Psaume 144, iii

Psalmus 144, iii Psaume 144, iii
Fidélis Dóminus in ómnibus verbis suis : * et sanctus in ómnibus opéribus suis. Le Seigneur est fidèle dans toutes ses paroles : * et saint dans toutes ses œuvres.
Allevat Dóminus omnes qui córruunt : * et érigit omnes elísos.Le Seigneur relève tous ceux qui tombent [1] : * et Il redresse tous ceux qui sont brisés [2].
Oculi ómnium in te sperant, Dómine : * et tu das escam illórum in témpore opportúno.Les yeux de tous espèrent en vous, Seigneur : * et vous leur donnez leur nourriture en son temps [3].
Aperis tu manum tuam : * et imples omne ánimal benedictióne.Vous ouvrez votre main : * et vous comblez de bénédictions tout ce qui a vie [4].
Iustus Dóminus in ómnibus viis suis : * et sanctus in ómnibus opéribus suis.Le Seigneur est juste dans toutes ses voies : * et saint dans toutes ses œuvres [5].
Prope est Dóminus ómnibus invocántibus eum : * ómnibus invocántibus eum in veritáte.Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent : * de tous ceux qui l’invoquent dans la vérité [6].
Voluntátem timéntium se fáciet : * et deprecatiónem eórum exáudiet : et salvos fáciet eos.Il fera la volonté de ceux qui le craignent : * Il exaucera leurs prières : et Il les sauvera.
Custódit Dóminus omnes diligéntes se : * et omnes peccatóres dispérdet.Le Seigneur garde tous ceux qui l’aiment : * et Il perdra tous les pécheurs [7].
Laudatiónem Dómini loquétur os meum : * et benedícat omnis caro nómini sancto eius in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Ma bouche publiera la louange du Seigneur : * Et que toute chair bénisse son saint nom à jamais, et dans les siècles des siècles [8].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Dans un sens très réel, Dieu empêche toutes les créatures de tomber ; à chaque moment elles rentreraient dans le néant si Dieu ne les soutenait. Cette vérité devrait tendre l’homme très attentif à la présence de Dieu puis que Dieu étend toujours sa main sur lui pour le soutenir ; elle devrait sans cesse lui rappeler la pensée de la mort, puisqu’à chaque instant Dieu peut cesser de lui conserver la vie. Au sens spirituel, personne encore ne se soutient et ne se relève que par le secours de Dieu. (Berthier).

[2] Ce que Dieu fait ainsi pour l’humanité, il le fait pour chaque homme en particulier. S’il en est parmi les déchus qui ne se relèvent pas, ce n’est pas que son secours leur manque, c’est qu’eux ne veulent pas en profiter. (Saint Chrysostome).

[3] Ce verset peut s’appliquer à la réception de nos divins mystères. « Vous avez acquis l’honneur de la filiation, vous avez place au banquet sacré, vous prenez pour nourriture, la chair et le sang de celui qui vous a régénéré, rendez-lui grâces pour un si grand bienfait. Quand on a la dignité de fils, quand on peut s’asseoir à la table spirituelle, c’est à bon droit qu’on glorifie son Père et qu’on proclame sa munificence ». (Saint Chrysostome).

[4] Cette main paternelle est pleine de bienfaits ; il ne coûte point à Dieu de les répandre. (Lesêtre).

[5] David appelle voies du Seigneur la conduite de sa providence, la sollicitude avec laquelle il dispose l’univers. Saint dans toutes ses œuvres. Les œuvres de Dieu proclament partout la prévoyante bonté, la clémence, la justice et la sainteté de celui qui les a faites : toutes sont des hymnes de louange, des miracles d’amour. (S. Chrysostome).

[6] Beaucoup invoquent le Seigneur mais non point dans la vérité ; ils désirent quelque chose de lui, mais sans le chercher lui-même. Aimes-tu Dieu parce qu’il t’a donné la santé ou la richesse, sans plus rien attendre de lui ? Il a d’autres biens ; tu es pauvre encore et tu ne le sais pas. Je t’en prie, désire qu’il te fasse don de lui-même. Celui qui préfère le Dieu qu’il prie à tout autre bien, l’invoque en vérité. Il est proche, c’est-à-dire qu’il est là, quoiqu’il ne t’ait pas encore donné ce que tu désires. (Saint Augustin).

[7] Il garde, il perdra, contraste frappant. Si Dieu laisse parfois les justes souffrir beaucoup de la part des pécheurs, il les garde pourtant afin que la souffrance ne puisse leur nuire ; il fait plus, il la leur rend très avantageuse. Il garde les martyrs en leur accordant la constance dans la foi, la patience dans les tourments pour que leur âme parvienne bientôt à la gloire céleste et qu’un jour leur corps ressuscite glorieux. Quant aux pécheurs il les perdra car, ou bien ils se convertiront et alors cesseront d’être pécheurs, ou bien ils iront à leur perte éternelle dans l’enfer. (Bx. Bellarmin). Il s’agit donc ici des pécheurs qui ne se repentiront pas. (.S. Hilaire).

[8] Dans la sainte ardeur qui l’anime, le Prophète invite en même temps à bénir Dieu, et ceux qui sont comblés de bienfaits, et ceux qui subissent l’épreuve, cette autre marque de la bonté divine. Ne cessons donc jamais de louer par nos paroles et par nos actes, ce Dieu si bon dont la bienveillance et l’amour embrassent tous les temps et tous les êtres, et nous obtiendrons les biens présents avec l’espérance des biens à venir par la grâce et la bonté de N. S. J.-C., à qui gloire et puissance dans les siècles des siècles. (Saint Chrysostome).