Histoire de Nancy, Christian Pfister, 1909 |
Textes de la Messe |
La fête fut supprimée en 1955 par le déplacement de Saint Firmin au 21 mai, mais fut conservée dans le propre comme messe votive.
Statue réalisée au XVe siècle, elle représentait une Vierge allaitant l’enfant Jésus.
Elle fut installée dans la Collégiale Saint-Georges. Aujourd’hui disparue, cette église se trouvait à côté du Palais Ducal et était celle par excellence des ducs de Lorraine : serment à leur avènement, obsèques, sépulture.
A la fin du XVe siècle, la statue de la Vierge de Bonne Nouvelle rentre dans l’histoire et dans la légende. Le Duc Antoine dit "Le Bon" (1503-1544) devait faire face à des bandes de paysans originaires d’Allemagne et acquises aux doctrines luthériennes. Révoltés contre les seigneurs et le clergé, ces paysans réclament la suppression du régime féodal. Après l’Alsace, puis Saverne, ils menacent la Lorraine. Le Duc de Lorraine leur livre bataille devant Molsheim, puis Saverne. Le 17 mai 1525, une jeune fille muette, en dévotion devant Notre-Dame de Saint-Georges entendit une voix qui l’enjoignait d’annoncer la victoire du Duc Antoine à son épouse très inquiète. Pour transmettre cette "bonne nouvelle", elle retrouve miraculeusement sa voix.
La statue de la Vierge dénommée depuis "de Bonne Nouvelle" devient l’objet d’un culte et les pélerins affluent. De nombreux miracles sont également relatés. A la destruction de la Collégiale Saint-Georges, la statue est installée en 1745 dans la chapelle latérale de l’actuelle cathédrale de Nancy.
En 1792 lors des troubles révolutionnaires, la statue est brisée. Ces morceaux recueillis, elle retrouve sa place après la signature du Concordat. Hélas les restaurateurs suivis d’une "pudibonderie" excessive cachèrent le seine de cette vierge allaitante. Ce sein gênant fut abrasé et une tunique ciselé à sa place. La tête de l’enfant Jésus fut recollée mais non pas incliné comme un bébé tétant le sein de sa mère. Cette statue ressemble ainsi malheureusement au classique canon des "Vierges à l’Enfant".
La collégiale Saint-Georges, si riche en reliques, devint en outre, au XVIe siècle, le but d’un pèlerinage. Au XVe siècle, une statue assez curieuse de la Vierge allaitant l’enfant Jésus fut placée sur un autel à gauche en entrant dans l’église, contre la paroi. Puis tout d’un coup cette statue montra ses vertus miraculeuses : elle accomplit un prodige qui fut souvent rapporté à la fin du XVIe siècle. En l’année 1525, nous dit-on, tandis que le duc Antoine marchait contre rustauds révoltés en Alsace, sa femme, la duchesse Renée de Bourbon, priait, à Nancy, Dieu de le protéger et de lui donner la victoire. Or, un jour, une jeune fille, muette de naissance, était agenouillée dans l’église Saint- Georges devant la statue de la Vierge, lorsqu’elle entendit la Mère de Dieu lui ordonner d’aller vers la duchesse et de l’assurer que son mari sortirait triomphant de la lutte. La muette obéit et parla. Ce jour-là, Antoine remporta la victoire de Saverne, et la Vierge de Saint-Georges devint désormais la Vierge de Bonne-Nouvelle. On l’a para d’habits plus beaux, de robes plus empesées ; on plaça devant son autel des fleurs plus belles ; on brûla plus de cierges en son honneur. Dès lors la statue fut visitée par un grand concours de pèlerins. Trois autels qui étaient élevés devant elle suffisaient à peine aux prêtres pour y célébrer la messe. Des dons nombreux faits aux chanoines attestèrent, la popularité de la statue, el l’écolâtre de Saint-Georges, Didier Jullelt, nous a raconté en détail les miracles qu’elle accomplit. Nous trouvons dans son récit la liste ordinaire des prodiges : goutteux soulagés, paralytiques se redressant et marchant, aveugles recouvrant la vue, sourds entendant, tumeurs fondues, enfants morts rappelés à la vie pour recevoir le sacrement du baptême. Pour chacun de ces miracles, l’on nous indique le mois et le jour, le nom de celui qui a été favorisé ; souvent le fait est attesté par des religieux, des notaires apostoliques, voire même des médecins. Nous détachons de tous ces récits un seul qui nous montre bien l’esprit de l’époque. A Gondreville, près de Toul, vivait, au début du XVIIe siècle, une femme d’environ cinquante ans, Diane Bonne, mariée à Jean Etienne. Elle reçut un jour la visite d’une pauvre mendiante, la Poinsorte ; dans sa bonté elle lui offrit une tasse de lait. Mais la méchante, qui était sorcière, en feignant d’enlever du cou de sa bienfaitrice « quelque araigne », de peur qu’elle ne tombât dans le lait, lui jeta une poudre, ce qui rendit celle-ci aussitôt très gravement malade. La sorcière la vint visiter, lui donna un œuf qui fut avalé, et le mal augmenta. Là-dessus on arrête la Poinsorte et on la brûle, le jour de la Pentecôte 1617 ; ce néanmoins, sa victime demeura deux années encore en proie à de fortes crises. « Enfin — et ici je cite notre document —venue en dévotion à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, elle jeta une grenouille par la bouche à la vue de plusieurs personnes, environ les 11 heures du matin ; laquelle fut vue sauteler jusques au milieu de la rue (notre Grande-Rue). Puis la femme, de retour à Gondreville, ne ressentit plus aucun de ses maux précédents. » Depuis 1620, les miracles produits par Notre-Dame de Bonne-Nouvelle n’ont plus été enregistrés ; du reste, les Français allaient bientôt occuper Nancy pour de longues années, et ces sanctuaires nationaux lorrains étaient mal vus. La Vierge y fit moins de prodiges. Puis, quand Léopold rentra dans ses États, les idées du public avaient changé ; l’on ne croyait plus à la sorcellerie, même plus aux miracles. Le clergé cependant continua d’entourer la statue de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle d’une vénération particulière, et, après la suppression du chapitre Saint-Georges, elle fut transférée en grande solennité, le Ier novembre 1745, dans l’église primatiale. L’on grava à cette occasion une image qui est très recherchée des collectionneurs ; elle nous représente le duc Charles III et sa femme Claude de France avec leurs enfants, aux pieds de la Vierge de Bonne-Nouvelle, et au-dessous on lit ces vers médiocres :
Une chapelle spéciale fut dédiée à la Primatiale à Notre-Dame de Bonne- Nouvelle : celle qui se trouve dans le transept à gauche en entrant, faisant vis-à-vis à la chapelle du Sacré-Cœur. La statue est placée sur l’autel rocaille, d’un goût assez douteux, présent que fit à l’église le chanoine de Ravinel. Lors de la Révolution, cette statue de la Vierge fut sauvée ; ou du moins on en garda les fragments dans un lieu sûr. On la restaura après le Concordat, en la dénaturant. Par suite d’une pudeur exagérée, l’on couvrit d’une draperie le sein de la Vierge ; l’on plaça de profil la tête de l’enfant qui était jadis penchée vers le sein. Devant l’image, des fidèles allument encore quelques cierges ; des légionnaires y ont accroché leurs croix ; mais bien loin est le temps où Notre-Dame de Bonne-Nouvelle balançait la gloire de Notre-Dame de Bonsecours et où les pèlerins se partageaient, entre les deux sanctuaires.
Ant. ad Introitum. Ps. 44,13,15 et 16. | Introït | |
Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius adducéntur tibi in lætítia et exsultatióne. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. Des Vierges seront amenées au roi après vous, vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. (T.P. Alléluia, alléluia.) | |
Ps. Ibid., 2. | ||
Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. | De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. | |
Oratio. | Collecte | |
Omnípotens Deus, qui per intercessiónem beátæ Vírginis, paréntes nostros in fídei veritáte solidásti : præsta, quǽsumus ; ut bono Evangélii núntio fide et ópere adhæréntes, cæléstis glóriæ prǽmium consequámur. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant, qui avez confirmé nos ancêtres dans la vérité de la foi par l’intercession de la bienheureuse Vierge : Faites, nous vous en prions ; qu’attachés à la bonne nouvelle de l’Évangile par la foi et les oeuvres, nous obtenions la récompense de la gloire éternelle. | |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du Livre de la Sagesse. | |
Eccli. 24, 23-31. | ||
Ego quasi vitis fructificávi suavitátem odóris : et flores mei fructus honóris et honestátis. Ego mater pulchræ dilectiónis et timóris et agnitiónis et sanctæ spei. In me grátia omnis viæ et veritátis : in me omnis spes vitæ et virtútis. Transíte ad me, omnes qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis implémini. Spíritus enim meus super mel dulcis, et heréditas mea super mel et favum. Memória mea in generatiónes sæculórum. Qui edunt me, adhuc esúrient : et qui bibunt me, adhuc sítient. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me, non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt. | Comme la vigne j’ai poussé des fleurs d’une agréable odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et d’abondance. Je suis la mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ; car mon esprit est plus doux que le miel, et mon héritage plus suave que le rayon de miel. Ma mémoire passera dans la suite des siècles. Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle. | |
Allelúia, allelúia. V/. Luc. 1, 28. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus. | Allelúia, allelúia. V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre toutes les femmes. | |
Allelúia. V/. Per te, Dei Génitrix, nobis est vita pérdita data, quæ de cælo suscepísti prolem, et mundo genuísti Salvatórem. Allelúia. | Allelúia. V/. Par vous, Mère de Dieu, nous est rendue la vie perdue, car vous avez reçu du ciel un enfant, et donné le jour au Sauveur du monde. Alléluia. | |
¶ Extra Tempus Paschale : | ¶ Hors du Temps pascal : | |
Graduale. | Graduel | |
Benedícta et venerábilis es, Virgo María : quæ sine tactu pudóris invénia es Mater Salvatóris. | Vous êtes bénie et digne de vénération, Vierge Marie, qui avez été mère du Sauveur, sans que votre pureté ait subi d’atteinte. | |
V/. Virgo, Dei Génetrix, quem totus non capit orbis, in tua se clausit víscera factus homo. | V/. Vierge, Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir, s’est enfermé dans votre sein en se faisant homme. | |
Allelúia, allelúia. V/. Luc. 1, 28. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre toutes les femmes. Alléluia. | |
In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit | |
Tractus. | Trait | |
Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola interemísti. | Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à vous seule toutes les hérésies. | |
V/. Quæ Gabriélis Archángeli dictis credidísti. | V/. Car vous avez cru à la parole de l’Archange Gabriel. | |
V/. Dum Virgo Deum et hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti. | V/. Car, étant Vierge vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes restée Vierge inviolée. | |
V/. Dei Génetrix, intercéde pro nobis. | V/. Mère de Dieu, intercédez pour nous. | |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. | |
Luc. 2, 15-20. | ||
In illo témpore : Pastóres loquebántur ad ínvicem : Transeámus usque Béthlehem, et videámus hoc verbum, quod factum est, quod Dóminus osténdit nobis. Et venérunt festinántes : et invenérunt Maríam et Ioseph. et Infántem pósitum in præsépio. Vidéntes autem cognovérunt de verbo, quod dictum erat illis de Púero hoc. Et omnes, qui audiérunt, miráti sunt : et de his, quæ dicta erant a pastóribus ad ipsos. María autem conservábat ómnia verba hæc, cónferens in corde suo. Et revérsi sunt pastóres, glorificántes et laudántes Deum in ómnibus, quæ audíerant et víderant, sicut dictum est ad illos. | En ce temps là : les bergers se dirent entre eux : « Passons donc jusqu’à Bethléem, et voyons cet événement qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils s’y rendirent en toute hâte, et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui les entendirent furent dans l’admiration de ce que leur avaient dit les bergers. Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur. Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été dit. | |
Credo | Credo | |
Ant. ad Offertorium. Ier. 18, 20. | Offertoire | |
Recordáre, Virgo Mater Dei, dum stéteris in con-spectu Dómini, ut loquáris pro nobis bona, et ut avertat indignatiónem suam a nobis. (T.P. Allelúia.) | Souvenez-vous, ô Vierge Mère de Dieu, vous qui vous tenez devant le Seigneur, d’intercéder pour nous, et de lui faire détourner de nous son indignation. (T.P. Alléluia.) | |
Secreta | Secrète | |
Sanctífica, Dómine, quǽsumus, obláta libámina : et beátæ Dei Genitrícis Maríæ saluberrima intercessióne, nobis salutária fore concéde. Per eúmdem Dóminum. | Sanctifiez, nous vous en prions, Seigneurs, ces dons offerts : et par l’intercession salutaire de la bienheureuse Marie Mère de Dieu, faites qu’elles servent à notre salut. | |
Præfatio de B. Maria Virg. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie | |
Ant. ad Communionem. Ps. 84, 9. | Communion | |
Audiam quid loquátur in me Dóminus Deus : quóniam loquétur pacem in plebem suam, et super sanctos suos. (T.P. Allelúia.) | J’écouterai ce que dira au dedans de moi le Seigneur Dieu : car il annoncera la paix pour son peuple. et pour ses saints. (T.P. Alléluia.) | |
Postcommunio | Postcommunion | |
Adiuvet nos, quǽsumus, Dómine, gloriósæ tuæ Genitrícis sempérque Vírginis Maríæ intercéssio veneránda : ut quos perpétuis cumulávit benefíciis, a cunctis perículis absolútos, sua fáciat pietáte concórdes : Qui vivis. | Que l’intercession vénérable de votre glorieuse Mère, Marie toujours Vierge, nous vienne en aide : qu’après nous avoir comblés de ses bienfaits éternels, elle nous préserve de tout danger et unisse nos cœurs dans son amour. |