Psalmus 10 | Psaume 10 [1] |
In Dómino confído : quómodo dícitis ánimæ meæ : * Tránsmigra in montem sicut passer ? | Je me confie au Seigneur [2] : comment dites-vous à mon âme : * Émigre sur la montagne comme un passereau [3] ? |
Quóniam ecce peccatóres intendérunt arcum, paravérunt sagíttas suas in pháretra, * ut sagíttent in obscúro rectos corde. | Car voici que les pécheurs ont tendu l’arc, ils ont préparé leurs flèches dans un carquois, * pour tirer dans l’ombre contre ceux qui ont le cœur droit. |
Quóniam quæ perfecísti, destruxérunt : * iustus autem quid fecit ? | Car ce que vous aviez établi, ils l’ont détruit [4] : * mais le juste, qu’a-t-il fait [5] ? |
Dóminus in templo sancto suo, * Dóminus in cælo sedes eius. | Le Seigneur est dans son saint temple, * le Seigneur, son trône est dans le Ciel. |
Oculi eius in páuperem respíciunt : * pálpebræ eius intérrogant fílios hóminum. | Ses yeux regardent le pauvre : * ses paupières interrogent les enfants des hommes. |
Dóminus intérrogat iustum et ímpium : * qui autem díligit iniquitátem, odit ánimam suam. | Le Seigneur interroge le juste et l’impie : * or celui qui aime l’iniquité hait son âme [6]. |
Pluet super peccatóres láqueos : * ignis, et sulphur, et spíritus procellárum pars cálicis eórum. | Il fera pleuvoir des pièges sur les pécheurs : * le feu et le soufre, et le vent des tempêtes, sont la part de leur calice [7]. |
Quóniam iustus Dóminus, et iustítias diléxit : * æquitátem vidit vultus eius. | Car le Seigneur est juste, et Il aime la justice : * son visage contemple l’équité. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. En la fête de l’Ascension, la 2° ant. du 1er Noct. est prise au vers. 4 ; à la fête des Sept Douleurs, l’ant, est du v. 3. L’Église chante ce Ps. à la fête des martyrs et à celle des Saints Anges à cause du v. 4. Or, les cieux spirituels, le trône mystique de Dieu, ce sont les Anges. (Le P. Emmanuel).
[2] J’ai entendu la parole de Dieu, j’ai reçu ses promesses, j’ai senti sa bonté, j’ai vu son cœur. Il a fait plus que se déclarer, il s’est donné ; je le possède. Ma foi l’a reçu, mon espérance l’a embrassé, mon amour le tient et le garde. Il est mon bien, il est ma vie ; mon corps a son âme qui le meut ; mais mon âme a Jésus qui l’inspire. C’est en lui que je me confie. (Mgr Gay. Exposition théolog. et myst. des Psaumes).
[3] Lorsque le danger menace notre âme, nous n’avons pas besoin de fuir dans la montagne. La prière et l’accomplissement de notre devoir nous sont un abri sûr.
[4] Ils s’attaquent aux œuvres de Dieu, ils font à Dieu et à son Église une guerre acharnée, ils détruisent sa loi et foulent aux pieds ses préceptes. (Saint Chrysostome).
[5] Vous demandez ce que le juste a fait ? Il a cherché son refuge en Dieu qui est dans les cieux ; ses armes sont sa confiance en lui. (Saint Chrysostome).
[6] Mériter la haine de Dieu, n’est-ce point se haïr soi-même ? (Le P. Hugueny).
[7] Image tirée de l’usage où était le père de famille de verser dans une coupe à chaque convive sa part de boisson. (Crampon).