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17/05 St Pascal Baylon, confesseur

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Déposition à Villa-Real près de Valence en 1592. Canonisé en 1690. Fête en 1784. Patron de toutes les œuvres eucharistiques sous Léon XIII.

Textes de la Messe

die 17 maii
le 17 mai
SANCTI PASCHALIS BAYLON
SAINT PASCAL BAYLON
Conf.
Confesseur
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Missa Os iusti, de Communi Confessoris non Pont. 1 loco, præter orationem sequentem :Messe Os iusti, du Commun d’un Confesseur non Êvéque, sauf l’oraison suivante :
Oratio PCollecte P
Deus, qui beátum Paschálem Confessórem tuum mirífica erga Córporis et Sánguinis tui sacra mystéria dilectióne decorásti : concéde propítius ; ut, quam ille ex hoc divino convívio spíritus percépit pinguédinem, eándem et nos percípere mereámur : Qui vivis et regnas.O Dieu, qui avez orné l’âme du bienheureux Pascal, votre Confesseur, d’un admirable et tendre amour pour les mystères sacrés de votre corps et de votre sang, accordez-nous, dans votre bonté, que nous méritions de retirer de ce banquet divin la même abondance de grâces qu’il y a trouvée.
Secreta CSecrète C
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum.Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future.
Postcommunio CPostcommunion C
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum.Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Pascal Baylon, né de parents pauvres et pieux dans le bourg de Torre-Hermosa, au diocèse de Siguenza en Aragon, donna dès ses plus tendres années de nombreux indices de sa sainteté future. Son âme était portée au bien et remplie d’attraits pour les choses célestes ; il passa son enfance et son adolescence à garder les troupeaux ; il aimait particulièrement ce genre de vie, parce qu’il le trouvait propre et favorable à la pratique de l’humilité et surtout à la conservation de l’innocence. Sobre dans sa nourriture, assidu à la prière, il avait une telle autorité et possédait à un si haut degré la confiance de ses compagnons, comme de tous ceux qui l’entouraient, qu’il accommodait leurs différends, corrigeait leurs fautes, éclairait leur ignorance et stimulait leur indolence, en sorte qu’ils l’honoraient et l’aimaient comme leur père et leur maître, et que la plupart d’entre eux avaient même déjà coutume de l’appeler le bienheureux.

Cinquième leçon. Cette fleur des vallées, qui avait grandi si heureusement dans la terre déserte et aride du siècle, exhala autour d’elle un admirable parfum de sainteté, dès qu’elle fut plantée dans la maison du Seigneur. Pascal ayant donc embrassé un genre de vie plus sévère, et étant entré dans l’Ordre des Frères Mineurs déchaussés de la stricte observance, s’élança comme un géant pour parcourir sa carrière. Se livrant tout entier au culte du Seigneur, il songeait jour et nuit aux moyens de se rendre de plus en plus conforme à son divin Maître. Aussi bientôt les plus anciens religieux se proposèrent d’imiter Pascal, le considérant comme un modèle de la perfection séraphique. Mais lui, placé dans l’humble rang des Frères destinés à servir, s’estimant le rebut de tous, recevait avec la plus grande joie les tâches les plus pénibles et les plus abjectes de la maison, comme si elles lui eussent été spécialement dues, et faisait paraître dans leur accomplissement autant d’humilité que de patience. Il affligea sa chair par une mortification continuelle, aussi longtemps qu’elle tenta de se révolter contre l’esprit, et la réduisit ainsi en servitude. Par une incessante abnégation de lui-même, il augmentait de jour en jour la ferveur de son âme.

Sixième leçon. Pascal s’était mis, dès son enfance, sous la protection de la Vierge Mère de Dieu ; il l’honorait comme sa mère par des hommages quotidiens, et l’invoquait avec une confiance filiale. Il serait difficile de dire quelle était l’ardeur et la tendresse de sa dévotion envers le très saint Sacrement de l’Eucharistie ; il sembla même, après sa mort, qu’elle persévérait encore dans son corps privé de vie : étendu dans son cercueil, il ouvrit et ferma les yeux deux fois au moment de l’élévation de la sainte Hostie, à la grande admiration de tous ceux qui étaient présents. Ayant professé publiquement et ouvertement, devant les hérétiques, la croyance à la présence réelle, il eut à souffrir beaucoup de mauvais traitements ; on le chercha même à bien des reprises pour le faire mourir, mais la providence de Dieu l’arracha aux mains des impies. Dans l’oraison il était souvent privé du sentiment des choses extérieures, et il languissait dans une extase d’amour. On pense que ce fut en ces moments que cet homme simple et illettré puisa la science céleste qui le rendit capable de répondre sur les mystères les plus obscurs de la foi, et d’écrire même quelques ouvrages. Enfin Pascal, plein de mérites, s’en alla heureusement au Seigneur, à l’heure même qu’il avait prédite, l’an du salut mil cinq cent quatre-vingt douze, le seize des calendes de juin, le jour de la Fête de la Pentecôte, jour auquel il était né : il était âgé de cinquante-deux ans. Célèbre par les vertus dont nous avons parlé et par d’autres encore, illustre par ses miracles aussi bien pendant sa vie qu’après sa mort. Pascal fut déclaré Bienheureux par le Souverain Pontife Paul V, et Alexandre VIII l’a inscrit au catalogue des Saints. Enfin Léon XIII l’a déclaré et constitué le céleste Patron des Congrès eucharistiques et de toutes les Associations du Saint Sacrement, instituées jusqu’ici ou devant l’être à l’avenir.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le séraphin d’Assise ne pouvait manquer de députer quelques-uns de ses fils au-devant de son Maître ressuscité. Aujourd’hui c’est un des plus humbles et des plus ignorés du monde qu’il lui envoie ; dans trois jours un autre s’avancera chargé des palmes évangéliques, puissant en œuvres et en paroles. Pascal Baylon est l’enfant de la vie champêtre ; c’est en gardant son troupeau qu’il a trouvé le Seigneur Jésus. L’attrait de la contemplation s’est déclaré en lui ; les campagnes et les forêts lui ont révélé leur créateur, et dans son désir de l’approcher de plus près, il a voulu le suivre jusque dans les hauteurs de la plus sublime perfection. Il a convoité comme un trésor l’humilité de l’Homme-Dieu, sa vie pauvre et souffrante ; et c’est vers le cloître franciscain qu’il s’est dirigé. Sur cette terre bénie il a fleuri comme un arbre du ciel, et le monde entier a entendu parler de l’humble frère lai qu’abrita un obscur couvent espagnol. La sainte Église nous le montre en ce jour ravi dans la contemplation du triomphe de son Maître. Avec Jésus il a marché dans la voie de l’humiliation et de la croix ; n’est-il pas juste qu’il ait part aussi à la victoire de ce divin chef ? N’était-il pas présent à la pensée du Rédempteur lorsqu’il disait : « A vous qui êtes demeurés avec moi dans mes épreuves, mon Père a préparé un royaume où vous mangerez et boirez avec moi à ma table, et vous serez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël ? [1]. » Ainsi la Pâque du temps se résoudra dans la Pâque éternelle. Priez, ô Pascal, afin qu’à votre exemple nous tenions ferme ce que nous possédons déjà par la grâce de notre divin Ressuscité.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Saint pascal baylon, Serafico in ardore [2] (+ 1592) continue vraiment la tradition hagiographique de l’Ordre des Mineurs, et mérite d’être considéré comme l’un des plus illustres modèles de la dévotion au Saint-Sacrement. On peut lui appliquer ce verset du Psalmiste : Cor meum et caro mea exultaverunt in Deum vivum ; car, même après sa mort, son corps tressaillit et ses yeux s’ouvrirent dans un acte d’adoration, quand, à la messe, le prêtre éleva la sainte Hostie.

Sa fête date du temps de Pie VI. La messe est du Commun : Os iusti, sauf la première collecte qui est propre.

A Rome, deux églises portent le nom de cet humble frère lai, que le Saint-Siège a déclaré céleste Patron de tous les congrès et assemblées eucharistiques. La première de ces églises s’élève près du titulus Callisti ; elle avait été primitivement dédiée aux Quarante Martyrs de Sébaste, mais vers 1735, les Alcantarins espagnols y unirent, en lui donnant la préséance, le nom de leur célèbre compatriote. La seconde se trouve près de la basilique de Sainte-Cécile, et une maison religieuse y est annexée.

Prière. — « O Dieu qui avez orné votre confesseur Pascal d’un tendre amour envers les saints mystères de votre Corps et de votre Sang ; accordez-nous de retirer de ce divin banquet cette même ferveur spirituelle qu’il en rapportait. Par notre Seigneur, etc. »
De même que l’aimant attire le fer, qu’ainsi Jésus-Eucharistie attire nos âmes. Qu’une force irrésistible nous pousse sans cesse vers le tabernacle, sans que nous puissions trouver de repos ailleurs qu’aux pieds du Roi de gloire, caché pour notre amour sous les voiles de l’Hostie.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Puissions-nous recevoir dans la sainte communion l’abondance de l’Esprit.

Saint Pascal. — Jour de mort : 17 mai 1592. Tombeau : dans l’église des Clarisses à Villaréal, près de Valence. Image : On le représente en franciscain ; devant — lui, apparaît le calice surmonté de l’hostie. Vie : Pascal Baylon, le simple et le pieux petit berger qui fut plus tard le séraphique fils de saint François et en qui nous saluons aujourd’hui le patron du culte eucharistique, compte parmi les saints du temps de la Réforme. Il est un de ces hommes de Dieu qui, par leur admirable sainteté, rendirent à l’Église les pierres précieuses que les novateurs d’Allemagne avaient fait tomber de sa couronne. Il naquit dans la campagne de Valence et mourut à l’âge de 52 ans. Comme il était déjà mou et couché sur le brancard mortuaire, il ouvrit et ferma deux fois les yeux à l’Élévation de la sainte hostie. Léon XIII le proclama patron des congrès eucharistiques et des confréries du Saint-Sacrement.

Pratique : « Puissions-nous recevoir dans la sainte communion l’abondance de l’Esprit », lisons-nous dans l’oraison du jour. Celui qui veut vivre avec l’Église doit faire de la sainte Eucharistie le centre de sa vie. Il faut participer de la manière la plus active possible au sacrifice qu’offre le prêtre et communier en union avec le prêtre.

La messe (Os justi) est du commun des confesseurs.

[1] Luc. XXII, 28-30.] »

Les cieux se sont ouverts pour vous recevoir, ô Pascal ! Des ici-bas, l’ardeur de votre contemplation vous fit souvent pressentir les délices de l’éternité ; mais aujourd’hui tous les voiles sont abaissés, et vous contemplez pour jamais celui que vous avez tant désiré. Il ne s’agit plus pour vous de s’unir à lui par la souffrance et les abaissements ; c’est sa propre gloire, sa félicité, sa victoire, qu’il vous invite à partager. Daignez jeter un regard sur nous qui n’avons pas votre empressement à suivre les traces du Rédempteur, et qui ne possédons encore que l’espérance d’être réunis à lui dans son éternité. Soutenez notre faiblesse, et obtenez-nous cet amour qui fait aller droit à Jésus, qui passe par-dessus les obstacles de la chair et du sang, et établit l’homme dans une parfaite conformité avec son modèle divin Faites-nous aspirera la transformation en Jésus ressuscité, qui ne peut plus mourir. Les arrhes de cette transformation sont déjà en nous par la communion au mystère pascal ; qu’elles se complètent par notre fidélité à nous tenir près de notre chef triomphant. S’il nous laisse encore dans la vallée des larmes, son œil nous suit, son amour aspire à nous voir fidèles ; encore un peu de temps, et il paraîtra. « Voici que j’arrive vite, nous dit-il ; tiens ferme ce que tu as reçu ; je suis à la porte, et je frappe déjà. Celui qui entendra ma voix et m’ouvrira la porte, j’entrerai près de lui, et je ferai festin avec lui, et lui avec moi[[Apoc. III, 11, 20.

[2] Dante, Le Paradis, XI, 37. Ces mots s’appliquent à saint François d’Assise dans le texte de la Divine Comédie.