La dévotion des ducs de Lorraine envers Notre-Dame fut toujours vive. René II, qui avait fait peindre sur son étendard la scène de l’Annonciation, invoqua tout spécialement la sainte Vierge avant de livrer sous les murs de Nancy la fameuse bataille au cours de laquelle Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, trouva la mort, le 5 janvier 1477.
En reconnaissance de la victoire obtenue, à l’endroit même où les Bourguignons avaient massé leur artillerie et où un grand nombre d’entre eux avait été inhumé, René II fit élever une chapelle votive où il plaça une statue de la Vierge de Miséricorde, abritant sous son manteau un groupe de personnages qui symbolisent la Chrétienté tout entière : à droite, le pape, des cardinaux, des évêques, des religieux de tous ordres ; à gauche, des laïques, rois, reines, princes, nobles, peuple.
En 1738, le roi Stanislas entreprit de reconstruire la chapelle sur des plans beaucoup plus vastes, mais conserva l’ancienne statue, qui y est encore l’objet d’une grande vénération.
A l’imitation de ce groupe, on a fréquemment représenté, en Lorraine, la Vierge au manteau protecteur, traditionnellement dénommée Vierge de Bon Secours.
BEATÆ MARIÆ VIRGINIS DE BONO AUXILIO |
NOTRE-DAME DE BONSECOURS |
Ant. ad Introitum. | Introït |
Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei (T.P. Allelúia, allelúia.) | Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. 44, 2. | |
Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego opéra mea Regi. | De mon cœur a jailli un beau poème : c’est toute ma vie que j’offre au Roi. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens Deus, qui, per intercessiónem Deíparæ Vírginis, paréntes nostros insígni victória hostes superáre fecísti : concéde, quǽsumus ; ut, eádem intercedénte, auxílio tuae grátiæ adiúti, victóriam de hoste malígno semper cónsequi valeámus. | Dieu tout-puissant, qui, par l’intercession de la Vierge Mère de Dieu, avez accordé à nos ancêtres la victoire sur leurs ennemis, faites que par son intercession, aidés du secours de votre grâce, nous puissions toujours triompher de l’ennemi pervers. |
Léctio Michǽæ Prophétæ. | Lecture du Livre du Prophète Michée. |
5, 25. | |
Hæc dicit Dóminus : Tu, Béthlehem Ephrata, párvulus es in míllibus Iuda ; ex te mihi egrediétur qui sit dominátor in Israël, et egréssus eius ab inítio, a diébus æternitátis. Propter hoc dabit eos usque ad tempus in quo partúriens páriet ; et relíquiæ fratrum eius converténtur ad fílios Israël. Et stabit, et pascet in fortitúdine Dómini, in sublimitáte nóminis Dómini usque ad terminos terræ. Et erit iste pax. | Voici la parole du Seigneur : Toi, Bethléem Ephrata, tu es petite au milieu des clans de Juda. C’est de toi que sortira pour moi le futur souverain d’Israël, ses origines remontent au commencement du monde, aux jours de l’éternité. C’est pourquoi Dieu livrera les siens jusqu’au temps où celle qui est en travail enfantera et le reste de ses frères reviendra auprès des enfants d’Israël. Il se tiendra ferme et gouvernera, dans la force du Seigneur et avec la majesté du nom du Seigneur, jusqu’aux extrémités de la terre. Et c’est lui qui sera la paix. |
Graduale. Reg. 2, 1. | Graduel |
Exsultávit cor meum in Dómino, quia lætáta sum in salutári tuo. | Mon cœur s’est réjoui dans le Seigneur, j’ai mis ma joie dans son secours. |
V/. Luc. 1, 49. Fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen eius. | V/. Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. |
Allelúia, allelúia. V/. Cant. 6, 3. Pulchra es, amíca mea, suávis et decóra sicut Ierúsalem, terríbilis ut castrórum ácies ordináta. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Tu es belle, ma bien-aimée, douce et agréable comme Jérusalem ; terrible comme une armée rangée pour la bataille. Alléluia ! |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 86, 1-3 | Trait |
Fundaménta eius in móntibus sanctis : díligit Dóminus portas Sion super ómnia tabernácula Iacob. | Ses fondations reposent sur la montagne sainte, le Seigneur préfère son temple de Sion à toutes les chapelles de Jacob. |
V/. Gloriósa dicta sunt de te, cívitas Dei. | V/. On a exalté ta gloire, cité de Dieu. |
V/. Ibid., 5. Homo natus es in ea, et ipse fundávit eam Altíssimus. | V/. Ici un homme est né, et le Seigneur lui-même a fortifié le lieu. |
In missis votivis tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Aux messes votives pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Cant. 6, 3. Pulchra es, amíca mea, suávis et decóra sicut Ierúsalem, terríbilis ut castrórum ácies ordináta. | Allelúia, allelúia. V/. Tu es belle, ma bien-aimée, douce et agréable comme Jérusalem ; terrible comme une armée rangée pour la bataille. Alléluia ! |
Allelúia. V/. Ps. 121, 6. Rogáte quæ ad pacem sunt Ierúsalem, et abundántia diligentibus te. Allelúia. | Allelúia. V/. Priez pour que tout concoure à la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment, cité de Dieu, vivent en sécurité. Alléluia ! |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
11,27-28. | |
In illo tempore : Loquénte Iesu ad turbas, extóllens vocem quædam múlier de turba, dixit illi : Beátus venter qui te portávit, et úbera quæ suxísti. At ille dixit : Quinímmo beáti, qui áudiunt verbum Dei et custódiunt illud. | Un jour que Jésus parlait au milieu de la foule, une femme s’écria : « Comme elle est heureuse, la Mère qui t’a mis au monde, et qui t’a nourri de son lait ! » Mais Jésus répondit : « Bien plus heureux encore celui qui écoute la parole de Dieu et qui la met en pratique ! » |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Iudith. 13,17-18 | Offertoire |
Laudáte Dóminum, qui in me ancílla sua adimplevit misericórdiam suam, quam promísit dómui Israel (T.P. Allelúia.) | Louez le Seigneur qui, par moi, sa servante, a donné la pleine mesure de sa miséricorde promise à la Maison d’Israël. (T.P. Alléluia.) |
Secreta. | Secrète |
Dómine, Deus, qui per beátæ Maríæ Vírginis partum, antíquas misericórdiæ tuæ cogitatiónes implevísti : perfice, quǽsumus, in nobis ineffábile pietátis tuæ sacraméntum ; ut hæc hóstia nos sanctíficet et renásci tríbuat in Christo Fílio tuo Dómino nostro. | Seigneur, qui, par la maternité de la Vierge Marie, avez accompli vos projets de bonté prévus de toute éternité, accomplissez en nous le mystère de votre amour, pour que cette offrande nous sanctifie et nous fasse renaître dans le Christ, votre Fils, notre Seigneur. |
Præfatio de B. Maria Virg. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie . |
Ant. ad Communionem. Soph.3, 14 et 17. | Communion |
Lauda, fília Sion ; lætáre in omni corde, fília Ierúsalem : Dóminus Deus tuus in medio tui, gaudebit super te in lætítia (T.P. Allelúia.) | Pousse des cris de joie, fille de Sion, réjouis-toi de tout ton cœur, fille de Jérusalem, le Seigneur ton Dieu sera au milieu de ton peuple et fera éclater sa joie à cause de Toi. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio. | Postcommunion |
Adésto, Dómine, pópulis, qui participatióne Córporis et Sánguinis tui reficiúntur : ut sanctíssima tua Genitríce auxiliánte ; ab omni malo et perículo liberéntur, et in ópere bono custodiántur. | Seigneur, écoutez votre peuple, qui a nourri ses forces en communiant à votre Corps et à votre Sang ; avec le secours de votre très sainte Mère, faites qu’il soit délivré de tout mal et de tout danger, et confirmé dans la pratique de tout bien. |