Psalmus 127 | Psaume 127 [1] |
Beáti omnes, qui timent Dóminum, * qui ámbulant in viis eius. | Heureux tous ceux qui craignent le Seigneur, * et qui marchent dans ses voies [2]. |
Labóres mánuum tuárum quia manducábis : * beátus es, et bene tibi erit. | Parce que tu te nourriras des travaux de tes mains : * tu es heureux et tu prospéreras. |
Uxor tua sicut vitis abúndans, * in latéribus domus tuæ. | Ta femme sera comme une vigne féconde, * dans l’intérieur de ta maison [3]. |
Fílii tui sicut novéllæ olivárum, * in circúitu mensæ tuæ. | Tes enfants comme de jeunes plants d’olivier, * autour de ta table [4]. |
Ecce, sic benedicétur homo, * qui timet Dóminum. | C’est ainsi que sera béni l’homme, * qui craint le Seigneur [5]. |
Benedícat tibi Dóminus ex Sion : * et vídeas bona Ierúsalem ómnibus diébus vitæ tuæ. | Que le Seigneur te bénisse de Sion : * et puisses-tu voir les biens de Jérusalem tous les jours de ta vie [6]. |
Et vídeas fílios filiórum tuórum, * pacem super Israël. | Et puisses-tu voir les enfants de tes enfants, * la paix en Israël ! |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. Le juste de l’ancienne loi est une figure du Messie, et ce psaume entier est applicable à Jésus-Christ. Nous voyons qu’en effet l’Église le lui applique aux Vêpres de la Fête-Dieu. (Le P. Emmanuel).
[2] Il ne suffit pas d’avoir la crainte de Dieu dans le cœur, il faut encore marcher dans ses voies. Quelles sont les voies de Dieu si ce n’est une vie conforme aux inspirations de la vertu ? (Saint Chrysostome). Tout homme quel qu’il soit, peut facilement parvenir au bonheur dont parle le Psalmiste, car le bonheur de celui qui craint Dieu ne dépend point des événements de la terre et n’a rien à redouter de leurs vicissitudes, sa racine est dans les cieux et c’est ce qui le rend inébranlable.
[3] L’épouse nous est montrée vivant modeste et retirée, occupée de ses enfants, mais dire en voyant un homme engagé dans le mariage rester sans enfants : Il ne craint pas le Seigneur, ce serait ne pas juger selon l’esprit de Dieu. Le Prophète recouvre sa pensée d’un voile : Veux-tu avoir des enfants qui ne mourront point : Sois uni au Christ. (S. Augustin). La fécondité d’une épouse et la multitude des enfants sont toujours représentées, dans les saints livres, comme des effets de la bénédiction de Dieu. Cependant, Dieu n’accorde pas toujours à ses fidèles serviteurs une nombreuse famille. (Péronne).
[4] Le Psalmiste nous montre les enfants semblables à de verdoyants rejetons d’olivier portant un doux fruit, et nullement à des plantes stériles ou épineuses. Cela peut s’appliquer aux enfants que nourrit spirituellement le Verbe de Dieu. (Bellarmin).
[5] Le Prophète s’adressait à des âmes encore imparfaites et il les instruit comme des enfants par des choses sensibles. Les biens premiers et essentiels, c’est d’abord la crainte de Dieu, vertu qui porte avec elle sa récompense, et ensuite ces biens ineffables que l’œil n’a point vus. (Saint Chrysostome).
[6] Cette félicité est celle que l’homme craignant Dieu doit trouver non plus seulement dans ses propres biens, mais dans les biens communs, aussi le Psalmiste souhaite-t-il qu’il voie Jérusalem favorisée du Seigneur, les fils de ses fils heureux et la paix régner dans Israël. Mais en un sens plus élevé, mieux adapté et visé par le Saint-Esprit, on nous parie ici des biens de la Jérusalem céleste. En les voyant, tous les jours, c’est-à-dire toujours, nous les posséderons. Or, à la béatitude consistant dans la vision de Dieu s’ajoutera pour les bienheureux la joie de voir dans la patrie céleste, non seulement des enfants qu’ils auront engendrés selon la chair, mais leurs enfants spirituels (âmes gagnées à Dieu ou bonnes œuvres accomplies) et enfin une paix entière et stable. (Bx. Bellarmin).