sang, après les crachats, les fouets et la croix, entrer en possession du trône de son Père. |
Agamus ergo gratias
Nostræ salutis vindici, Nostrum quod corpus vexerit Sublimem ad cœli regiam. | Offrons nos actions de grâces
à l’auteur de notre salut, pour avoir élevé en sa personne notre propre chair jusqu’aux honneurs des célestes palais. |
Sit nobis cum cœlestibus
Commune manens gaudium, Illis quod se præsentavit, Nobis quod se non abstulit. | Que la joie soit commune
entre nous et les Anges ; car s’il vient s’offrir à leurs regards, nous pouvons dire qu’il n’a pas rompu avec nous. |
Nunc provocatis actibus
Christum exspectare nos decet, Vitaque tali vivere, Quæ possit cælos scandere. | Ce qui nous reste à faire,
c’est d’attendre le Christ dans la pratique des bonnes œuvres, et de mener une vie qui soit digne des cieux. |
Gloria tibi, Domine,
Qui scandis super sidera, Cum Patre et Sancto Spiritu In sempiterna sæcula. Amen. | A vous, Seigneur,
qui vous élevez au-dessus des astres, gloire et honneur, avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles éternels. Amen. |
Nous achèverons la journée par cette prière du Bréviaire mozarabe.
CAPITULA. | |
Christe Dei virtus, et Dei sapientia, qui propter nos et nostram salutem descendens e cœlis, humani generis carne vestiri dignatus es, ut dignissima societate nos tua Deitate vestires, et quod mortale descendendo susceperas, immortalitati ascendendo donares ; tribue nobis interventu solemnitatis hodiernæ, qua te cœlos ascendente et sequi cupimus et gaudemus, ut benignissimæ dispensationis hujus munera cognoscentes, reddamus pietati tuæ quod solum possumus, vota laudum ; exspectantes secundi adventus tui æternorum solatia gaudiorum. | O Christ, vertu et sagesse de Dieu, vous qui, descendu des cieux à cause de nous et pour notre salut, avez daigné revêtir la chair de l’homme, afin de nous revêtir nous-mêmes de Dieu par la plus noble alliance, et de gratifier de l’immortalité dans votre Ascension cette même chair que, descendu du ciel, vous aviez revêtue sujette à la mort, accordez-nous dans la solennité d’aujourd’hui, où nous nous livrons à la joie de vous voir monter aux cieux et au désir de vous suivre, la faveur de comprendre toute l’étendue de vos bienfaits et de rendre à votre bonté le seul hommage que nous puissions lui offrir, celui de la louange, dans l’attente où nous sommes des joies éternelles dont votre second avènement doit ouvrir le cours. |
L’Octave reprenant la Messe de la Fête, le Bhx Schuster ne donne pas de commentaire propre.
Figures de l’Ascension du Seigneur.
Aujourd’hui, nous entendons de nouveau trois grands saints : saint Jean Apôtre [53], saint Jean Chrysostome et saint Grégoire le Grand.
Saint Jean Chrysostome, la Bouche d’or, le prince des prédicateurs doit nous parler de l’Ascension du Seigneur. Il exprime de profondes pensées sur l’élévation de la nature humaine. « Le Christ, en montant au ciel, offrit au Père les prémices de notre nature. Le Père admira le don offert, tant à cause de la dignité de celui qui l’offrait, qu’à cause de la pureté immaculée du don lui-même. Il ne se contenta pas de le recevoir dans ses mains, mais encore il le fit participer à son trône et, ce qui plus est, il le plaça à sa droite. Apprenons qui est celui à qui il a été dit : « Assieds-toi à ma droite » et quelle est la nature à qui Dieu adressa cette parole : « Participe à mon trône ». C’est cette même nature à qui il fut dit autrefois : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière ». Il ne suffisait pas que cette nature pénétrât dans le ciel pour une gloire parfaite, il ne suffisait pas qu’elle se tînt au milieu des anges ; elle franchit le ciel, s’éleva au-dessus des chérubins, au-dessus des séraphins et ne s’arrêta pas avant d’avoir atteint le trône de Dieu. Vois quel espace sépare le ciel de la terre, quel espace sépare la terre de l’enfer, quel espace sépare le ciel du ciel plus élevé et quel espace il y a du ciel jusqu’aux anges, jusqu’aux Puissances supérieures, jusqu’au trône même de Dieu. C’est au-dessus de tout cela que notre nature a été élevée. Aussi l’homme, qui était si profondément tombé qu’il ne pouvait plus descendre, fut élevé sur un trône si haut qu’il ne peut plus monter ».
Saint Grégoire nous parle des deux figures de l’Ascension du Christ, Énoch et Élie. La comparaison met la supériorité du Christ en pleine lumière. « On lit d’Élie qu’il fut emporté sur un char, afin de bien montrer qu’un simple homme a besoin du secours étranger. Ce secours lui fut donné par les anges et d’une manière visible. Élie, donc, que le poids de sa faible nature attirait vers la terre, ne pouvait pas même, par sa propre force, s’élever dans l’atmosphère. Par contre, on ne lit pas de notre Rédempteur qu’il fut élevé au moyen d’un char ou par le secours des anges ; mais celui qui avait tout créé s’éleva par sa propre force au-dessus de tout. En effet, il s’en allait là où il était et il s’en allait de là où il restait. En effet, pendant que, dans sa nature humaine, il montait au ciel, par sa divinité il remplissait le ciel et la terre. Or, pendant que Joseph vendu par ses frères figurait la vente de notre Rédempteur, deux hommes, Énoch et Élie, furent les signes de l’Ascension de notre Rédempteur : Énoch qui fut enlevé et Élie qui fut emporté dans le ciel aérien. Le Seigneur a donc eu deux annonciateurs et deux témoins de son Ascension, l’un avant, l’autre sous la Loi, afin qu’il pût venir en son temps et pénétrer réellement au ciel ». |
[1] Ps. 8, 2.
[2] Ps. 10, 5.
[3] Ps. 18, 7.
[4] Ps. 46, 6.
[5] « Nous serons semblables à Dieu, non par nature, mais par la félicité et la gloire éternelle. Nous serons parfaitement saints, justes, purs, aimant Dieu ; et comme Dieu se voit et jouit de cette vision, de même notre âme le verra tel qu’il est et trouvera un bonheur éternel dans cette vision. » (Corn. a Lapide).
[6] « Celui qui pèche ne connaît pas le Christ pratiquement, car il ne considère pas pratiquement l’immense amour du Christ, la rédemption, les bienfaits et les récompenses promises aux justes, et les châtiments préparés aux pécheurs. Il ne le connaît pas, car il ne l’aime pas. » (Corn. a Lapide).
[7] Act. 1, 3.
[8] Act. 1, 9.
[9] Act. 1, 4.
[10] « L’homme baptisé a reçu le sacrement qui l’a fait naître ; sacrement si grand qu’il crée un homme nouveau en lui remettant tous ses péchés. » (Saint Augustin). Mais dès qu’il pèche mortellement, il cesse d’être enfant de Dieu.
[11] La semence divine, c’est-à-dire la parole de Dieu où la grâce sanctifiante. La grâce et la charité sont comparées à une semence, parce qu’elles produisent toutes les autres vertus, et enfin là gloire.
[12] Ps. 67, 35.
[13] Ps. 9, 8.
[14] Ps. 18, 7.
[15] Ps. 20, 14.
[16] Ps. 8, 2.
[17] Ps. 20, 14.
[18] Ps. 29, 1.
[19] Ps. 46, 6.
[20] Ephes. 4, 8 ; cf. Ps. 67, 18-19.
[21] « Le mot captivité peut s’entendre ici des captifs ou de ceux qui tenaient des captifs. Suivant la première acception, le Christ triomphant a emmené avec lui au ciel les Patriarches, les Prophètes et les autres saints, délivrés de la captivité des limbes et devenus les bienheureux captifs du Sauveur. Suivant la seconde, le Christ a rendu captifs le péché, la mort, le démon et l’enfer dont nous étions devenus les captifs. » (Corn. a Lapide).
[22] Ps. 109, 1.
[23] Apoc. 3, 21.
[24] Gen. 3, 19.
[25] Tob. 12, 20.
[26] Jn. 14, 1.
[27] Jn. 17, 9.
[28] Jn. 16, 7.
[29] Jn. 14, 1.
[30] Jn. 15, 26.
[31] Jn. 16, 22.
[32] Jn. 14, 16.
[33] Ephes. 4, 10.
[34] Ephes. 4, 9.
[35] Ephes. 4, 8.
[36] Ps. 46, 6.
[37] « Quels dieux ? Les idoles n’ont point de vie, les démons ont le sentiment et la vie, mais sont mauvais. Quelle gloire donnons-nous au Sauveur en l’élevant au-dessus des idoles et des démons ? Les démons sont les dieux des nations ; des hommes aussi ont été appelés des dieux. Notre-Seigneur Jésus-Christ est bien supérieur à tous, non seulement aux idoles, non seulement aux démons, mais encore aux hommes justes ; c’est peu encore, il est supérieur à tous les Anges. » (Saint Augustin).
[38] Ps. 96, 9.
[39] Ps. 98, 2.
[40] Ps. 102, 19.
[41] Jn. 20, 17.
[42] Jn. 14, 16.
[43] Jn. 16, 7.
[44] Ps. 103, 3.
[45] Ps. 103, 3.
[46] Col. I. II, 10.
[47] Col. I, 15.
[48] Gal. IV, 4.
[49] Heb. I, 6.
[50] Ibid.
[51] Psalm. XCVI, 7.
[52] I Thess. IV, 15.
[53] Dans la lecture de sa 1ère Épître à Matines.