Textes de la Messe |
Office |
Dom Gaspard Lefebvre, la Croisade Liturgique |
Fête prescrite par Pie XII en 1954.
Ant. ad Introitum. | Introït |
Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis Regínæ, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie Reine. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. 44, 2. | |
Effúndit cor meum verbum bonum ; dico ego carmen meum Regi. | De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi. [1] |
V/. Glória Patri. | |
¶ In Missis votivis : | ¶ Aux Messes votives : |
Ant. ad Introitum. Sedulius. | Introït |
Salve, sancta Parens, eníxa puérpera Regem : qui cælum terrámque regit in sǽcula sæculórum. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Salut, ô Mère sainte ; mère qui avez enfanté le Roi qui régit le ciel et la terre dans les siècles des siècles. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. 44, 2. | |
Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. | De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi. |
Oratio. | Collecte |
Concéde nobis, quǽsumus, Dómine : ut, qui solemnitátem (commemoratiónem) beátae Maríae Vírginis Regínae nostrae celebrámus ; eius muníti præsídio, pacem in præsénti et glóriam in futúro cónsequi mereámur. Per Dóminum. | Accordez-nous, nous vous en prions, Seigneur : alors que nous célébrons la solennité (commémoraison) de la bienheureuse Vierge Marie notre Reine ; faites que nous soyons fortifiés par sa protection et que nous méritions d’obtenir la paix dans le présent et la gloire dans le futur. |
Et fit commemoratio S. Petronillæ, Virginis : | Et on fait mémoire de Ste Pétronille, Vierge : |
Oratio. | Collecte |
Exáudi nos, Deus, salutáris noster : ut, sicut de beátæ Petroníllæ Vírginis tuæ festivitáte gaudémus ; ita piæ devotiónis erudiámur affectu. Per Dóminum nostrum. | Exaucez-nous, ô Dieu notre Sauveur, afin que, comme la fête de la Bienheureuse Pétronille, votre Vierge, nous donne la joie, elle nous enseigne aussi la ferveur d’une sainte dévotion. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 24, 5 et 7, 9-11, 30-31. | |
Ego ex ore Altíssimi prodívi, primogénita ante omnem creatúram ; ego in altíssimis habitávi, et thronus meus in colúmna nubis. In omni terra steti : et in omni pópulo, et in omni gente primátum hábui, et ómnium excelléntium et humílium corda virtúte calcávi. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me, non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt. | Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée. J’ai parcouru toute la terre : sur tous les peuples, et sur toutes les nations j’ai exercé l’empire, j’ai foulé aux pieds par ma puissance les coeurs de tous les grands et des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle. |
Graduale. Apoc. 19, 16. | Graduel |
Ipse habet in vestiménto et in fémore suo scriptum : Rex regum et Dóminus dominántium. | Sur son vêtement et sur son baudrier il porte ce nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. |
V/. Ps. 44, 10. Regína adstat ad déxteram eius, ornáta auro ex Ophir. | V/. La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or. |
Allelúia, allelúia. V/. Salve, Regína misericórdiae, tu nos ab hoste prótege, et mortis hora súscipe. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Salut, Reine de miséricorde, protégez-nous de l’ennemi, et accueillez-nous à l’heure de la mort. Alléluia. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Beáta es, Virgo María, quæ sub Cruce Dómini sustinuísti. | Allelúia, allelúia. V/. Heureuse êtes-vous, Vierge Marie, vous qui vous teniez debout sous la Croix du Seigneur. |
Allelúia. V/. Nunc cum eo regnas in ætérnum. Allelúia. | Allelúia. V/. Maintenant, vous régnez avec lui pour l’éternité. Alléluia. |
¶ Post Septuagesimam, omissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et le verset suivant et on dit |
Tractus. | Trait |
Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola interemísti. | Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à vous seule toutes les hérésies. |
V/. Quæ Gabriélis Archángeli dictis credidísti. | V/. Car vous avez cru à la parole de l’Archange Gabriel. |
V/. Dum Virgo Deum et hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti. | V/. Car, étant Vierge vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes restée Vierge inviolée. |
V/. Dei Génetrix, intercéde pro nobis. | V/. Mère de Dieu, intercédez pour nous. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 1, 26-33. | |
In illo témpore : Missus est Angelus Gábriël a Deo in civitátem Galilǽæ, cui nomen Názareth, ad Vírginem desponsátam viro, cui nomen erat Ioseph, de domo David, et nomen Vírginis María. Et ingréssus Angelus ad eam, dixit : Ave, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus. Quæ cum audísset, turbáta est in sermóne eius : et cogitábat, qualis esset ista salutátio. Et ait Angelus ei : Ne tímeas, María, invenísti enim grátiam apud Deum : ecce, concípies in útero et páries fílium, et vocábis nomen eius Iesum. Hic erit magnus, et Fílius Altíssimi vocábitur, et dabit illi Dóminus Deus sedem David, patris eius : et regnábit in domo Iacob in ætérnum, et regni eius non erit finis. | En ce temps-là, l’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. L’ange, étant entré auprès d’elle, lui dit : Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Elle, l’ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle se demandait quelle pouvait être cette salutation. Et l’ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu 1ui donnera le trône de David son père, et il régnera éternellement sur la maison de Jacob ; et son règne n’aura pas de fin. |
Credo | Credo |
Ant. ad Offertorium. | Offertoire |
Regáli ex progénie María exórta refúlget ; cuius précibus nos adiuvári, mente et spíritu devotíssime póscimus. (T.P. Allelúia.) | Issue d’une race royale, Marie rayonne ; que sa prière nous secoure, nous le demandons ardemment de toute notre âme et de tout notre esprit. (T.P. Alléluia.) |
Secreta | Secrète |
Accipe, quǽsumus, Dómine, múnera laetántis Ecclésiæ, et, beátæ Vírginis Maríæ Regínæ suffragántibus méritis, ad nostræ salútis auxílium proveníre concéde. Per Dóminum. | Recevez, nous vous en prions, Seigneur, les dons de votre Église en fête, et, grâce aux mérites qui intercédent pour nous de la bienheureuse Vierge Marie Reine, permettez qu’ils nous aident à parvenir à notre salut. |
Pro S. Petronilla | Pour Ste Pétronille |
Secreta | Secrète |
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuorum honore Sanctórum : quorum se meritis de tribulatione percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum. | Qu’elle vous soit agréable, Seigneur, l’offrande que vous fait votre peuple saint en l’honneur de vos Saints, grâce aux mérites desquels il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation. |
Præfatio de B. Maria Virg. Et te in Festivitáte. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie Et en cette Fête. |
Ant. ad Communionem. | Communion |
Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium. (T.P. Allelúia.) | O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio | Postcommunion |
Celebrátis solémniis, Dómine, quæ pro sanctæ Maríæ Regínæ nostræ festivitáte (memória) perégimus : eius, quǽsumus, nobis intercessióne fiant salutária ; in cuius honóre sunt exsultánter impléta. Per Dóminum. | Nous venons de célébrer les solennités, Seigneur, en la fête (mémoire) de sainte Marie, notre Reine : nous vous en prions, que par son intercession elles nous soient salutaires ; puisque c’est en son honneur que nous les avons accomplies dans la joie. |
Pro S. Petronilla | Pour Ste Pétronille |
Postcommunio | Postcommunion |
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum. | Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intercession de la sainte dont nous célébrons la fête. |
AUX PREMIÈRES VÊPRES. avant 1960
Tout au commun sauf :
Capitule. Eccl. 24, 5-7. Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée.
V/. Salut, Reine de miséricorde. (T.P. Alléluia.)
R/. De qui est né le Christ, notre Roi. (T.P. Alléluia.)
Ant.au Magnificat Bienheureuse, * vous qui avez cru ce qui vous a été dit de la part du Seigneur : avec le Christ vous régnez à jamais. (T.P. Alléluia.)
A MATINES.
Invitatoire. Le Christ Roi, qui couronna sa Mère, * Venez, adorons-le. (T.P. Alléluia.)
Hymnus | Hymne |
Rerum suprémo in vértice
Regína, Virgo, sísteris, Exuberánter ómnium Ditáta pulchritúdine. | Au sommet de la création, en Reine,
ô Vierge, vous vous dressez, surabondamment enrichie par la beauté de l’univers. |
Princeps opus formósior
Verbo creánti prǽnites, Prædestináta Fílium, Qui prótulit te, gígnere. | Sa première œuvre, la plus belle,
vous brillez avant le Verbe créateur, prédestinée à engendrer le Fils qui vous a créée. |
Ut Christus alta ab árbore
Rex purpurátus sánguine, Sic passiónis párticeps, Tu Mater es viventium. | Comme le Christ, sur l’arbre sublime,
est Roi dans sa pourpre sanglante, ainsi, prenant part à la passion, vous êtes la Mère des vivants. |
Tantis decóra láudibus,
Ad nos ovántes réspice, Tibíque sume grátulans Quod fúndimus præcónium. | Ornée de si grandes gloires,
regardez vers nous, qui vous acclamons, et recevez la louange reconnaissante que nous chantons en votre honneur. |
Iesu, tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine, Cum Patre, et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen. | Gloire à vous, Ô Jésus,
qui êtes né de la vierge, ainsi qu’au Père et à l’Esprit-Saint, dans les siècles éternels. Amen. |
Au premier nocturne.
Ant. T.P. [2]Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni. Alléluia.
Extra Tempus paschale : Ant. 1 Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni.
Ant. 2 Comme une myrrhe * de choix, vous avez exhalé un parfum suave, ô sainte Mère de Dieu.
Ant. 3 Devant le trône * de cette Vierge, chantez-nous souvent de doux cantiques qui nous rappellent ses saintes actions.
V/. Salut, Reine de miséricorde. (T.P. Alléluia.)
R/. De qui est né le Christ, notre Roi. (T.P. Alléluia.)
Du livre de l’Ecclésiastique. Cap. 24, 5-11 ; 14-16 ; 24-30.
Première leçon. Je suis issue de la bouche du Très-Haut et comme une vapeur j’ai couvert la terre. J’ai habité dans les cieux et mon trône était une colonne de nuée. Seule j’ai fait le tour du cercle des cieux, j’ai parcouru la profondeur des abîmes. Dans les flots de la mer, sur toute la terre, chez tous les peuples et toutes les nations, j’ai régné. Parmi eux tous j’ai cherché le repos, j’ai cherché en quel patrimoine m’installer.
R/. Bienheureuse êtes-vous, Marie, qui avez cru le Seigneur : elles se sont accomplies en vous, les annonces qui vous ont été faites. * Voici que vous avez été élevée au-dessus des chœurs des Anges, aux royaumes célestes. (T.P. Alléluia.) V/. Salut, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. * Voici que.
Deuxième leçon. Avant les siècles, dès le commencement j’ai été créée, éternellement je subsisterai. Dans la Tente sainte, en sa présence, j’ai officié ; c’est ainsi qu’en Sion je me suis établie, et que dans la cité bien-aimée j’ai trouvé mon repos, qu’en Jérusalem j’exerce mon pouvoir. Je me suis enracinée chez un peuple plein de gloire, dans le domaine du Seigneur, en son patrimoine.
R/. Rappelons la dignité de la Vierge Marie. * Car, avec le Christ, elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.) V/. Célébrons la gloire de notre Reine. * Car.
Troisième leçon. Je suis la mère du pur amour, de la crainte, de la connaissance et de la digne espérance. En moi est toute grâce de voie et vérité, en moi toute espérance de vie et de force. Venez à moi, vous qui me désirez ; et rassasiez-vous de mes produits. Car mon souvenir est plus doux que le miel, mon héritage plus doux qu’un rayon de miel. Ceux qui me mangent auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’obéit n’aura pas à en rougir et ceux qui font mes œuvres ne pécheront pas. Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle.
R/. Dieu l’a choisie, et l’a prédestinée : * Il a posé sur sa tête la couronne de gloire. (T.P. Alléluia.) V/. Et sous sa tente il la fit habiter. * Il a posé. Gloire au Père. * Il a posé.
Au deuxième nocturne.
Ant. T.P. Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez. (T.P. Alléluia.)
Extra Tempus paschale : Ant. 1 Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez.
Ant. 2 Dieu la protège * de son regard : Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée.
Ant. 3 Comme celui de tous ceux qui possèdent la vraie joie *, notre refuge est en vous, sainte Mère de Dieu.
V/. Près de la croix de Jésus, sa mère se tenait debout. (T.P. Alléluia.)
R/. Associée à sa passion, Reine du monde entier. (T.P. Alléluia.)
Sermon de saint Pierre Canisius Prêtre.
Quatrième leçon. Pourquoi n’adresserions-nous pas à la très Sainte Vierge Marie le titre de Reine, à la suite de Damascène, d’Athanase et des autres, puisque son père David, roi illustre, aussi bien que son fils, Roi des rois et Seigneur des seigneurs dont l’empire est sans fin, reçoivent dans les Écritures la louange la plus éclatante ? Elle est reine, en outre, si nous la comparons à ceux qui, pareils à des rois, ont obtenu la royauté céleste avec le Christ, souverain Roi, à titre de cohéritiers et, selon la parole de l’Écriture, établis avec lui comme sur le même trône. Et elle est la Reine qui ne le cède à aucun des élus, mais elle l’emporte en dignité sur les Anges aussi bien que sur les hommes, d’autant plus que rien ne peut l’emporter sur elle en sublimité et en sainteté, puisque seule elle a le même Fils que Dieu le Père et que, n’ayant au-dessus d’elle que Dieu et le Christ, elle voit tout le reste au-dessous d’elle.
R/. Recevez la parole, Vierge Marie, qui vous a été apportée de la part du Seigneur : * Voici que vous concevrez et que vous enfanterez un Dieu qui est également homme. (T.P. Alléluia.) V/. Et vous recevrez le titre de Reine sur toutes les nations. * Voici.
Cinquième leçon. Le grand Athanase a dit de façon remarquable : Marie est tenue non seulement pour Mère de Dieu, mais encore, exactement et véritablement, pour Reine et Souveraine, puisque le Christ, né de cette Vierge Mère, demeure Dieu et Seigneur tout autant que Roi. C’est donc à cette Reine qu’on rapporte la parole du Psalmiste : La Reine s’est tenue à ta droite, dans son vêtement d’or. On a donc raison d’appeler Marie non seulement Reine du ciel, mais encore Reine des cieux, comme mère du Roi des Anges, comme amie et épouse du Roi des cieux. C’est donc bien toi, très auguste Reine, c’est toi, Mère très fidèle, ô Marie, que nul n’implore pieusement en vain, à qui tous les mortels sont liés par le souvenir éternel de tes bienfaits, c’est toi que je prie et supplie inlassablement et avec respect de vouloir bien ratifier et agréer tous les témoignages de ma dévotion envers toi, de daigner mesurer les faibles hommages que je te présente selon le zèle avec lequel ma volonté les offre, et de daigner les recommander à ton Fils tout-puissant.
R/. Celui-ci est placé pour la chute et le relèvement d’un grand nombre. * Et vous-même, un glaive vous transpercera l’âme. (T.P. Alléluia.) V/. Salut, Mère du Christ, associée à la passion, Reine du monde entier. * Et vous-même.
De l’Encyclique du Pape Pie XII [3].
Sixième leçon. Les monuments de l’antiquité chrétienne, les prières de la liturgie, le sens religieux inné du peuple chrétien, les œuvres d’art, nous ont fourni des témoignages qui affirment l’excellence de la Vierge Mère de Dieu en sa dignité royale. Nous avons aussi prouvé que les raisons déduites par la théologie du trésor de la foi divine confirment pleinement cette vérité. De tant de témoignages cités, il se forme un concert dont l’écho résonne au loin pour célébrer le caractère suprême de la gloire royale de la Mère de Dieu et des hommes, « élevée désormais au royaume céleste au-dessus des chœurs angéliques. » ; Ayant acquis, après de mûres et longues réflexions, la conviction que de grands avantages en découleront pour l’Église si cette vérité solidement démontrée resplendit avec plus d’évidence aux yeux de tous, comme une lampe brille davantage posée sur son candélabre, par Notre Autorité Apostolique, Nous décrétons et instituons la Fête de Marie Reine que l’on célébrera chaque année dans le monde entier le 31 mai.
R/. Un signe grandiose apparut au ciel : * Une Femme que le soleil enveloppe, la lune est sous des pieds, et douze étoiles couronnent sa tête. (T.P. Alléluia.) V/. Son Fils règne à jamais. * Une Femme. Gloire au Père. * Une Femme.
Au troisième nocturne. Ant. T.P. Réjouissez-vous, Vierge Marie *, vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier. Alléluia.
Extra Tempus paschale : Ant. 1 Réjouissez-vous, Vierge Marie *, vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier
Ant. 2 Rendez-moi digne * de vous louer, ô Vierge sainte ; donnez-moi de la force contre vos ennemis.
Ant. 3 Après l’enfantement, * ô Vierge vous êtes demeurée dans votre intégrité première ; Mère de Dieu, intercédez pour nous.
V/. Tous les âges me diront bienheureuse. (T.P. Alléluia.)
R/. Car le Puissant fit pour moi des merveilles. (T.P. Alléluia.)
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 1, 26-33.
En ce temps-là : l’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. Et le reste.
Homélie de saint Bonaventure Évêque.
Septième leçon. La bienheureuse Vierge Marie est mère du souverain Roi parce qu’elle l’a noblement conçu, comme l’annonce le message que l’Ange lui apporta. Voici, dit-il, que tu vas concevoir et enfanter un fils. Et plus loin : Le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura pas de fin. C’est comme s’il disait expressément : Voici que tu vas concevoir et enfanter pour fils le Roi qui siège éternellement sur le trône royal, et de ce fait tu régneras comme Mère du Roi, et comme Reine tu siégeras sur le trône royal. S’il convient en effet qu’un fils honore sa mère, il convient qu’il lui donne accès au trône royal. Aussi la Vierge Marie, parce qu’elle a conçu celui qui porte inscrit sur sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs, aussitôt qu’elle conçut le Fils de Dieu, fut Reine, non seulement de la terre, mais encore du ciel, ce qui est signifié dans l’Apocalypse par ces paroles : Un signe grandiose apparut au ciel : c’est une Femme, le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête.
R/. Voici que la Vierge concevra et enfantera un Fils. * Et il sera appelé Admirable, Dieu, Fort. (T.P. Alléluia.) V/. Sur le trône de David et sur son royaume il siégera éternellement. * Et.
Huitième leçon. Marie est la Reine la plus illustre par sa gloire, ce que signifie bien le Prophète dans le psaume qui concerne spécialement le Christ et la Vierge Marie, où l’on dit d’abord au sujet du Christ : Ton trône, ô Dieu, dans les siècles des siècles, et un peu plus loin au sujet de la Vierge : La reine s’est tenue à ta droite, c’est-à-dire à la place d’honneur, ce qui s’applique à sa gloire spirituelle. Puis : dans son vêtement d’or, qui représente le vêtement de l’immortalité glorieuse, qui fut attribuée à la Vierge dans son Assomption. Car on ne peut accepter que ce vêtement dont le Christ fut couvert, et qui en outre fut parfaitement sanctifié ici-bas par le Verbe incarné, devienne la pâture des vers. De même qu’il a convenu au Christ de donner à sa Mère la grâce en plénitude dans sa conception, ainsi a-t-il convenu qu’il attribuât la plénitude de gloire en l’Assomption de cette Mère. Et c’est pourquoi il faut affirmer que la Vierge, glorieuse dans son âme et dans son corps, trône auprès de son Fils.
R/. Vous avez été élevée, sainte Mère de Dieu, * Au-dessus des chœurs des Anges, aux célestes royaumes. (T.P. Alléluia.) V/. Intercédez pour nous auprès du Seigneur Jésus Christ. * Au-dessus. Gloire au Père. * Au-dessus.
Neuvième leçon. Marie Reine est encore dispensatrice de la grâce, ce qui fut signifié dans le livre d’Esther, où il est dit : C’est la petite source qui devient un fleuve et s’est transformée en lumière et en soleil. La Vierge Marie, sous la figure d’Esther, est comparée à la diffusion de la source et de la lumière, à cause de la diffusion de la grâce quant à son double fruit : l’action et la contemplation. Car la grâce de Dieu, qui guérit le genre humain, descend jusqu’à nous à travers elle comme par un aqueduc, parce que la dispensation de la grâce appartient à la Vierge non pas par mode de principe, mais par mode de mérite. Par son mérite, donc, la Vierge Marie est la Reine très éminente, par rapport au peuple, puisqu’elle obtient le pardon, triomphe dans le combat et distribue la grâce, et par suite, conduit jusqu’à la gloire.
A LAUDES.
Tout au commun sauf :
Capitule. Eccl. 24, 5-7. Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée.
V/. La Vierge Marie est montée aux cieux. (T.P. Alléluia.)
R/. Avec le Christ elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.)
Ant. au Bénédictus Très glorieuse Reine du monde, * ô Marie, toujours Vierge, intercèdez pour notre paix et notre salut, vous qui avez engendré le Christ Seigneur, Sauveur de tous. (T.P. Alléluia.)
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
V/. La Vierge Marie est montée aux cieux. (T.P. Alléluia.)
R/. Avec le Christ elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.)
Ant. au Magnificat Bienheureuse Mère, * et Vierge intacte, ô Marie, glorieuse Reine du monde, intercédez pour nous auprès du Seigneur. (T.P. Alléluia.)
Préambule Jésus-Christ est roi du monde entier parce que, comme Homme-Dieu et par droit de conquête acquis par sa mort sur la croix, il est investi du pouvoir de conduire tous les hommes vers leur destinée surnaturelle.
A cette royauté il fait participer Marie qu’il a choisie pour être sa mère et sa collaboratrice dans l’œuvre du salut du genre humain.
Marie est devenue reine par son « fiat » qui la faisait mère de celui qui occupe « le trône de David à jamais ». Et elle a acquis aussi cette dignité royale en s’unissant à l’oblation de son Fils sur la croix.
Du haut du ciel, où elle fut intronisée le jour de sa glorieuse assomption, elle exerce son règne maternel sur tous les hommes.
Assise à la droite du divin Ressuscité, elle nous obtient par ses mérites passés et par son intercession toujours actuelle, toutes les grâces de protection et de sanctification qui nous sont nécessaires pour atteindre notre fin dernière qui est Dieu.
C’est pour nous faire reconnaître et honorer comme il se doit cette royauté de la Mère de Dieu et des hommes et pour nous en faire bénéficier dans les temps difficiles où nous vivons, que Pie XII a institué « La fête de Marie Reine ».
Dans son encyclique du 11 octobre 1954, le Souverain Pontife montre que le peuple chrétien, en son instinct sûr, a toujours reconnu la dignité royale de celle qui a pour Fils « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ».
Pères, docteurs et papes s’en firent, tout au long des siècles, les interprètes autorisés, et le triomphal témoignage de cette commune croyance éclate dans les splendeurs de l’art et la pénétrante catéchèse de la liturgie.
Les théologiens, à leur tour montrèrent avec succès combien ce titre royal convenait à la Vierge Marie, Mère du Sauveur, intimement unie à l’œuvre rédemptrice de son Fils, et médiatrice de toutes grâces. La messe et l’office de ce jour résument toute cette doctrine, et nous font rendre à cette Reine les hommages qui lui sont dus en même temps que solliciter ses faveurs.
Par la liturgie de la parole et du sacrifice puisons :
1) Aux sources de l’Ancien Testament, précurseur du Rédempteur.
L’épître est extraite d’un des livres Sapientaux : « L’Ecclésiastique » écrit par Ben Sira vers 190 avant Jésus-Christ et traduit par son petit-fils en l’an 132.
Par un procédé littéraire on y fait l’éloge de la Sagesse en la personnifiant. On en fera plus tard l’application à la personne du Verbe ou à celle de l’Esprit-Saint.
Par accommodation l’Église applique ce passage à la Sainte Vierge, dont l’âme éclairée, précisément par son Fils, le Verbe incarné, et par l’Esprit-Saint « a pénétré, plus que nous pourrions le croire, les profondeurs de l’abîme de la Sagesse divine » (S. Bernard. De XII Prærog. B.M.V.).
L’âme de Marie, toute remplie des clartés de la lumière déifique, fait rayonner autour d’elle la vérité divine. Elle fortifie notre foi, elle illumine nos esprits, elle fait régner dans les âmes chrétiennes la sagesse de Dieu et nous fait « goûter » les choses d’en-haut.
« Je suis sorti de la bouche du Très-Haut, engendrée la première avant toute créature. J’ai fixé ma demeure dans les cieux, et mon trône est sur les nuées. Sur toute la terre, chez tous les peuples et dans toutes les nations, j’ai exercé mon règne : j’ai eu sous mes pieds, par ma puissance, les cœurs des grands comme ceux des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas déçu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle » (Eccli. 24, 5-31).
2) Aux sources de Jésus-Christ, réalisateur de la rédemption.
Envoyé par Dieu, l’ange Gabriel accomplit fidèlement sa mission auprès de « la Vierge fiancée à un homme du nom de Joseph de la maison de David » (Le 1, 27).
Par des réminiscences des Écritures qui évoquent les temps messianiques, Gabriel annonça ensuite à Marie les privilèges royaux qu’aurait son fils. Il lui annonce sa maternité divine : Son Fils régnera à jamais sur le trône de David, son glorieux ancêtre. « Il sera grand, et on l’appellera le Fils du Très-Haut. Le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura point de fin » (Le. 1, 32-33).
En parlant de Josué (dont le nom de Jésus est le diminutif) le Siracide dit : « Méritant bien son nom, il se montra grand pour sauver les élus » (Eccli. 46, 2). De fait, c’est lui qui fit entrer les Israélites dans la terre promise. Cette entrée figurait celle du peuple chrétien sous la conduite de Jésus dans la véritable terre promise qui est l’Église terrestre et céleste.
On donnait aux rois ou aux grands chefs du peuple, en tant que représentant la Divinité, le nom de Fils de Dieu (2 Rois 7, 11 — 1 Par. 22, 10). Mais Jésus fut « Fils du Très-Haut » à un titre unique. C’est le mystère de la filiation divine du Christ que l’ange exprime ici. Descendant le plus illustre de David, Jésus s’assiéra sur le trône royal de ce grand roi et régnera éternelle ment sur la maison de Jacob, c’est-à-dire sur les juifs et les gentils destinés à ne faire qu’un seul peuple comme l’ont annoncé les prophètes. « Un enfant nous a été enfanté, un fils nous a été donné... Grand sera son règne et sa paix n’aura pas de terme, il s’assiéra sur le trône de David » (Isaïe 9, 5-6). « A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est à jamais... et son royaume ne sera point détruit » (Daniel 7, 14). « Ton trône, ô Roi, est pour toujours et à jamais » (Psaume 45, 7-8).
C’est cet Évangile que reprend sa Sainteté Pie XII comme argument théologique pour prouver que Marie est reine.
« L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père et il régnera dans la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 32-33).
En outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (par Élisabeth). Il s’en suit logiquement qu’elle-même est Reine, puisqu’elle a donné la vie à un Fils qui, même comme homme, était, à cause de l’union hyperstatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses » (Encycl. Ad cœli Reginam).
Dans l’homélie du 3ème nocturne des matines, saint Bonaventure commente de cette façon ces mêmes textes évangéliques :
« C’est comme si l’ange disait ouvertement : « Tu concevras et tu enfanteras un fils Roi, assis à tout jamais sur son trône royal, en sorte que toi-même, tu régneras comme Mère du Roi et tu résideras comme Reine sur un trône royal. Si, en effet, il convient que le Fils donne cet honneur à sa mère, il convient aussi qu’il lui donne un trône royal. Dès lors, puisque la Vierge Marie a conçu celui dont le baudrier porte cette inscription : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » dès l’instant même où elle conçut le Fils de Dieu, elle fut reine non seulement de la terre mais aussi du ciel. Marie reine est très élevée en gloire. Le prophète le montre dans le psaume où il est dit du Christ : « Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours », et ensuite de la Vierge : « La Reine est à votre droite, en vêtements tissés d’or, c’est-à-dire comblée des biens les meilleurs et revêtue de l’immortalité comme il convenait à la Vierge le jour de son Assomption... Car nous devons tenir pour certain que la Vierge, glorieuse dans son corps et dans son âme, siège près son Fils. Marie Reine est la dispensatrice des grâces. C’est par elle que, comme par un aqueduc, vient à nous la grâce divine qui guérit le genre humain. C’est à la Vierge qu’il revient, en effet, d’être la dispensatrice de la grâce non pas comme en en étant le principe mais comme l’ayant méritée. Ainsi donc la Vierge Marie est pour tous les peuples la plus excellente des reines puisqu’elle implore pour nous le pardon, qu’elle triomphe dans le combat, qu’elle distribue la grâce et qu’en conséquence elle conduit à la gloire »(Sermon sur la dignité royale de la Vierge Marie).
3) Aux sources de l’Église par le ministère de laquelle le Christ, unique grand-prêtre, continue l’œuvre de notre salut et nous y fait participer activement.
C’est pour continuer, d’une façon très efficace et pleinement adaptée à notre époque, l’œuvre du salut du monde réalisée par Jésus et par Marie que sa Sainteté Pie XII a institué la fête de Marie Reine après que Pie XI eut établi celle du Christ-Roi. Lors de la cérémonie du couronnement de la Vierge « Salus populi Romani », qui fut le complément de l’institution de la fête de la royauté de Marie, Pie XI déclara dans un discours prononcé dans la basilique Saint-Pierre :
« L’origine des gloires de Marie, le moment solennel qui illumine toute sa personne et sa mission, est celui où, pleine de grâce, elle répondit à l’archange Gabriel le « Fiat » qui exprimait son acquiescement aux dispositions divines. C’est ainsi qu’elle devenait Mère de Dieu et Reine, et recevait la charge royale de veiller sur l’unité et la paix du genre humain. Par elle, Nous avons la ferme confiance que l’humanité s’engagera peu à peu sur cette voie du salut ; elle guidera les chefs des nations et les cœurs des peuples vers la concorde et la charité...
Si la royauté de Marie peut suggérer à ceux qui régissent les nations des attitudes et des desseins qui répondent aux exigences de l’heure — où, en tant de régions, la juste liberté est opprimée, la vérité offusquée par l’action d’une propagande mensongère et les forces du mal semblent comme déchaînées sur terre, — la Vierge ne cesse aussi de déverser sur tous les peuples de la terre et sur toutes les classes sociales l’abondance de ses grâces.
Après l’atroce spectacle de la Passion au pied de la croix où elle avait offert le plus dur des sacrifices qui puissent être demandés à une mère, elle continua à répandre sur les premiers chrétiens, sur ses fils d’adoption, les témoignages de sa sollicitude maternelle. Reine plus que toute autre par l’élévation de son âme et par l’excellence des dons divins, elle ne cesse de prodiguer tous les trésors de son affection et de ses douces attentions à la pauvre humanité » (1 novembre 1954).
Reine parce qu’unie intimement au Christ-Roi par sa maternité divine, Marie l’est donc aussi parce qu’elle fut étroitement associée à son Fils lorsqu’il consomma notre rédemption sur la croix.
C’est ce que nous rappelle l’alléluia de la messe de ce jour : « Bienheureuse êtes-vous, ô Vierge Marie, d’être restée debout au pied de la croix du Seigneur. Voici qu’à présent vous régnez avec lui à jamais ».
Toute la liturgie de la fête de Marie Reine résume parfaitement les raisons d’être et l’efficacité de cette royauté mariale.
« La sainte liturgie, dit Pie XII, est comme le fidèle miroir de la doctrine transmise par les anciens et crue par le peuple chrétien à travers les âges... Elle a toujours chanté et chante encore sans cesse les louanges de la Reine des cieux » (Ad cœli Reginam).
En mettant en œuvre dans son culte officiel tous les mystères du Christ auxquels fut associée la Vierge, la Sainte Église nous y associe à son tour et nous en applique les mérites.
C’est ce qui ressort d’une façon particulière pour les fidèles qui assistent au saint Sacrifice de la messe. On y magnifie les gloires de Marie Reine, et on en remercie Dieu par Jésus-Christ. C’est lui qui est la source de cette royauté de sa mère, c’est lui qui l’a méritée par sa passion et qui l’a fait asseoir à sa droite dans le ciel.
A chaque messe on évoque plusieurs fois le nom de la Vierge, et l’on évoque par là-même, en renouvelant sacramentellement le Calvaire, le rôle que Marie a joué au pied de la croix et qu’elle continue à exercer du haut du ciel dans l’application des mérites du Sauveur dont le Sacrifice et la communion eucharistique sont pour nous le signe spécialement efficace.
C’est donc avec confiance qu’on termine la messe en saluant Marie reine et en lui demandant de nous faire bénéficier des effets de sa miséricorde : « Salve Regina, mater misericordiae ».
But final du drame rédempteur : l’apothéose céleste dont la liturgie est l’annonce, la préparation et le prélude ici-bas.
Glorifiant Marie comme reine, assise à la droite du Christ roi dans le ciel, c’est vers la patrie céleste que nous fait tendre la liturgie de ce jour.
On y demande à Dieu : « Accordez-nous. Seigneur, grâce à l’appui de la bienheureuse Vierge Marie, notre Reine, dont nous célébrons la fête, de pouvoir obtenir la paix en cette vie et la gloire dans l’autre » (Collecte).
On y implore Marie pour qu’elle nous accueille dans le ciel à la fin de notre vie sur terre : « Salut, ô Reine de miséricorde, protégez-nous de l’ennemi et accueillez-nous à l’heure de la mort » (Alléluia).
Notre engagement personnel et communautaire dans la célébration liturgique de la fête de Marie Reine.
Tout ce, qu’en union intime avec Jésus, Marie a fait au cours de sa vie, a eu pour but d’assurer notre salut. Sa royauté lui confère un pouvoir universel comme médiatrice de toutes grâces.
Pour obtenir ici-bas la paix et assurer notre salut éternel, contemplons Marie Reine dans sa gloire et recourons à elle en faisant nôtres toutes les pensées de l’Église dans la messe de ce jour.
[1] Ce propre a été composé avec la version du psautier Béa, nous gradons la traduction de la vulgate traditionnelle.
[2] Pendant le Temps pascal, les trois psaumes de chacun des nocturnes des Matines sont dits sous une seule antienne.
[3] Encyclique Ad cœli Reginam, du 11 octobre 1954. Institution de la fête.