Psaume 144, i

Psalmus 144, i Psaume 144, i
Exaltábo te, Deus meus, rex : * et benedícam nómini tuo in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Je vous exalterai, mon Dieu, mon roi : * et je bénirai votre nom à jamais et dans les siècles des siècles.
Per síngulos dies benedícam tibi : * et laudábo nomen tuum in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Chaque jour je vous bénirai [1] : * et je louerai votre nom à jamais, et dans les siècles des siècles [2].
Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : * et magnitúdinis eius non est finis.Le Seigneur est grand et très digne de louange : * et sa grandeur n’a pas de bornes [3].
Generátio et generátio laudábit ópera tua : * et poténtiam tuam pronuntiábunt.Générations et générations loueront vos œuvres : * et publieront votre puissance.
Magnificéntiam glóriæ sanctitátis tuæ loquéntur : * et mirabília tua narrábunt.Elles parleront de la magnificence de la gloire de votre sainteté : * et elles raconteront vos merveilles.
Et virtútem terribílium tuórum dicent : * et magnitúdinem tuam narrábunt.Elles diront quelle est la puissance de vos œuvres terribles [4] : * et elles raconteront votre grandeur [5].
Memóriam abundántiæ suavitátis tuæ eructábunt : * et iustítia tua exsultábunt.Elles proclameront le souvenir de l’abondance de votre douceur [6] : * et elles se réjouiront de votre justice [7].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Le Prophète veut dire qu’il portera sans cesse son âme dans le désir de s’unir à Dieu dans la prière, et qu’il ne perdra point de vue sa divine présence. (Berthier). Chaque jour la Bonté suprême pourvoit à nos besoins généraux ou particuliers, directement ou indirectement, que nous le sachions ou non, dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. Nous sommes plongés dans un océan de bienfaits. (S. Chrysostome).

[2] Dans le temps et dans l’éternité. Commence donc à louer Dieu dès maintenant, si tu dois le louer dans tous les siècles. Quiconque ne veut pas le louer dans ce siècle qui passe, demeurera silencieux dans le siècle à venir. (Saint Augustin).

[3] La considération de l’infinité de Dieu fortifie la foi, inspire l’humilité, détache des biens créés. Il y a aussi dans le cœur humain une sorte d’infini, car il désire sans fin, et rien de créé ne peut le satisfaire. Il n’aurait pas cette qualité s’il n’existait en dehors de lui un objet infini. Qu’il s’écrie donc : O bien infini, possédez toutes mes puissances, puisque vous possédez toutes les perfections ! (Berthier).

[4] La force de Dieu est terrible, lorsqu’il se venge de ses ennemis comme il l’a fait de Pharaon ; elle se montre grande lorsqu’elle élève les justes. (S. Jérôme).

[5] Fais-toi des œuvres de Dieu des degrés pour t’élever jusqu’à lui et non pour en descendre. Aime les œuvres, mais aime l’ouvrier plus encore ; aime-les à cause de lui. Raconte, en la louant, la grandeur de leur auteur.

[6] Qu’est-ce que le souvenir de son abondante douceur ? C’est que vous ne nous avez point oubliés, Seigneur, alors que nous ne pensions plus à vous. Toute chair avait oublié Dieu, mais lui n’a point oublié son ouvrage. Reconnaissons la grâce du Seigneur qui nous a non seulement faits, mais refaits ; la foi lui donne entrée dans notre cœur en sorte qu’en nous et par nous il y opère le bien. Que ceux qui le proclament tressaillent en sa justice et non dans la leur. (Saint Augustin).

[7] Vois si le panégyriste des œuvres de Dieu détourne sa vue du Créateur pour les créatures. Il se fait des œuvres de Dieu comme des degrés pour s’élever jusqu’à lui et non pour en descendre. Aime les œuvres, à la bonne heure ; mais aime l’ouvrier plus encore ; aime-les à cause de lui. Raconte, en la louant, la grandeur de leur auteur. (S. Augustin).