1ères Vêpres du Dimanche per annum

V/. Deus, in adiutórium meum inténde.V/. Dieu, venez à mon aide [1].
R/. Dómine, ad adiuvándum me festína.R/. Seigneur, hâtez-vous de me secourir.
Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Allelúia.Alléluia.
Ant. 1 Benedíctus Dóminus, * suscéptor meus, et liberátor meus.Ant. 1 Béni soit le Seigneur, * mon soutien et mon libérateur [2].
Psalmus 143, i Psaume 143, i [3]
Benedíctus Dóminus, Deus meus, qui docet manus meas ad prǽlium, * et dígitos meos ad bellum.Béni soit le Seigneur, mon Dieu, qui enseigne à mes mains le combat, * et à mes doigts la guerre [4].
Misericórdia mea, et refúgium meum : * suscéptor meus, et liberátor meus :Il est ma miséricorde et mon refuge : * mon soutien et mon libérateur :
Protéctor meus, et in ipso sperávi : * qui subdit pópulum meum sub me.Mon protecteur, et c’est en lui que j’ai espéré : * c’est lui qui me soumet mon peuple.
Dómine, quid est homo, quia innotuísti ei ? * aut fílius hóminis, quia réputas eum ?Seigneur, qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous soyez fait connaître à lui ? * ou le fils de l’homme, pour que vous en teniez compte [5] ?
Homo vanitáti símilis factus est : * dies eius sicut umbra prætéreunt.L’homme est devenu semblable au vide : * ses jours passent comme l’ombre.
Dómine, inclína cælos tuos, et descénde : * tange montes, et fumigábunt.Seigneur, inclinez vos cieux et descendez : * touchez les montagnes, et elles fumeront [6].
Fúlgura coruscatiónem, et dissipábis eos : * emítte sagíttas tuas, et conturbábis eos.Faites briller les éclairs, et vous les dissiperez : * lancez vos flèches, et vous les troublerez [7].
Emítte manum tuam de alto, éripe me, et líbera me de aquis multis : * de manu filiórum alienórum.Étendez votre main d’en haut, arrachez-moi et sauvez-moi des grandes eaux : * de la main des fils des étrangers.
Quorum os locútum est vanitátem : * et déxtera eórum, déxtera iniquitátis.Dont la bouche a proféré la vanité : * et leur droite est une droite d’iniquité.
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
On répète l’antienne après chaque Psaume.
Ant. Benedíctus Dóminus, * suscéptor meus, et liberátor meus.Ant. Béni soit le Seigneur, * mon soutien et mon libérateur.
Ant. 2 Beátus pópulus, * cuius Dóminus Deus eius.Ant. 2 Heureux le peuple * qui a le Seigneur pour son Dieu [8].
Psalmus 143, ii Psaume 143, ii [9]
Deus, cánticum novum cantábo tibi : * in psaltério decachórdo psallam tibi.Dieu, je vous chanterai un cantique nouveau : * je vous célébrerai sur la lyre à dix cordes.
Qui das salútem régibus : * qui redemísti David, servum tuum, de gládio malígno : éripe me.Vous qui procurez le salut aux rois : * qui avez sauvé David, votre serviteur, du glaive meurtrier : délivrez-moi.
Et érue me de manu filiórum alienórum, quorum os locútum est vanitátem : * et déxtera eórum, déxtera iniquitátis :Et arrachez-moi des mains des fils des étrangers, dont la bouche a proféré la vanité, * et leur droite est une droite d’iniquité [10] :
Quorum fílii, sicut novéllæ plantatiónes * in iuventúte sua.Leurs fils sont comme de nouvelles plantes * dans leur jeunesse.
Fíliæ eórum compósitæ : * circumornátæ ut similitúdo templi.Leurs filles sont parées : * et ornées à la manière d’un temple.
Promptuária eórum plena, * eructántia ex hoc in illud.Leurs greniers sont remplis, * et débordent de l’un dans l’autre.
Oves eórum fœtósæ, abundántes in egréssibus suis : * boves eórum crassæ.Leurs brebis sont fécondes et innombrables quand elles vont aux pâturages : * leurs vaches sont grasses.
Non est ruína macériæ, neque tránsitus : * neque clamor in platéis eórum.Il n’y a pas de brèche à leur clôture, ni de passages : * et jamais un cri sur leurs places publiques.
Beátum dixérunt pópulum, cui hæc sunt : * beátus pópulus, cuius Dóminus Deus eius.Ils disent heureux le peuple qui jouit de ces biens [11] : * (mais plutôt) heureux le peuple [12] qui a le Seigneur pour son Dieu [13].
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Beátus pópulus, * cuius Dóminus Deus eius.Ant. Heureux le peuple * qui a le Seigneur pour son Dieu.
Ant. 3 Magnus Dóminus, * et laudábilis nimis : et magnitúdinis eius non est finis.Ant. 3 Le Seigneur est grand * et très digne de louange : et sa grandeur n’a pas de bornes [14].
Psalmus 144, i Psaume 144, i
Exaltábo te, Deus meus, rex : * et benedícam nómini tuo in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Je vous exalterai, mon Dieu, mon roi : * et je bénirai votre nom à jamais et dans les siècles des siècles.
Per síngulos dies benedícam tibi : * et laudábo nomen tuum in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Chaque jour je vous bénirai [15] : * et je louerai votre nom à jamais, et dans les siècles des siècles [16].
Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : * et magnitúdinis eius non est finis.Le Seigneur est grand et très digne de louange : * et sa grandeur n’a pas de bornes [17].
Generátio et generátio laudábit ópera tua : * et poténtiam tuam pronuntiábunt.Générations et générations loueront vos œuvres : * et publieront votre puissance.
Magnificéntiam glóriæ sanctitátis tuæ loquéntur : * et mirabília tua narrábunt.Elles parleront de la magnificence de la gloire de votre sainteté : * et elles raconteront vos merveilles.
Et virtútem terribílium tuórum dicent : * et magnitúdinem tuam narrábunt.Elles diront quelle est la puissance de vos œuvres terribles [18] : * et elles raconteront votre grandeur [19].
Memóriam abundántiæ suavitátis tuæ eructábunt : * et iustítia tua exsultábunt.Elles proclameront le souvenir de l’abondance de votre douceur [20] : * et elles se réjouiront de votre justice [21].
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Magnus Dóminus, * et laudábilis nimis : et magnitúdinis eius non est finis.Ant. Le Seigneur est grand * et très digne de louange : et sa grandeur n’a pas de bornes.
Ant. 4 Suávis Dóminus * univérsis : et miseratiónes eius super ómnia ópera eius.Ant. 4 Le Seigneur est doux * envers tous : et ses miséricordes s’étendent sur toutes ses œuvres [22].
Psalmus 144, ii Psaume 144, ii
Miserátor, et miséricors Dóminus : * pátiens, et multum miséricors.Le Seigneur est clément et miséricordieux : * patient et grandement miséricordieux [23].
Suávis Dóminus univérsis : * et miseratiónes eius super ómnia ópera eius.Le Seigneur est doux envers tous : * et ses miséricordes s’étendent sur toutes ses œuvres [24].
Confiteántur tibi, Dómine, ómnia ópera tua : * et sancti tui benedícant tibi.Que toutes vos œuvres vous célèbrent, Seigneur : * et que vos saints vous bénissent [25].
Glóriam regni tui dicent : * et poténtiam tuam loquéntur :Ils diront la gloire de votre règne : * et ils parleront de votre puissance :
Ut notam fáciant fíliis hóminum poténtiam tuam : * et glóriam magnificéntiæ regni tui.Afin de faire connaître aux enfants des hommes votre pouvoir : * et la gloire de la magnificence de votre règne [26].
Regnum tuum regnum ómnium sæculórum : * et dominátio tua in omni generatióne et generatiónem.Votre règne est un règne de tous les siècles : * et votre domination s’étend de génération en génération.
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Suávis Dóminus * univérsis : et miseratiónes eius super ómnia ópera eius.Ant. Le Seigneur est doux * envers tous : et ses miséricordes s’étendent sur toutes ses œuvres.
Ant. 5 Fidélis Dóminus * in ómnibus verbis suis : et sanctus in ómnibus opéribus suis. Ant. 5 Le Seigneur est fidèle * dans toutes ses paroles : et saint dans toutes ses œuvres [27].
Psalmus 144, iii Psaume 144, iii
Fidélis Dóminus in ómnibus verbis suis : * et sanctus in ómnibus opéribus suis. Le Seigneur est fidèle dans toutes ses paroles : * et saint dans toutes ses œuvres.
Allevat Dóminus omnes qui córruunt : * et érigit omnes elísos.Le Seigneur relève tous ceux qui tombent [28] : * et Il redresse tous ceux qui sont brisés [29].
Oculi ómnium in te sperant, Dómine : * et tu das escam illórum in témpore opportúno.Les yeux de tous espèrent en vous, Seigneur : * et vous leur donnez leur nourriture en son temps [30].
Aperis tu manum tuam : * et imples omne ánimal benedictióne.Vous ouvrez votre main : * et vous comblez de bénédictions tout ce qui a vie [31].
Iustus Dóminus in ómnibus viis suis : * et sanctus in ómnibus opéribus suis.Le Seigneur est juste dans toutes ses voies : * et saint dans toutes ses œuvres [32].
Prope est Dóminus ómnibus invocántibus eum : * ómnibus invocántibus eum in veritáte.Le Seigneur est proche de tous ceux qui l’invoquent : * de tous ceux qui l’invoquent dans la vérité [33].
Voluntátem timéntium se fáciet : * et deprecatiónem eórum exáudiet : et salvos fáciet eos.Il fera la volonté de ceux qui le craignent : * Il exaucera leurs prières : et Il les sauvera.
Custódit Dóminus omnes diligéntes se : * et omnes peccatóres dispérdet.Le Seigneur garde tous ceux qui l’aiment : * et Il perdra tous les pécheurs [34].
Laudatiónem Dómini loquétur os meum : * et benedícat omnis caro nómini sancto eius in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Ma bouche publiera la louange du Seigneur : * Et que toute chair bénisse son saint nom à jamais, et dans les siècles des siècles [35].
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Ant. Fidélis Dóminus * in ómnibus verbis suis : et sanctus in ómnibus opéribus suis. Ant. Le Seigneur est fidèle * dans toutes ses paroles : et saint dans toutes ses œuvres [36].
CAPITULUM Rom. 11. 33.
CAPITULE
O altitúdo divitiárum sapiéntiæ et sciéntiæ Dei : quam incomprehensibília sunt iudícia eius, et investigábiles viæ eius !O Profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu : que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables !
HYMNUS
HYMNE
Iam sol recédit ígneus :
Tu, lux perénnis, Unitas,
Nostris, beáta Trínitas,
Infúnde amórem córdibus.
Déjà le soleil se feu s’en va :
ô vous, lumière éternelle, Unité,
Trinité bienheureuse, versez
votre amour dans nos cœurs.
Te mane laudum cármine,
Te deprecámur véspere ;
Dignéris ut te súpplices
Laudémus inter cǽlites.
Le matin, nous chantons vos louanges,
le soir, nous vous prions encore ;
daignez, nous vous en supplions,
que nous vous louions parmi les habitants des cieux [37].
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus,
Sicut fuit, sit iúgiter
Sæclum per omne glória.
Amen.
Au Père, en même temps au Fils,
et à vous, Esprit-Saint,
comme autrefois, ainsi toujours
gloire dans tous les siècles.
Amen.
V/. Vespertína orátio ascéndat ad te, Dómine. V/. Que la prière du soir s’élève vers vous, Seigneur.
R/. Et descéndat super nos misericórdia tua. R/. Et que votre miséricorde descende sur nous.
Antiphona ad Magníficat ut in proprio de Tempore. Antienne au Magnificat au Propre du Temps.

[1] Ps. 69, 1.

[2] Ps. 143, 1 et 2.

[3] Dans la première partie de ce psaume, le psalmiste nous met devant les yeux : La vie humaine et ses devoirs. La vie est une lutte (v. 1) un rapide passage (v. 5) ; pour la lutte Dieu instruit (v. 1), dans la peine il accueille (v. 2) ; nous devons croire à notre faiblesse et à sa grandeur, à son amour aussi (v. 4), espérer en lui (v. 3), l’appeler au secours dans les difficultés (v. 6) avec une confiance inébranlable (v. 4, 8 et 11), chanter notre reconnaissance, et la chanter pratiquement sur dix cordes, par l’observation des commandements de Dieu (v. 10).

[4] Au combat à soutenir contre les princes des ténèbres ; ces ennemis nous attaquent partout ; le combat s’engage sans aucun avertissement ; notre salut ou notre perte sont en jeu. Nous avons donc besoin comme dans les guerres extérieures, du secours du ciel, et c’est par la prière qu’on l’obtient. (Saint Chrysostome).

[5] A ne considérer que la condition de la nature humaine, l’homme n’est rien. (Saint Jérôme). Seigneur, vous songez à lui, vous l’aimez... Combien n’a-t-il pas estimé l’homme, celui qui a donné pour prix de l’homme le sang de son Fils unique ? (Saint Augustin).

[6] Le Seigneur a abaissé les cieux et il est descendu lorsqu’il s’est anéanti jusqu’à s’unir à l’homme. Il a frappé les montagnes, lorsqu’il a humilié les superbes et les grands de la terre. (Péronne).

[7] Seigneur, multipliez vos prodiges et peut-être la terreur arrêtera-t-elle vos ennemis. Lancez vos flèches ; ruinez la santé illusoire de ces âmes afin que d’utiles plaies les guérissent, et qu’ayant place dans le corps mystique du Christ, ils disent enfin avec l’Église : Je suis blessée par l’amour. (Cant., II, 5, selon les Septante). (Saint Augustin).

[8] Ps. 143, 15.

[9] Dans cette seconde partie du psaume nous voyons que : Les méchants sont pleins de fourberie, (v. 9 et 12), pourtant ils prospèrent ici-bas : a) dans leurs enfants, car ils ont des fils qui ressemblent à de jeunes plantations en pleine croissance (v. 13), ils ont des filles parées avec luxe, si parées même tout alentour qu’on peut les comparer non sans quelque ironie à un temple (v. 14) ; b) dans leurs biens car leurs greniers sont pleins, leurs troupeaux abondants (v. 16), leurs bâtiments bien entretenus (v. 17) ; c) en eux-mêmes en ce qu’ils semblent avoir la paix (v. 17).

[10] C’est donc à leurs œuvres et à leurs discours que vous pourrez reconnaître ces étrangers, comme J.-C. le déclare : (S. Matth., VII, 16) « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. » (Saint Chrysostome).

[11] N’est-ce donc point là le bonheur ? Soit, mais le bonheur du temps, périssable et matériel. Ces hommes n’étaient point vains et méchants parce qu’ils le possédaient, mais parce qu’ils l’estimaient plus que les biens de l’éternité. Si les richesses se trouvent chez vous en abondance, n’y attachez point votre cœur. (Saint Augustin).

[12] Les richesses de la terre s’écoulent avec rapidité ; la félicité immuable c’est d’avoir le Seigneur pour Dieu, pour trésor, pour sécurité, pour rempart. Ne vous laissez donc pas troubler par le souci des biens de la terre ; laissez les ombres pour vous attacher à la vérité, n’estimez dignes d’envie que ceux qui servent Dieu. Cherchons toujours cette véritable félicité afin d’obtenir les biens de la vie future. (Saint Chrysostome).

[13] Le dernier verset nous donne en quelques mots la conclusion. On les a dits heureux ! Tel est le jugement du monde ; mais nous proclamons sous l’influence de l’Esprit de vérité et à l’exemple de David, que seul il possède le bonheur réel, le peuple (ou l’homme) qui a pour Dieu, non le plaisir ou la richesse, mais le Seigneur. L’opposition est frappante, la terminaison sublime. (Bx. Bellarmin).

[14] Ps. 144, 3.

[15] Le Prophète veut dire qu’il portera sans cesse son âme dans le désir de s’unir à Dieu dans la prière, et qu’il ne perdra point de vue sa divine présence. (Berthier). Chaque jour la Bonté suprême pourvoit à nos besoins généraux ou particuliers, directement ou indirectement, que nous le sachions ou non, dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. Nous sommes plongés dans un océan de bienfaits. (S. Chrysostome).

[16] Dans le temps et dans l’éternité. Commence donc à louer Dieu dès maintenant, si tu dois le louer dans tous les siècles. Quiconque ne veut pas le louer dans ce siècle qui passe, demeurera silencieux dans le siècle à venir. (Saint Augustin).

[17] La considération de l’infinité de Dieu fortifie la foi, inspire l’humilité, détache des biens créés. Il y a aussi dans le cœur humain une sorte d’infini, car il désire sans fin, et rien de créé ne peut le satisfaire. Il n’aurait pas cette qualité s’il n’existait en dehors de lui un objet infini. Qu’il s’écrie donc : O bien infini, possédez toutes mes puissances, puisque vous possédez toutes les perfections ! (Berthier).

[18] La force de Dieu est terrible, lorsqu’il se venge de ses ennemis comme il l’a fait de Pharaon ; elle se montre grande lorsqu’elle élève les justes. (S. Jérôme).

[19] Fais-toi des œuvres de Dieu des degrés pour t’élever jusqu’à lui et non pour en descendre. Aime les œuvres, mais aime l’ouvrier plus encore ; aime-les à cause de lui. Raconte, en la louant, la grandeur de leur auteur.

[20] Qu’est-ce que le souvenir de son abondante douceur ? C’est que vous ne nous avez point oubliés, Seigneur, alors que nous ne pensions plus à vous. Toute chair avait oublié Dieu, mais lui n’a point oublié son ouvrage. Reconnaissons la grâce du Seigneur qui nous a non seulement faits, mais refaits ; la foi lui donne entrée dans notre cœur en sorte qu’en nous et par nous il y opère le bien. Que ceux qui le proclament tressaillent en sa justice et non dans la leur. (Saint Augustin).

[21] Vois si le panégyriste des œuvres de Dieu détourne sa vue du Créateur pour les créatures. Il se fait des œuvres de Dieu comme des degrés pour s’élever jusqu’à lui et non pour en descendre. Aime les œuvres, à la bonne heure ; mais aime l’ouvrier plus encore ; aime-les à cause de lui. Raconte, en la louant, la grandeur de leur auteur. (S. Augustin).

[22] Ps. 144, 9.

[23] Le Seigneur est clément et miséricordieux en accordant la rémission des fautes ; patient pour ceux qui n’ont point reçu le pardon, car loin de les condamner, il les attend et leur crie : Revenez à moi. Sa miséricorde est grande, même en ce qu’il te laisse ignorer quand tu sortiras de ce monde, car s’il avait marqué à chacun le jour de sa mort, cette assurance aurait multiplié les péchés des hommes. Il attend ton repentir et tu diffères ! S’il t’a promis le pardon au jour où tu te convertiras, il n’a promis aucun lendemain à tes retards. (S. Augustin).

[24] Le Psalmiste semble appuyer sur cette immensité infinie de la bonté divine qui n’exclut personne. On objectera peut-être que dire : allez, maudits, au feu éternel n’est plus de la miséricorde mais de la sévérité. A la vérité, si tu ne quittes pas tes œuvres mauvaises, Dieu déplorera sa sévérité, mais ce sera contre tes œuvres, non contre les siennes. (Saint Augustin).

[25] Ce sont les hommes pieux et saints qui rendent à Pieu la gloire la plus magnifique. La louange d’un humble chrétien en état de grâce rend plus de gloire à Dieu que toutes les harmonies de la nature et que tous les hommages de la simple raison humaine, et l’action de grâce d’un saint vaut mille fois celle de tous les chrétiens moins parfaits. (Lesêtre).

[26] Le règne de Dieu éclate dans toutes ses œuvres ; dès que l’homme commença d’exister, il reconnut ce règne, et il fut rebelle : cela est étonnant et doit humilier notre esprit. Celui qui médite les rapports que le lient au Créateur se dit : Je suis tout de Dieu, tout en Dieu, tout pour Dieu, et il fait connaître cette vérité. (Berthier).

[27] Ps. 144, 13.

[28] Dans un sens très réel, Dieu empêche toutes les créatures de tomber ; à chaque moment elles rentreraient dans le néant si Dieu ne les soutenait. Cette vérité devrait tendre l’homme très attentif à la présence de Dieu puis que Dieu étend toujours sa main sur lui pour le soutenir ; elle devrait sans cesse lui rappeler la pensée de la mort, puisqu’à chaque instant Dieu peut cesser de lui conserver la vie. Au sens spirituel, personne encore ne se soutient et ne se relève que par le secours de Dieu. (Berthier).

[29] Ce que Dieu fait ainsi pour l’humanité, il le fait pour chaque homme en particulier. S’il en est parmi les déchus qui ne se relèvent pas, ce n’est pas que son secours leur manque, c’est qu’eux ne veulent pas en profiter. (Saint Chrysostome).

[30] Ce verset peut s’appliquer à la réception de nos divins mystères. « Vous avez acquis l’honneur de la filiation, vous avez place au banquet sacré, vous prenez pour nourriture, la chair et le sang de celui qui vous a régénéré, rendez-lui grâces pour un si grand bienfait. Quand on a la dignité de fils, quand on peut s’asseoir à la table spirituelle, c’est à bon droit qu’on glorifie son Père et qu’on proclame sa munificence ». (Saint Chrysostome).

[31] Cette main paternelle est pleine de bienfaits ; il ne coûte point à Dieu de les répandre. (Lesêtre).

[32] David appelle voies du Seigneur la conduite de sa providence, la sollicitude avec laquelle il dispose l’univers. Saint dans toutes ses œuvres. Les œuvres de Dieu proclament partout la prévoyante bonté, la clémence, la justice et la sainteté de celui qui les a faites : toutes sont des hymnes de louange, des miracles d’amour. (S. Chrysostome).

[33] Beaucoup invoquent le Seigneur mais non point dans la vérité ; ils désirent quelque chose de lui, mais sans le chercher lui-même. Aimes-tu Dieu parce qu’il t’a donné la santé ou la richesse, sans plus rien attendre de lui ? Il a d’autres biens ; tu es pauvre encore et tu ne le sais pas. Je t’en prie, désire qu’il te fasse don de lui-même. Celui qui préfère le Dieu qu’il prie à tout autre bien, l’invoque en vérité. Il est proche, c’est-à-dire qu’il est là, quoiqu’il ne t’ait pas encore donné ce que tu désires. (Saint Augustin).

[34] Il garde, il perdra, contraste frappant. Si Dieu laisse parfois les justes souffrir beaucoup de la part des pécheurs, il les garde pourtant afin que la souffrance ne puisse leur nuire ; il fait plus, il la leur rend très avantageuse. Il garde les martyrs en leur accordant la constance dans la foi, la patience dans les tourments pour que leur âme parvienne bientôt à la gloire céleste et qu’un jour leur corps ressuscite glorieux. Quant aux pécheurs il les perdra car, ou bien ils se convertiront et alors cesseront d’être pécheurs, ou bien ils iront à leur perte éternelle dans l’enfer. (Bx. Bellarmin). Il s’agit donc ici des pécheurs qui ne se repentiront pas. (.S. Hilaire).

[35] Dans la sainte ardeur qui l’anime, le Prophète invite en même temps à bénir Dieu, et ceux qui sont comblés de bienfaits, et ceux qui subissent l’épreuve, cette autre marque de la bonté divine. Ne cessons donc jamais de louer par nos paroles et par nos actes, ce Dieu si bon dont la bienveillance et l’amour embrassent tous les temps et tous les êtres, et nous obtiendrons les biens présents avec l’espérance des biens à venir par la grâce et la bonté de N. S. J.-C., à qui gloire et puissance dans les siècles des siècles. (Saint Chrysostome).

[36] Ps. 144, 13.

[37] Car le repos que vous prenez le septième jour après l’œuvre admirable de votre bonté, nous fait entendre que nous aussi, après l’accomplissement de notre œuvre dont votre grâce fait la bonté, nous devons nous reposer dans le sabbat de la vie éternelle ! Alors votre repos en nous sera, comme aujourd’hui votre opération en nous, et notre repos sera le vôtre, comme aujourd’hui nos œuvres sont les vôtres ; car vous, Seigneur, vous faites le temps et le repos qui nous sort du temps. O source de tous les biens, Seigneur, donnez-nous votre paix, la paix de votre sabbat ! (Saint Augustin).