Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Sur le Viminal, fête titulaire de la basilique pudentienne. Cette maison d’église fut aménagée au IIIe siècle dans une propriété des Cornelii Pudens, et transformée en basilique par Sirice (384-399).
La fête de sainte Pudentienne apparaît dans l’évangéliaire de 645 au 19 mai, qui est la date attestée par ses Acta pour sa déposition. Mais les sacramentaires ignorent la fête.
Elle connaîtra une rapide diffusion en France au XIe siècle. La fête est adoptée à Rome au XIIe siècle.
On trouve aussi l’appellation de sainte Potentienne.
Missa Dilexísti, de Communi Virginum 3 loco. | Messe Dilexísti, du Commun des Vierges 3. |
Oratio C | Collecte C |
Exáudi nos, Deus, salutáris noster : ut, sicut de beátæ Pudentiánæ Vírginis tuæ festivitáte gaudémus ; ita piæ devotiónis erudiámur afféctu. Per Dóminum nostrum. | Exaucez-nous, Ô Dieu notre Sauveur, afin que, comme la fête de la Bienheureuse Pudentienne, votre Vierge, nous donne la joie, elle nous enseigne aussi la ferveur d’une sainte dévotion. |
Secreta C | Secrète C |
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum. | Qu’elle soit agréée de vous, Seigneur, l’offrande faite par votre peuple saint en l’honneur de vos Saintes par les mérites desquelles il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation. |
Postcommunio C | Postcommunion C |
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum. | Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intervention de la sainte dont nous celébrons la fête. |
Leçon des Matines avant 1960
Neuvième leçon. La vierge Pudentienne, fille du Romain Pudens, ayant perdu ses parents, se consacra toute entière, avec une admirable piété, aux pratiques de la religion chrétienne. D’accord avec sa sœur Praxède, elle distribua aux pauvres l’argent qu’elle avait, retiré de la vente de son patrimoine, puis elle s’adonna au jeûne et à l’oraison. Grâce à ses soins, toute sa famille, composée de quatre-vingt-seize personnes, fut baptisée par le souverain Pontife Pie. L’empereur Antonin ayant porté un édit qui défendait aux Chrétiens d’offrir publiquement le sacrifice, le Pontife célébrait les saints mystères en présence des fidèles dans la maison de Pudentienne. Elle recevait les Chrétiens avec une grande bonté, et leur fournissait les choses nécessaires à la vie. Elle mourut dans l’accomplissement de ces devoirs de la piété chrétienne et fut ensevelie dans le tombeau de son père, au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria, le quatorze des calendes de juin.
Un touchant souvenir du premier âge de l’Église Romaine se rattache à ce jour. Une vierge chrétienne, la noble Pudentienne, l’a illustré par son trépas. Fille d’un riche Romain nommé Pudens, de la famille de ce premier Pudens que mentionne saint Paul dans la deuxième Épître à Timothée [1] elle eut le bonheur, ainsi que sa sœur Praxède, d’être initiée dès le berceau à la foi chrétienne, et toutes deux consacrèrent à Jésus-Christ leur virginité. A la mort de leur père, les deux sœurs distribuèrent aux pauvres leur opulent héritage, et consacrèrent leur vie tout entière aux bonnes œuvres. L’Église était à la veille de la persécution d’Antonin. Pudentienne, à peine âgée de seize ans, mais déjà mûre pour le ciel, prit son vol vers l’Époux divin au fort de la tempête. Sa sœur lui survécut assez longtemps ; nous la retrouverons sur le Cycle de la sainte Église au 21 juillet.
La maison de Pudentienne, déjà consacrée, du temps de son aïeul, par le séjour de saint Pierre, fut mise par la vierge elle-même à la disposition du saint pape Pie Ier, et les divins Mystères y furent célébrés. Depuis lors elle est regardée comme l’un des plus augustes sanctuaires de Rome, et dans le cours du Carême la Station nous y a appelés le Mardi de la troisième semaine.
Pudentienne est une tendre fleur que l’Église Romaine offre aujourd’hui au divin Ressuscité. Les siècles n’ont point épuisé son parfum ; et, pure comme son nom, sa mémoire demeurera chère aux enfants de l’Église jusqu’au dernier jour du monde.
Semblable à la colombe de l’Arche, qui ne trouva pas où poser son pied sur le sol encore empreint de la colère de Dieu, vous avez pris votre vol, ô Pudentienne ! et vous êtes venue vous réfugier dans le sein de Jésus votre Pasteur et votre Époux. Ainsi, au dernier jour du monde, les âmes des élus, revêtues de leurs corps glorieux, imiteront le vol de l’aigle, et se rendront autour de Jésus avec la rapidité que le roi des airs met à fondre sur sa proie [2]. Ces âmes fuiront la terre profanée, de même que vous avez fui les abominations de Rome païenne qui s’enivrait du sang des martyrs [3]. Nous saluons votre départ, ô vierge, dans un sentiment d’espérance pour nous-mêmes ; nous saluons votre arrivée près de l’Époux, dans le désir de nous y rencontrer un jour avec vous. Détachez-nous de tout ce qui passe ; faites-nous aimer de plus en plus cette vie nouvelle que la Pâque a répandue en nous ; faites, par vos prières, que nous n’ayons plus d’attrait pour cette autre vie inférieure qui n’est pas celle de Jésus ressuscité. Fille de la sainte Église de Rome, intercédez aussi pour votre mère. Aux jours de Léon XIII elle souffre comme aux jours de Pie Ier. Après avoir régné longtemps sur les nations chrétiennes, elle est abandonnée et désavouée aujourd’hui par des peuples qui lui doivent tout, et qui tournent contre elle ses propres bienfaits. Soyez-lui en aide, ô Pudentienne ! et subvenez à votre auguste mère.
Les traditions de l’Église romaine concernant le séjour de saint Pierre dans la maison des Pudens sur le Viminal sont très anciennes. Pudentienne et Praxède seraient les filles de l’hôte fortuné du Prince des Apôtres. Leur tombe, dans les anciens Itinéraires, nous est indiquée au cimetière de Priscille ; mais au IXe siècle les corps furent transportés à l’intérieur de la Ville : Praxède, dans son église titulaire sur l’Esquilin, et Pudentienne dans l’antique domus Pudentiana, ou titre de Pudens, qui, entre temps, avait pris aussi le nom de la Sainte.
C’est très probablement son image, avec la couronne de la victoire entre les mains, qui est représentée dans la mosaïque absidale de cette basilique ; elle remonte au temps du pape Sirice, vers 398 [4].
On trouve la fête de sainte Pudentienne dans l’Antiphonaire de la basilique vaticane du XIIe siècle, mais elle est sûrement beaucoup plus ancienne.
La messe Dilexisti est entièrement du Commun.
Il n’est rien de plus glorieux ni de plus méritoire que de servir l’Église. Si celui qui fait du bien aux pauvres offre l’aumône au Fils de Dieu fait homme et devenu pauvre pour notre amour, quel hommage ne rend pas à l’auguste Trinité, dont elle est comme le reflet et la splendeur, celui qui sert l’Église ?
Sainte Pudentienne. — Une antique tradition nous dit que saint Pierre, pendant son séjour à Rome, demeura dans la maison du sénateur Pudens. Ce sénateur avait deux filles, Pudentienne et Praxède. Toutes les deux demeurèrent vierges et consacrèrent leur vie au service du prochain. Après la mort de leurs parents, Pudentienne et sa sœur Praxède (fête le 21 juillet) distribuèrent leurs biens aux pauvres. C’est grâce à leurs efforts que toute la maison de Pudens, 96 personnes en tout, se convertit et fut baptisée par le pape saint Pie 1er (+ 154). Quand, sous l’empereur Antonin le Pieux, le culte chrétien fut proscrit, le pape saint Pie célébra la messe dans leur maison. Sainte Pudentienne fut ensevelie dans le tombeau de son père, dans la catacombe de Priscille. Il y a, à Rome, une antique église de station dédiée à sainte Pudentienne.