Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Les Quatre-Temps d’été coïncident toujours avec l’Octave de la Pentecôte. L’Eglise y offre à Dieu les prémices de la saison nouvelle et prie pour les prêtres qui, samedi prochain, vont recevoir l’Esprit-Saint dans le Sacrement de l’Ordre. La Station du Mercredi des Quatre-Temps se faisait toujours à Sainte-Marie-Majeure. C’est aux pieds de la Vierge, que l’Esprit-Saint remplit de ses grâces au Cénacle, que se réunissaient les nouveaux baptisés. La liturgie leur rappelait le miracle de la Pentecôte (1ère Lecture) et les prodiges opérés par les Apôtres, en vertu desquels le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur se multipliait de plus en plus (2ème Lecture). Mus par l’Esprit-Saint les catéchumènes ont aussi eu foi en Jésus, ils sont allés à lui et le Christ leur a donné à manger la vraie manne qui fait vivre éternellement (Ev.). Demandons au divin Consolateur de nous éclairer de plus en plus et de nous mettre, selon la promesse de N.-S., en pleine possession de la vérité(Or.).
Ant. ad Introitum. Ps. 67, 8 et 9. | Introït | |
Deus, dum egrederéris coram pópulo tuo, iter fáciens eis, hábitans in illis, allelúia : terra mota est, cæli distillavérunt, allelúia, allelúia. | O dieu, quand vous marchiez devant votre peuple, quand vous traversiez le désert, la terre fut ébranlée et les cieux se fondirent, alléluia, alléluia. | |
Ps. ibid., 2. | ||
Exsúrgat Deus, et dissipéntur inimíci eius : et fúgiant, qui odérunt eum, a fácie eius. | Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés : et que ceux qui le haïssent fuient devant sa face. | |
V/.Glória Patri. | ||
Post Kýrie, eléison dicitur Orémus, sine Flectámus génua. | Après le Kýrie, eléison on dit Orémus, sans Flectámus génua. | |
Oratio. | Collecte | |
Mentes nostras, quǽsumus, Dómine, Paráclitus, qui a te procédit, illúminet : et indúcat in omnem, sicut tuus promísit Fílius, veritátem : Qui tecum… in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, que le Consolateur qui procède de vous, éclaire nos âmes : et qu’il nous fasse pénétrer toute vérité comme l’a promis votre Fils : Qui avec vous... en l’unité du même. | |
¶ Præcedens oratio sumitur ad commemorandam feriam IV Quatuor Temporum. | ¶ Cette oraison est utilisée s’il faut commémorer le mercredi des Quatre-Temps. | |
Léctio Actuum Apostolórum. | Lecture des Actes des Apôtres. | |
Act. 2, 14-21. | ||
In diébus illis : Stans Petrus cum úndecim, levávit vocem suam, et locútus est eis : Viri Iudǽi, et qui habitátis Ierúsalem univérsi, hoc vobis notum sit, et áuribus percípite verba mea. Non enim, sicut vos æstimátis, hi ébrii sunt, cum sit hora diéi tértia : sed hoc est, quod dictum est per Prophétam Ioël : Et erit in novíssimis diébus (dicit Dóminus) effúndam de Spíritu meo super omnem carnem, et prophetábunt fílii vestri et fíliæ vestræ, et iúvenes vestri visiónes vidébunt, et senióres vestri sómnia somniábunt. Et quidem super servos meos et super ancíllas meas in diébus illis effúndam de Spíritu meo, et prophetábunt : et dabo prodígia in cælo sursum et signa in terra deórsum, sánguinem et ignem et vapórem fumi. Sol convertátur in ténebras et luna in sánguinem, antequam véniat dies Dómini magnus et maniféstus. Et erit : omnis, quicúmque invocáverit nomen Dómini, salvus erit. | En ces jours-là, Pierre se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur dit : Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez bien ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles. Ces hommes ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car il n’est que la troisième heure du jour. Mais il arrive ce qui a été dit par le prophète Joël : Il arrivera dans les derniers jours, dit le Seigneur, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront. Et je ferai paraître en haut des prodiges dans le ciel, et des miracles en bas sur la terre ; du sang, du feu, et une vapeur de fumée. Le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le grand et glorieux jour du Seigneur. Et alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. | |
Allelúia. V/. Ps. 32, 6. Verbo Dómini cæli firmáti sunt, et Spíritu oris eius omnis virtus eórum. | Allelúia. V/. Les cieux ont été affermis par le Verbe du Seigneur, et toute leur armée par le souffle de sa bouche. | |
Hic dicitur Glória in excélsis Deo, et postea Dóminus vobíscum. | Ici on dit le Glória in excélsis Deo, et ensuite Dóminus vobíscum. | |
Oratio. | Collecte | |
Præsta, quǽsumus, omnípotens et miséricors Deus : ut Spíritus Sanctus advéniens, templum nos glóriæ suæ dignánter inhabitándo perfíciat. Per Dóminum . . . in unitáte eiusdem. | Faites, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant et miséricordieux, que l’Esprit-Saint qui vient à nous, fasse de nous, avec bonté, en y demeurant, le temple de sa gloire. Par N.-S... en l’unité du même. | |
Léctio Actuum Apostolórum. | Lecture des Actes des Apôtres. | |
Act. 5, 12-16. | ||
In diébus illis : Per manus autem Apostolórum fiébant signa et prodígia multa in plebe. Et erant unanímiter omnes in pórticu Salomónis. Ceterórum autem nemo audébat se coniúngere illis : sed magnificábat eos pópulus. Magis autem augebátur credéntium in Dómino multitúdo virórum ac mulíerum, ita ut in pláteas eícerent infírmos, et pónerent in léctulis ac grabátis, ut, veniénte Petro, saltem umbra illíus obumbráret quemquam illórum, et liberaréntur ab infirmitátibus suis. Concurrébat autem et multitúdo vicinárum civitátum Ierúsalem, afferéntes ægros et vexátos a spirítibus immúndis : qui curabántur omnes. | En ces jours-là, par les mains des apôtres il se faisait beaucoup de miracles et de prodiges parmi le peuple ; et ils se tenaient tous ensemble sous le portique de Salomon. Aucun des autres n’osait se joindre à eux ; mais le peuple faisait d’eux de grands éloges. Et la multitude de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s’augmentait de plus en plus ; au point qu’on apportait les malades dans les rues, et qu’on les mettait sur des lits et des grabats, afin que, Pierre venant à passer, son ombre au moins couvrît quelqu’un d’eux, et qu’ils fussent délivrés de leurs infirmités. Une foule nombreuse accourait aussi à Jérusalem des villes voisines, amenant des malades, et ceux que tourmentaient des esprits impurs ; et ils étaient tous guéris. | |
Allelúia, allelúia. (Hic genuflectitur) V/. Veni, Sancte Spíritus, reple tuórum corda fidélium : et tui amóris in eis ignem accénde. | Allelúia, allelúia. (On se met à genoux) V/. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles ; et allumez en eux le feu de votre amour. | |
Sequentia. | Séquence. | |
Veni, Sancte Spíritus,
et emítte cǽlitus lucis tuæ rádium. | Venez, ô Saint-Esprit,
Et envoyez du ciel Un rayon de votre lumière. | |
Veni, pater páuperum ;
veni, dator múnerum ; veni, lumen córdium. | Venez, père des pauvres,
Venez, distributeur de tous dons, Venez, lumière des cœurs. | |
Consolátor óptime,
dulcis hospes ánimæ, dulce refrigérium. | Consolateur suprême,
Doux hôte de l’âme, Douceur rafraîchissante. | |
In labóre réquies,
in æstu tempéries, in fletu solácium. | Repos dans le labeur,
Calme, dans l’ardeur, Soulagement, dans les larmes. | |
O lux beatíssima,
reple cordis íntima tuórum fidélium. | 0 lumière bienheureuse,
Inondez jusqu’au plus intime, Le cœur de vos fidèles. | |
Sine tuo númine
nihil est in hómine, nihil est innóxium. | Sans votre secours,
Il n’est en l’homme, rien, Rien qui soit innocent. | |
Lava quod est sórdidum,
riga quod est áridum, sana quod est sáucium. | Lavez ce qui est souillé,
Arrosez ce qui est aride, Guérissez ce qui est blessé. | |
Flecte quod est rígidum,
fove quod est frígidum, rege quod est dévium. | Pliez ce qui est raide,
Échauffez ce qui est froid. Redressez ce qui dévie. | |
Da tuis fidélibus,
in te confidéntibus, sacrum septenárium. | Donnez à vos fidèles,
qui en vous se confient Les sept dons sacrés. | |
Da virtútis méritum,
da salútis éxitum, da perénne gáudium. Amen. Allelúia. | Donnez-leur le mérite de la vertu,
Donnez une fin heureuse, Donnez l’éternelle joie. Ainsi soit-il. Alléluia. | |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem. | Suite du Saint Évangile selon saint Jean. | |
Ioann. 6, 44-52. | ||
In illo témpore : Dixit Iesus turbis Iudæórum : Nemo potest veníre ad me, nisi Pater, qui misit me, tráxerit eum : et ego resuscitábo eum in novíssimo die. Est scriptum in Prophétis : Et erunt omnes docíbiles Dei. Omnis, qui audívit a Patre et dídicit, venit ad me. Non quia Patrem vidit quisquam, nisi is, qui est a Deo, hic vidit Patrem. Amen, amen, dico vobis : qui credit in me, habet vitam ætérnam. Ego sum panis vitæ. Patres vestri manducavérunt manna in desérto, et mórtui sunt. Hic est panis de cælo descéndens : ut, si quis ex ipso manducáverit, non moriátur. Ego sum panis vivus, qui de cælo descéndi. Si quis manducáverit ex hoc sane, vivet in ætérnum : et palis, quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita. | En ce temps-là : Jésus dit à la foule des Juifs : Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père, et a reçu son enseignement, vient à moi. Non que quelqu’un ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde. | |
Credo | ||
Ant. ad Offertorium. Ps. 118, 47-48. | Offertoire | |
Meditábor in mandátis tuis, quæ diléxi valde : et levábo manus meas ad mandáta tua, quæ diléxi, allelúia. | Je méditerai sur vos commandements, car je les aime, je lèverai mes mains vers vos lois qui me sont chères, alléluia. | |
Secreta. | Secrète | |
Accipe, quǽsumus, Dómine, munus oblátum : et dignánter operáre ; ut, quod mystériis ágimus, piis efféctibus celebrámus. Per Dóminum. | Agréez, nous vous en supplions, Seigneur, le don qui vous est offert et daignez faire, dans votre bonté, que nous célébrions avec de pieux sentiments, ce que nous honorons en ces mystères. | |
Præfatio, Communicantes et Hanc igitur, ut in die Pentecostes. | Préface, Communicantes et Hanc igitur du jour de la Pentecôte . | |
Ant. ad Communionem. Ioann. 14, 27. | Communion | |
Pacem relínquo vobis, allelúia : pacem meam do vobis, allelúia, allelúia. | Je vous laisse la paix, alléluia ; je vous donne ma paix, alléluia, alléluia. | |
Postcommunio. | Postcommunion | |
Suméntes, Dómine, cæléstia sacraménta, quǽsumus cleméntiam tuam : ut quod temporáliter gérimus ætérnis gáudiis consequámur Per Dóminum. | En recevant, Seigneur, ces célestes sacrements, nous supplions votre clémence de faire que nous arrivions à posséder dans les joies éternelles ce que nous célébrons dans le temps. |
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Allelúia, Spíritus Dómini replévit orbem terrárum [1] : * Veníte, adorémus, allelúia. | Alléluia, l’Esprit du Seigneur a rempli l’univers : * Venez, adorons-le, alléluia. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Iam Christus astra ascénderat,
Revérsus unde vénerat, Patris fruéndum múnere, Sanctum datúrus Spíritum. | Déjà le Christ était monté aux cieux,
retourné d’où il était venu, pour nous donner le Saint-Esprit, qui fera jouir de la grâce du Père. |
Solémnis urgébat dies,
Quo mystico septémplici Orbis volútus sépties, Signat beáta témpora. | Il approchait le jour solennel,
où le cycle parcouru sept fois du septénaire mystérieux, annonce les temps bienheureux [2]. |
Cum lucis hora tértia
Repénte mundus íntonat, Apóstolis orántibus Deum veníre núntiat. | A la troisième heure du jour,
soudain le monde tonne, aux apôtres en prière il annonce que Dieu vient. |
De Patris ergo lúmine
Decórus ignis almus est, Qui fida Christi péctora Calóre Verbi cómpleat. | C’est donc de la lumière du Père
qu’est nourrit ce feu magnifique, qui remplit de la chaleur du Verbe les cœurs fidèles aux Christ. |
Impléta gaudent víscera,
Affláta Sancto Spíritu, Vocésque divérsas sonant, Fantur Dei magnália. | Au souffle de l’Esprit-Saint,
ils sont intérieurement comblés de joie, ils répandent des paroles diverses, ils publient les merveilles de Dieu. |
Notíque cunctis Géntibus,
Græcis, Latínis, Bárbaris, Simúlque demirántibus, Linguis loquúntur ómnium. | Compris par toutes les nations,
les Grecs, les Latins, les Barbares, et, à l’étonnement de tous, ils parlent le langage de tous. |
Iudǽa tunc incrédula,
Vesána torvo spíritu, Madére musto sóbrios Christi fidéles íncrepat. | La Judée alors incrédule,
égarée par un esprit mauvais, accuse d’un excès de vin nouveau les sobres disciples du Christ. |
Sed éditis miráculis
Occúrrit, et docet Petrus, Falsum profári pérfidos, Ioéle teste cómprobans. | Mais par les miracles accomplis
Pierre répond et enseigne, que les incrédules ont menti selon le témoignage du Prophète Joël [3]. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
Ad Nocturnum | Au Nocturne [4] |
Ant. 1 Factus est * repénte de cælo sonus adveniéntis spíritus veheméntis, allelúia, allelúia. | Ant. 1 Il se fit * soudain un bruit du ciel, comme celui d’un vent impétueux qui arrive [5], alléluia, alléluia. |
Psaume 47 | |
On répète l’antienne du psaume après chaque psaume. | |
Ant. 2 Confírma hoc, Deus, * quod operátus es in nobis : a templo sancto tuo, quod est in Ierúsalem [6], allelúia, allelúia. | Ant. 2 Affermissez, ô Dieu, * ce que vous avez opéré parmi nous, du milieu de votre saint temple, qui est dans Jérusalem, alléluia, alléluia. |
Psaume 67 | |
Ant. 3 Emítte Spíritum tuum, * et creabúntur : et renovábis fáciem terræ [7], allelúia, allelúia. | Ant. 3 Vous enverrez votre Esprit, * et vous renouvellerez la face de la terre, alléluia, alléluia. |
Psaume 103 | |
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. | V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint [8], alléluia. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Lectio i | 1ère leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 6, 44-52. | |
In illo témpore : Dixit Iesus turbis Iudæórum : Nemo potest veníre ad me, nisi Pater, qui misit me, tráxerit eum. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus dit à la foule des Juifs : Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire. Et le reste. |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi. | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tract. 26 in Ioann., post initium | |
Noli cogitáre te invítum trahi : tráhitur ánimus et amóre. Nec timére debémus, ne ab homínibus, qui verba perpéndunt, et a rebus máxime divínis intelligéndis longe remóti sunt, in hoc Scripturárum sanctárum evangélico verbo fórsitan reprehendámur, et dicátur nobis : Quómodo voluntáte credo, si trahor ? Ego dico : Parum est voluntáte : étiam voluptáte tráheris. Quid est, trahi voluptáte ? Delectáre in Dómino : et dabit tibi petitiónes cordis tui. Est quædam volúptas cordis, cui panis dulcis est ille cæléstis. Porro si poétæ dícere lícuit : Trahit sua quemque volúptas : non necéssitas, sed volúptas ; non obligátio, sed delectátio : quanto fórtius nos dícere debémus, trahi hóminem ad Christum, qui delectátur veritáte, delectátur beatitúdine, delectátur iustítia, delectátur sempitérna vita, quod totum Christus est ? An vero habent córporis sensus voluptátes suas, et ánimus deséritur a voluptátibus suis ? Si ánimus non habet voluptátes suas, unde dícitur : Fílii autem hóminum sub tégmine alárum tuárum sperábunt : inebriabúntur ab ubertáte domus tuæ, et torrénte voluptátis tuæ potábis eos. Quóniam apud te est fons vitæ : et in lúmine tuo vidébimus lumen. | Ne t’imagine pas que tu sois attiré malgré toi ; l’âme est attirée par l’amour aussi. Et nous ne devons pas craindre d’être repris peut-être, au sujet de cette parole évangélique des saintes Écritures, par des hommes qui pèsent à l’excès les paroles et qui sont loin de comprendre les choses, surtout celles de Dieu ; nous ne devons pas craindre que l’on nous dise : Comment puis-je croire par ma libre volonté si je suis attiré ? Moi je réponds : C’est peu dire : par la volonté, vous êtes même attiré par le plaisir. Qu’est-ce qu’être attiré par le plaisir ? « Mets tes délices dans le Seigneur, et il t’accordera ce que ton cœur demande » [9]. Il existe une certaine volupté pour le cœur auquel est doux ce pain céleste. Or si un poète a pu dire : « Chacun est attiré par son plaisir » [10] ; remarquez, non par la nécessité, mais par le plaisir ; non par le devoir, mais par la jouissance : à combien plus forte raison, devons-nous dire que celui-là est attiré vers le Christ, qui fait ses délices de la vérité, de la béatitude, de la justice, de la vie éternelle ; car le Christ est tout cela. Quoi ! Les sens du corps auraient leurs voluptés, et l’âme n’aurait point les siennes ? Si l’âme n’a point ses jouissances, comment expliquer ces paroles : « Les enfants des hommes espéreront à l’abri de vos ailes, ils seront enivrés de l’abondance de votre maison, et vous les abreuverez du torrent de vos délices ; parce qu’en vous est une source de vie, et que dans votre lumière nous verrons la lumière ? » [11] |
R/. Disciplínam et sapiéntiam dócuit eos Dóminus, allelúia : firmávit in illis grátiam Spíritus sui, * Et intelléctu implévit corda eórum, allelúia. | R/. Le Seigneur leur a enseigné la discipline et la sagesse [12], alléluia : il a fortifié en eux la grâce de son Esprit, * Et il a rempli leurs cœurs d’intelligence, alléluia. |
V/. Repentíno namque sónitu Spíritus Sanctus super eos venit. | V/. Car le Saint-Esprit est descendu sur eux avec un bruit soudain [13]. |
* Et intelléctu implévit corda eórum, allelúia. | * Et il a rempli leurs cœurs d’intelligence, alléluia. |
Lectio ii | 2e leçon |
Da amántem, et sentit quod dico : da desiderántem, da esuriéntem, da in ista solitúdine peregrinántem, atque sitiéntem, et fontem ætérnæ pátriæ suspirántem : da talem, et scit quid dicam. Si autem frígido loquor, nescit, quid loquor. Tales erant isti, qui ínvicem murmurábant. Pater, inquit, quem tráxerit, venit ad me. Quid est autem, Pater quem tráxerit, cum ipse Christus trahat ? Quare vóluit dícere, Pater quem tráxerit ? Si trahéndi sumus, ab illo trahámur, cui dicit quædam, quæ díligit : Post odórem unguentórum tuórum currémus. Sed quid intélligi vóluit, advertámus fratres, et, quantum póssumus, capiámus. Trahit Pater ad Fílium eos, qui proptérea credunt in Fílium, quia eum cógitant Patrem habére Deum. Deus enim Pater æquálem sibi génuit Fílium ; et qui cógitat, atque in fide sua sentit et rúminat, æquálem esse Patri eum, in quem credit, ipsum trahit Pater ad Fílium. | Donne-moi un cœur qui aime, il sent ce que je dis ; donne-moi un cœur qui désire, donne-moi un cœur qui ait faim, donne-moi un cœur qui se regarde comme exilé et voyageur dans ce désert, un cœur qui ait soif du ciel et qui soupire après la source de l’éternelle patrie ; donne-moi un tel cœur, il sait ce que je dis. Mais si je parle à un cœur froid, il ne comprend pas mon langage. Tels étaient les juifs qui murmuraient entre eux. « Celui, dit le Sauveur, que mon Père attire, vient à moi. » Mais que signifient ces paroles : « Celui que mon Père attire, » puisque le Christ lui-même attire ? Dans quelle intention le Sauveur s’est-il exprimé ainsi : « Celui que mon Père attire ? » Si nous devons être entraînés, soyons-le par celui à qui une âme aimante disait : « Après toi nous courrons à l’odeur de tes parfums » [14].Considérons attentivement, mes frères, ce que le Sauveur veut nous faire entendre, et comprenons le dans la mesure de nos forces. Le Père attire au Fils ceux qui croient au Fils, par ce qu’ils sont persuadés qu’il a Dieu pour Père. Dieu le Père, en effet, a engendré un Fils égal à lui ; et l’homme qui reconnaît dans sa pensée que celui en qui il croit est égal au Père, qui possède dans sa foi le sentiment de cette vérité et qui la médite, le Père l’attire vers son Fils. |
R/. Ite in univérsum orbem, et prædicáte Evangélium, allelúia : * Qui credíderit et baptizátus fúerit, salvus erit, allelúia, allelúia, allelúia. | R/. Allez dans tout l’univers, et prêchez l’Évangile [15], alléluia : * Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, alléluia, alléluia, alléluia. |
V/. In nómine meo dæmónia eícient, linguis loquéntur novis, serpéntes tollent. | V/. Ils chasseront les dénions en mon nom, ils parleront des langues nouvelles, ils prendront les serpents. |
* Qui credíderit et baptizátus fúerit, salvus erit, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Qui credíderit et baptizátus fúerit, salvus erit, allelúia, allelúia, allelúia. | * Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, alléluia, alléluia, alléluia. Gloire au Père. * Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, alléluia, alléluia, alléluia. |
Lectio iii | 3e leçon |
Aríus crédidit creatúram, non eum traxit Pater ; quia non consíderat Patrem, qui Fílium non credit æquálem. Quid dicis, O Ari ? quid dicis, hærétice ? quid loquéris ? Quid est Christus ? Non, inquit, Deus verus, sed quem fecit Deus verus. Non te traxit Pater ; non enim intellixísti Patrem, cuius Fílium negas. Aliud cógitas, non est ipse Fílius : nec a Patre tráheris, nec ad Fílium tráheris. Aliud est enim Fílius, áliud quod tu dicis. Photínus dicit : Homo solum est Christus, non est et Deus. Qui sic credit, non Pater eum traxit. Quem traxit Pater ? Illum qui dicit : Tu es Christus Fílius Dei vivi. Ramum víridem osténdis ovi, et trahis illam. Nuces púero demonstrántur, et tráhitur : et quod currit, tráhitur, amándo tráhitur, sine læsióne córporis tráhitur, cordis vínculo tráhitur. Si ergo ista, quæ inter delícias et voluptátes terrénas revelántur amántibus, trahunt, quóniam verum est, Trahit sua quemque volúptas ; non trahit revelátus Christus a Patre ? Quid enim fórtius desíderat ánima, quam veritátem ? | Arius a cru que le Fils était une créature ; le Père ne l’a point attiré, car on ne considère pas le Père, lorsqu’on ne croit point que le Fils lui est égal. Que dis-tu, ô Arius ? Que dis-tu, hérétique ? Quel langage tiens-tu ? Qu’est-ce que le Christ ? Il n’est point le Dieu véritable, dis-tu, mais il a été fait par le Dieu véritable. Le Père ne t’a point attiré : car tu n’as pas compris le Père dont tu nies le Fils. Ce que tu penses du Christ est tout différent de ce qu’il est, ce n’est pas lui ; tu n’es point attiré par le Père, et tu n’es point attiré vers le Fils, car autre chose est le Fils, autre chose ce que tu dis qu’il est. Photin dit : Jésus-Christ n’est qu’un homme : il n’est pas Dieu aussi. Celui qui pense ainsi, le Père ne l’a pas attiré. Quel est celui que le Père a attiré ? Celui qui dit : « Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant » [16]. On montre à une brebis un rameau vert et on l’attire ; on montre des noix à un enfant et il est attiré ; et puisqu’il court, il est attiré par ce qu’il aime, il est attiré sans aucune violence extérieure, il est attiré par le lien du cœur. Si les charmes que les délices et les voluptés terrestres révèlent aux cœurs aimants exercent sur eux une véritable puissance d’attraction, car elle est vraie cette maxime : « Chacun est attiré par son plaisir, » refuserons-nous cette puissance à Jésus-Christ, qui nous est révélé par le Père ? Qu’est-ce que l’âme, en effet, désire plus vivement que la vérité ? |
Te Deum | |
A LAUDES.
Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia. | Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [17], alléluia. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia. | Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [18], alléluia. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia. | Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [19], alléluia, alléluia. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia. | Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [20], alléluia. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia. | Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [21], alléluia, alléluia. |
Psaume 148 | |
Capitulum Act. 2. 1-2. | Capitule |
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes. | Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. |
Hymnus | Hymne |
Beáta nobis gáudia
Anni redúxit órbita, Cum Spíritus Paráclitus Illápsus est Apóstolis. | Le cycle de l’année nous ramène
les joies bienheureuses du jour où l’Esprit Paraclet descendit sur les Apôtres. |
Ignis vibránte lúmine
Linguæ figúram détulit, Verbis ut essent próflui, Et caritáte férvidi. | Le feu à l’éclat vibrant
a pris la forme d’une langue, pour qu’ils abondent de paroles et soient brûlants de charité. |
Linguis loquúntur ómnium ;
Turbæ pavent Gentílium, Musto madére députant Quos Spíritus repléverat. | Ils parlent les langues de tous ;
les foules de Gentils sont dans la stupeur, ils croient pris de vin nouveau ceux que l’Esprit vient de remplir. |
Patráta sunt hæc mýstice,
Paschæ perácto témpore, Sacro diérum círculo, Quo lege fit remíssio. | Ces faits s’accomplissent selon le mystère,
le temps pascal étant écoulé, s’ouvre un cycle sacré de jours où la loi remettait toutes les dettes [22]. |
Te nunc, Deus piíssime,
Vultu precámur cérnuo : Illápsa nobis cælitus Largíre dona Spíritus. | Vous, maintenant, Dieu très clément,
nous vous en prions, prosternés : accordez-nous les dons de l’Esprit qui nous viennent du ciel. |
Dudum sacráta péctora
Tua replésti grátia : Dimítte nostra crímina, Et da quiéta témpora. | Vous venez de consacrer ces cœurs
remplis de votre grâce : remettez nos crimes, donnez des jours paisibles. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Repléti sunt omnes Spíritu Sancto, allelúia. | V/. Ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint, alléluia [23]. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Ad Bened. Ant. Ego sum panis vivus, * dicit Dóminus, qui de cælo descéndi, allelúia, allelúia. | Ant. au Benedictus Moi je suis le pain vivant, * dit le Seigneur, qui suis descendu du ciel [24], alléluia, alléluia. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Mentes nostras, quǽsumus, Dómine, Paráclitus, qui a te procédit, illúminet : et indúcat in omnem, sicut tuus promísit Fílius, veritátem : Qui tecum… in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, que le Consolateur qui procède de vous, éclaire nos âmes : et qu’il nous fasse pénétrer toute vérité comme l’a promis votre Fils : Qui avec vous... en l’unité du même. |
AUX VÊPRES.
Ant. 1 Cum compleréntur * dies Pentecóstes, erant omnes páriter in eódem loco, allelúia. | Ant. 1 Quand furent accomplis * les jours de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu [25], alléluia. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 Spíritus Dómini * replévit orbem terrárum, allelúia. | Ant. 2 L’Esprit du Seigneur * a rempli le globe de la terre [26], alléluia. |
Psaume 110 | |
Ant. 3 Repléti sunt omnes * Spíritu Sancto, et cœpérunt loqui, allelúia, allelúia. | Ant. 3 Ils furent tous remplis * de l’Esprit-Saint et ils commencèrent à parler [27], alléluia, alléluia. |
Psaume 111 | |
Ant. 4 Fontes, et ómnia * quæ movéntur in aquis, hymnum dícite Deo, allelúia. | Ant. 4 Fontaines, et toutes créatures * qui vous mouvez dans les eaux, dites un hymne à Dieu [28], alléluia. |
Psaume 112 | |
Ant. 5 Loquebántur * váriis linguis Apóstoli magnália Dei, allelúia, allelúia, allelúia. | Ant. 5 Les Apôtres annonçaient * en diverses langues les grandes œuvres de Dieu [29], alléluia, alléluia. |
Psaume 113 | |
Capitulum Act. 2. 1-2. | Capitule |
Cum compleréntur dies Pentecóstes, erant omnes discípuli páriter in eódem loco : et factus est repénte de cælo sonus, tamquam adveniéntis spíritus veheméntis, et replévit totam domum, ubi erant sedéntes. | Lorsque le jour de la Pentecôte fut arrivé, ils étaient tous ensemble dans un même lieu : tout à coup il se produisit, venant du ciel, un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. |
Hymnus | Hymne |
Veni, Creátor Spíritus,
Mentes tuórum vísita Imple supérna grátia, Quæ tu creásti péctora. | Venez, Esprit Créateur [30],
Visitez les âmes de vos fidèles, Remplissez de la grâce céleste Les cœurs que vous avez créés. |
Qui díceris Paráclitus,
Altíssimi donum Dei, Fons vivus, ignis, cáritas, Et spiritális únctio. | Vous êtes appelé le Paraclet [31],
Le Don [32] de Dieu très haut, La source d’eau vive, le feu, l’Amour, Et l’onction spirituelle [33]. |
Tu septifórmis múnere,
Dígitus patérnæ déxteræ, Tu rite promíssum Patris, Sermóne ditans gúttura. | Vous êtes l’Auteur des sept dons [34],
Le doigt de la droite du Père [35] : Vous, promis solennellement par le Père, Vous mettez sur nos lèvres votre parole. |
Accénde lumen sénsibus :
Infúnde amórem córdibus : Infírma nostri córporis Virtúte firmans pérpeti. | Allumez la lumière dans nos esprits [36] ;
Versez l’amour dans nos cœurs ; Soutenez la faiblesse de notre corps Par votre incessante énergie. |
Hostem repéllas lóngius,
Pacémque dones prótinus : Ductóre sic te prǽvio Vitémus omne nóxium. | Repoussez l’ennemi loin de nous,
Hâtez-vous de nous donner la paix, Marchant ainsi sous votre conduite, Nous éviterons tout mal. |
Per te sciámus da Patrem,
Noscámus atque Fílium, Teque utriúsque Spíritum Credámus omni témpore. | Par vous, que nous connaissions le Père,
Faites-nous connaître aussi le Fils, Et qu’en vous, Esprit de l’un et de l’autre Nous croyons en tout temps. |
Deo Patri sit glória,
Et Fílio, qui a mórtuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen. | Gloire soit rendue à Dieu le Père
Et au Fils qui est ressuscité des morts, Ainsi qu’au Consolateur, Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. |
V/. Loquebántur váriis linguis Apóstoli, allelúia. | V/. Les Apôtres annonçaient en diverses langues [37], alléluia. |
R/. Et cœpérunt loqui, allelúia. | R/. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |
Ad Magnificat Ant. Ego sum panis vivus, * qui de cælo descéndi : si quis manducáverit ex hoc pane, vivet in ætérnum : et panis, quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita, allelúia. | Ant. au Magnificat Je suis le pain vivant, * moi qui suis descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement : et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde, alléluia. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Mentes nostras, quǽsumus, Dómine, Paráclitus, qui a te procédit, illúminet : et indúcat in omnem, sicut tuus promísit Fílius, veritátem : Qui tecum… in unitáte eiúsdem. | Nous vous en supplions, Seigneur, que le Consolateur qui procède de vous, éclaire nos âmes : et qu’il nous fasse pénétrer toute vérité comme l’a promis votre Fils : Qui avec vous... en l’unité du même. |
Nous avons vu avec quelle fidélité le divin Esprit a su accomplir, dans le cours des siècles, la mission que l’Emmanuel lui a donnée de former, de protéger et de maintenir l’Église son Épouse. Cette recommandation d’un Dieu a été remplie avec toute la puissance d’un Dieu ; et c’est le plus beau et le plus étonnant spectacle que présentent les annales de l’humanité depuis dix-huit siècles. Cette conservation d’une société morale, toujours la même en tous les temps et en tous les lieux, promulguant un symbole précis et obligatoire pour tous ses membres, et maintenant par ses arrêts la plus compacte unité de croyance entre tous ses fidèles, est, avec la merveilleuse propagation du christianisme, l’événement capital de l’histoire Aussi ces deux faits sont-ils, non l’effet d’une providence ordinaire, comme le prétendent certains philosophes de notre temps, mais des miracles de premier ordre opérés directement par le Saint-Esprit, et destinés à servir de base à notre foi dans la vérité du christianisme. L’Esprit-Saint qui ne devait pas, dans l’exercice de sa mission, revêtir une forme sensible, y a rendu sa présence visible à notre intelligence, et par ce moyen, il a fait assez pour démontrer son action personnelle dans l’œuvre du salut des hommes.
Suivons maintenant cette action divine, non plus en tant qu’elle a pour but de seconder le dessein miséricordieux du Fils de Dieu qui a daigné prendre une Épouse ici-bas, mais dans les rapports de cette Épouse avec la race humaine. Notre Emmanuel a voulu qu’elle fût la Mère des hommes, et que tous ceux qu’il convie à l’honneur de devenir ses propres membres, reconnussent que c’est elle qui les enfante à cette glorieuse destinée. L’Esprit-Saint devait donc produire l’Épouse de Jésus avec assez d’éclat pour qu’elle fût distinguée et connue sur la terre, tout en laissant à la liberté humaine le pouvoir de la méconnaître et de la repousser.
Il fallait que cette Église dans sa durée embrassât tous les siècles, qu’elle eût parcouru la terre d’une manière assez patente pour que son nom et sa mission pussent être connus chez tous les peuples ; en un mot elle devait être Catholique, c’est-à-dire universelle, possédant la catholicité des temps et la catholicité des lieux. Telle est, en effet, l’existence que le divin Esprit lui a créée sur la terre. Il l’a d’abord promulguée à Jérusalem, au jour de la Pentecôte, sous les yeux des Juifs venus de tant de régions diverses, et qui partirent bientôt pour aller en porter la nouvelle dans les contrées qu’ils habitaient. Il a lancé ensuite les Apôtres et les disciples sur le monde, et nous savons par les auteurs contemporains qu’un siècle était a peine écoulé que déjà la terre entière possédait des chrétiens. Dès lors chaque année a profité à la visibilité de cette sainte Église. Si le divin Esprit, dans les desseins de sa justice, a jugé à propos de la laisser s’affaiblir au sein d’une nation qui n’était plus digne d’elle, il l’a transférée dans une autre où elle devait rencontrer des fils plus soumis. Si des régions entières ont quelquefois semblé lui être fermées, c’est qu’à une époque antérieure elle se présenta et fut repoussée, ou encore que le moment n’était pas venu où elle devait paraître et s’établir. L’histoire de la propagation de l’Église nous donne à constater cet ensemble merveilleux de vie perpétuelle et de migrations. Les temps et les lieux lui appartiennent ; là où elle ne règne pas, elle est présente par ses membres, et cette prérogative delà catholicité qui lui a valu son nom est un des chefs-d’œuvre de l’Esprit-Saint.
Mais là ne se borne pas son action pour l’accomplissement de la mission que lui a confiée l’Emmanuel à l’égard de son Épouse, et ici nous devons pénétrer la profondeur du mystère du Saint-Esprit dans l’Église. Après avoir constaté son influence extérieure pour la conserver et l’étendre, il nous faut apprécier la direction intérieure qu’elle reçoit de lui, et qui produit en elle l’unité, l’infaillibilité et la sainteté, qualités qui, avec la catholicité, forment le signalement de l’Épouse du Christ.
L’union de l’Esprit-Saint avec l’humanité de Jésus est une des bases du mystère de l’Incarnation. Notre divin médiateur est appelé le Christ, parce qu’il a reçu l’onction [38], et cette onction est l’effet de l’union de son humanité avec le Saint-Esprit [39]. Cette union est indissoluble : éternellement le Verbe demeurera uni à son humanité, éternellement aussi le divin Esprit-Saint imprimera sur cette humanité le sceau de l’onction qui fait le Christ. Il suit de là que l’Église, étant le corps de Jésus-Christ, doit avoir part à l’union qui existe entre son divin Chef et l’Esprit-Saint. Le chrétien, dans le baptême, reçoit l’onction divine par le Saint-Esprit qui habite désormais en lui comme le gage de l’héritage éternel [40] ; mais il y a cette différence qu’il peut perdre par le péché cette union qui est en lui le principe de la vie surnaturelle, tandis qu’elle ne peut jamais faire défaut au corps même de l’Église. L’Esprit-Saint est incorporé à l’Église pour toujours ; il est le principe qui l’anime, qui la fait agir et mouvoir, et lui fait surmonter toutes les crises auxquelles, par la permission divine, elle demeure exposée durant le trajet de cette vie militante.
Saint Augustin exprime admirablement cette doctrine dans un de ses Sermons pour la fête de la Pentecôte : « Le souffle par lequel vit l’homme, nous dit-il, s’appelle l’âme ; et vous êtes à même d’observer le rôle de cette âme relativement au corps. C’est elle qui donne la vie aux membres : elle qui voit par l’œil, entend par l’oreille, sent par l’odorat, parle par la langue, opère par la main, marche par les pieds. Présente à chaque membre, elle donne la vie à tous et la fonction à chacun. Ce n’est pas l’œil qui entend, ce n’est pas l’oreille qui voit ni la langue, de même que ce n’est ni l’oreille ni l’œil qui parlent ; cependant l’oreille est vivante, la langue est vivante ; les fonctions des sens sont donc variées, mais une même vie est commune à tous. Ainsi en est-il dans l’Église de Dieu. Dans tel saint elle opère des miracles, dans tel autre elle enseigne la vérité, dans celui-ci elle pratique la virginité, dans celui-là elle garde la chasteté conjugale ; en un mot les divers membres de l’Église ont leurs fonctions variées, mais tous puisent la vie à une même source. Or ce qu’est l’âme au corps humain, le Saint-Esprit l’est au corps du Christ qui est l’Église. Le Saint-Esprit opère dans toute l’Église ce que l’âme opère dans tous les membres d’un même corps » [41].
La voilà donc dégagée, cette notion à l’aide de laquelle nous nous rendrons compte de l’existence de l’Église et de ses opérations. L’Église est le corps du Christ, et en elle le Saint-Esprit est le principe de la vie. C’est lui qui l’anime, la conserve, agit en elle et par elle. Il est son âme, non plus seulement dans le sens restreint selon lequel nous avons parlé plus haut de l’âme de l’Église, c’est-à-dire son être intérieur qui est du reste en elle le produit de l’action du Saint-Esprit ; mais il est son âme en ce que toute sa vie intérieure et extérieure, et toute son opération, procèdent de lui. L’Église est impérissable, parce que l’amour qui a porté l’Esprit-Saint à habiter en elle durera toujours ; telle est la raison de cette perpétuité qui est le phénomène le plus étonnant en ce monde.
Mais il nous faut considérer maintenant cette autre merveille qui consiste dans la conservation de l’unité au sein de cette société. L’Époux, dans le divin Cantique, appelle l’Église « son unique ». Il n’a pas désiré plusieurs épouses ; l’Esprit-Saint aura donc dû veiller avec sollicitude sur l’accomplissement du dessein de l’Emmanuel. Suivons les traces de sa sollicitude pour obtenir un tel résultat. Est-il possible humainement qu’une société traverse dix-huit siècles sans avoir changé, sans avoir remanié son existence en mille façons, en supposant même que, sous un nom ou sous un autre, elle ait pu remplir une telle durée ? Songez que cette société, durant un si long espace de temps, n’a pu manquer de voir s’agiter dans son sein, sous mille formes, les passions humaines qui souvent entraînent tout après elles ; qu’elle a toujours été composée de races diverses de langage, de génie, de mœurs, tantôt éloignées les unes des autres au point de se connaître à peine, tantôt voisines mais divisées par des intérêts et même par des antipathies nationales ; que des révolutions politiques sans nombre ont modifié sans cesse, renversé même l’existence des peuples ; et cependant, partout où il a existé, partout où il existera des catholiques, l’unité demeure le caractère de ce corps immense et des membres qui le composent. Une même foi, un même symbole, une même soumission à un même chef visible, un même culte quant aux points essentiels, une même manière de trancher toute question par la tradition et l’autorité. Des sectes se sont élevées en chaque siècle ; toutes ont dit : « Je suis la vraie Église » ; et pas une seule n’a pu survivre aux circonstances qui l’avaient produite. Où sont maintenant les ariens avec leur puissance politique, les nestoriens, les eutychiens, les monothélites, avec leurs inépuisables subtilités ? Quoi de plus impuissant et de plus stérile que le schisme grec asservi soit au sultan, soit au moscovite ? Que reste-t-il du jansénisme épuisé par ses vains efforts pour se maintenir dans l’Église malgré l’Église ? et quant au protestantisme parti du principe de négation, ne l’a-t-on pas vu dès le lendemain brisé en morceaux, sans jamais pouvoir former une même société religieuse ? Et ne le voyons-nous pas aujourd’hui aux abois, incapable de retenir les dogmes qu’il avait regardés d’abord comme fondamentaux : l’inspiration des Écritures et la divinité de Jésus-Christ ?
En face de tant de ruines amoncelées, qu’elle est belle et radieuse dans son unité, notre mère la sainte Église catholique, l’Épouse unique de l’Emmanuel ! Les millions d’hommes qui l’ont composée, et qui la composent encore aujourd’hui, seraient-ils d’une autre nature que ceux qui se sont partagés entre les diverses sectes qu’elle a vues naître et mourir ? Orthodoxes ou hétérodoxes, ne sommes-nous pas tous membres de la même famille humaine, sujets aux mêmes passions et aux mêmes erreurs ? D’où vient aux fils de l’Église catholique cette consistance qui triomphe du temps, sur laquelle n’influe pas la dissemblance des races, qui survit à ces crises et à ces changements que n’ont pu prévenir ni la forte constitution des États, ni la résistance séculaire des nationalités ? Il faut en convenir, un élément divin est là qui résiste et qui maintient. L’âme de l’Église, l’Esprit-Saint, influe dans tous ses membres, et comme il est unique, il produit l’unité dans tout l’ensemble qu’il anime. Ne pouvant être contraire à lui-même, rien ne subsiste par lui qu’au moyen d’une entière conformité avec ce qu’il est. Nous avons ainsi la clef du grand problème.
Demain nous parlerons de ce que fait l’Esprit-Saint pour le maintien de la foi une et invariable dans tout le corps de l’Église ; arrêtons-nous aujourd’hui à le considérer comme principe d’union extérieure par la subordination volontaire à un même centre d’unité. Jésus avait dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » ; mais Pierre devait mourir. La promesse n’avait donc pas pour objet sa personne seulement, mais toute la suite de ses successeurs jusqu’à la fin des siècles. Quelle étonnante et énergique action du divin Esprit produit ainsi, anneau par anneau, cette dynastie de princes spirituels arrivée à son deux cent soixante-troisième Pontife, et devant se poursuivre jusqu’au dernier jour du monde ! Aucune violence ne sera faite à la liberté humaine ; le divin Esprit lui laissera tout tenter ; mais il faut cependant qu’il poursuive sa mission. Qu’un Décius produise par ses violences une vacance de quatre ans sur le siège de Rome, qu’il s’élève des antipapes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la politique des princes, qu’un long schisme rende douteuse la légitimité de plusieurs Pontifes, l’Esprit-Saint laissera s’écouler l’épreuve, il fortifiera, pendant qu’elle dure, la foi de ses fidèles ; enfin, au moment marqué, il produira son élu, et toute l’Église le recevra avec acclamation.
Pour comprendre tout ce que cette action surnaturelle renferme de merveilleux, il ne suffit pas d’apprécier les résultats extérieurs qu’elle produit dans l’histoire ; il faut la suivre dans ce qu’elle a d’intime et de mystérieux. L’unité de l’Église n’est pas du genre de cette unité que les conquérants établissent dans les pays qu’ils ont soumis, où l’on paie le tribut parce qu’il faut bien se soumettre à la force. Les membres de l’Église gardent l’unité dans la foi et dans la soumission, parce qu’ils se courbent avec amour sous un joug imposé à leur liberté et à leur raison. Mais qui donc captive ainsi l’orgueil humain sous une telle obéissance ? Qui donc fait trouver la joie et le contentement dans l’abaissement de toute prétention personnelle ? Qui donc dispose l’homme à mettre sa sécurité et son bonheur à disparaître comme individu dans cette unité absolue, et cela en des questions où le caprice humain s’est donné plus large carrière dans tous les temps ? N’est-ce pas le divin Esprit qui opère ce miracle multiple et permanent, qui anime et harmonise ce vaste ensemble, et qui, sans violence, fond dans l’unité d’un même concert les millions de cœurs et d’esprits qui forment l’Épouse « unique » du Fils de Dieu ?
Dans les jours de sa vie mortelle, Jésus demandait pour nous l’unité au Père céleste. « Qu’ils soient un, comme nous sommes un » [42], disait-il. Il la prépare, en nous appelant à devenir ses membres ; mais pour opérer cette union, il envoie aux hommes son Esprit, cet Esprit divin qui est le lien éternel entre le Père et le Fils, et qui daigne, dans le temps, descendre jusqu’à nous, pour y réaliser cette unité ineffable qui a son type en Dieu même. Grâces vous soient donc rendues, divin Esprit, qui habitant ainsi dans l’Église de Jésus, nous inclinez miséricordieusement vers l’unité, qui nous la faites aimer, et nous disposez à tout souffrir plutôt que de la rompre. Fortifiez-la en nous, et ne permettez jamais qu’un défaut de soumission l’altère même légèrement. Vous êtes l’âme de la sainte Église ; gouvernez-nous comme des membres toujours dociles à votre impulsion ; car nous savons que nous ne saurions être à Jésus qui vous a envoyé, si nous n’étions à l’Église son Épouse et notre Mère, à cette Église qu’il a rachetée de son sang, et qu’il vous a donnée à former et à conduire.
Samedi prochain, l’Ordination des prêtres et des ministres sacrés aura lieu dans toute l’Église [43] ; l’Esprit-Saint, dont le sacrement de l’Ordre est une des principales opérations, descendra dans les âmes qui lui seront présentées, et imprimera sur elles, par les mains du Pontife, le sceau du Sacerdoce ou du Diaconat. En présence d’un si grave intérêt, la sainte Église prescrit dès aujourd’hui à ses fidèles le jeûne et l’abstinence, pour obtenir de la miséricorde divine que l’effusion d’une telle grâce soit favorable à ceux qui la recevront et avantageuse à la société chrétienne.
A Rome, la Station est aujourd’hui dans la Basilique de Sainte-Marie-Majeure. Il était juste qu’un des jours de cette grande Octave vît les fidèles réunis sous les auspices de la Mère de Dieu, dont la participation au mystère de la Pentecôte a été si glorieuse et si favorable à l’Église naissante.
Nous achèverons la journée en insérant ici l’une des plus belles Séquences d’Adam de Saint-Victor sur le mystère du Saint-Esprit.
SÉQUENCE. | |
Lux jocunda, lux insignis,
Qua de throno missus ignis In Christi discipulos Corda replet, linguas ditat, Ad concordes non invitat Linguas cordis modulos. | Une lumière joyeuse, éclatante,
un feu lancé du trône céleste sur les disciples du Christ, remplissent les cœurs, fécondent les langues, et nous invitent à unir dans un concert mélodieux et nos langues et nos cœurs. |
Christus misit quod promisit
Pignus Sponsæ, quam revisit Die quinquagesima ; Post dulcorem melleum Petra fudit oleum, Petra jam firmissima. | Le gage que le Christ avait promis
a son Épouse, il le lui envoie au cinquantième jour ; devenu ferme comme un rocher, Pierre répand dans ses discours le miel le plus doux, l’huile la plus généreuse. |
In tabellis saxeis,
Non in linguis igneis, Lex de monte populo ; Paucis cordis novitas Et linguarum unitas, Datur in Cœnaculo. | Sur la montagne, l’ancien peuple
reçut la loi, non dans des langues de feu, mais gravée sur la pierre ; dans le Cénacle, un petit nombre d’hommes reçoit un cœur nouveau, et revient à l’unité des langues. |
O quam felix, quam festiva
Dies in qua primitiva Fundatur Ecclesia ! Vivæ sunt primitiæ Nascentis Ecclesiæ, Tria primum millia. | O jour heureux, jour solennel,
où l’Église primitive est fondée ! Trois mille hommes sont les prémices de cette Église à sa naissance. |
Panes legis primitivi,
Sunt sub una adoptivi Fide duo populi : Se duobus interjecit Sicque duos unum fecit Lapis, caput anguli. | Les deux pains offerts en prémices dans la loi,
figuraient les deux peuples adoptés en ce jour dans une même foi : la pierre placée à la tête de l’angle s’interpose entre les deux, et des deux ne fait plus qu’un seul peuple. |
Utres novi, non vetusti,
Sunt capaces novi musti : Vasa paret vidua. Liquorem dat Eliseus : Nobis sacrum rorem, Deus, Si corda sint congrua. | De nouvelles outres, non plus les anciennes,
sont remplies d’un vin nouveau : la veuve prépare ses vases, tandis qu’Élisée multiplie l’huile en abondance : ainsi Dieu répand aujourd’hui la céleste rosée, autant qu’il trouve de cœurs préparés à la recevoir. |
Non hoc musto vel liquore,
Non hoc sumus dignirore, Si discordes moribus. In obscuris vel divisis, Non potest hæc Paraclisis Habitare cordibus. | Nous ne serions pas dignes de recevoir ce vin précieux,
cette rosée divine, si notre vie était déréglée : ce Paraclet ne saurait habiter dans des cœurs remplis de ténèbres ou divisés. |
Consolator alme, veni :
Linguas rege, corda leni : Nihil fellis aut veneni Sub tua præsentia. Nil jocundum, nil amœnum, Nil salubre, nil serenum, Nihil dulce, nihil plenum, Sine tua gratia. | Viens donc à nous, auguste Consolateur !
Gouverne nos langues, apaise nos cœurs : ni fiel, ni venin n’est compatible avec ta présence. Sans ta grâce, il n’est ni délice, ni salut, ni sérénité, ni douceur, ni plénitude. |
Tu lumen es et unguentum,
Tu cœleste condimentum, Aquas ditans elementum Virtute mysterii. Nova facti creatura, Te laudemus mente pura, Gratiæ nunc, sed natura Prius iræ filii. | Tu es lumière et parfumes
ce principe céleste qui confère à l’élément de l’eau une puissance mystérieuse : nous qui sommés devenus une création nouvelle, d’abord enfants de colère par nature, maintenant enfants de la grâce, nous te louons d’un cœur purifié. |
Tu qui dator es et donum,
Nostri cordis omne bonum, Cor ad laudem redde pronum, Nostræ linguæ formans sonum In tua præconia. Tu nos purga a peccatis, Auctor ipse puritatis, Et in Christo renovatis Da perfectæ novitatis Plena nobis gaudia. Amen. | Toi qui donnes et qui es en même temps le don,
toi qui verses sur nous tous les biens, rends nos cœurs capables de te louer, forme nos langues à célébrer tes grandeurs. Auteur de toute pureté, purifie-nous du péché : renouvelle-nous dans le Christ, et fais-nous goûter la joie entière que donne à l’âme la vie nouvelle. Amen. |
Malgré le jeûne solennel des Quatre-Temps d’été, la messe stationnale de ce jour a un caractère nettement festif, et évoque les temps qui suivirent le pontificat de saint Léon le Grand alors qu’une octave solennelle, semblable à celle de Pâques, ayant été attribuée à la Pentecôte, le jeûne fut retardé de quelques semaines. Pendant plusieurs siècles, les deux traditions romaines se disputèrent la victoire ; mais finalement, au XIe siècle, Grégoire VII tout en conservant à l’office de cette semaine son caractère festif, rétablit les Quatre-Temps d’été à leur ancienne place, c’est-à-dire après le mardi de Pentecôte.
La station est à Sainte-Marie-Majeure, comme il est de règle à Rome chaque fois qu’on doit accomplir les scrutins pour les candidats au sacerdoce. La messe, avec la double lecture des Actes des Apôtres, conserve le souvenir des antiques messes stationnales des IVe et VIe féries durant l’année, où, avant l’Évangile, on lisait deux autres leçons, une de l’Ancien et l’autre du Nouveau Testament. Il est important de noter que, de nombreux siècles avant l’institution de la fête du Très-Saint-Sacrement, la liturgie romaine, immédiatement après la solennité de la Pentecôte, avait déjà orienté l’âme et la dévotion des fidèles vers ce mystère d’amour, en sorte que l’introït et l’Évangile de la messe d’aujourd’hui sont éminemment eucharistiques.
L’introït est tiré du psaume 67, qui, de son côté, s’inspire du beau cantique de Débora (Iudic., V) : « Quand vous sortîtes, Seigneur, à la tête de votre peuple, leur ouvrant la route et demeurant parmi eux, — Alléluia, — la terre trembla et les cieux distillèrent la rosée. Alléluia, Alléluia. » Ps. 67 : « Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés ; que fuient devant lui tous ceux qui le haïssent. » De même qu’au désert la colonne miraculeuse précédait Israël, c’est le Saint-Esprit qui est le guide intérieur des âmes dans le désert de ce monde. Il ne s’agit pas d’un signe extérieur, mais d’un mouvement intime du Paraclet, lequel incline l’âme au bien.
Après la prière litanique, au lieu du Gloria, on récite la première collecte. On y demande les charismes du Paraclet, non seulement pour comprendre mais plus encore pour pratiquer la vérité, c’est-à-dire la sainteté. — « Que le Paraclet qui procède de vous, Seigneur, illumine nos âmes, et selon la promesse de votre divin Fils, qu’il les amène à la plénitude de la vérité. Par notre Seigneur, etc. »
Dans la lecture qui suit (Act., II, 14-21), le prophète Joël, cité aujourd’hui par saint Pierre, décrit en une seule perspective prophétique l’inauguration et la consommation du règne messianique. Cela ne veut pas dire qu’au jour de la Pentecôte les Apôtres aient cru à l’imminence de la Parousie finale et aient prêché en ce sens. Non ; ils avaient reçu de Jésus le don d’entendre l’Écriture et ne pouvaient donc se tromper en croyant prochaine cette fin du monde qui, après vingt siècles de christianisme, n’est pas encore arrivée. Joël veut simplement dire que le royaume messianique, c’est-à-dire l’Église vivant à travers les siècles, représente le dernier et définitif état de l’humanité rachetée ; après cette période viendra subitement le jugement universel. En d’autres termes, les charismes du Saint-Esprit, répandus sur les Apôtres le jour de la Pentecôte, ne sont pas exclusivement réservés à ce jour. La Pentecôte n’est que l’inauguration du règne de l’Esprit, et l’Église, dans tous les siècles, mais plus spécialement dans les jours où elle devra soutenir la dernière lutte contre l’Antéchrist, sera fortifiée par les grâces du Paraclet consolateur.
Suit le verset alléluiatique : Ps. 32. « Les cieux furent établis par la parole de Dieu et toute leur puissance provient du souffle de sa bouche. »
A l’imitation de ce qui se pratiquait dans les vigiles nocturnes, où l’hymne matutinal Gloria in excelsis marquait pour ainsi dire la transition entre la prière nocturne et le sacrifice eucharistique de l’aurore, on sépare aujourd’hui le Gloria de la litanie (Kyrie eleison) et on le chante après la première lecture. Ce qui précède appartient donc à l’office de vigile, tandis que ce qui suit fait partie intégrante de la célébration ordinaire de la messe.
C’est pourquoi à ce moment l’on entonne le Gloria auquel fait suite, comme conclusion de la lecture précédente et de la psalmodie alléluiatique, la splendide prière ci-après : — « Accordez-nous, Dieu tout-puissant et bon, que l’Esprit Saint daigne venir habiter en nous, faisant de nous comme un temple consacré à sa gloire. Par notre Seigneur, etc. » L’inspiration de cette prière vient de saint Paul, qui raisonne ainsi : Si, grâce au Paraclet que Dieu a répandu dans nos cœurs, nous sommes devenus son temple, quelle haute sainteté ne conviendrait-il pas de mettre dans nos actions ! Il faut que tous les mouvements de notre esprit représentent ce culte intime, spirituel, rationabile obsequium [44], que nous rendons à Dieu.
Le don des miracles accordé aux Apôtres, et particulièrement à Pierre, et dont aujourd’hui il est question dans la seconde lecture (Act., V, 12-16), est un effet de la grâce du Saint-Esprit, et c’est la raison pour laquelle, durant cette octave, on parle si souvent de malades miraculeusement guéris. En outre, les maladies corporelles symbolisent les spirituelles, lesquelles guérissent grâce à l’opération du divin Paraclet. Le Seigneur donne à Pierre le charisme d’opérer de plus éclatants prodiges que les autres, comme pour accréditer son suprême ministère et authentiquer sa primauté sur toute l’Église.
Aujourd’hui, conformément à l’ancien rit romain, l’on fait, avant l’Évangile une double lecture ; les deux chants psalmodiques, graduel et verset alléluiatique, qui, ordinairement dans le Missel, sont réunis après l’Épître, se trouvent, de ce fait, rétablis à leurs places primitives : le graduel après la première lecture — prise, à l’origine, de l’Ancien Testament — et le verset alléluiatique (trait), après la seconde — du Nouveau Testament. Puis vient la troisième lecture tirée de l’Évangile, et il est probable qu’avant saint Grégoire on avait là aussi un chant final, un alléluia, un amen, une doxologie, une terminaison quelconque. Il est bien possible que ce fût là la place primitive de l’alléluia dominical, comme on le voit encore chez les Grecs. Le saint Pontife l’aurait changé de place, le faisant chanter après l’épître, à cause des homélies évangéliques qu’il avait l’habitude de prononcer.
La lecture évangélique est tirée de saint Jean (VI, 44-52) et le Sauveur, après le miracle des pains multipliés, y promet aux habitants de Capharnaüm le Pain eucharistique qui donne la vie à l’âme. L’antithèse établie par Jésus entre les grâces temporelles de l’ancienne Loi et cette nourriture divine converge toute sur le point de vue de leur efficacité. Malgré tant de dons temporels, dit Jésus aux Hébreux, vos pères ont cédé à la violence de la mort. Parjures, sensuels, ils ont tourné le dos à Dieu, et à l’eau de source ils ont préféré des eaux stagnantes. Ils convoitaient matériellement des biens matériels, qui leur échappèrent. Au contraire, la nourriture Eucharistique est toute spirituelle, et veut donc être reçue spirituellement, c’est-à-dire avec esprit de foi. Elle ordonne l’âme non pas aux jouissances de la vie sensuelle et terrestre, puisqu’elle va jusqu’à l’associer au sacrifice de la mort du Christ, mais à la participation de la plénitude de la grâce du Christ.
Le verset ad offerendum est identique à celui du mercredi des Quatre-Temps de Carême. Il est tiré du psaume 118 et exprime tous les effets salutaires qui découlent pour l’âme de la méditation de la parole de Dieu : « J’ai médité vos commandements et j’en ai senti mon cœur plein d’amour » — c’est le feu sacré qui s’allume durant la prière ; — « j’ai donc commencé à accomplir vos commandements. » Voici les résolutions efficaces et bonnes qui doivent toujours suivre notre considération des vérités éternelles. Une méditation purement spéculative est semblable à un arbre recouvert d’un épais feuillage et chargé de fleurs, mais dépourvu de fruits.
Dans la prière qui sert de prélude à l’anaphore consécratoire, nous supplions le Seigneur d’agréer le sacrifice et de faire que ce culte parfait, exprimé par nous au saint autel avec les rites de l’Église, corresponde vraiment à nos actes. En d’autres termes, il faut que la mort du Christ, que nous commémorons dans le Sacrifice eucharistique, soit également exprimée par toute notre vie. C’est précisément le sens de cette belle prière du Stabat : Fac ut portem Christi mortem.
L’antienne pour la Communion est tirée de saint Jean (XIV, 27) : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. » Cette paix intérieure, c’est le Christ, lequel, par sa mort, nous remet en paix avec Dieu. Le gage de cette paix, c’est le Saint-Esprit qui vient sceller dans notre cœur le caractère de la filiation divine, à laquelle le Père nous a élevés.
Dans la prière d’action de grâces, on supplie le Seigneur que le gage du salut obtenu ici-bas, grâce au Sacrement, se développe pleinement dans l’éternité. De fait, la gloire n’est que l’effusion plus complète, l’expansion de la grâce, en sorte que, comme l’arbre est en puissance dans le germe, ainsi la grâce prélude à la pleine lumière de la gloire.
C’est très opportunément que se présente le contraste entre le jeûne de ce jour et la lecture évangélique où Jésus s’offre à nous comme le Pain de la vie éternelle. En effet, l’homme ne vit pas seulement de pain, mais il a un besoin absolu du Verbe de Dieu, sans qui la vie terrestre est comme un jour sans lumière, une vaine apparence de vie, une désolante image de la mort.
Le Saint-Esprit dans son Église.
1. Les Quatre-Temps d’été étaient primitivement une fête d’action de grâces pour la moisson qui s’achève alors dans les pays méditerranéens. Aujourd’hui, la liturgie ne fait plus que de faibles allusions à la moisson. — Cf. les leçons du samedi des Quatre-Temps. Au contraire, le froment et la moisson sont devenus des symboles de la vie surnaturelle. Notre froment est le « pain de vie » eucharistique (Evang. d’aujourd’hui). Notre moisson est la moisson des âmes que le Saint-Esprit apporte à son Église (« alors, les greniers se remplissent de grains et les celliers regorgent de vin et d’huile ») (leçon de vendredi). La semaine des Quatre-Temps est toujours un temps de renouveau spirituel, d’examen de conscience et de résolution.
Justement, la semaine de la Pentecôte permet de faire revivre le sens primitif et l’impression de joie reconnaissante d’autrefois. Car ce n’est pas la pénitence, mais la reconnaissance qui constitue la pensée des Quatre-Temps. On peut jeûner aussi par reconnaissance. D’une manière générale, habituons-nous à cultiver dans la vie chrétienne les valeurs positives plutôt que les valeurs négatives, plutôt la conscience de notre qualité d’enfants de Dieu que la conscience de notre état de pécheurs. — Le mercredi des Quatre-Temps est un jour consacré, à Marie, un jour de recueillement intime ; le vendredi est un jour de pénitence et le samedi un jour d’action de grâces. Nous ferons, par conséquent, un bref retour sur le trimestre écoulé.
Ces trois mois passés furent sans doute l’époque la plus importante de toute l’année liturgique : le Carême et le temps pascal ! Que de grâces nous avons reçues ! Comment en avons-nous usé ? Que seront nos fruits et notre moisson ? « Je médite sur tes commandements qui me sont très chers ». Cette antienne d’Offertoire se rencontre tous les mercredis de Quatre-Temps et nous présente ce jour comme un jour de recueillement spirituel.
2. La messe (Deus dum) nous donne une belle suite de pensée.
L’Introït présente ce thème : la voie de l’Église dirigée par le Saint-Esprit à travers le temps. « O Dieu (Saint-Esprit), quand tu marchais devant ton peuple, lui préparant les voies et demeurant au milieu de lui, Alléluia, la terre trembla et le ciel ruissela, Alléluia, Alléluia ». Pourrait-on trouver une plus belle image pour caractériser l’action du Saint-Esprit dans l’Église ?
C’est cette idée qui est exprimée dans les trois leçons dont les oraisons donnent le commentaire.
Dans la première leçon, nous entendons le sermon de Pentecôte de saint Pierre. Il décrit, en empruntant les paroles du Prophète Joël, l’action du Saint-Esprit dans l’Église : « Dans les derniers jours, je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes... » Nous nous demandons maintenant si cette parole prophétique s’est accomplie dans l’Église. L’œuvre du Saint-Esprit est double : extérieure et intérieure, ou bien miraculeuse et salutaire.
La seconde leçon nous parle de l’action extérieure et miraculeuse du Saint-Esprit. « On portait même les malades sur les rues et on les plaçait sur des lits, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins tombât sur les malades et qu’ils fussent délivrés de leurs maladies. Même des villes voisines... on amenait des malades et des possédés, et ils furent tous guéris ». C’est là l’action extérieure du Saint-Esprit. Quand l’organisation de l’Église eut progressé, ces miracles se firent plus rares, mais ils ne disparurent jamais entièrement. Les miracles seront toujours une preuve que le Saint-Esprit dirige visiblement son Église. Cependant, l’action miraculeuse de l’Esprit-Saint n’est pas la principale. Beaucoup plus importante est son action intérieure, invisible, salutaire. Cette action se produit surtout par les sacrements et les autres moyens de grâce, groupés autour de l’Eucharistie. Elle se produit, aussi, par l’attraction de la grâce.
C’est dans ce sens que nous comprenons l’Évangile. Le Seigneur parle de l’action intérieure du Saint-Esprit quand il dit : « Personne ne vient à moi si mon Père qui m’a envoyé ne le tire... Il est écrit dans les Prophètes (Is. LIV, 13) : Ils seront tous disciples de Dieu ». Mais le Saint-Esprit agit surtout dans la Sainte Eucharistie : « Celui qui mange de ce pain aura la vie éternelle ; le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde ». (L’Église souligne ce passage dans la prière des Heures). Dans l’Eucharistie, le Saint-Esprit crée, maintient et développe la vie divine. C’est là qu’il tisse la robe nuptiale de l’Église, la robe nuptiale de l’âme. Quand ces robes nuptiales seront terminées, l’œuvre du Saint-Esprit sur la terre sera achevée ; alors, l’Église et l’âme entreront dans la salle du banquet céleste et célébreront leurs noces éternelles. Alors, régnera l’éternelle paix que l’Esprit-Saint verse déjà dans nos âmes, cette paix que nous ressentons, surtout, au Saint-Sacrifice. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, Alléluia, Alléluia » (Comm.).
Les deux oraisons sont parmi les plus belles prières au Saint-Esprit. « Nous te prions, Seigneur, fais que le Paraclet, qui procède de toi, illumine nos esprits et, selon la promesse de ton Fils, nous introduise dans toute vérité ». « Fais que le Saint-Esprit vienne à nous et, par sa demeure en nous, daigne faire de nous un temple de sa majesté ».
A la prière des Heures, saint Augustin nous donne de profondes considérations sur ce passage de l’Évangile : Personne ne vient à moi si mon Père ne le tire. « Ne va pas croire que tu es « tiré » contre ta volonté libre. Le cœur, en effet, peut aussi être tiré par l’amour... Si le poète (Virgile) a pu dire : chacun est tiré par son plaisir, il s’agit non de la nécessité, mais du plaisir, non de la contrainte, mais de la joie. Avec combien plus de force devons-nous dire : l’homme est tiré vers le Christ quand il se plaît à la vérité, quand il se plaît à la béatitude, quand il se plaît à la justice, quand il se plaît à la vie éternelle, car c’est là tout le Christ ! Car si le corps a ses plaisirs, l’âme n’a-t-elle pas les siens ? Qu’on me donne quelqu’un qui aime, et il comprendra ce que je dis. Qu’on me donne quelqu’un qui désire, qu’on me donne quelqu’un qui a faim, qu’on me donne un voyageur altéré dans ce désert et qui soupire vers la source de l’éternelle patrie, qu’on me donne un tel homme et il comprendra ce que je veux dire. Montre à la brebis une branche verte et tu la tires. Montre à un enfant des noix et tu le tires. S’il court, c’est qu’il est tiré ; il est tiré par l’amour, il est tiré sans contrainte corporelle ; c’est par les liens du cœur qu’il est tiré. Si donc des choses terrestres, qui paraissent à ceux qui les aiment des délices et des voluptés nous tirent en vertu du principe : Chacun est tiré par son plaisir, comment le Christ, qui a été révélé par le Père, ne nous tirerait-il pas ? »
[1] Sap. 1, 7.
[2] Sept semaines figuratives avaient séparé la sortie d’Égypte de la promulgation de la loi sur le Sinaï, et l’Hymne divise le temps de Pâques à la Pentecôte, comme l’Écriture le fait elle-même, en sept fois sept jours, après lesquels apparaît le cinquantième qui désigne l’éternité ; le nombre sept rappelle aussi les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit.
[3] Joël. 2, 28.
[4] Comme les Matines de l’Octave de Pâques, les Matines de l’Octave de la Pentecôte ne comporte qu’un seul nocturne de trois psaumes et trois lectures.
[5] Act. 2, 2.
[6] Ps. 67, 28.
[7] Ps. 103, 30.
[8] Act. 2, 4.
[9] Ps. 36, 4.
[10] Virgile, Eglog. 2.
[11] Ps. 35, 8.
[12] Eccli. 17, 5.
[13] Act. 2, 2.
[14] Cant. 1, 3.
[15] Marc. 16, 15.
[16] Matth. 16, 16.
[17] Act. 2, 1.
[18] Sap. 1, 7.
[19] Act. 2, 4.
[20] Dan. 3, 77.
[21] Act. 2, 11.
[22] Allusion au jubilé, ère de pardon, de libération des esclaves, de remise de dettes, qui avait lieu tous les cinquante ans.
[23] Act. 2, 4.
[24] Jn. 6, 41.
[25] Act. 2, 1.
[26] Sap. 1, 7.
[27] Act. 2, 4.
[28] Dan. 3, 77.
[29] Act. 2, 11.
[30] « Le Saint-Esprit est appelé ici créateur, par rapport à la nouvelle création dont le Psalmiste a dit : « Créez en moi un cœur pur, un esprit droit. » (Ps. 50).Ce n’est pas qu’il ne soit Créateur dans la 1ère création avec le Père et le Fils ; mais la création nouvelle lui est donnée par une attribution particulière. » (Bossuet).
[31] Paraclet vient d’un mot grec qui veut dire à la fois Consolateur et Avocat. Jésus-Christ lui-même a désigné sous ce nom l’Esprit-Saint. (Saint Jean, 14, 26). L’Apôtre nous dit aussi qu’il est « le Dieu de toute consolation » (2 Cor., 1, 3), et ailleurs, « qu’il supplie pour nous avec des gémissements inénarrables » (Rom., 8, 26), et ces deux assertions répondent au sens du mot Paraclet.
[32] « Le mot Don appliqué à une personne divine forme un nom propre du Saint-Esprit. Cela se conçoit : tout don procède de l’amour, et la première chose que nous donnons est l’amour même par lequel nous désirons le bien de notre ami. Puisque l’Esprit-Saint procède comme Amour, il procède avec la nature de premier don. C’est là ce qui fait dire à saint Augustin : Les dons qui sont partagés aux membres de Jésus-Christ leur viennent du Don qui est l’Esprit-Saint. » (Saint Thomas).
[33] Le divin Esprit est cette source d’eau vive dont le Sauveur parlait à la Samaritaine. Il est le feu qui consume en nous la souillure et la rouille du péché, qui fond la glace de nos cœurs, et y allume la pure flamme du divin amour. Bien que la Trinité entière soit amour (I Saint Jean, 4, 16), dit saint Thomas, ce nom, quand il ne s’entend plus de l’essence, mais de la personne, est un nom propre de l’Esprit-Saint.— L’onction spirituelle doit s’entendre du Saint-Esprit opérant : 1° ce mystère d’amour, qui a accompagné notre justification, et par lequel nous avons été oints pour un sacerdoce royal (I Saint Pierre, 2, 9) ; 2° agissant ensuite en nous par le rayonne ment continu de sa divine présence. Cette opération persévérante est également appelée Onction, parce qu’elle est, comme l’huile, merveilleusement douce et pénétrante. » (L’abbé Pimont).
[34] « Les dons du Saint-Esprit peuvent se définir des bienfaits que Dieu nous accorde relativement aux mouvements de sa grâce, afin que nous les suivions avec promptitude. Ils présupposent les vertus théologales qui sont la base de notre union avec l’Esprit-Saint, et celui qui a la charité les possède tous. Ils sont supérieurs aux vertus intellectuelles et morales et diffèrent de ces vertus. Celles-ci sont, en effet, des habitudes qui perfectionnent notre volonté ou nos autres facultés pour suivre les ordres de la raison, tandis que les dons nous perfectionnent pour obéir fidèlement à l’Esprit-Saint qui nous meut. » (Saint Thomas).
[35] « Le divin Paraclet est ainsi nommé parce que Dieu le Père nous montre, par la lumière et l’impulsion du Saint-Esprit, les actions conformes à la justice et à la vérité qu’il faut accomplir pour lui plaire, et le mal que nous devons éviter. » (Denys le Chartreux). « C’est aussi par le Saint-Esprit qu’il grave de plus en plus dans nos âmes les pieux sentiments ». (Père de Caussade).
[36] Ou, plus littéralement : dans nos sens, ce qui doit s’entendre des sens intérieurs qui sont les facultés de notre âme.
[37] Act. 2, 11.
[38] Psalm. XLIV, 8.
[39] Act. X, 38.
[40] Eph. I, 13.
[41] Serm, CCLVII. In die Pentecostes.
[42] Johan. XVII, II.
[43] Les Samedis des Quatre-Temps, dont celui de la Pentecôte, sont les jours traditionnels d’ordinations.
[44] Rom. 12, 1.